31/05/2022
Évaluation des effets des VRTH sur la biodiversité
L’Inrae et l’Anses ont publié en mars 2022, dans la revue Weed Research, une évaluation comparant la diversité florale de 239 parcelles de tournesol, ensemencées par des variétés classiques ou rendues tolérantes aux herbicides (VRTH). Une moindre diversité des plantes adventices est observée à l’intérieur des champs avec VRTH : elle est imputable aux différences de pratiques agricoles (plus d’herbicides appliqués, moins de rotations de cultures, etc.). Aucune différence significative n’a cependant été relevée, durant les deux années d’observation, pour la biodiversité aux abords des parcelles.
Source : Inrae
15:26 Publié dans Agronomie, OGM, Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : vrth, tournesol | Imprimer | |
12/01/2018
Le Déméter 2018, Huiles végétales : enjeux, marchés et controverses
Dans un dossier d'une douzaine d'articles, le rapport Déméter 2018 dresse un tableau détaillé des défis et des controverses associés à la forte croissance des huiles végétales au plan mondial. Dans le premier article, A. Rival (Cirad) dessine une géopolitique des huiles végétales, d'où il ressort que 85 % de la production mondiale reposent sur quatre sources : Amérique pour le soja, Europe pour le colza, mer Noire pour le tournesol et Asie du Sud-Est pour le palme. Cependant le barycentre de la consommation se déplace vers l'Asie, tandis que l'Afrique attire les investisseurs comme front pionnier, selon J.-M. Roda (Cirad). En résultent des rivalités entre le Nord et le Sud (par exemple, en Afrique, entre investisseurs occidentaux – Archer, Bunge, Cargill et Dreyfus – et malaisiens), mais aussi entre modèles de production, intensifs en intrants au Nord, en main-d’œuvre au Sud.
La forte croissance du marché mondial des huiles s'explique principalement par la transition alimentaire dans les pays émergents. Cependant, pour P. Dusser (Groupe Avril), c'est la consommation de protéines qui devrait tirer le marché dans la prochaine décennie, sachant que les cultures étudiées ici permettent de produire, dans des proportions variables, à la fois de l'huile et des protéines. Les usages non alimentaires auraient, d'après D. Pioch (Cirad), un avenir prometteur dans le domaine de la chimie, mais plus incertain en matière énergétique.
Les préférences des consommateurs évoluent : J.-M. Lecerf (Institut Pasteur) rappelle que si les lipides ont été les premières cibles des recommandations nutritionnelles, il n'existe pas sur le plan diététique d'huile parfaite. La tendance est aujourd'hui à la diversification des huiles pour des motivations éthiques ou de santé. De plus, la perception des consommateurs est au cœur d'enjeux stratégiques pour le secteur. Les allégations « sans huile de palme » sont ainsi jugées trompeuses par plusieurs auteurs, car injustifiées sur le plan nutritionnel et contre-productives en matière de durabilité. En parallèle, l'huile de palme est devenue un laboratoire d'innovations en matière de certification environnementale, associant l'industrie et les ONG. Les tensions internes à ces dispositifs, que décrit E. Cheyns (Cirad), en soulignent les limites, et la question de la durabilité des modes de production apparaît clairement comme l'un des enjeux pour l'avenir.
Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective
Lien : Le Déméter
10:40 Publié dans Alimentation et consommation, Biomasse/Biocarburants, Développement, Environnement, Filières agricoles, Mondialisation et international, Production et marchés | Lien permanent | Tags : huiles végétales, déméter, soja, colza, tournesol, palme | Imprimer | |