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06/07/2021

44 % des déchets retrouvés en mer sont des sacs, emballages et contenants alimentaires et de boissons

Afin de déterminer la source des déchets retrouvés dans les eaux et océans, 36 inventaires ont été comparés dans un article de Nature. En moyenne, 80 % des déchets sont des plastiques, 7 % des métaux, 5 % du verre et 3 % des tissus. Les bouteilles en plastique comptent parmi les cinq déchets les plus retrouvés, quels que soient le milieu et la profondeur considérés, et elles sont particulièrement fréquentes dans les fonds marins (à 23 %, contre 12 % pour l'ensemble des déchets). Suivent les contenants et les couverts alimentaires, avec une moyenne de 9 % et une forte abondance dans les eaux fluviales (36 %). 8 % des déchets sont du matériel de pêche, mais cette part atteint 61 % en haute mer. Les canettes (3 % des déchets) sont communes dans les fonds marins (10 %) tandis que les bouteilles en verre (3 %) sont répandues dans les fonds fluviaux (11 %). Le remplacement du plastique par des matériaux plus facilement dégradables, la réduction de l'emploi d'objets à usage unique et la responsabilisation des consommateurs sont, selon les auteurs, indispensables pour lutter contre la pollution des milieux aquatiques.

Type et abondance des déchets retrouvés en mer en fonction de leur localisation géographique

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Source : Nature

Lecture : de gauche à droite et de haut en bas, pays à hauts revenus, Europe de l'Est et Asie centrale, Asie du Sud, Asie de l'Est et Pacifique, Amérique latine et Caraïbes, Afrique du Nord et Moyen-Orient, Afrique subsaharienne. En rouge, la catégorie des déchets « à emporter » (bouteilles plastiques, sacs en plastique, bouteilles en verre, bouchons et couvercles plastiques, conserves, contenants et couverts alimentaires, canettes, capsules de couvercles et tirettes, emballages). En bleu, la catégorie « océan et voies navigables » (articles de pêche, cordes synthétiques, plombs de pêche, cordes ficelles et filets en tissu, filet de pêche). En vert, la catégorie des déchets industriels et domestiques (pneus et courroies, habillement, bois traité, bandes de cerclage et conditionnement industriel).

Source : Nature

19:34 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : déchets, océans, pêche |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/03/2021

Hommes des tempêtes, Frédéric Brunnquell

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Réalisateur de films documentaires largement diffusés et souvent primés, Frédéric Brunnquell embarque en janvier 2018 sur le plus grand chalutier-usine français (Joseph Roty II, 90 mètres de long), pour faire un reportage en Atlantique nord sur la pêche au merlan bleu. Son livre sensible et juste, quasi-romanesque, raconte deux mois d'imprévus et d'aventures, entre incertitudes de la nature et huis-clos du bateau à près de mille kilomètres des côtes irlandaises.

Tout commença par trois semaines de gros vent et de houle, de dépressions qui roulent et s'enchaînent. Dans ces conditions, point de poisson, mais des bourrasques à 140 km/h, des vagues de 15 mètres, les coups de gîte, la peur du naufrage si le moteur ou le pilote automatique lâche, l'équipage cloîtré dans les cabines, diverses blessures et, surtout, l'angoisse de revenir bredouilles. Pour s'aider à prendre les bonnes décisions, le capitaine se dope au café et à la nicotine, prompt à s'énerver et à donner ses ordres, un l'œil sur le barographe et les pieds dans ses charentaises, chaussons emblématiques des grands capitaines terre-neuvas.

Avec le retour au calme vint le temps de la pêche miraculeuse : le grand chalut d'un kilomètre tamise l'eau, par 600 mètres de profondeur, et ramène à chaque trait 150 tonnes de poissons, vite envoyés en cale par un énorme aspirateur. Ils sont alors étêtés, éviscérés et dépiautés, puis mixés, pressés et partiellement déshydratés, et enfin transformés en plaques de pâte de surimi de 20 kilos. La cadence du travail à la chaîne commande les gestes mécaniques et répétitifs. Le sol est recouvert d'un « magma sanguinolent et merdeux » et l'air saturé de microparticules qui s'échappent des mixeurs. Pourtant, l'ambiance est bonne, les semaines perdues vont pouvoir être rattrapées et les cuves se remplir.

Mais un coup du sort, comme aiment à en raconter les gens de mer, vint doucher ces espérances : un chalut abandonné, qui flottait à la dérive, s'est pris dans l'hélice et a stoppé net le moteur. Les déferlantes et les lames de fond emportent le navire, qui vacille et est proche du chavirage. Il faut se résoudre à appeler l'armateur, qui contacte lui-même son assureur, et un remorqueur irlandais envoyé sur zone ramène le Joseph Roty II à Killybegs. Après trois jours de travail, les plongeurs le délivrent de son « étreinte de nylon » et il peut repartir affronter l'océan. Ce sera sans Frédéric Brunnquell, qui a décidé de ne pas prolonger l'aventure. S'il est heureux de retrouver la terre et les siens, son amertume pointe à l'idée de « sortir de l'illusion d'être devenu un des membres de l'équipage ».

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Grasset

11:26 Publié dans Pêche et aquaculture, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : pêche, témoignage, documentaire, chalutier, océans, brunnquell |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/02/2020

Eutrophisation des mers et océans en Europe : un état toujours préoccupant bien qu'en voie d'amélioration dans certaines zones

Un rapport de l'Agence européenne de l'environnement, de décembre 2019, fait un état des lieux des niveaux d'eutrophisation des eaux marines européennes. En ne considérant que les zones où les données sont disponibles (en vert sur la carte ci-dessous), environ 24 % des eaux présentent un niveau élevé, et donc problématique. Parmi elles, la mer Baltique est la plus touchée, avec 99 % d'eutrophisation. Les concentrations en polluants y sont en diminution, mais il faudrait 150 à 200 ans pour qu'elle atteigne un bon état environnemental. Au contraire, la mer Méditerranée semble peu impactée (12 % d'eutrophisation), mais le manque de données caractérisant cette zone pourrait biaiser cette estimation.

Le rapport préconise de classer en zone vulnérable (au sens de la directive « nitrates ») tout espace agricole en amont d'un bassin versant débouchant dans des eaux marines eutrophisées. Le seuil limite de rejets d'éléments nutritifs devrait être fixé via une modélisation des impacts plutôt que selon une limite générique. Une meilleure accessibilité aux données serait ainsi indispensable.

Niveau d'eutrophisation des mers et océans européens

Eutrophisation.jpg

Source : European Environment Agency

Lecture : en bleu, les zones où les données ne sont pas accessibles ; en vert, le niveau d'eutrophisation (élevé pour les 3 couleurs les plus foncées, faible pour les 2 verts clairs).

Source : European Environment Agency

09:00 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : eutrophisation, eea, europe, mers, océans |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/10/2019

Ressources halieutiques et changement climatique : rapport du GIEC

Le Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié, en septembre 2019, un rapport sur les impacts environnementaux, économiques et sociaux du changement climatique sur les océans et la cryosphère. Chaque grand type d'écosystème (régions polaires, îles de faible altitude, etc.) est étudié, selon divers scénarios considérant plusieurs niveaux d'émissions de gaz à effet de serre, d'utilisation des sols, de mobilisation internationale, etc., menant à différentes hausses de températures.

Les écosystèmes marins sont des pourvoyeurs essentiels de ressources alimentaires et d'emplois pour de nombreuses populations. Le réchauffement climatique, en favorisant notamment la hausse des températures de l'eau et son acidification, aura certainement un fort impact sur les ressources aquatiques. Le potentiel maximum de captures de poissons s'est dégradé ces dernières années et cette tendance devrait se poursuivre : d'après le GIEC, il chuterait de 20 à 24 % d'ici 2100 par rapport à la période 1986-2005. Les volumes pêchés devraient donc diminuer au cours du temps, d'autant que la surexploitation de certains stocks s'ajoutera aux effets climatiques. Ainsi, la sécurité alimentaire et les modes de vie des populations dépendant le plus des ressources marines (en particulier en zones tropicales) seraient menacés et des conflits entre pêcheries, autorités et communautés locales pourraient surgir pour l'accès à la ressource.

L'élévation des températures de l'eau pousserait les espèces à migrer, toutefois sans survie assurée : si des pertes de biomasse dans les eaux tropicales sont à craindre, il n'est pas certain que les eaux polaires accueillent de nouveaux stocks de poissons. Cette migration soulèverait également des défis en matière de gouvernance : les mesures de protection en place perdraient de leur efficacité et de nouveaux problèmes de gestion et de partage de la ressource émergeraient. Par ailleurs, le changement climatique favoriserait la bio-accumulation de polluants organiques et de mercure dans les plantes et animaux marins. La santé des populations les plus dépendantes de ces ressources pour leur alimentation serait alors impactée.

Pour faire face à ces enjeux, le GIEC encourage la collecte et le partage de données pour mieux coordonner la gestion des stocks et la protection des écosystèmes marins. Les auteurs soulignent toutefois que la perte de certaines espèces de haute valeur économique semble difficilement évitable si la hausse des températures se poursuit.

Impacts directs des principaux facteurs associés au changement climatique sur les écosystèmes marins de l'océan austral

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Source : GIEC

Lecture : les facteurs marqués d'une étoile sont documentés à partir des résultats des scénarios d'émissions de gaz à effet de serre élevées.

Aurore Payen, Centre d'études et de prospective

Source : GIEC

11:41 Publié dans Climat, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : giec, océans, pêche, poissons, ressources halieutiques |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/09/2019

Analyse des impacts des activités humaines sur les océans

Un article d'août 2019, dans Nature Scientific Reports, traite de l'évolution des impacts des activités humaines sur les océans de 2003 à 2013, à l'échelle mondiale. Pour ce faire, des zones d'un kilomètre de côté ont été définies, représentant 21 types d'écosystèmes. Pour chacune, à partir de diverses sources, les mesures de 14 facteurs de pression sur l'environnement (en ordonnées de la figure ci-dessous) ont été agrégées afin d'obtenir une note synthétique annuelle. Ces facteurs appartiennent à 4 catégories : la pêche (6 d'entre eux), le changement climatique (3), le transport maritime (1) et les pollutions d'origine terrestre (4). Les notes synthétiques augmentent sur 59 % de la surface des océans durant la période étudiée. Plus de 90 % de ces hausses découlent de facteurs climatiques. Si les impacts des pratiques de pêche diminuent pour 53 % des pays, ces baisses pourraient être, selon les auteurs, attribuées à des mesures de gestion tout comme au déclin des stocks disponibles.

Impacts des 14 facteurs de pression sur 21 écosystèmes marins, en 2013

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Source : Nature Scientific reports

Lecture : en ordonnées, de haut en bas, i) facteurs liés au changement climatique (température de surface en haute mer : sst ; acidification des océans : oa ; montée du niveau des mers : slr) ; ii) transport maritime ; iii) pollutions d'origine terrestre ; iv) facteurs associés à la pêche (pêcheries pélagiques à haut niveau de prises accessoires, pélagiques à bas niveau de prises accessoires, démersales aux pratiques destructives, démersales aux pratiques non destructives et haut niveau de prises accessoires, démersales aux pratiques non destructives et bas niveau de prises accessoires, pêche artisanale).

Source : Nature Scientific reports

16:12 Publié dans Climat, Environnement, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : océans, écosystèmes, pollutions, pêche, transport |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/11/2017

La pollution « invisible » des chaînes alimentaires marines par les nanoparticules de plastiques

Si beaucoup de travaux portent sur la pollution des océans par les macroplastiques, peu se penchent sur celle dite « invisible » par les nanoparticules, lesquelles proviennent de la dégradation chimique et physique de plastiques de grande taille. Une équipe de chercheurs suédois et américains y a remédié en publiant en septembre 2017, dans la revue Scientific Reports, une étude montrant qu'elles entraînent des troubles comportementaux chez certains poissons. Leur taille leur permet de franchir la barrière séparant le sang et le système nerveux, et donc d'endommager les tissus cérébraux.

Les recherches ont été menées à partir des puces d'eau douce (Daphnia magna), dont le positionnement pivot dans la chaîne trophique permet d'observer le transfert des nanoparticules entre espèces, jusqu'aux poissons. Par cet exemple, les auteurs ont montré qu'une fois infestée, toute la chaîne alimentaire est contaminée. En particulier, le comportement des prédateurs, au rôle clé dans le fonctionnement naturel de l'écosystème, se trouve alors troublé.

Source : Scientific Reports

08:38 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : pollution, macroplastiques, chaînes alimentaires, océans, écosystème |  Imprimer | | | | |  Facebook