Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/03/2022

Contribution potentielle de la biomasse agricole et forestière à la consommation énergétique française en 2050

Un rapport publié en janvier 2022 par WWF France présente les résultats d'une étude sur la quantité de biomasse, d'origines agricole et forestière, qui pourrait être utilisée dans la production énergétique de la France métropolitaine en 2050. Ce travail, initié avec Solagro en 2020, reprend les données de deux exercices prospectifs.

Pour évaluer la biomasse d'origine agricole, le scénario Pulse Fiction est utilisé. Il modélise une évolution des systèmes agricoles vers plus de durabilité (figure ci-dessous), tout en répondant aux besoins alimentaires des Français, avec des régimes plus riches en fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, et moins riches en protéines animales et produits transformés. En complément, les données des scénarios Afterres 2050, NégaWatt et Terracréa ont été utilisées. En tenant compte des évolutions d'usage des terres, des cheptels et des pratiques de culture et d'élevage, les auteurs estiment que 45 à 50 millions de tonnes de matière sèche (MtMS) de surplus pourraient être utilisés, annuellement, pour la production énergétique en 2050. Ils proviendraient des déjections animales (6 MtMS), des résidus de culture (15 à 20 MtMS), des déchets de l'industrie agroalimentaire (3,5 MtMS), des cultures intermédiaires (12,5 à 15 MtMS) et des surplus d'herbe (7,5 MtMS). L'étude tient compte de taux de mobilisation différents selon l'origine des biomasses : par exemple, un retour au sol de plus de 80 % de la matière organique est nécessaire pour les résidus de culture.

Évolution des systèmes et surfaces de culture selon le scénario Pulse Fiction

biomasse agricole 1.jpg

Source : WWF

Lecture : chaque pourcentage est relatif aux surfaces en grandes cultures, sauf pour la surface occupée par les infrastructures agro-écologiques (IAE), dont la part est relative à la surface agricole utilisée (SAU) totale.

Pour évaluer la quantité de biomasse forestière, le scénario Fern Canopée est utilisé. Il donne une image d'une gestion forestière durable en 2050 (par ex. avec un maintien du taux de prélèvement actuel), dans des conditions qui auront évolué (mortalité des arbres plus forte). Le volume de prélèvement du bois en forêt est alors estimé à 52 millions de m³/an.

Le potentiel de production énergétique totale ainsi évalué est compris entre 120 et 130 TWh/an pour la biomasse agricole, et de 140 TWh/an pour la biomasse forestière. Cela correspondrait à environ 30 % de la consommation énergétique finale de la France en 2050.

Marie-Hélène Schwoob, Centre d’études et de prospective

Source : WWF

13/11/2020

Atlas critique de la Guyane, Matthieu Noucher, Laurent Polidori (dir.)

Guyane.jpg

Cet ouvrage, publié sous la direction de Laurent Polidori et de Matthieu Noucher (CNRS), s’inscrit dans le sillage de la cartographie critique qui, depuis les années 1990, analyse les conceptions politiques et idéologiques qui sous-tendent l’élaboration des cartes géographiques et les effets de celles-ci sur les représentations des territoires. Comme le soulignent les auteurs, la carte est « moins un reflet qu’un effet, mais elle est un effet qui a la prétention du reflet ».

Le premier mérite de cet ouvrage est de donner à voir, de façon dynamique et plurielle, la complexité du territoire guyanais, notamment dans ses dimensions agricole et sylvicole. Tout d’abord, les géo-technologies montrent que l'expansion des terres cultivées est suivie par le développement de nouveaux quartiers, et joue donc la fonction d'amorce de l’urbanisation croissante du bassin du Maroni. En effet, sur ce territoire où la population a été multipliée par six entre 1980 et 2015, les migrants dépourvus de titre de séjour défrichent des parcelles de forêt pour y développer de l’agriculture sur brûlis afin de se nourrir et d’accéder parfois à un modeste revenu.

À Saint-Laurent du Maroni, l’agriculture amorce le développement de nouveaux quartiers

Guyane2.jpg

Source : Institut géographique national (IGN)

En outre, la technologie du radar, dont les géographes se sont saisis il y a longtemps, offre une connaissance accrue de la biomasse forestière. Ses usages se heurtent encore à la densité du couvert forestier amazonien mais, en 2023, la mission BIOMASS de l’Agence spatiale européenne embarquera un radar dont les longueurs d’onde (bande P) devraient améliorer les connaissances de la biomasse aérienne, de la hauteur de la canopée et de la déforestation.

Enfin, un autre intérêt de cet ouvrage est de montrer la fonction émergente de la carte dans l’accès des communautés amérindiennes à des droits d’usage du foncier détenu par l’État, à des fins d'activités agricoles, de chasse, de pêche et de cueillette. Pour ces populations, la carte est un instrument de pouvoir qui pourrait favoriser la défense de leurs droits territoriaux. En témoigne l’autorisation accordée, en octobre 2019, par le Grand conseil coutumier au démarrage du projet Akuli, qui doit conduire de jeunes amérindiens à développer des compétences nouvelles en matière de collecte, d’analyse et de visualisation des données cartographiques.

Nathalie Kakpo, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions du CNRS

16:55 Publié dans Forêts Bois, Territoires | Lien permanent | Tags : amazonie, forêt, guyane, géographie, biomasse forestière |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/10/2017

Open science et base de données

L'IIASA a publié dans Scientific data, un journal dédié aux bases de données et à l'Open science, trois articles sur des jeux de données en partie libres d'accès sur la plate-forme Geo-Wiki : structure de la biomasse forestière en Eurasie, occupation et utilisation des terres et terres cultivées à l'échelle mondiale.

Ainsi, la carte ci-dessous, sur les terres cultivées, est le fruit d'une campagne participative de 3 semaines. Les 80 contributeurs ont interprété environ 36 000 images satellites, chacune d'elles étant découpée en 25 cellules. Le participant devait alors spécifier celles avec plus de 50 % de terres agricoles cultivées. Un contrôle qualité était intégré au processus : des images préalablement expertisées étaient soumises de façon régulière aux contributeurs ; au total, toutes les images étaient validées entre 4 et 7 fois. Les 30 premiers participants (classement réalisé à partir du contrôle qualité) pouvaient alors choisir entre être co-auteur de la publication ou recevoir un bon d'achat allant de 50 à 750 euros sur Amazon.

Pourcentage moyen de terres cultivées au niveau mondial, carte établie à partir de la campagne participative

IIASA.jpg

Source : Scientific data

Sources : IIASA, Scientific data