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13/05/2022

Une étude sur l'élevage et la sélection d'abeilles résistantes au varroa

La Commission européenne a publié en mars 2022 les résultats d'une étude intitulée Restructuration de la filière apicole et programme d'élevage et de sélection pour la résistance au varroa. Elle a été menée entre 2018 et 2021 par un consortium de plus d'une centaine de chercheurs, d'apiculteurs, de sélectionneurs répartis dans onze États membres.

Arrivé sur le sol européen à la fin des années 1970, Varroa destructor est un acarien qui constitue une menace importante pour les cheptels apiaires. Le travail visait à analyser les possibilités d’augmenter la résistance des abeilles mellifères au varroa grâce à la sélection génétique, et à identifier les leviers d'amélioration de l'accès des apiculteurs à des colonies résistantes. Pour ce faire, les auteurs ont réalisé 5 études de cas dans des pays représentatifs du marché de l'élevage des abeilles (France, Allemagne, Grèce, Italie et Pologne). Ils ont également étudié 23 lignées d'abeilles appartenant à quatre sous-espèces issues de programmes de sélection, ou offrant naturellement un fort potentiel de résistance au varroa. Les reines produites à partir de ces lignées ont été distribuées à deux groupes d'apiculteurs, des testeurs et des producteurs de miels.

Les résultats ont confirmé l'importance de l'environnement (conditions climatiques, etc.) et des pratiques apicoles sur l'expression des caractères de résistance au varroa. C'est le cas par exemple du Varroa Sensitive Hygiene (VSH), un trait qui désigne la capacité de certaines abeilles à détecter et nettoyer spécifiquement les cellules de couvain infestées par l'acarien. Les auteurs ont montré que, pour une même lignée, le niveau d'expression de ce caractère varie grandement en fonction du contexte environnemental, sans que les mécanismes ne soient détaillés. 

Interactions entre les caractères de résistance au varroa et les caractéristiques de la colonie et de l'environnement ; impacts sur le développement des populations d'acariens

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Source : Commission européenne

Dans un second temps, les auteurs ont estimé les coûts liés à l'évaluation et la production de reines et de colonies présentant des caractères de résistance au varroa. Ces coûts peuvent être élevés : 224 €/reine en moyenne, avec de fortes variations entre les pays (100 € en Pologne, contre 312 € en France). Cependant, un cheptel sélectionné pour sa résistance peut représenter un intérêt économique conséquent pour l'apiculteur, si bien que la balance bénéfices-coûts peut s'équilibrer, voire être excédentaire.

Johann Grémont, Centre d'études et de prospective

Source : Commission européenne

14/12/2021

L’impact de régimes complémentaires d'alimentation sur la performance des colonies d’abeilles

Un article publié en octobre 2021 dans la revue PlosOne propose une évaluation comparative de l’impact d’une alimentation complémentaire sur la santé et la performance des colonies d’abeilles au Pakistan. La disponibilité de la ressource alimentaire en pollen (source de protéines notamment) et en nectar (source d’énergie) est en effet une variable importante pour la conduite des cheptels apiaires. Les auteurs se sont attachés à analyser différents paramètres, témoignant d’une performance plus élevée, comme la charge pollinique, la surface du couvain scellée par les ouvrières, la densité de population et le rendement en miel. Pour ce faire, ils ont travaillé sur cinq groupes de trois colonies ne présentant aucun trouble de santé. En comparant avec le groupe témoin, qui bénéficiait uniquement d’un complément alimentaire en sucre, le résultat de l’étude montre que des compléments protéiques permettent d’améliorer ces paramètres.

Source : PlosOne

15/03/2021

Apicultures : des mondes en recomposition

Études rurales consacre un numéro aux transformations de l’apiculture dans les dernières décennies. La polarité amateur/professionnel est prise en compte, ainsi que celle opposant « maîtrise » (technique, génétique, sanitaire) et « laisser-faire » (approches « naturelles » où l’apiculteur intervient « le moins possible »). Les articles couvrent « un riche nuancier de pratiques » et plusieurs pays (France, Maroc, Chine).

Comme le rappelle l’introduction, le monde apicole français, profondément divisé, s’est structuré en marge du mouvement de professionnalisation de l'agriculture, dans le cadre de sociétés savantes et de syndicats, majoritairement constitués d'amateurs. M. Aureille montre comment, à partir des années 1990 et de la mise en évidence d’une mortalité massive des abeilles, l’apiculture fait l’objet d’un surcroît de régulation : projets de recherche pour mieux cerner les risques liés aux pesticides, mise en place d’instruments calqués sur le développement agricole. Elle connaît aussi un certain engouement, avec en particulier une multiplication des ruchers en milieu urbain. Une étude de cas sur l’Île-de-France (A. Fortier, P. Alphandéry, C. Agnès) souligne l’apparition d’une « apiculture de services » (installation et entretien de ruches), en direction notamment des grandes entreprises soucieuses de communiquer sur leur image.

La question du choix des emplacements des ruches est un fil directeur du numéro, entre autres avec l'article de L. Dupré sur la localisation et l'élaboration du « circuit des ruches » en Bourgogne - Franche-Comté, et celui de R. Mugnier sur le service de pollinisation proposé aux cultivateurs. Ces contributions décrivent les négociations, avec les propriétaires de terrains et le voisinage, pour les installer en tel ou tel lieu. Elles soulignent aussi l’ambivalence d’apiculteurs tiraillés entre « désir de professionnalisation » et besoin de reconnaissance par les pairs, et distance critique par rapport à l’usage des pesticides. Enfin, C. Grillot livre une analyse très fine de la transhumance apicole en Chine, menée depuis les années 1990 à une échelle inédite, bien au-delà des régions d'origine des apiculteurs, pour profiter au maximum du gradient climatique, des saisons et des floraisons à travers le pays. Elle décrit la « course au temps » dans un contexte de « libéralisme exalté », la recherche de productivité, et aborde la question controversée de la qualité du miel chinois.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Études rurales

09/10/2019

Étude sociologique des pratiques apicoles

Sur la base de 37 entretiens réalisés avec des apiculteurs amateurs, professionnels ou double-actifs, des chercheurs de l'Inra caractérisent les formes d’engagement communes à cette activité, au-delà de la diversité des profils, des trajectoires et des projets d’exploitation. Leur article, paru dans Développement durable & territoires, met en lumière les enjeux de renouvellement du cheptel, examinant successivement la cueillette d’essaims sauvages pratiquée par les amateurs, l’essaimage artificiel permettant d’exercer une certaine sélection et l’élevage et l’achat de reines. Enfin, il débouche sur une réflexion sur l’autonomie dans le travail des apiculteurs. Celle-ci ne consiste pas seulement à mettre à distance le marché ou les contraintes du monde du travail (dans le cas des doubles-actifs et des deuxièmes carrières). Elle renvoie aussi à l'épanouissement dans l'action et à une certaine liberté créatrice.

Source : Développement durable & territoires

11:18 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : apiculture, travail |  Imprimer | | | | |  Facebook