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08/12/2015

Interview de Gilles Boeuf : "La biodiversité, la seule assurance-vie"

Dans ce long entretien publié dans la newsletter de novembre de Millénaire 3, Gilles Boeuf (professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie et ancien président du Muséum national d’histoire naturelle) revient sur quelques grandes évolutions de la biodiversité, et sur l’impact de la réduction de cette biodiversité sur la capacité de nos sociétés à se renouveler. La diminution du nombre des espèces et des écosystèmes limite les possibilités d’adaptation et d’innovation à des changements rapides de notre environnement. Pour cette raison, il déplore que l’agriculture délaisse toute la biodiversité végétale et animale qui n’a pas d’intérêt économique. Et il se refuse à imaginer une humanité de plus en plus confinée dans de grandes métropoles entourées de productions agricoles intensives et appauvries. À noter qu’à l’occasion de la COP 21, cette newsletter de Millénaire 3 republie divers entretiens, réalisés ces deux dernières années avec des philosophes de la nature et du développement durable (Michel Serres, Corine Pelluchon, Dominique Bourg, Silke Helfrich).

Source : Millénaire 3

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08/09/2015

Inventaires naturalistes et biodiversité agricole

La dernière livraison d’Études rurales porte sur « les mondes des inventaires naturalistes ». Décrire, nommer, ordonner : de l’inventaire botanique au XVIIIe siècle, jusqu’aux inventaires globaux de la biodiversité, la revue trace un parcours original, qui passe notamment par l’Observatoire Agricole de la Biodiversité (OAB), créé en 2010. Suzie Deschamps et Élise Demeulenaere montrent que « la participation à l'OAB suscite chez les agriculteurs des expériences d’observation du vivant, qui contribuent à recréer des ‘’prises’’ sur leur environnement de travail ; elle accompagne la reconfiguration des relations professionnelles, notamment entre agriculteurs et conseillers ». Ainsi, « l’OAB participe au ré-ancrage des pratiques agricoles dans leur milieu, accompagnant ainsi l’évolution actuelle des paradigmes agricoles – de l’artificialisation au pilotage de la nature ».

Source : Cairn

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28/05/2015

Une évaluation complète de la réglementation Natura 2000 dresse un tableau mitigé de l’état de la conservation de la nature en Europe

La Commission européenne a publié, le 20 mai dernier, un rapport sur l’état de conservation de la nature en Europe. Résultat d’une évaluation conjointe des directives « oiseaux » (2009) et « habitats » (1992), constitutives de la réglementation « Natura 2000 », il représente le panorama le plus complet jamais réalisé dans ce domaine.

Même si, de l’aveu du commissaire européen à l’environnement, M. Karmenu Vella, « [ce rapport] brosse un tableau d’ensemble mitigé », il montre une amélioration du statut de certaines espèces et le succès de certaines mesures de conservation. Plus de la moitié des espèces sauvages d’oiseaux (52 %) sont en effet « hors de danger », mais 60 % des autres espèces protégées au titre de la directive « habitats » sont dans un état de conservation défavorable. Celui des habitats eux-mêmes est quant à lui moins satisfaisant et évolue défavorablement (cf. tableau ci-dessous).

État des populations et état de conservation des habitats et espèces de l’UE

conservation-nature.jpg

Source : Commission européenne

Le rapport pointe certaines pratiques agricoles comme l’une des menaces les plus importantes sur les écosystèmes terrestres : modification d’itinéraires culturaux, surpâturage, abandon des systèmes pastoraux et utilisation d’engrais et de pesticides. Les modifications des conditions naturelles d’origine anthropique sont également citées (infrastructures notamment).

En conclusion, le rapport rappelle les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs de la stratégie européenne pour la biodiversité à 2020, sans toutefois établir de recommandations. Les directives « oiseaux » et « habitats » font en effet en ce moment l’objet d’un réexamen approfondi dans le cadre d’un programme visant à améliorer les performances des politiques européennes (REFIT). Pour alimenter ce bilan, la Commission a également lancé une consultation publique, ouverte jusqu’au 24 juillet 2015.

Clément Villien, Centre d’études et de prospective

Source : Commission européenne

 

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22/05/2015

Un nouvel indicateur « haies, bois et landes dans les territoires agricoles » pour l’Observatoire national de la biodiversité

Le 20 mai dernier, en vue de la Journée internationale de la biodiversité (22 mai), l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) a publié la mise à jour annuelle de ses indicateurs pour la quatrième année consécutive. Cet observatoire, piloté par le ministère en charge de l’écologie, a vocation à caractériser l’état de la biodiversité et son évolution, pour permettre un pilotage efficace des politiques en la matière et un débat démocratique autour de cet enjeu de société.

Les indicateurs proposés sont organisés en jeux thématiques, l’un d’eux étant dédié à l’agriculture. Celui-ci comporte quatre indicateurs : évolution de la consommation de produits phytosanitaires, évolution des surfaces en prairies permanentes, évolution des surfaces agricoles drainées et enfin, un nouvel indicateur en 2015 portant sur les haies, bois et landes dans les territoires agricoles.

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Source : Observatoire national de la biodiversité

 

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17/11/2014

12e Convention mondiale sur la diversité biologique : évaluation à mi-parcours du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020

« Protéger la vie menacée est une tâche urgente et universelle qui ne peut pas attendre ». C'est par cette réflexion que le secrétaire exécutif de la Convention pour la Diversité Biologique (CDB) a conclu la 12e Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP12) qui s'est achevée le 17 octobre dernier, à Pyeongchang, en Corée du Sud.

convention-biological-diversity.jpg

Lors de cette conférence, le rapport d'évaluation à mi-parcours du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique a été présenté. Ce plan, comportant vingt objectifs dits « objectifs d'Aichi » répartis en cinq buts stratégiques, avait été approuvé lors de la 10e Conférence en octobre 2010, à Nagoya (Japon). Quatre ans après son adoption, il est constaté que « les progrès actuels sont insuffisants » et « que la perte de biodiversité se poursuit avec des répercussions négatives sur le bien-être humain ».

Devant ce constat, les pays membres de la CDB sont appelés à se mobiliser pour renforcer leurs politiques en matière de biodiversité, en s'assurant d'une mise en œuvre rapide et concrète des programmes d'actions. Toutes les parties sont aussi convenues de l’incontournable nécessité d'adopter des politiques intégrées, notamment en matière desanté et biodiversitéou encore de biodiversité et changement climatique.

Parmi les voies d'amélioration possibles, concernant notamment le but stratégique de « réduction des pressions directes exercées sur la diversité biologique et encouragement de l’utilisation durable », certaines mesures clefs préconisées concernent directement l'agriculture :

- une agriculture plus efficace(objectif 7) : utilisation plus ciblée et efficace des engrais, des pesticides et de l’eau, réduction des pertes après récolte et du gaspillage des denrées alimentaires, promotion de régimes alimentaires durables ;

- une réduction de la pollution(objectif 8), notammentpar l’améliorationde l’efficacité de l’utilisation des éléments nutritifs en l’agriculture, et par la conservation et la restauration des zones humides.

Notons enfin que cette 12e Conférence a été marquée par deux avancées fortes :

- l'entrée en vigueur le 12 octobre 2014 du Protocole de Nagoya, sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages liés à leur utilisation (APA – voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog) ;

- un accord financier pour la période 2015-2020 confirmant le doublement, dès 2015, des financements octroyés à la préservation de la biodiversité pour les pays en voie de développement et leur maintien jusqu'en 2020.

Christine Cardinet, Centre d'études et de prospective

Source : Convention on Biological Diversity

 

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Fort déclin des espèces communes d'oiseaux en Europe

Une étude réalisée par l'Environment and sustainability institute de l'université d'Exeter en Grande-Bretagne, publiée dans Ecology Letters en octobre 2014, s'est attachée à retracer l'évolution de l'abondance de 144 espèces d'oiseaux dans 25 pays européens depuis 1980 jusqu'à 2009.

Basée sur des données collectées par Birdlife International et le programme européen de suivi temporel des oiseaux communs, cette étude révèle que la population totale d’oiseaux en Europe a diminué d’environ 420 millions d'individus dans cette période. Les espèces les plus touchées sont paradoxalement les plus communes et les plus abondantes : moineau domestique, étourneau sansonnet ou encore perdrix grise. Les auteurs y voient une des conséquences involontaires de la focalisation des mesures de protection sur les espèces les plus rares, négligeant de fait les plus courantes. Certaines des espèces moins abondantes, comme la buse ou la cigogne, ont en effet connu une progression significative de leurs effectifs dans le même temps.

Bien que les espèces communes contribuent peu à la diversité d'ensemble, elles sont souvent primordiales pour la structure et la dynamique des écosystèmes. « De petits changements d’abondance peuvent entraîner la perte d’un grand nombre d’individus, avec des conséquences considérables sur l’environnement », expliquent les chercheurs.

Par définition, les espèces communes sont les plus abondantes et donc les plus répandues sur le continent européen. Les auteurs y voient une des explications possibles à leur déclin, plus rapide que pour les espèces plus rares. Alors que ces dernières peuvent bénéficier significativement d'efforts de protection locaux, les espèces plus abondantes subissent les conséquences d'une dégradation plus globale de leur milieu, notamment due à l'intensification des pratiques agricoles et à la fragmentation des habitats. Ce constat plaide alors pour une prise en compte de ces espèces à plus large échelle dans l'aménagement du territoire, que ce soit via les plans d'urbanisation, les mesures agri-environnementales ou encore la mise en œuvre de la trame verte et bleue.

Clément Villien, Centre d’études et de prospective

Source : Ecology Letters

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30/10/2014

La diversité génétique des plantes cultivées en France

La Mission économie de la biodiversité de la Caisse des dépôts a consacré, en septembre, un numéro de sa revue Biodiv’2050 à la diversité génétique des plantes cultivées en France. Après un bref historique sur la sélection variétale à l’échelle française, relatant notamment la création du Catalogue officiel dans les années 1930, les auteurs présentent les aspects réglementaires et les acteurs de la filière semences, plutôt nombreux en France et en Europe, alors que la filière est concentrée au niveau mondial (4 grandes entreprises contrôlant 50 % du marché). Après un rappel des échelles auxquelles la diversité génétique peut être appréhendée (espèces cultivées, variétés, intra-variété), les différentes visions de la conservation de cette diversité sont développées : ex situ, soit en dehors du milieu naturel (banques de gènes par exemple), ou in situ, avec une expérimentation en milieu réel permettant de conserver et créer de la diversité via un processus dynamique. Différents points de vue d’acteurs viennent aussi éclairer le propos. Cette publication offre ainsi une synthèse des éléments clés sur la diversité génétique des plantes cultivées.

Source : CDC

09:57 Publié dans Agronomie | Lien permanent | Tags : biodiversité, cdc |  Imprimer | | | | |  Facebook

01/10/2014

Quels instruments économiques et quelle évaluation pour la gestion de la biodiversité ?

L'AFD a publié en septembre 2014, le n°25 de sa collection « À savoir », un ouvrage dressant un état des lieux de l'utilisation de différents outils économiques dans le domaine de la préservation de la biodiversité. Ce livre, intitulé Tools for what trade? Analysing the Utilisation of Economic Instruments and Valuations in Biodiversity Management a été co-écrit par Laurent Mermet (AgroParisTech), Yann Laurans (IDDRI) et Tiphaine Leménager (AFD). Constatant que l’emploi des instruments de valorisation économique et des politiques économiques est progressivement devenue un sujet majeur de discussion sur les politiques en faveur de la biodiversité, les auteurs observent toutefois un décalage important entre ce discours et l'usage de ces outils, encore limité dans la pratique. Le même écart existe également entre les justifications théoriques relatives à ces instruments et leur utilisation sur le terrain. Les auteurs prennent donc le parti de concentrer les réflexions sur leur usage réel, plutôt que sur les principes de ces outils.

Source : AFD

29/08/2014

La diversité des habitats non cultivés : un facteur clé pour préserver la biodiversité dans les exploitations agricoles

En collaboration avec l'Agroscope de Zürich, des chercheurs de l'Inra de Toulouse Midi-Pyrénées viennent de démontrer que la diversité des habitats semi-naturels (haies, bandes herbeuses, friches, prairies permanentes, etc.) est le principal facteur influençant la biodiversité dans les exploitations agricoles, conventionnelles comme biologiques. Il s'agit de l'un des résultats du projet de recherche européen « BioBio ». Portant sur 12 régions européennes, 205 exploitations et 1 470 parcelles et habitats semi-naturels et cultivés issus de systèmes agricoles variés (grandes cultures, élevage, polyculture-élevage, maraîchage, oliveraie, vignes), ce projet a permis de mettre au point une batterie d'indicateurs directs et indirects de la biodiversité dans les exploitations agricoles biologiques et conventionnelles.

Source : Inra

09:17 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : biodiversité, inra |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/07/2014

Un outil pour le suivi et l'évaluation des politiques en faveur de la biodiversité dans les territoires

Bien que les initiatives nationales et internationales pour développer des outils d'aide à la décision et de suivi-évaluation des politiques en faveur de la biodiversité se soient multipliées, depuis les années 2000, le Comité français de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) constate que peu de jeux d'indicateurs à destination des collectivités territoriales existent à ce jour, alors qu'elles sont reconnues comme des acteurs de premier plan dans ce domaine.

Pour pallier ce manque, l'UICN a lancé un projet visant à co-construire, avec les acteurs concernés, un jeu commun d'indicateurs de biodiversité adaptés aux échelons infra-nationaux, et en premier lieu régional. Le renseignement périodique de ces indicateurs permettra à toutes les régions qui le souhaitent de suivre l'évolution de la biodiversité sur leur territoire.

Le rapport récemment publié par l'UICN constitue la première étape de ce projet, consistant à formaliser un cadre de réflexion et d'analyse pour les territoires. Le travail réalisé se compose :

- d'un panorama synthétique des principaux jeux d'indicateurs de biodiversité définis et utilisés aux niveaux international et infra-national ;

- d’un questionnement stratégique applicable à tous les territoires, issu de la synthèse et de l’analyse des principales questions identifiées dans les jeux d’indicateurs ;

- d’une sélection de thématiques pour identifier un jeu synthétique d’indicateurs permettant d’obtenir une vision globale des principales caractéristiques d’un territoire donné en termes de biodiversité (pressions, état, impacts, réponses).

La deuxième étape de ce projet consistera ensuite à établir le jeu d'indicateur commun.

Alors que la gestion des fonds structurels européens, dont le deuxième pilier de la PAC fait partie (Fonds européen agricole pour le développement rural – FEADER), est confiée aux Conseils régionaux pour 2014-2020, cette initiative de l'UICN pourrait être mise au service de l'évaluation (obligatoire) de ces programmes européens.

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Source : UICN

17:33 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Environnement | Lien permanent | Tags : biodiversité |  Imprimer | | | | |  Facebook

30/06/2014

Colloque sur la perte de biodiversité et la vulnérabilité sanitaire des systèmes de production – Chaire de développement durable de Sciences Po & Anses

Le 25 juin 2014 s'est tenu un colloque placé sous le double timbre de l'Anses et de la chaire de « développement durable » de Sciences Po. Cette manifestation était axée sur la perte de biodiversité et la vulnérabilité sanitaire des systèmes de production, problématique mondiale qui découle, au moins pour partie, d'interventions humaines. En effet, la recherche d'amélioration de la productivité alimentaire a conduit à la sélection d'espèces de production, animales ou végétales, plus performantes. Le développement des espèces sélectionnées a, en revanche, mené à une raréfaction d'espèces peut-être moins productives mais probablement plus robustes.

Deux exposés ont plus particulièrement retenu notre attention. Muriel Tichit (Inra), a décrit le dispositif d'adaptation du potentiel génétique des espèces animales et végétales, pour accroître leur production, mis en place dans le cadre de la modernisation de l'agriculture. L'homogénéisation qui en a résulté a conduit à une limitation de la diversité des espèces utilisées, ainsi qu'à un mode de production fortement consommateur d'intrants. Le rôle positif de la diversité biologique dans l'adaptabilité au milieu a ainsi été mis en avant, en citant notamment les mécanismes de complémentarité et d'interconnexion entre pôle animal et pôle végétal.

Jean-François Guéguan (IRD) a, quant à lui, montré comment une augmentation de la biodiversité animale, qu'il s'agisse d'animaux sauvages ou domestiques, peut être un facteur limitant de diffusion de maladies. Il a ainsi été constaté, dans le cas de deux zoonoses cycliques vectorielles (maladie de Lyme et fièvre de West Nile), une diminution de l'incidence dès lors qu'il y avait une multiplicité d'espèces animales susceptibles de jouer le rôle d'hôte intermédiaire. Ce fait donne à penser qu'une plus grande biodiversité accroît la probabilité que, parmi les hôtes intermédiaires, figurent des espèces qui ont une fonction de « cul-de-sac épidémiologique », ce qui conduirait alors à une baisse de la virulence.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Lien : Anses

17:10 Publié dans Environnement, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : biodiversité |  Imprimer | | | | |  Facebook

27/06/2014

Conférence « L'innovation au secours de la Biodiversité ? » - IDDRI & Fondation Hermès

Le 13 juin dernier, l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI, Sciences-Po) et la Fondation d'entreprise Hermès organisaient une conférence sur le rôle que pourrait avoir l'innovation dans la préservation de la biodiversité. L'une des trois sessions était consacrée aux questions agricoles, avec des débats centrés sur l'innovation variétale.

L'innovation en agriculture est souvent associée au progrès technique et à l'augmentation de la productivité à l'hectare alors qu'elle comporte bien d'autres dimensions (organisationnelle, socio-économique, etc.), rappelle en introduction Sébastien Treyer (IDDRI). Dans le premier cas, la biodiversité est considérée comme préservée par la moindre conversion d'espaces « vierges » en terres cultivées. Dans le deuxième cas, il s'agit de l'intégrer aux pratiques et aux fonctionnements des systèmes agricoles.

Au regard des enjeux liés à l'augmentation de production nécessaire pour nourrir 9 milliards d'êtres humains en 2050, l'innovation variétale pourrait apporter des réponses de façon durable, d'après Macy Merriman (Dupont-Pionneer). Le développement de variétés capables de mieux valoriser la fertilisation azotée dans les pays africains en est une illustration.

Toutefois, les questions posées par la propriété du vivant interviennent ici. Pour François Meienberg (association « Déclaration de Berne »), le régime actuel a un impact négatif sur la biodiversité et sur certaines agricultures, puisque, en permettant l'appropriation de gènes présents dans des variétés autochtones, il en restreint l'accès. Cela se fait en particulier au détriment d'un système informel de création variétale, basé sur l'expérimentation et les échanges entre agriculteurs. La mise en péril de ce système en Afrique, où il est à l'origine de la majorité des semences utilisées, pourrait mettre à mal la sécurité alimentaire de ce continent.

Par ailleurs, selon Frédéric Thomas (IRD et IFRIS), la sélection variétale est en soi réductrice de biodiversité puisqu'elle se focalise sur un nombre restreint de caractéristiques de la plante. Les « variétés populations » (à forte variabilité génétique) sont par exemple exclues du catalogue officiel français. Introduit dès les années 1930 pour orienter la sélection variétale, celui-ci visait à favoriser l'innovation en en protégeant les résultats. Or, les brevets sur le matériel génétique lui-même, apparus plus récemment, pourraient constituer un frein à l'innovation puisqu'ils restreignent l'accès à la connaissance même qui permet la création variétale.

In fine, si l'innovation variétale pourrait représenter une partie de la solution au problème de l'érosion de la biodiversité, pour Émile Frison (ancien directeur de Biodiversity International), il est nécessaire de repenser ce défi de manière plus large. Le système alimentaire dans son ensemble doit ainsi viser une plus grande durabilité.

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Lien : IDDRI

17:07 Publié dans Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Tags : biodiversité |  Imprimer | | | | |  Facebook

26/05/2014

Politique agricole commune et biodiversité : quelles aides publiques en faveur de l'agriculture à Haute Valeur Naturelle ?

C'est la question à laquelle l'Institute for european environmental policy (IEEP) et le European Forum on Nature Conservation and Pastoralism (EFNCP) ont tenté de répondre dans une étude publiée en mai 2014. Le terme de « Haute Valeur Naturelle » (HVN), concept né dans les années 1990, désigne les formes d'agriculture abritant une riche biodiversité.

Les évolutions du secteur agricole, sous le double mouvement d'intensification et d'abandon de certaines terres, ont entraîné la perte de nombreux habitats et d'espèces d'intérêt communautaire et continuent de les menacer. Alors que l'UE s'est fixée des objectifs pour 2020 en matière de biodiversité, cette étude entend tirer des enseignements des politiques publiques existantes pour l'élaboration de celles à venir.

Les auteurs se livrent en premier lieu à un recensement et à une analyse des politiques environnementales et des mesures de la politique agricole commune (PAC) ayant une influence sur l'agriculture à haute valeur naturelle. Si un nombre important d'habitats d'intérêt liés à des activités agricoles sont concernés par Natura 2000, il apparaît que cette approche « conservatoire » n'est pas suffisante, une large proportion d'habitats menacés se trouvant également hors de ces zones. Concernant les versements liés à la PAC, les auteurs constatent que les exploitations « HVN » sont en général assez dépendantes des soutiens perçus, tout en en bénéficiant moins que la moyenne de l'ensemble des exploitations.

En s'appuyant ensuite sur des études de cas et sur une analyse des coûts de restauration des milieux dégradés, l'étude propose des fourchettes d'estimation de financements supplémentaires pour maintenir, voire restaurer certains milieux dégradés, via les outils de la PAC.

En conclusion, les auteurs rappellent, à destination des États membres, quelques points de vigilance dans la mise en œuvre de la PAC 2014-2020. Ils attirent particulièrement l'attention sur les critères d'éligibilité des soutiens publics qui, selon leur nature et leurs seuils, incluront plus ou moins largement les formes d'agriculture HVN.

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Source : IEEP

15:30 Publié dans Environnement, PAC | Lien permanent | Tags : pac, biodiversité, hvn |  Imprimer | | | | |  Facebook

25/04/2014

Biodiversité : l'UE encadre l'accès aux ressources génétiques en application du protocole de Nagoya

L'UE a ratifié le protocole de Nagoya et s'est dotée d'un cadre législatif pour sa mise en œuvre sur le territoire européen. Le règlement sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation a en effet été adopté par le Conseil le 14 avril, après avoir eu l'aval du Parlement européen par une très large majorité.

Le Protocole de Nagoya, adopté en 2010, constitue le troisième pilier de la Convention des Nations unies sur la Diversité Biologique, les deux autres étant la conservation et l'utilisation durable de cette diversité. Il a pour but de réguler la manière dont les chercheurs et les entreprises utilisatrices de matériel génétique ont accès à ces ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles qui leur sont associées.

Pour l'UE, l'un des enjeux identifiés dans la proposition de la Commission est de sécuriser l'accès aux ressources génétiques à l'avenir, et d'encourager la R&D et l'innovation dans le domaine des produits et des services axés sur la nature. En effet, un très grand nombre d'acteurs est concerné par l'utilisation de ces ressources, allant de la recherche académique aux entreprises de secteurs tels que la génétique animale et végétale, l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique ou les cosmétiques.

Ces utilisateurs seront désormais tenus de s'assurer que l'accès aux ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles associées aux ressources utilisées est conforme aux dispositions légales applicables et que les avantages qui en découlent sont partagés de manière juste et équitable. Le règlement prévoit par ailleurs des mesures destinées à favoriser les chercheurs poursuivant des fins non commerciales et les PME.

La France présente la spécificité d'être concernée à double titre. D'une part, elle est utilisatrice de ces ressources à travers des acteurs majeurs de la recherche et de l'industrie dans ces domaines. D'autre part, elle est également fournisseur de ressources, en raison de la richesse de sa biodiversité, en particulier dans les régions d'outre-mer. Le dispositif juridique français sera complété par la loi relative à la biodiversité, présentée en Conseil des Ministres le 26 mars 2014.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Conseil européen

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07/09/2013

Une prospective sur la biodiversité et les territoires en 2030

Le MEDDE a publié dans la série Etudes et documents une synthèse de l’exercice Biodiversité et territoires 2030. Signalons que seuls les premiers volets du projet sont exposés dans ce document de synthèse, les autres volets (prise en compte de la biodiversité sur le long terme et propositions stratégiques) devraient faire l’objet d’une nouvelle publication.

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14:44 Publié dans 1. Prospective, Environnement | Lien permanent | Tags : biodiversité |  Imprimer | | | | |  Facebook