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07/02/2019

Deuxième édition de l'Eurobaromètre sur les habitudes de consommation de produits de la pêche et de l'aquaculture

En décembre 2018, la Commission européenne a publié les résultats d'un Eurobaromètre spécial, consacré aux habitudes de consommation des produits de la pêche et de l'aquaculture. Reprenant des questions similaires à la première édition de 2016, cette enquête a été réalisée auprès de 27 700 personnes, à la mi-2018 et dans les 28 États membres. Agrégés à l'échelle de l'Union et détaillés par pays, ces éléments viennent éclairer les habitudes, les attentes, les facteurs d'influence, etc., à l'œuvre dans le plus grand marché mondial.

Les résultats de 2018 confirment ceux de 2016. On pourra notamment retenir que 70 % des personnes interrogées déclarent consommer au moins une fois par mois ces produits à leur domicile, et que les préférences vont plutôt à des produits préparés qu'entiers (par exemple, 50 % pour des filets). L'apparence (59 %), le coût (52 %) et l'origine (41 %) sont les trois premiers critères d'achat, en moyenne et dans la majorité des pays. Des éléments sur les informations et les sources utilisées préférentiellement sont également disponibles.

Importance accordée, par les personnes interrogées, aux informations disponibles sur les produits frais, surgelés, fumés et séchés

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Source : Commission européenne

Source : Commission européenne

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16/01/2019

Coopération Sud-Sud : la vision du Maroc sur le développement autonome de l'Afrique

L'Institut royal d’études stratégiques du Maroc (IRES) consacre son Rapport stratégique 2018 au sujet du développement autonome de l'Afrique. Riche de nombreuses cartes thématiques et données chiffrées, le document comprend un diagnostic historique, socio-économique, politique et environnemental (partie 1), une analyse prospective des enjeux à l'horizon 2050 (partie 2), et une réflexion sur les leviers mobilisables pour parvenir à un développement autonome dans lequel le Maroc serait appelé à jouer un rôle structurant (partie 3).

Le diagnostic souligne la grande diversité de l'Afrique : biomes (savane, déserts sur 20 % de la superficie, forêts humides représentant 16 % de la surface forestière mondiale), peuples et cultures (plus de 2 100 langues et de 1 000 ethnies), etc. L'agriculture, principale activité du continent, emploie 60 % des actifs dont une moitié de femmes, la production vivrière concernant 300 millions de personnes. Plusieurs problèmes majeurs sont identifiés : environ 225 millions d'individus (19 % de la population) sous-alimentés, dont 205 millions de subsahariens ; 65 % des sols dégradés ; 3 millions d’hectares de forêts disparaissant chaque année. Par ailleurs, en Afrique subsaharienne, plus de 90 % des surfaces rurales sont « sans papiers » et les investissements fonciers internationaux sont importants, du fait notamment des pays émergents en vue de la production de biocarburants.

La réflexion prospective se concentre sur « trois grands nœuds du futur » : la poussée urbaine (1,3 milliard d'urbains en 2050) ; la transformation rurale ; la sécurité et la gouvernance. La faible organisation de la chaîne alimentaire et le déficit d'infrastructures entravent la distribution des produits alimentaires, alors que l'agriculture assure la subsistance de 70 % de la population. Selon l'Ires, la sécurité alimentaire sera tributaire de l'augmentation des rendements et de la gestion des stocks. L'agriculture climato-intelligente apparaît ici comme une voie à explorer.

L'Ires souligne enfin le rôle du Maroc comme acteur clé du développement du continent, grâce à ses atouts économiques : premier investisseur intra-africain, siège du fonds d'investissement « Africa 50 » de la Banque africaine de développement, détention de 75 % des réserves mondiales de phosphate, expertise dans le secteur halieutique en tant que premier producteur de poissons (voir à ce sujet une précédente brève sur ce blog), etc.

Évolution, entre 2007 et 2016, des flux d'investissements directs marocains en Afrique (en millions de dirhams), selon les pays et tous secteurs confondus

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Source : IRES

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Source : IRES

18/09/2018

La FAO analyse les impacts du changement climatique sur la pêche et l'aquaculture

La FAO a publié récemment un rapport sur les impacts du changement climatique sur la pêche et l'aquaculture mondiales. Faisant suite à un premier Technical Paper sur le sujet en 2009, ce travail s'inscrit dans le contexte de l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, et de l'Accord de Paris, qui reconnaît comme priorité fondamentale la préservation de la sécurité alimentaire et la lutte contre la faim. Le rapport propose un état des lieux très fouillé des connaissances scientifiques, et analyse, à l'attention des décideurs publics, les possibilités d'atténuation et d'adaptation. Y sont traitées les pêches maritimes et en eaux intérieures, et l'aquaculture – ce dernier secteur représentant aujourd'hui 47 % du total de la production mondiale en produits de la mer, part en hausse constante depuis les années 1960.

Le rapport est composé de 28 chapitres rédigés chacun par des experts choisis par la FAO, dont 13 études de cas régionales. Il explique et analyse les différents mécanismes par lesquels le changement climatique est susceptible d'affecter les ressources halieutiques : redistribution spatiale des espèces avec l'augmentation des températures des océans, acidification de l'eau, disparition des récifs coralliens et ses effets sur la chaîne trophique, augmentation de la fréquence des épisodes d'algues vertes, etc. Il propose aussi des projections quantifiées, estimées à l'aide de deux modèles : un modèle biodynamique basé sur les espèces et un modèle de réseau trophique.

Selon les trajectoires de concentration en gaz à effets de serre considérées, le rendement potentiel de la pêche pourrait baisser de 2,8 % à 12,1 % en 2050. Les auteurs soulignent la forte hétérogénéité des impacts entre les régions du monde (figure), et insistent sur la nécessité de croiser ces impacts avec le degré de vulnérabilité des secteurs pêche et aquaculture locaux, avec une sensibilité forte aux questions de pauvreté. Le rapport identifie également des pistes de réduction des émissions de gaz à effets de serre, qui pourraient diminuer de 30 % en adoptant des technologies plus efficientes et en réduisant la vitesse des bateaux de pêche.

Projection des impacts du changement climatique sur le rendement potentiel des pêcheries à l'horizon 2050

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Source : FAO

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospective

Source : FAO

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07/11/2017

La place des femmes dans les secteurs de la pêche et de l'aquaculture

Une étude commandée par FranceAgriMer fait le point sur la place des femmes dans la pêche et l'aquaculture. Alors que la pénibilité du travail sur les bateaux et dans les élevages entraîne des difficultés chroniques de recrutement, et qu'une réflexion sur l'attractivité des métiers est à l'ordre du jour, l'égalité femmes-hommes ne semble pas être une priorité pour le secteur. « Les a priori sur la répartition "naturelle" des tâches » sont encore forts. Ainsi, les femmes représentent un tiers des effectifs, mais seulement 1,4 % pour la pêche embarquée. Toutefois, les mentalités évoluent et « les outils réglementaires permettant la prise en compte des enjeux d’égalité professionnelle » (conventions collectives de branche, bilans sociaux, statut de conjoint collaborateur, formation maritime, etc.), encore « mal connus et peu utilisés », pourraient servir de leviers à l'avenir.

Source : FranceAgriMer

08:34 Publié dans Pêche et aquaculture, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : franceagrimier, pêche, aquaculture, femmes, métiers |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/09/2017

Estimation et localisation du potentiel mondial de la mariculture

Dans un article publié dans Nature, des chercheurs américains et chinois estiment le potentiel théorique de production aquacole marine à l'échelle du globe. Face à l'accroissement des besoins alimentaires mondiaux, aux limites de la ressource marine sauvage et aux problèmes écologiques liés à la production agricole animale, l'aquaculture pourrait être une solution pour répondre à la forte demande en protéines. Dans ce contexte, ces travaux cherchent à combler le manque de connaissances concernant la répartition et la productivité des zones propices à l'élevage de poissons et bivalves.

Afin de cartographier ces zones et d'évaluer leurs potentiels de production, les chercheurs ont exploité plusieurs bases de données et développé une méthode combinant en particulier approches biologiques (physiologie, allométrie, etc.) et géographiques. Ces estimations ont été effectuées pour 120 espèces de poissons et 60 espèces de bivalves. Dans un premier temps, des analyses de données (température de l'eau, taux d'oxygène, nature des fonds marins, disponibilité en nutriments) ont été confrontées aux conditions nécessaires à un taux de croissance des espèces élevées, afin d'estimer la production annuelle par unité de surface maritime dans le cadre d'élevages et cultures de faible densité. Il a ainsi été possible de délimiter les zones maritimes côtières et hauturières qui pourraient être favorables. Par la suite, ces surfaces ont été réduites en intégrant, d'une façon assez générale, les contraintes environnementales, institutionnelles et logistiques. Toutefois, si l'essentiel des réserves de biosphère, les axes du transport maritime et les autres usages ont été considérés, un travail complémentaire doit être mené pour obtenir des résultats plus précis prenant en compte les nombreuses particularités locales.

Potentiel de production en cas de mise en valeur de 1 % des surfaces maritimes nationales adaptées à l'élevage piscicole de faible densité

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Source : Nature

L'un des principaux résultats est la mise en évidence d'un important potentiel aquacole. Plus de 10 millions de km² seraient ainsi propices à l'aquaculture, et représentent un potentiel de production cent fois supérieur à la consommation mondiale actuelle de produits de la mer. Les chercheurs soulignent que la mise en valeur des eaux les plus productives (équivalant en superficie à deux fois la région Bretagne), permettrait de produire autant que l'ensemble des pêcheries mondiales. Si ce potentiel est important, les défis techniques, environnementaux et économiques à relever sont nombreux. L'élevage de haute mer est encore peu développé et présenterait de nombreux avantages, tels qu'un moindre impact environnemental ou encore une limitation des conflits d'usage.

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : Nature

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02/02/2015

La place de l'aquaculture dans le système alimentaire mondialisé

L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a organisé en janvier dernier au Vietnam une conférence sur la santé des élevages d'animaux aquatiques, troisième manifestation de ce type depuis dix ans. Dans sa présentation de l’événement, l’OIE rappelle que la production pour l'alimentation humaine issue d'élevages aquacoles connaît une très forte progression, en particulier dans des pays en développement ou émergents, et qu’elle sera, par la fourniture de protéines de qualité, un facteur important de la sécurité alimentaire mondiale en 2050. Les échanges commerciaux internationaux de denrées alimentaires issues d'animaux aquatiques représentent déjà un pourcentage non négligeable des exportations agricoles (environ 10 %).

L’OIE souligne que pour prévenir les risques sanitaires qui pourraient découler de ce développement, il est important de définir une gouvernance, au niveau mondial, de la gestion des pathologies des animaux aquatiques, dans le cadre d'un usage raisonné des antibiotiques notamment.

Source : OIE

10:28 Publié dans Pêche et aquaculture, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : oie, aquaculture |  Imprimer | | | | |  Facebook