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14/03/2014

Classement des performances des leaders mondiaux de l'agroalimentaire en matière de pratiques sociales et environnementales

Les pratiques des principales entreprises de l'agroalimentaire sont analysées depuis un an par Oxfam, qui vient d'en publier un classement. Il s'agit de mesurer les réalisations de ces entreprises en matière de développement durable. Divers critères sont notés, tels que la protection des travailleurs, le respect des ressources locales en eau ou la limitation des accaparements de terre.

Des progrès sont constatés par l'ONG depuis février 2013, date du lancement de la campagne intitulée « La face cachée des marques ». Trois entreprises semblent engagées dans une course à la performance dans ces domaines : Nestlé, Unilever et Coca-Cola. Malgré tout, Oxfam regrette que les avancées soient lentes, en particulier en matière de protection des petits producteurs ou de droit des femmes. Dans la catégorie « agriculteurs », la meilleure note est attribuée à Unilever, réputée investir dans l'appui aux petits producteurs pour les intégrer dans ses chaines d'approvisionnement.

Pour réaliser ces notations, la méthode utilisée consiste à évaluer la conscience que l'entreprise a des problèmes, la manière qu'elle a de les mesurer (indicateurs, rapports, etc.) et les engagements qu'elle prend pour y apporter des solutions. L'ONG évalue également la manière dont l'entreprise s'assure que ses fournisseurs tout au long de la chaine d'approvisionnement appliquent les normes en vigueur. Enfin les efforts de transparence sont pris en compte.

Cette initiative, malgré les limites de sa méthode, illustre bien le fait que les consommateurs, les investisseurs et les ONG ont un rôle croissant dans les chaines de valeur globales alimentaires. Les leaders de l'agroalimentaire s'engagent de plus en plus dans des stratégies de responsabilité sociétale (RSE), parfois avec l'appui d'ONG, et adaptent leurs stratégies d'approvisionnement. Leurs actions sont cependant l'objet de controverses, comme le montrent les débats actuels dans le milieu du commerce équitable.

 

Évolution de la notation des principales entreprises par OXFAM

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Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Oxfam

 

14:46 Publié dans Alimentation et consommation, IAA, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : rse, commerce équitable |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/03/2014

Financer l'UE autrement que par les contributions des États membres : les options sont à l'étude

Sous la présidence de l’ancien Commissaire européen Mario Monti, un groupe à haut niveau sur les « ressources propres » a été mis en place pour réfléchir à une remise à plat du financement de l'UE. Celui-ci est en effet jugé opaque, et surtout trop dépendant des budgets des États. La décision avait été prise lors de l'accord sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020.

Le budget européen fonctionnait à l'origine entièrement sur des ressources propres, principalement constituées de droits de douane à l'importation et de divers prélèvements agricoles. Avec les baisses tarifaires progressives et les nouveaux besoins liés à l'élargissement de l'UE, des ressources supplémentaires ont été instaurées. Celles-ci sont issues des contributions des États-membres proportionnellement à leur richesse, laquelle est évaluée par une combinaison de l'assiette de la TVA et du RNB. Ces contributions des États représentent aujourd'hui 85% du financement de l'UE.

La recherche d'une répartition équitable des contributions des États au budget communautaire a par ailleurs conduit à introduire progressivement diverses compensations, appelées « mécanismes de correction », le « rabais britannique » étant la plus emblématique.

Au-delà de sa complexité et de son manque de transparence, ce système de financement est critiqué pour la logique de calcul en termes de retour qu'il induit, chaque pays cherchant à maximiser son solde net (différence entre la contribution au budget et les financements reçus à travers les différentes politiques communautaires). Ce fonctionnement est aussi régulièrement accusé d'entraver l'intérêt commun européen (voir notamment un récent rapport de l'Assemblée nationale), et de fragiliser le financement des politiques européennes. Si la part de la PAC dans le budget communautaire est en constante diminution, elle reste la principale politique financée par l'UE.

Le Parlement européen appelle depuis plusieurs années à une révision du système de financement communautaire, allant dans le sens d'une plus grande autonomie vis-à-vis des budgets nationaux. Diverses propositions ont été amorcées par la Commission européenne en 2011, et la question a vu s'opposer le Conseil européen et le Parlement européen au cours de la négociation sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020.

Le nouveau groupe à haut niveau, composé de membres du Parlement européen, du Conseil et de la Commission, devrait procéder à une révision générale du système des ressources propres et présenter ses premières conclusions fin 2014.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Parlement européen

14:39 Publié dans 4. Politiques publiques | Lien permanent | Tags : europe |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/03/2014

Image des agriculteurs dans la société française: une dégradation en 2013 ?

À l'occasion du Salon de l'agriculture, l'Ifop a publié son 14e « baromètre » sur l'image des agriculteurs, réalisé pour le compte de Ouest-France. L'enquête par sondage auprès d'un échantillon de 1011 personnes permet de constater une certaine dégradation de l'image de la profession. Les « traits d'image » positifs reculent : ainsi, « les Français ne sont plus que 70% à juger que les agriculteurs sont des personnes en qui les consommateurs peuvent avoir confiance, soit une chute de 10 points » par rapport à février 2013. D'autres traits d'image sont également en baisse, avec respectivement 53% et 49% des Français estimant que les agriculteurs sont « compétitifs » et « respectueux » de l'environnement. Les traits d'image négatifs, eux, resteraient stables : « 44% des Français les voient comme des assistés ». S'agissant de la consommation des produits de l'agriculture, « une majorité de Français (56%) se dit toujours prête à payer plus cher les produits alimentaires afin de garantir un revenu correct aux agriculteurs ». Des pistes d'analyse sont avancées comme l'effet de l'« affaire Spanghero » sur la confiance du consommateur.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : IFOP 

14:38 Publié dans Agriculteurs, Société | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Rapport sévère de la Cour des comptes sur l'activité des SAFER

Le rapport annuel de la Cour des Comptes, paru en février 2014, consacre un chapitre aux Sociétés d'Aménagement du Foncier et d'Établissement Rural, et présente ainsi une évaluation de la Fédération Nationale des SAFER, de Terres d'Europe – SCAFR et de quatre SAFER locales sur les 26 actives en France. Les SAFER, sociétés anonymes à caractère professionnel sans but lucratif, contrôlées par l'État, sont investies « d’une mission d’intérêt général concernant le foncier agricole et rural, qu’elles exercent grâce au droit de préempter que leur accorde la loi du 8 août 1962 ». Intermédiaires entre vendeur et acquéreur dans le cadre des transactions immobilières, elles disposent d'un droit de préemption sur les biens en vente et de la possibilité de les rétrocéder. Elles constituent un outil qui, depuis 1960, est au cœur de la politique foncière agricole française, en ayant aujourd'hui pour missions de favoriser l'installation de jeunes agriculteurs, l'accompagnement du développement économique local et la protection de l'environnement. La Cour rappelle également « qu'il revient aux SAFER d’agir sur le marché rural et de favoriser la transparence du marché ».

La Cour dresse un tableau particulièrement critique des SAFER dans son contrôle de 2014, et rappelle qu'elle a déjà avancé certaines de ces critiques dans des publications précédentes, notamment en 1995. La Cour commence par mettre en exergue l'importance croissante des opérations dites « de substitution », qui concerneraient la majorité des transactions, au cours desquelles les SAFER ne jouent qu'un rôle d'intermédiaire sans préemption, « à l'amiable », mais profitent néanmoins des exonérations fiscales qui lui ont été accordées. Par ailleurs, un nombre élevé de transactions concerne des biens bâtis non agricoles. Les collectivités et l'État perdraient ainsi des rentrées fiscales particulièrement importantes. Par ailleurs, la Cour pointe un manque de transparence et de déontologie, la sur-représentation du syndicat agricole majoritaire dans les SAFER locales, un décalage par rapport au découpage administratif régional, et enfin une trop grande autonomie de société ayant éloigné les SAFER de leur mission d'intérêt général. Un nombre croissant de montages juridiques, souvent réalisés à des fins d'optimisation fiscale, l'absence de règles déontologiques cadrant les membres des sociétés, le manque de solidarité foncière entre délégations locales et la faiblesse de transparence comptable sont ainsi pointés du doigt.

La Cour des Comptes recommande une remise à plat de l'organisation de la Fédération, la mise en place de mécanismes comptables assurant la transparence des activités, l'utilisation exclusive des exonérations fiscales pour les opérations d'intérêt général et un meilleur contrôle par le ministère en charge de l'agriculture. Les principaux intéressés, la FNSAFER et Terres d'Europe, ont utilisé leur droit de réponse à la suite du rapport, en dénonçant une forme « outrancière, à défaut d'être pertinente », et ce après avoir avancé que le rapport était biaisé : l'installation des jeunes agriculteurs resterait la priorité de l'institution. Par ailleurs, les faibles subventions de l'État ne permettant plus de financer les SAFER, les marges sur les opérations constitueraient l'apport financier principal, « ce qui constitue une réelle fragilité ».

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : Cour des comptes

14:38 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Territoires | Lien permanent | Tags : foncier |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/03/2014

Un outil de mutualisation et d'échanges entre territoires au service du développement rural : le Réseau Rural

Formant une partie intégrante de la politique européenne de développement rural (deuxième pilier de la PAC), tous les États membres de l'UE doivent se doter d'un réseau regroupant l'ensemble des parties prenantes et administrations qui y sont impliquées. Créé dans ce cadre en 2008, le Réseau rural français (RRF) s'appuie sur 26 réseaux régionaux et est piloté au niveau national par le ministère de l'agriculture et la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (DATAR).

Ce réseau a globalement pour but de faciliter les échanges, analyser les bonnes ou mauvaises pratiques, valoriser les expériences intéressantes et améliorer les projets de développement rural. C'est un réseau participatif qui rassemble les divers acteurs du monde rural : agriculteurs, forestiers, acteurs environnementaux, élus, chefs d’entreprises, responsables d’associations et de groupes d’action locale LEADER (Liaisons Entre Action de Développement de l'Économie Rurale), territoires de projets, experts, etc.

Le Réseau rural a fait l'objet d'une évaluation, terminée en juin 2013, dont les objectifs explicites étaient de réaliser un bilan de la mise en œuvre passée et de dessiner des pistes pour la période 2014-2020. Cette évaluation s'est principalement appuyée sur un recueil de perceptions des acteurs du monde rural.

Avant de présenter quelques uns des principaux résultats, rappelons que lors de son assemblée générale du 1er avril 2008, le réseau se donnait pour principales finalités de a) décloisonner les relations entre acteurs du monde rural, b) de faciliter la conception intégrée de projets de développement rural et c) d'améliorer la qualité des projets et leur valorisation.

Le premier point semble donner satisfaction puisque les acteurs y trouvent, pour la plupart d'entre eux, la plus grande valeur ajoutée du réseau. La capitalisation et la diffusion des informations partagées nécessitent cependant d'être encore améliorées, en particulier au niveau régional. La représentation de certains acteurs devrait l'être également (élus, structures associatives, secteurs hors agriculture notamment).

Le positionnement du réseau suscite des débats, notamment sa vocation (ou non) à émettre des préconisations en matière de politique publique, nécessaire pour asseoir la légitimité du réseau selon les uns et non compatible avec le décloisonnement recherché selon les autres. La place à accorder à LEADER est également en débat.

Sur le volet financier, seulement la moitié environ des fonds prévus (11,4 M€ sur 21,3 M€) ont été engagés, démontrant la nécessité d'un pilotage plus fin pour la prochaine programmation.

Concernant l'organisation du réseau, celle-ci semble trop complexe et manque de fluidité. Les dispositifs de pilotage et de gouvernance sont lourds et le rôle des acteurs n'est pas toujours clair. D'autre part, même si l'articulation entre le « national » et le « régional » a été renforcée, le sentiment d'un travail trop cloisonné et « descendant » est toujours présent au sein du réseau.

Pour terminer, l'évaluation propose quelques pistes d'évolution de ce réseau pour la période 2014-2020. Il s'agira en particulier de trouver un équilibre entre différentes fonctions ne devant pas être vues comme antagonistes :

  • les échanges (groupes de travail, etc.) et la production matérielle (livrables) ;

  • une orientation technique et l'intégration d'une dimension politique dans les débats ;

  • la dimension rurale et l'intégration d'une dimension territoriale plus large (urbain).

Concernant LEADER, les travaux d'évaluation suggèrent de lui reconnaître une place spécifique au sein du réseau. L'ouverture à l'Europe, c'est-à-dire les échanges avec d'autres réseaux nationaux et européens devrait être renforcée. Enfin, un consensus se dégage également en faveur de la mise en place d'instances simples et opérantes, notamment en matière de gouvernance et de pilotage, et d'un renforcement des liens entre les niveaux national et régional du réseau, enjeu essentiel de la programmation 2014-2020 de la politique de développement rural puisque celle-ci sera alors « régionalisée ».

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Source : Réseau rural français

14:35 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Territoires | Lien permanent | Tags : rural |  Imprimer | | | | |  Facebook

FOODSECURE publie une méta-étude prospective sur l’évolution de la sécurité alimentaire mondiale à horizon 2050

Cette étude compile une sélection de douze travaux de prospective réalisés entre 2000 et les années récentes, en particulier après la crise des prix alimentaires de 2007/2008. Ces travaux, basés sur la méthode des scénarios, sont souvent combinés avec des simulations utilisant des modèles économiques. Ainsi, les 42 scénarios retenus dans ces travaux ont pu être regroupés en six familles de scénarios, composés d’hypothèses et de résultats similaires. Pour chaque famille, les déterminants clés de la sécurité alimentaire, à savoir le développement économique, la croissance des populations, l’évolution de la technologie, les échanges commerciaux, les politiques publiques et les institutions, sont répertoriés, et leurs effets globaux sur la sécurité alimentaire sont évalués.

Les auteurs concluent que les scénarios les plus positifs concernant la sécurité alimentaire mondiale sont ceux qui reposent sur un rôle accentué du commerce international et des investissements accrus pour le progrès technique, qui permettent en particulier d'augmenter les rendements. De plus, l'amélioration de la gouvernance mondiale permettrait logiquement une réduction des inégalités et des atteintes à l'environnement.

 

Tendances passées et projections futures du prix du blé

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Source : Banque mondiale, tiré de l'étude FOODSECURE

 

L'intérêt de cette méta-étude est de mettre en évidence les dimensions ou déterminants manquants de la sécurité alimentaire. Ainsi, les auteurs montrent que la majorité des scénarios n’intègre que deux des quatre dimensions de la sécurité alimentaire, à savoir la disponibilité (quantités suffisantes d'aliments, qu'ils proviennent de la production intérieure, de stocks, d'importations ou d'aides) et l’accessibilité (capacité de produire sa propre alimentation et donc de disposer des moyens de le faire, ou capacité d'acheter sa nourriture et donc de disposer d'un pouvoir d'achat suffisant pour le faire). Ils font en revanche l’impasse, d’une part, sur la dimension qualité des aliments et des régimes alimentaires, d'un point de vue nutritionnel, sanitaire, socio-culturels, et d'autre part sur la stabilité dans le temps des trois premières dimensions.

Enfin, les auteurs insistent sur le fait que d’autres déterminants de la sécurité alimentaire ont été très peu (voire pas) pris en compte dans les modèles utilisés pour les simulations des différents scénarios : changement climatique, évolution des biocarburants, gaspillage, pertes après récolte, sources alternatives de l’alimentation, structure des exploitations agricoles, etc. Ils recommandent donc l’approfondissement de la recherche dans ce domaine.

José Ramanantsoa, Centre d'études et de prospective

Source : LEI Wageningen UR, FOODSECURE

14:29 Publié dans 1. Prospective, Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/03/2014

Plusieurs innovations alimentaires de l'Inra présentées à l'occasion du SIA 2014

Lors du Salon International de l'Agriculture (SIA) 2014, l'Inra a présenté de récentes innovations en matière d'alimentation. Au menu de ce que l'institut de recherche appelle « l'alimentation du futur », une boisson énergisante à base de fibres de baobab, du pain à base de blé dur, des pâtes enrichies en protéines, des biscuits à faible teneur en matières grasses et en sucres, du fromage fabriqué à partir d’un procédé d’ultrafiltration du lait retenant les protéines solubles et les sels minéraux (calcium et oligoéléments), etc. Ces produits, développés avec de nombreux partenaires publics et privés, ont pour objectifs d'améliorer les caractéristiques sensorielles ou nutritionnelles des aliments, de s'adapter plus finement aux besoins de l'organisme pour des populations spécifiques (sportifs, enfants, séniors), de s'inscrire dans une industrie agro-alimentaire plus éco-responsable, etc.

Ainsi MATAHI est une boisson énergisante 100% naturelle, sans colorant ni conservateur, élaborée à base de baobab. Ce dernier contient vingt fois plus de vitamine C que l'orange, quatre fois plus de calcium que le lait et deux fois plus de fer que la viande rouge. Pour réussir à transformer le baobab, très sec et fibreux, en boisson, il a fallu mettre au point des procédés de solubilisation de la pulpe. La boisson est produite dans une entreprise proche de Montpellier. Pour l'approvisionnement en baobab, l'entreprise Matahi a développé une coopération avec le Bénin, dans une approche de type coopérative qui fait aujourd'hui vivre 300 familles.

La baguette MIE'Nutie est élaborée à partir de farine de blé dur. Un nouveau procédé breveté a permis d'obtenir une farine d'une granulométrie inférieure à 200 µm. Le blé dur utilisé provient d'un mélange de variétés sélectionnées par la coopérative Arterris dans le Sud-Ouest de la France. La farine obtenue confère aux baguettes une mie très jaune et de bonnes capacités de conservation grâce à une forte capacité d'hydratation. Le meilleur rendement boulanger compense le prix plus élevé de la matière première blé dur par rapport au blé tendre.

Des pâtes alimentaires ont par ailleurs été développées avec l'incorporation d'une importante proportion de légumineuses (fèves, pois, lentilles, etc.), jusqu'à 35%. Les pâtes sont alors enrichies en protéines et équilibrées en acides aminés indispensables. Riches en fibres, elles sont en revanche pauvres en lipides. Ces caractéristiques devraient permettre de contribuer à la réduction du cholestérol des consommateurs. Ces pâtes enrichies en protéines pourraient également constituer une source alternative aux protéines d'origine animale.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Inra 

14:26 Publié dans Alimentation et consommation, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : pain, pâtes, boisson |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/03/2014

Les PPSE, paiements pour préservation des services écosystémiques

Le mercredi 5 mars s'est tenue une conférence visant à présenter la première publication sous le format Les cahiers de Biodiv'2050 de la Mission Économie de la biodiversité. Cette étude propose un changement de perspective sur les paiements pour services environnementaux. Le glissement s'opère de deux manières : par un changement de terminologie (passant de paiements pour services environnementaux à paiements pour préservation des services écosystémiques, PPSE), mais aussi par un choix de gouvernance collective, inspiré des travaux d'Elinor Ostrom (gouvernance des biens communs). Au-delà de ce cadre conceptuel, les défis pour l'action et des recommandations sont aussi formulés, comme la transition d'une logique d'indemnisation des surcoûts à celle d'investissement pour assurer un changement structurel.

Source : Mission Économie de la biodiversité

11:53 Publié dans Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

PerfAlim calcule en ligne la performance nourricière des exploitations agricoles ou des territoires

Le Céréopa (Centre d'étude et de recherche sur l'économie et l'organisation des productions animales), Passion Céréales et BASF s'associent pour diffuser un calculateur en ligne visant à évaluer la performance nourricière des exploitations agricoles ou des territoires. PerfAlim permet, à partir de quelques informations clés (taille de l'exploitation, types de production, etc.), de calculer le nombre de personnes potentiellement nourries par une exploitation ou un territoire, en fonction des quantités annuelles nettes de matières premières agricoles produites. Chaque type de matière première est caractérisé par une valeur nutritionnelle estimée soit selon l'énergie (en calories), soit selon les protéines végétales ou protéines animales (en grammes). Le but de l'opération est in fine d'engager le dialogue avec le grand public, en proposant des supports de communication personnalisés pour valoriser les performances nourricières d'une exploitation ou d'un territoire (ex : logos « avec ma ferme, je nourris 995 personnes par an »).

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : PerfAlim 

11:23 Publié dans Alimentation et consommation, Exploitations agricoles, Territoires | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/03/2014

JB-Box® : un nouvel outil web pour aider au pilotage des ateliers d’engraissement bovins

Fruit d'un partenariat entre Arvalis, l'Institut de l'élevage et l'Inra, JB-Box® est un outil de simulation de croissance destiné aux éleveurs et à leurs techniciens. Il a été développé dans le cadre d'un projet de recherche Casdar appelé BeefBox. Le logiciel, disponible gratuitement en ligne, aide au pilotage des ateliers d'engraissement des jeunes bovins, grâce à la simulation de l'impact des pratiques d'alimentation sur les performances zootechniques et économiques de l'atelier.

JB-Box® s'appuie sur la mise en commun des données issues d'essais expérimentaux d'engraissement réalisés par les trois instituts depuis 1985. Ces données, qui seront régulièrement mises à jour avec les essais les plus récents, sont associées à un modèle d'ingestion et à un modèle de croissance. Ces modèles permettent de calculer une multitude d'indicateurs zootechniques ou économiques au jour le jour : gestion des stocks d'aliments, indice de consommation, poids des animaux, gain moyen quotidien (GMQ), coût, prix de revient du kilogramme de carcasse, etc. Ainsi, en permettant la comparaison des performances journalières associées à différents types de conduite, JB-Box® constitue un outil d'aide pour les gestionnaires d'ateliers d'engraissement.

Le logiciel disponible dans sa version V1.0 est limité à la race charolaise. Une seconde version sera proposée dans quelques mois avec d'autres races bovines et de nouveaux aliments.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : JB-Box®

14:20 Publié dans Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : oad, élevage, bovin |  Imprimer | | | | |  Facebook

Un nouveau système satellitaire pour mieux anticiper les précipitations

Un nouveau satellite a été lancé le 28 février 2014 au Japon dans le but de mieux observer et anticiper les précipitations et les événements extrêmes (tempêtes, inondations, typhons, etc.). Il fait partie de la mission Global Precipitation Measurement (GPM), une collaboration entre la Nasa, agence spatiale américaine, et la JAXA, agence japonaise d'exploration spatiale, avec la participation d'autres agences – européenne et indienne notamment.

 

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Ce nouveau système fait suite à la Tropical Rainfall Measuring Mission qui avait été lancée en 1997, mais qui se limitait aux zones tropicales. GPM, qui couvrira la planète du cercle polaire arctique à celui de l'antarctique, est basé sur une constellation de satellites tout autour de la planète et sur de nouveaux radars. Ces derniers ont une meilleure sensibilité, détectant à la fois les pluies faibles, les fortes précipitations et la neige. Ils permettent également une observation en 3D de la structure des précipitations, et donc d'accéder à la composition interne des nuages.

GPM doit ainsi permettre une meilleure prévision des quantités de pluie à venir, notamment pendant les événements climatiques extrêmes. Les données seront accessibles dans le monde entier, quasiment en temps réel. Une carte globale des précipitations sera établie toutes les trois heures. Ce nouveau système d'observation global unifié a vocation à aider les décideurs à mieux gérer leurs ressources en eau, et sera sans doute utilisé par les agriculteurs eux-mêmes pour la prévision de leurs opérations agricoles.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Precipitation Measurement Missions

05/03/2014

Drones, images aériennes et satellitaires au service de l'agriculture

Plusieurs innovations ont récemment vu le jour en matière d'images aériennes, d'images satellites et de drones appliqués à l'agriculture. La start-up Airinov a ainsi révélé son premier drone agricole à l'occasion du salon international de l'agriculture. Développé en partenariat avec l'Inra, ce drone est automatique, il mesure 2 mètres d'envergure et pèse moins de 2 kg. Il est capable de photographier et analyser différents paramètres (taux de chlorophylle, besoin en azote, infestation d'adventices par exemple) et « de fournir aux agriculteurs une carte clés en main, avec une analyse et des préconisations pratiques ». Équipé d'un GPS et d'une caméra multispectrale, le drone permet l'obtention d'images hautes résolutions couvrant de larges zones agricoles. 10 000 ha sont actuellement survolés par ce drone.

Aux États-Unis, où l'utilisation des drones à usage commercial sera réglementé en 2015, la start-up TerrAvion propose un service d'imagerie aérienne à faible coût pour les petites exploitations agricoles en Californie. Ces dernières peuvent en effet ne pas avoir accès à ces données en raison de leur prix élevé. Le service de TerrAvion consiste en la fourniture de photographies classiques et infrarouge prises par avion. Ces photographies servent par exemple à calculer des indices de végétation qui permettent de suivre la croissance des plantes. TerrAvion souhaite pouvoir réduire ses prix en augmentant le nombre de clients et en accroissant le nombre d'hectares photographiés pour chaque vol, y compris dans de nouvelles régions des États-Unis.

Enfin, l'Inra a testé l'intérêt d'utiliser des images satellitaires pour prédire la teneur en matière organique des sols, dans une zone périurbaine où les autorisations de survol seraient difficiles à obtenir (ici la plaine de Versailles en Île-de-France). Le satellite de télédétection SPOT a fourni des données de réflectance du sol, c'est-à-dire d'intensité de la lumière réfléchie par la surface, qui ont permis de prédire les teneurs en carbone organique des sols. L'avantage de cette méthode est qu'elle est moins coûteuse et facilement applicable pour de vastes superficies. Elle permet également d'envisager « la modulation des pratiques agricoles afin d’optimiser par exemple la répartition spatiale des apports de matières organiques ».

Ces nouveaux outils peuvent ainsi apporter des informations supplémentaires à l'agriculteur sur l'état des peuplements végétaux dans les parcelles ou la composition des sols, et constituer des outils d'appoint pour l'aide à la décision. Ils ne peuvent toutefois pas se substituer au diagnostic global de l'agriculteur, seul garant de la cohérence de la conduite d'ensemble du système de production.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Sources : Airinov ; L'Atelier ; Inra

04/03/2014

Une plante capable de produire des phéromones et de communiquer avec les insectes

La découverte publiée dans Nature Communications surprend à bien des égards. En effet, des chercheurs d'universités suédoises et américaines ont mis au point des plants de tabac génétiquement modifiés, capables de synthétiser des composants de phéromones. De ces molécules, les chercheurs concoctent des mélanges auxquels sont sensibles des papillons de nuit, et dont l'efficacité pour piéger certaines espèces (Yponomeuta evonymella, Y. padella) s'est révélée significative. Bien que l'utilisation des phéromones ne soit pas nouvelle pour le secteur agricole – elles sont souvent employées pour la confusion sexuelle des insectes –, ces travaux sont originaux de par le mode de fabrication de ces molécules : il s'agit non plus d'une production par la chimie industrielle, mais d'une production par le vivant. Le prochain objectif des chercheurs est de développer une plante génétiquement modifiée relâchant directement la bonne concoction de phéromones dans l'environnement.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Nature communications

03/03/2014

De nouvelles avancées sur les bio-pesticides

Des chercheurs des universités de Liège (Gembloux Agro-Bio Tech), de Gand et de Lille ont contribué à de nouvelles avancées sur les bio-pesticides. Fabriqués à partir d'organismes vivants ou de produits dérivés de ces derniers, ils permettent par exemple d'inhiber les pathogènes, ou encore de renforcer le système immunitaire des plantes. Même si ce secteur reste modeste (2,5 % du marché mondial en 2008), les marges de progression se situent entre 5 et 8 % par an (Europe de l'Ouest, Amérique du Nord).

Précédemment l'approche consistait à recourir à des bactéries (souches de bacilles : Bacillus subtilis, B. amyloliquefaciens) sans garantie d'une efficacité constante (variations dues au contexte pédoclimatique par exemple). Les chercheurs ont alors décidé de concentrer leurs efforts sur des molécules antibiotiques produites par ces mêmes bacilles : la famille des lipopeptides. Testés en champ ou en serre, des expériences de terrain ont permis de mieux connaître les mécanismes biochimiques de ces lipopetides, et d'en déduire un dosage optimal. Elles ont aussi contribué à la découverte de nouvelles molécules et au développement d'un bioréacteur avec des perspectives de production industrielle (spin off Lipofabrik). Pour finir, ces découvertes intéressent aussi les secteurs cosmétique et agro-alimentaire, en raison des propriétés tensioactives et anti-microbiennes des lipopeptides.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Bulletins électroniques ADIT