24/09/2009
Augmenter la production de 70% d'ici 2050
D'après un rapport de la FAO, la production alimentaire devra augmenter de 70% pour nourrir 2,3 milliards de personnes de plus d'ici à 2050. La demande alimentaire va continuer à s'accroître du fait à la fois de la croissance démographique et de l'augmentation des revenus. La demande de céréales (pour l'alimentation humaine et animale) pourrait atteindre quelque 3 milliards de tonnes en 2050, ce qui signifie que la production devrait s'accroître de près d'un milliard de tonnes par rapport à aujourd'hui. La production de viande devrait quant à elle augmenter de plus de 200 millions de tonnes, totalisant 470 millions de tonnes en 2050, dont 72% seront consommés dans les pays en développement (contre 58% aujourd'hui).
La production de biocarburants pourrait également doper la demande de produits agricoles et ce, en fonction des prix de l'énergie et des politiques gouvernementales.
Selon la FAO, globalement, les disponibilités de ressources en terre sont suffisantes pour nourrir la future population mondiale. Toutefois, l'organisation internationale avertit que dans leur grande partie les terres disponibles ne conviennent que pour un nombre restreint de cultures, pas nécessairement les cultures fortement demandées, et que ces terres sont concentrées dans peu de pays.
Si la FAO considère que les possibilités d'accroître les rendements agricoles pour nourrir une population mondiale grandissante sont considérables, cela nécessitera cependant une augmentation des investissements dans l'agriculture primaire d'environ 60%.
La FAO a convoqué pour le 12 et 13 octobre 2009 un Forum d'experts de haut niveau pour discuter des stratégies à mettre en oeuvre pour relever ces défis. Le Forum, intitulé "Comment nourrir le monde en 2050" rassemblera quelque 300 experts (universitaires, chercheurs, ONG, secteur privé) de pays développés et en développement. Il préparera le terrain à la tenue du 16 au 18 novembre 2009 d'un nouveau Sommet mondial sur la sécurité alimentaire.
10:26 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : fao | Imprimer | |
23/09/2009
Suite de la veille "alimentation"
A cette adresse : http://veillealimentation.hautetfort.com/
23:00 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
UK : le Council of Food Policy Advisors a rendu son premier rapport
Le Council of Food Policy Advisors, composé de personnalités de tous les échelons de la chaîne alimentaire, a été institué en octobre 2008 pour conseiller le DEFRA en matière de politique alimentaire. Dans son premier rapport, paru le le 14 septembre, il a identifié trois priorités :
- définir un régime alimentaire à la fois équilibré et soutenable (healthy low impact diet) ;
- donner l'exemple en introduisant des critères de durabilité dans les achats publics (3,25 millions de repas sont servis tous les jours dans les écoles, 1 million dans les hôpitaux et 90 000 dans les prisons) ;
- définir une véritable stratégie britannique pour les fruits et les légumes, l'autosuffisance du Royaume-Uni étant tombée de 75% à 55% et continuant à diminuer.
Les producteurs de fruits et légumes se sont réunis dès la sortie de ce rapport pour étudier les freins et obstacles à la consommation de leurs produits et envisager des actions de promotion.
Ce rapport s'inscrit dans l'élaboration de la stratégie alimentaire du Royaume-Uni à 2030 (cf la note de veille n°26).
14:15 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
21/09/2009
Campagne américaine pour l'agriculture de proximité
L'USDA vient de lancer, le 15 septembre, une campagne fédérale "Know Your Farmer, Know Your Food" pour resserrer le lien entre les Américains et leur agriculture.
Le Secrétaire d'Etat Tom Vilsack invite dans une vidéo sur You tube les citoyens américains à un dialogue national pour aider l'agriculture locale et régionale à se développer, ce qui permettrait, selon lui, de stimuler l'économie, créer des emplois, tout en améliorant l'accès à une nourriture saine et en réduisant l'énergie nécessaire au transport de nourriture.
L'USDA annonce en parallèle un financement de 65 millions de dollars pour des programmes en rapport avec cette initiative : soutien aux petits agriculteurs et aux coopératives locales, promotion des marchés fermiers et de la vente directe...
50 millions de dollars serviront à aider les cantines scolaires à se fournir en produits locaux - soit l'équivalent des sommes dépensées chaque année par l'USDA pour soutenir l'agriculture biologique.
Enfin, 230 000 dollars seront consacrés à une recherche sur la capacité du nord-est du pays à produire assez de nourriture pour répondre à la demande locale en forte croissance, de manière à éviter le transport de longue distance. Des scientifiques devront se pencher sur la disponibilité en terres cultivables sur la côte Est pour une production de fruits et légumes dans des conditions durables.
Un marché fermier a été inauguré dans une rue proche de la Maison-Blanche, et Michelle Obama en a été la première cliente.
"Removing barriers" est le sous-titre de l'initiative qui se veut en "rupture" par rapport à la politique agricole américaine traditionnelle.
17:35 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : etats-unis | Imprimer | |
20/09/2009
Le Québec fait la promotion de ses produits
Le ministre québécois de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, Claude Béchard, a donné le 8 septembre le coup d'envoi de la campagne Mettez le Québec dans votre assiette!, qui incite les Québécois à privilégier quotidiennement les aliments issus de la belle province.
Cette campagne de communication (qui comporte des messages publicitaires réalisés pour la télévision, la radio et les magazines, ainsi qu'un site Internet) « met en valeur le savoir-faire de plus de 485 000 passionnés qui travaillent ensemble pour mettre sur nos tables des aliments savoureux. En optant pour les aliments produits ou transformés au Québec, nous montrons notre intérêt pour notre industrie bioalimentaire et exprimons notre reconnaissance envers ses travailleurs. Il s'agit d'un petit geste d'une grande portée », a indiqué le ministre.
« Si chacun d'entre nous remplace pour 30 dollars par année d'aliments étrangers par des aliments d'ici, au bout de cinq ans, nous aurons augmenté les ventes de produits québécois de 1 milliard de dollars. C'est bon pour les gens de chez nous, mais c'est aussi bon pour vous », a-t-il ajouté.
Le ministre a profité de l'occasion pour confirmer la poursuite d'un partenariat étroit entre le Ministère et Aliments du Québec afin d'assurer une meilleure identification des produits alimentaires québécois au moyen des logos « Aliments du Québec » et « Aliments préparés au Québec ».
Ceci s'inscrit dans le cadre de la Stratégie d'accroissement des achats de produits alimentaires québécois, lancée en décembre 2007, qui représente un budget de 14 millions de dollars sur une période de trois ans.
La stratégie s'articule autour de trois axes d'intervention :
- Amener les consommateurs québécois à accorder la priorité aux produits du Québec dans leur décision d'achat
- Favoriser l'adaptation de l'offre par le marketing et l'innovation
- Faciliter l'accès aux réseaux de distribution.
17:25 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : québec | Imprimer | |
18/09/2009
France laitière 2015
À quoi ressemblera la France laitière en 2015? Quelles sont les perspectives à plus long terme? Jusqu'où va se poursuivre la baisse du nombre des exploitations laitières? Comment les régions tireront-elles leur épingle du jeu ? Quelles stratégies d'exploitation se dessinent dans les différentes régions? Autant de questions sur lesquelles se penche une étude réalisée par l'Institut de l'élevage, qui propose un zonage de la France en trois grandes zones laitières : les zones de plaine à forte densité laitière, les zones de polyculture-élevage et les zones de montagne-piémonts.
La baisse des exploitations laitières devrait se poursuivre à l'horizon 2015, selon cette étude, tandis que les contrastes régionaux et la concurrence entre les bassins de production s'accentueraient.
11:51 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : lait | Imprimer | |
17/09/2009
Futur noir ou vert pour l'agriculture du Luxembourg belge
Une étude dresse le bilan de l'agriculture de la province belge du Luxembourg (située en Région wallonne) et élabore des scénarios d'avenir assez radicaux.
La démarche a été lancée par le député provincial luxembourgeois à l'Economie et à l'Agriculture, René Collin, et plusieurs institutions y ont été associées : le Département et le Centré d'économie rurale, le Centre wallon de recherches agronomiques, le Service provincial d'information, de gestion et de vulgarisation agricole, ainsi que le département Sciences et gestion de l'environnement de l'Université de Liège (ULg).
Cette province est essentiellement une terre d'élevage et la crise frappe ce secteur de plein fouet. En 30 ans, le nombre d'agriculteurs y a diminué de 64%.
Sans tabou, la démarche a osé poser des questions comme : pourquoi pas une alimentation sans agriculture européenne d'ici 10 ans et même une alimentation sans agriculture d'ici 50 ans?
Les visions d'avenir ont été confrontées lors d'une série de débats parmi trois publics cibles : l'encadrement agricole, de jeunes agriculteurs, les mandataires communaux.
Deux scénarios ont été imaginés :
-
le premier, "noir", avec la persistance de la libéralisation et l'évolution négative de l'agriculture en Europe, ainsi que la quasi disparition de l'élevage en Luxembourg ;
-
le second, "vert", qui verrait l'inversion de la libéralisation et le renforcement du secteur agricole au Luxembourg.
"Ce qu'il faut, c'est un équilibre entre les deux", note Marc Mormont, de l'ULg. D'où l'idée d'un autre scénario, "vache", un "projet volontariste d'élevage en Luxembourg, qui s'appuie sur les atouts du territoire et rencontre l'exigence à l'échelle mondiale d'un équilibre et d'une équité dans l'alimentation des hommes, tout en impliquant des changements profonds sur le cheptel".
Ces débats ont permis de dessiner six pistes d'actions concrètes. D'abord, imaginer de nouvelles formes d'installation. Puis activer les divers leviers communaux d'action et adopter un comportement actif d'anticipation face au changement. Suivent l'importance de l'innovation; la mise en valeur de la relation agriculture/environnement et enfin une réelle valorisation de la production locale par des activités locales de transformation et de commercialisation qui épargnerait au secteur agricole d'être pieds et poings liés face au monde de la distribution.
Source : La Libre Belgique.
12:26 Publié dans 1. Prospective | Lien permanent | Imprimer | |
10/09/2009
Connaissances nutritionnelles des Européens
L'EUFIC (Conseil Européen de l'Information sur l'Alimentation) présente les résultats de son étude européenne sur le comportement des consommateurs à l'achat, leur compréhension et l'utilisation de l'information nutritionnelle indiquée sur les étiquettes alimentaires, et leurs connaissances en nutrition. Plus de 11 600 personnes ont été interrogées dans les magasins de six pays européens (Allemagne, France, Hongrie, Royaume-Uni, Suède et Pologne) et plus de 5 700 ont répondu au questionnaire qui leur avait été adressé à domicile.
L'un des résultats de cette étude montre que le niveau de connaissance nutritionnelle des consommateurs est relativement bon. Plus de 95% des personnes interrogées savent en effet que les experts en santé recommandent de manger beaucoup de fruits et de légumes, mais la majorité d'entre elles ignorent que cette recommandation s'applique aussi aux féculents (pain, riz, pâtes et pommes de terre). De nombreux consommateurs ont également tendance à exagérer l'importance de la teneur en lipides, en sucre et en sel de certains aliments et pensent qu'ils doivent être proscrits de leur alimentation plutôt que consommés avec modération. Cette réaction est particulièrement prononcée au Royaume-Uni.
Les consommateurs européens maîtrisent assez bien la notion de calories. La plupart des personnes interrogées connaissent la valeur calorique approximative des aliments et savent que les hommes et les femmes ont des besoins caloriques différents. Cependant, les consommateurs ont tendance à sous-estimer les besoins et les dépenses caloriques d'un adulte moyen, tout en surestimant les besoins des enfants. Cette idée fausse pourrait amener les consommateurs à donner plus de calories à leurs enfants que nécessaire.
Un indice a été élaboré pour évaluer le niveau général des connaissances nutritionnelles des participants des six pays où l'étude a été menée. Cet indice tient compte des recommandations d'experts sur les groupes d'aliments et les apports nutritionnels, ainsi que de la teneur en nutriments et en calories de certaines denrées alimentaires. Selon cet indice, ce sont les consommateurs britanniques qui ont le niveau de connaissances le plus élevé et les consommateurs français et polonais le plus faible.
Enfin, il convient de noter que si la plupart des personnes interrogées peuvent interpréter les informations nutritionnelles si on les y invite, rares sont celles qui les recherchent spontanément lorsqu'elles font leurs achats : moins d’un tiers des consommateurs affirme avoir recherché des
informations nutritionnelles sur les emballages.
17:05 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
09/09/2009
Scénarios sur la protection des plantes
Les nouvelles stratégies de protection des plantes représentent de nombreux défis pour la recherche et les pouvoirs publics. Le réseau Endure (European network for the durable exploitation of crop protection strategies) vient de publier les conclusions d'un exercice de prospective à l'horizon 2030 mené par l'INRA et trois autres instituts de recherche, basé sur cinq scénarios:
Dans l'hypothèse d'une libéralisation accentuée des marchés, l'agriculteur peut avoir une approche purement économique des traitements phytosanitaires (pour des productions agricoles de base destinées à l'export) ou bien communiquer sur ses pratiques à travers des démarches de certifications (productions de niche demandant une grande technicité). Dans les deux scénarios suivants, l'agriculture, pour faire face à l'insécurité alimentaire et à une crise énergétique, devra revoir ses assolements et ses pratiques culturales. Enfin, pour le cinquième scénario où l'agriculture joue un rôle déterminant dans l'attractivité des territoires, la protection des plantes est synonyme de diversification des pratiques et de développement des services écosystémiques.
17:30 Publié dans Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
08/09/2009
Mesure des politiques publiques les plus efficaces contre l'obésité
Des chercheurs de l'INRA ont eu recours à l'économie expérimentale pour tenter de déterminer les politiques publiques les plus efficaces face à l'obésité. L'expérience a consisté à étudier les préférences de deux populations de femmes - des femmes parmi les plus pauvres d'une part (revenu mensuel inférieur à 700 €) et des femmes ayant des revenus supérieurs à la moyenne d'autre part (40% supérieurs à la moyenne des revenus) - vis-à-vis de deux politiques publiques. La première consiste à subventionner le secteur des fruits et légumes pour diminuer leur prix de 30%. La seconde consiste à réduire de 30% les prix des produits considérés comme bons pour la santé et en parallèle à augmenter de 30% les prix des produits dont la consommation devrait être limitée.
Cette étude est justifiée par le fait que les femmes à faibles revenus sont particulièrement touchées par les problèmes d'obésité, car elles consomment moins de fruits et de légumes et sans doute plus de sucres et de matières grasses.
L'expérience a été réalisée avec 107 femmes, les chercheurs allant les interroger là où elles vivent, au lieu de leur demander de venir au laboratoire comme cela se fait habituellement.
Les résultats montrent que les politiques de prix fonctionnent c'est-à-dire que les deux populations consomment davantage de fruits et légumes, de produits sains et moins de produits non désirables ("junk food").
Toutefois, l'effet n'est pas pour autant le même pour les deux catégories de femmes. La population à bas revenus profite moins de la baisse des prix sur les « bons » produits et est plus réticente à changer ses habitudes alimentaires.
Le 4 pages INRA Sciences sociales
16:16 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : inra | Imprimer | |
01/09/2009
L'eau, talon d'Achille de l'agriculture asiatique
Selon une nouvelle étude de l'Institut International de Gestion de l'Eau (IWMI), sans des réformes majeures sur la façon dont l'eau est utilisée pour l'agriculture, de nombreux pays asiatiques se trouveront face à la perspective politiquement risquée d'avoir à importer plus d'un quart du riz, du blé et du maïs dont ils auront besoin d'ici 2050.
Pour répondre à la croissance de la demande en céréales d'ici 2050, les projections de l'IWMI montrent en effet que, avec les tendances actuelles de croissance des rendements, il faudrait accroître de 30% la quantité de terres agricoles irriguées en Asie du Sud et de 47% en Asie de l'Est. Sans gains de productivité par rapport à l'eau utilisée, l'Asie du Sud aurait besoin de 57% d'eau en plus pour l'agriculture irriguée et l'Asie de l'Est 70% en plus. En tenant compte de la rareté actuelle de terres et d'eau, et du besoin grandissant en eau dans les villes, un tel scénario est intenable.
Les chercheurs de l'IWMI ont utilisé un modèle informatique appelé WATERSIM, qui aide à examiner les compromis difficiles entre sécurité alimentaire et protection de l'environnement, en particulier sur le plan des ressources en eau.
L'étude de l'IWMI, réalisée avec le financement de la Banque de Développement Asiatique (ADB), dégage trois options pour répondre aux besoins alimentaires de la population asiatique, qui augmentera de 2,5 milliards de personnes dans les 40 années à venir. La première est l'importation d'importantes quantités de céréales d'autres régions ; la deuxième est d'améliorer et d'étendre l'agriculture arrosée par la pluie ; et la troisième de se focaliser sur des terres agricoles irriguées.
Les projections présentées par le rapport de l'IWMI ne prennent pas en compte le changement climatique, qui devrait probablement rendre plus erratiques les précipitations et augmenter les contraintes sur des systèmes d'irrigation qui ont déjà atteint leurs limites. En conséquence, les constatations pessimistes de l'étude pourraient finalement se révéler trop optimistes.
17:41 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : eau | Imprimer | |
Agrimonde : réactions du Sud
Lors des journées du réseau des agents du MAAP à l'international, deux tables rondes ont permis d'avoir les points de vue d'experts de Chine, d'Inde, du Brésil ou encore du Maroc sur les conclusions du rapport Agrimonde, conduit par l'INRA et le CIRAD, ainsi que les retours de la FAO, de la Banque mondiale, de la Commission européenne et de deux entreprises privées. Les réactions ont porté sur l'évolution des comportements alimentaires, l'augmentation possible des rendements, la nécessaire régulation des échanges.
17:22 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |