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13/12/2021

Progression des « solutions basées sur la nature » dans les contributions nationales à la Convention cadre sur les changements climatiques

Dans un rapport récent, le WWF a analysé les nouvelles contributions nationales (CDNs) présentées au cours des deux dernières années par les États parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Il en résulte une augmentation notable des mentions concernant les « solutions basées sur la nature » (SBNs) : 105 CDNs sur 114 incluent aujourd'hui ces solutions pour l'atténuation ou l'adaptation (contre 94 pour les précédentes contributions). Cet accroissement est notamment porté par l'Union européenne, qui n'y faisait pas référence dans sa première contribution en 2016, tout comme le Royaume-Uni et les États-Unis, qui ont également fait évoluer leurs positions en la matière. Si la plupart des écosystèmes mentionnés sont des forêts, les terres agricoles sont aussi largement présentes (figure ci-dessous). Pour ces dernières, les SBNs peuvent être la séquestration du carbone dans les sols, la diversification des assolements, le développement de l'agroforesterie, etc.

Pourcentage de CDNs faisant référence aux différents écosystèmes

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Source : WWF

Source : WWF

08:20 Publié dans Climat, Environnement, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : changement climatique, solutions fondées sur la nature, wwf |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/10/2020

Conjuguer conservation, intensification écologique et consommation durable pour enrayer le déclin de la biodiversité d'ici 2050

Le World Wide Fund for Nature (WWF) a fait paraître en septembre une nouvelle version de son rapport « Planète Vivante » qui, tous les deux ans, compile des informations publiées et des analyses inédites sur le déclin mondial de la biodiversité. Après un état des lieux sont exposés les menaces principales identifiées, leurs possibles impacts sur les sociétés, et les effets potentiels de différentes politiques publiques visant à réduire la dégradation des terres et des habitats.

Pour suivre l'évolution des espèces, les auteurs ont mis à jour l'Indice Planète Vivante (IPV), relatif à l'abondance de près de 21 000 populations de mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens, représentant plus de 4 300 espèces. Cet indicateur, égal à la moyenne des pourcentages de variation des populations entre 1970 et 2016, a diminué de 68 % au niveau mondial (voir figure ci-dessous). Il existe cependant de fortes différences entre les régions, cette baisse allant de 24 % en Eurasie à 94 % en Amérique du Sud. Cette perte de biodiversité a cinq grandes causes : les changements d'usage des terres et la dégradation des habitats (43 à 58 % des menaces identifiées selon les régions), la surexploitation de certaines ressources (18 à 36 %), la propagation des espèces invasives (11 à 14 %), la pollution (2 à 11 %) et le changement climatique (4 à 12,5 %).

Évolution de l'indice planète vivante entre 1970 et 2016

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Source : WWF

Les auteurs s'appuient également sur les travaux d'un groupe international d'experts, publiés dans Nature en septembre, évaluant l'impact sur la biodiversité de six scénarios de politiques publiques (figure ci-dessous). Leurs résultats soulignent l'importance des mesures de conservation (augmentation de la surface des aires protégées, amélioration de leur gestion, planification accrue de la restauration et de la conservation) qui permettraient, à elles seules, de réduire les dommages à la biodiversité d'environ 58 % par rapport au scénario de référence. Toutefois, elles ne sont pas suffisantes dans certaines régions riches en biodiversité. Le scénario intégré, combinant politiques de conservation, réduction du gaspillage, changement de régime alimentaire, intensification durable de la production et augmentation des échanges, fournirait les résultats les plus prometteurs, avec une réduction des dommages d'environ 90 % par rapport au scénario de référence, d'ici à 2100.

Impacts estimés de différents scénarios de politiques publiques visant à renverser les tendances à la perte de biodiversité provenant de la dégradation des terres et des habitats

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Source : WWF d'après Nature

Lecture : AIM, GLOBIOM, IMAGE et MAgPIE sont les différents modèles d'évaluation intégrés utilisés pour évaluer l'impact des scénarios.

Estelle Midler, Centre d'études et de prospective

Sources : WWFNature

 

 

 

11:00 Publié dans 4. Politiques publiques, Environnement | Lien permanent | Tags : wwf, biodiversité, conservation |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/11/2019

Pour une transition agricole et alimentaire durable en France, portée par les légumineuses

Le WWF a publié en octobre 2019 une prospective du système alimentaire français à 2050, en particulier centrée sur les impacts environnementaux des régimes alimentaires et des pratiques agricoles. Faisant l'hypothèse d'une évolution linéaire des tendances alimentaires actuelles, les auteurs explorent les conséquences d'un régime majoritairement flexitarien (53 % des mangeurs) en 2050. Les légumineuses (lentilles, haricots et pois, lupin, soja) en constituent la pierre angulaire, passant de 1,7 kg/pers/an actuellement à 25 kg (+ 530 %). À l'inverse, la consommation de viande, de poisson et d'aliments industriels décroîtrait de 60 %.

Évolutions du régime alimentaire moyen (g/pers/j) d'aujourd'hui à 2050

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Source : WWF

Dans ce contexte, à 2050, en utilisant la matrice de modélisation d'utilisation des terres MoSUT (Modèle Systémique d’Utilisation des Terres), conçue par Solagro, l'étude envisage une forte diminution des cheptels bovin et porcin (- 60 %) ainsi que des poulets de chair (- 10 %). Dans un système conçu comme plus autonome, notamment pour l'alimentation animale, les pratiques d'élevage s'extensifient. L'assolement se modifie également (figure ci-dessous) : si la surface en céréales reste constante, celles en oléagineux, protéagineux et maraîchage (dont légumes secs) augmentent, multipliant par quatre les surfaces en légumineuses à graines destinées à l'alimentation humaine (près de 2 millions d'ha en 2050 contre 419 000 actuellement). Dans le même temps, les cultures fourragères et les prairies naturelles diminuent, une partie (1 million d'ha) évoluant en forêts ou en landes.

Évolutions de la SAU agricole d'ici à 2050

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Source : WWF

Un passage important à l'agriculture biologique (60 % des surfaces en grandes cultures) et la généralisation de pratiques agro-écologiques débouchent sur un bilan environnemental de l'agriculture nettement amélioré : - 55 % d'émissions de GES, - 46 % de consommation d'énergie, - 83 % de recours aux produits pharmaceutiques et - 50 % de recours aux engrais de synthèse, avec une consommation d'eau constante. Le rapport examine ensuite les leviers possibles pour le développement des filières légumineuses (innovations agroalimentaires, soutiens publics), et les articulations de ce scénario avec les politiques actuelles (Plan d'autonomie protéique, Stratégie nationale bas carbone, Programme national de l'alimentation et de la nutrition). Le développement des légumineuses fourragères n'a, en revanche, pas été exploré en détail, tout comme les implications en termes de compétitivité et d'échanges commerciaux.

Claire Bernard-Mongin, Centre d'études et de prospective

Source : WWF

16/11/2016

Le WWF publie l'édition 2016 de son Rapport Planète Vivante et alerte sur la disparition d'espèces animales

Dans le récent rapport Planète Vivante 2016, le WWF dresse un bilan de la biodiversité mondiale. Ce document, préparé en collaboration avec différents organismes dont la Société zoologique de Londres et le Global Footprint Network, détaille notamment la situation actuelle des populations mondiales de vertébrés à l'ère géologique de l'« Anthropocène », une nouvelle période reconnue par certains scientifiques dont le prix Nobel Paul Crutzen, et caractérisée par des évolutions plus rapides, attribuables en grande partie aux activités humaines.

Le bilan des effectifs animaux montre que les populations de vertébrés ont décliné de 58 % entre 1970 et 2012. Ces populations animales sont évaluées via différents indicateurs, dont l'Indice Planète Vivante (IPV) et la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’IPV mesure la biodiversité en collectant des données, principalement en Europe et Amérique du Nord, sur plus de 14 000 espèces de vertébrés, et en calculant la variation moyenne de chacune d'elles. Le rapport analyse également les différents facteurs contribuant à cette diminution.

Extinctions cumulées des vertébrés

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Source : WWF

Parmi ces facteurs, on peut citer :

- la perte d'habitat naturel des animaux, souvent liée au développement des activités humaines, notamment agricoles (déforestation) ;

- la pollution qui agit soit directement (épisode de pollution massive de type marée noire), soit indirectement en réduisant la disponibilité alimentaire des animaux ;

- la présence d'espèces animales invasives, qui peut conduire à l'extinction d'une espèce par prédation, concurrence pour le territoire ou transmission de maladies ;

- le changement climatique, qui peut rendre l'écosystème des espèces inadapté, qu'il s'agisse de modifications climatiques au long cours ou d'événements météorologiques extrêmes. Le rapport rappelle que plus les espèces animales ont une aire de répartition restreinte, plus elles sont vulnérables à ces modifications.

Le document conclut sur la nécessité d'un nouveau système économique, plus respectueux du capital naturel et promouvant entre autres des régimes alimentaires plus responsables.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : WWF

10:06 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : wwf, biodiversité, vertébrés |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/10/2015

De l’action individuelle à l’action collective – Étude des analyses de rentabilité des entreprises par rapport à l’enjeu de la sécurité alimentaire

Le Food Ethics Council, une association caritative britannique, a publié récemment un rapport sur les argumentaires et les analyses de rentabilité de grandes entreprises en matière de sécurité alimentaire. Cette étude a été commandée par WWF Grande-Bretagne.

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L’étude a consisté en une revue documentaire ainsi qu’en des entretiens et deux ateliers de travail avec des responsables de haut niveau d’importantes firmes alimentaires présentes en Grande-Bretagne. L’analyse s’est attachée, dans un premier temps, à identifier quelles étaient les conceptions de la sécurité alimentaire des grandes entreprises et comment, selon elles, elles étaient engagées sur ce sujet. Le rapport propose ensuite des pistes, issues de cas concrets, pour permettre une meilleure prise en compte des enjeux de sécurité alimentaire par les multinationales, avant de conclure sur des recommandations pour une meilleure implication des entreprises vis-à-vis de la sécurité alimentaire, et ce dans leur propre intérêt.

Une des conclusions du rapport est qu’il est nécessaire de travailler à une meilleure compréhension par les entreprises, qui en ont une définition trop limitée, de la sécurité alimentaire dans toutes ses dimensions (disponibilité, accès, etc.) et que cette perception collective est la base nécessaire à toute implication du secteur. Par ailleurs, les firmes ont plus de difficultés à travailler de manière collective et sur le long terme, ce qui est pourtant indispensable. Les responsables d’entreprises enquêtés appellent ainsi l’État à créer un environnement facilitant ce type d’approche pour ces acteurs.

De manière plus générale, le sujet de cette étude est illustratif de la volonté de grandes ONG, WWF ici, de travailler avec les firmes multinationales dans l’objectif de rendre les actions de ces dernières plus vertueuses vis-à-vis de grands enjeux mondiaux (sécurité alimentaire, préservation de la biodiversité, climat, etc.).

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Sources : Food Ethics Council, WWF UK

 

09:45 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : food ethics council, wwf, sécurité alimentaire, multinationales |  Imprimer | | | | |  Facebook