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07/02/2022

L’inaction climatique, première menace planétaire ?

Le risque climatique est la première préoccupation des dirigeants d’entreprise, à court, moyen et long termes, selon le Rapport sur les risques globaux 2022 publié par le World Economic Forum en janvier. Fruit d’un questionnaire sur la perception des risques adressé à près d’un millier d’experts, les résultats montrent que les trois risques identifiés comme les plus importants, à un horizon de dix ans, sont liés à l'environnement global : inaction climatique, événements météorologiques extrêmes et perte de biodiversité. Ils auront des conséquences sur les activités agricoles, forestières et piscicoles. Selon les sondés, les fractures sociales, économiques, géopolitiques et de santé publique, en augmentation à la suite de la pandémie, feront l'objet de réponses publiques divergentes et entraînant des retards dans la prise en charge de défis cruciaux : transition verte, gestion des inégalités et des vulnérabilités numériques, prise en charge des migrations, gestion de l'espace comme bien commun. Ils craignent ainsi que ces transitions (technologique, climatique ou autre), conduites avec des ressources limitées et dans un climat de tensions, n'aggravent les problèmes sociaux.

Source : World Economic Forum

11:51 Publié dans 4. Politiques publiques, Climat, Environnement, Territoires | Lien permanent | Tags : cadres dirigeants, risque climatique |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/09/2019

Quelle résilience des exploitations américaines face au risque climatique, en présence de programmes d'assurance ?

Alors que la résilience des exploitations fait l'actualité, deux équipes de chercheurs américains viennent de contribuer, par leurs publications, à documenter l'impact des variations climatiques d'une part, et des assurances, d'autre part, dans la survie des structures agricoles.

La première équipe s'est appuyée sur les résultats des recensements américains de 1992 à 2012 pour cibler les agriculteurs installés depuis moins de 10 ans et mieux comprendre les facteurs influant sur la poursuite ou l'arrêt d'activité entre deux enquêtes. De manière originale, ils ont introduit les facteurs climatiques, et ce de deux façons séparées, indirectement à travers la volatilité des prix et directement avec les fluctuations de la température et des précipitations. De manière plus classique, ils ont également analysé le poids de différents facteurs socio-économiques, tels que la rentabilité, l'âge de l'agriculteur, le type d'exploitation (familiale ou non, culture ou élevage), la part de l'agriculture dans l'économie locale (à l'échelle des comtés) ou le montant des aides fédérales.

Les auteurs ont ainsi pu mettre en évidence les facteurs ayant le plus d'impacts, positifs ou négatifs, sur la probabilité de cessation d'un agriculteur récemment installé. C'est le cas des aides fédérales ou de la volatilité des prix, qui agissent de façon contre-intuitive : plus il y a d'aides ou plus les prix sont stables, moins les exploitations sont résilientes. À l'inverse, l'instabilité climatique a peu d'effet sur la durée de vie des exploitations, en raison notamment des outils de gestion des risques auxquels recourent les agriculteurs américains.

C'est d'ailleurs sur ce volet que la deuxième étude est focalisée : elle évalue les programmes d'assurance récolte au regard de la résilience des exploitations, à partir de données de panel dans le Kansas, entre 1992 et 2016. L'équipe a estimé de façon précise l'apport des programmes d'assurance dans le maintien en activité des structures agricoles, voire

dans la limitation du désinvestissement. Recréant un contrefactuel à partir des exploitations n'ayant pas souscrit d'assurance récolte, les auteurs mesurent l'apport très significatif de cet outil dans le maintien d'activité, avec une baisse de 13,5 à 16 % du taux de cessation, et de 6 % du désinvestissement. Enfin, les auteurs font le lien avec la réforme de la Politique agricole commune, favorisant un recours accru aux subventions en faveur des assurances, ce qui pourrait s'accompagner d'une baisse du taux de disparition des exploitations européennes.

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Sources : Sustainability, European Review of Agricultural Economics