11/04/2022
Pasteur et les vétérinaires
L'année 2022 marque le bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur (1822-1895). À cette occasion, l'Académie vétérinaire de France consacre un numéro spécial à l'illustre savant, qui a rejoint les rangs de l'ancêtre de cette académie en 1880. Y sont rassemblés une vingtaine d'articles issus de son Bulletin. Les relations entre Pasteur et les vétérinaires ont en effet été étroites puisque, après ses travaux de cristallographie et sur les fermentations, ses études de pathologie se concentrèrent sur les maladies animales, domaine où il fut bien accueilli par cette profession. Au fil des pages, on retrouve ses disciples comme Nocard et Bouley et on le suit dans sa lutte contre la rage et le charbon. Un personnage qui s'inscrit avant l'heure dans la notion moderne du One Health.
Source : Académie vétérinaire de France
09:39 Publié dans Enseignement et recherche, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : santé globale, vétérinaire, maladies animales | Imprimer | |
17/09/2021
Transmission du virus H7N9 aux humains : comparaison des mesures de lutte
Un article publié dans One Health modélise la circulation du virus H7N9 de la grippe aviaire A entre volailles et êtres humains, afin de tester plusieurs mesures de lutte selon différents paramètres de contamination. Les volailles sont considérées comme soit « saines », soit « infectées ». Elles peuvent contaminer les humains par contact direct ou indirectement par l'environnement. Au départ considérés comme sains, les humains peuvent devenir « exposés » (porteurs non contagieux), « infectés », « remis » (et résistants) ou « morts ». Ils ne peuvent se contaminer entre eux. Les paramètres du modèle sont fixés à partir de statistiques de la province du Guangdong en Chine : ratio population humaine / population de volailles, taux d'entrée des volailles dans le système, taux de mortalité naturelle humaine, etc. Les auteurs font ensuite varier les taux d'abattage, de vaccination et de contrôle de la santé des volailles, pour modéliser les mesures de lutte. Ils jouent également sur les paramètres de contamination indirecte pour modéliser l'application des mesures d'hygiène et de désinfection.
En cas d'intégration régulière de volailles infectées dans le système (ex. par importation), la maladie devient endémique et il n'est possible d'empêcher la transmission du virus à l'humain qu'à la condition de vacciner la totalité des animaux ou de supprimer tout contact avec les humains. De fait, le dépistage de la maladie, notamment sur les volailles importées, est selon les auteurs la première mesure à mettre en œuvre pour lutter contre sa propagation.
Si les volailles intégrées sont saines, la vaccination est très efficace pour réduire le risque de transmission, à condition qu'elle soit massivement appliquée. Par exemple, vacciner 30 % des volailles permet de diminuer la transmission entre animaux de 47 % environ et celle vers les humains de 52 %. En cas de non-vaccination, le dépistage doit être couplé avec une réduction des contacts entre volailles et populations humaines, et la mise en place de mesures d'hygiène. Enfin, les auteurs préconisent le nettoyage et la désinfection comme moyen d'accélérer l'élimination du virus.
Cycle de transmission du virus H7N9 et mesures de lutte associées
Source : One Health
Lecture : la transmission entre volailles (image de gauche) peut être limitée par l'abattage, le contrôle et la vaccination de celles-ci. Pour réduire la transmission indirecte (voie du haut) ou directe du virus aux humains, il est possible de désinfecter et de nettoyer (pour la voie indirecte) ou de réduire les contacts directs (pour la voie directe).
Aurore Payen, Centre d'études et de prospective
Source : One Health
13:00 Publié dans Mondialisation et international, Production et marchés, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : maladies animales, production aviaire, zoonose | Imprimer | |
09/06/2020
Prioriser la lutte contre les maladies animales selon leurs impacts potentiels et risques d'introduction
Dans le but d'affecter au mieux les ressources disponibles pour la lutte contre les maladies animales, un article publié en avril 2020 dans Frontiers in Veterinary Science propose un outil permettant d’évaluer les probabilités d'introduction de 18 maladies sur un territoire donné et d'estimer leurs impacts potentiels. Centrée sur l'Écosse, l'étude utilise des données publiques (recensement agricole écossais et base européenne DISCONTOOLS), pour modéliser les populations bovines, ovines, équines, porcines et aviaires. Les caprins sont exclus car trop peu nombreux.
Selon le classement obtenu, l'influenza aviaire hautement pathogène, la fièvre aphteuse chez les bovins et la fièvre catarrhale chez les ovins présentent le niveau de criticité le plus élevé, en dépit de la baisse du risque d'introduction de l'influenza depuis 2017. Pour les auteurs, ces trois maladies devraient donc être surveillées en priorité.
Impact des maladies en Écosse (en pourcentage par rapport à la maladie de plus fort impact), en fonction du risque d'introduction (négligeable, très faible, faible, moyen et élevé), selon l'espèce considérée
Source : Frontiers in Veterinary Science
Lecture : les flèches décrivent l'évolution entre 2017 et 2019 du risque d'introduction des maladies. HPAI : influenza aviaire hautement pathogène ; FMD : fièvre aphteuse ; PPR : peste des petits ruminants ; BTV : fièvre catarrhale ; LSD : dermatose nodulaire contagieuse ; AHS : peste équine ; ASF : peste porcine africaine ; Sheep pox : clavelée ; B. abortus : brucellose ; CSF : peste porcine ; EBL : leucose bovine enzootique ; WNV : virus du Nil occidental ; Aujesky's : maladie d'Aujesky ; LPAI : influenza aviaire faiblement pathogène ; SVD : maladie vésiculeuse du porc ; PED : diarrhée épidémique porcine ; EIA : anémie infectieuse équine ; ND : maladie de Newcastle.
Source : Frontiers in Veterinary Science
11:17 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : ecosse, maladies animales | Imprimer | |