06/07/2020
Rôle de la géographie française dans l'approche territoriale de l'INTA (Argentine)
Un article publié en juin 2020 dans la revue Economía, Sociedad y Territorio aborde la genèse et la consolidation de l'approche territoriale à l'Instituto Nacional de Tecnología Agropecuaria (INTA), en mettant en évidence les apports de la géographie française à partir des années 1960. Créé en 1956 en Argentine (voir à ce sujet un portrait sur ce blog), l'INTA avait comme objectifs la recherche fondamentale et la diffusion des savoirs agricoles, dont le contenu et les orientations évoluèrent depuis, selon les contextes politiques.
À partir des années 1960, des programmes d'échange entre l'université de Bordeaux et la Universidad Nacional de Cuyo ont été développés, avec l'arrivée en Argentine d'enseignants et d'étudiants français : leurs contributions ont nourri la pratique locale de la géographie et laissé leur empreinte à l'INTA, en mettant l'accent sur l'approche territoriale et le développement régional. La coopération se poursuit de nos jours, notamment au sein du laboratoire Agriterris qui réunit des institutions françaises, argentines et brésiliennes.
L'approche territoriale s'est traduite, dans l'action publique argentine, par la mise en place des Proyectos regionales con enfoque territorial (PRET), qui déclinent à l’échelle locale le Plan Estratégico Institucional 2005-2015. Son objectif était d'impliquer davantage les organismes publics de recherche dans la prise en compte des problématiques socio-économiques et spatiales des territoires. Les stations expérimentales couvrant l'ensemble du pays ont permis la prise en compte des réalités régionales à partir des années 2000.
La mise en place des 122 PRET a entraîné une redistribution des rôles et une réallocation des ressources entre les deux piliers de l'institut que sont la recherche fondamentale et la vulgarisation des résultats. Celle-ci y est devenue de plus en plus centrale, en dépit du scepticisme des acteurs de la recherche fondamentale quant aux caractéristiques et finalités des PRET. En effet, selon l'auteur, ils favorisent la transmission des connaissances produites par les centres régionaux vers les systèmes productifs, contrastant avec l'orientation traditionnelle de l'INTA centrée sur les filières. Ces évolutions ont pu conduire à des conflits quant au choix des sujets de recherche au sein de l'institution.
Répartition géographique des centres régionaux de l'INTA en charge des PRET
Source : INTA
Hugo Berman, Centre d'études et de prospective
Source : Economía, Sociedad y Territorio
15:14 Publié dans Développement, Enseignement et recherche, Territoires | Lien permanent | Tags : géographie, argentine, inta | Imprimer | |
05/07/2017
L'Instituto Nacional de Tecnología Agropecuaria (INTA) – Institut National de Technologie Agricole (Argentine)
Fondé en 1956, l'Institut National de Technologie Agricole (INTA) est un organisme public argentin ayant une autonomie opérationnelle et financière. Rattaché au ministère de l'Agro-industrie, il développe des actions de recherche, d'innovation technologique, de vulgarisation et de communication. Présent sur l'ensemble du pays, l'INTA est organisé en 15 centres régionaux, 52 stations expérimentales, 6 centres de recherche, 22 instituts de recherche et 350 unités de vulgarisation, consacrées aux échanges d'informations et de connaissances. Son action est organisée selon cinq axes thématiques : production végétale, production animale, développement économique et social, développement technologique, environnement. Elle est déclinée en programmes qui concernent l'ensemble des filières agricoles, ainsi que des sujets transversaux : agro-industrie et chaînes de valeur, territoires, environnement, alimentation, bioénergie, biotechnologies, ressources génétiques, agriculture familiale, développement rural, etc.
En 1993, s'est constitué le Groupe INTA, qui incorpore à l'INTA deux organismes privés : la Fondation ArgenINTA et Intea S.A. Le premier a comme objectif l'amélioration des conditions de vie en milieu rural, à travers l'assistance aux secteurs dont l'accès au crédit est limité. Le second a pour mission de favoriser les échanges entre l'INTA et les acteurs de la chaîne agro-industrielle, afin de les accompagner, par la mise à disposition de ressources et connaissances, dans des stratégies d'amélioration de la compétitivité.
L'INTA produit une série de publications : notes de vulgarisation, articles, manuels, rapports, collections d'ouvrages dans les domaines de la recherche et du développement, de l'enseignement supérieur, de la vulgarisation pour enfants et adolescents. On y retrouve un large éventail de sujets comme, par exemple, les céréales, les oléagineux, l'élevage, la production laitière, la jeunesse rurale, le climat. On notera également un article sur l'intérêt de conduire des exercices de prospective pour un organisme comme l'INTA. Par ailleurs, depuis 2002, la revue à comité éditorial Revista de Investigaciones Agropecuarias (RIA) est publiée en accès libre. Le dernier numéro traite de résistances aux antimicrobiens, de production de « viandes alternatives » (issues d'espèces autochtones ou exotiques notamment), ou encore de changement climatique et du rôle des toits verts.
Enfin, soulignons que l'INTA a signé des nombreux accords avec des organismes internationaux et nationaux publics, des centres de recherche et des universités d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Asie, d'Afrique et d'Océanie.
Hugo Berman, Centre d'études et de prospective
Source : INTA
14:56 Publié dans Enseignement et recherche, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : portrait, inta, argentine | Imprimer | |