Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/07/2021

Analyse de la répartition de la dépense alimentaire des consommateurs

Dans un article paru au mois de juin dans Nature Food, un consortium de chercheurs issus de l’université Cornell, de l’université de Copenhague et du ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA) présente des travaux sur la dépense alimentaire des consommateurs. Sont calculées la part de recette revenant à l’agriculture et celle rétribuant l’ensemble des autres secteurs (transport, stockage, transformation, vente en gros et au détail, etc.), toutes deux destinées à couvrir les charges et à constituer le résultat des entreprises. Les travaux s’inspirent du food dollar présenté chaque année aux États-Unis par l’USDA, comme exigé par l’Agricultural Marketing Act de 1946.

Le travail couvre 61 pays, à revenu intermédiaire ou élevé, qui regroupent environ 70 % de la population mondiale et génèrent 90 % du revenu national brut mondial en 2017. Les tableaux entrées-sorties nationaux, publiés par l’OCDE pour la période 2005-2015, sont mobilisés. Les intra-consommations directes et indirectes ne sont pas prises en compte dans l’analyse (ex. : semences de blé pour produire du blé, maïs dans l’alimentation animale).

Les auteurs en tirent de nombreux constats dont celui, déjà partagé, de la faible part de la dépense revenant à l’agriculture (moins d’un quart en moyenne). Néanmoins, ils précisent que la diminution de cette portion s’inscrit, le plus souvent, dans un contexte de hausse de la production et des revenus agricoles. Ils prouvent statistiquement que sa baisse est liée à la hausse des revenus des consommateurs. Ils supposent alors que l’élévation de leur budget augmenterait leur consentement à payer pour des attributs non agricoles des produits alimentaires (apparence, sécurité, conservation, temps de préparation limité, etc.). Ils suggèrent que cette acceptation serait encore renforcée par la concentration des consommateurs dans des zones d’habitation éloignées des bassins de production. Dans ce contexte de revenus élevés, la demande alimentaire étant relativement peu élastique au prix, les gains de productivité de l’agriculture tendent à entraîner des baisses de prix. Les auteurs évoquent également des réflexions engagées pour le déploiement de cette méthode dans des analyses plus larges, traitant d'aspects économiques (emploi notamment) et environnementaux.

Amandine Hourt, Centre d'études et de prospective

Source : Nature Food

10/10/2014

La dépense alimentaire des ménages français « résiste à la crise »

FranceAgriMer consacre en septembre l’une de ses Synthèses à l’étude des données de consommation publiées par l’Insee dans les Comptes nationaux, et plus particulièrement à la consommation alimentaire (produits solides et liquides, alcoolisés ou non, consommés à domicile ou hors domicile). En 2013, cette dépense s’établit à 230 milliards d’euros. La part de l’alimentaire dans le budget des ménages peut toutefois être estimée de huit façons différentes : en 2013, elle varie de 9,3 % (produits alimentaires hors boissons consommés à domicile rapportés à la consommation effective totale, incluant les dépenses de consommation et les transferts sociaux) à 20,4 % (dépenses alimentaires rapportées aux dépenses de consommation excluant les transferts sociaux).

Entre 1960 et 2007, la part du budget consacré à l’alimentation a connu un recul constant. En revanche, depuis 2008, ce taux croît et s’établit en 2013 à un niveau quasi équivalent à celui de 2000, quelle que soit la définition retenue. Alors que la consommation totale des ménages est fortement affectée par la crise, selon FranceAgriMer, « l’alimentation peut apparaître comme une ''valeur refuge'' permettant de conjuguer à la fois la nécessité (de se nourrir), le plaisir (de la table) et le lien social (convivialité autour d’un repas partagé) ». Ainsi, les postes de première nécessité résistent à la crise économique (cf. graphe ci-dessous), ce qui n’est pas le cas notamment de l’habillement, des transports, de la restauration hors foyer ou encore des loisirs et de la culture.

graphe-FAM.jpg

En analysant plus finement les données disponibles par familles de produits, des disparités dans les consommations sont mises en évidence. Ainsi, le pain et les céréales, le sucre et les produits sucrés connaissent une dynamique positive, alors que la baisse de la consommation de viande et de poisson s’amplifie depuis 2008. La consommation de lait, fromages et œufs n’est pas, quant à elle, affectée par les difficultés économiques, alors que celle des fruits et légumes est en baisse. Enfin, les boissons chaudes ne sont pas impactées, à l’inverse des boissons alcoolisées.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : FranceAgriMer

 

11:15 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : franceagrimer, dépense alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook