12/03/2018
Le clonage des animaux, un soutien pour le tourisme en 2070 ?
La revue Futures a publié, dans son numéro de janvier 2018, une analyse prospective envisageant le clonage des animaux pour répondre à la demande touristique dans les années 2070. L'auteur, maître de conférences à l'université Central Lancashire, s'intéresse à des thématiques actuelles, porteuses de développements potentiellement importants (tourisme) ou sujettes à débats (clonage). Il s'appuie sur de nombreuses publications relatives à la biodiversité et à la disparition d'espèces, au clonage animal, à la pratique de la chasse et au tourisme. Sur la base de ce matériau, trois scénarios sont établis, suivant une approche pragmatique, et présentés à partir d'une méthode narrative mettant en scène des situations particulières. Cela donne à voir des utilisations potentielles futures du clonage animal.
Dans le premier scénario (« Food Tourism: Luxury species dining »), le clonage est utilisé dans le cadre du tourisme culinaire au Japon, pays attractif notamment pour son patrimoine gastronomique : il s'agit de faciliter l'approvisionnement et la consommation de produits issus d'espèces rares (salamandre géante, tortue verte ou chèvre markhor). Dans le deuxième scénario (« Cloning animals for sport hunting »), le clonage du gibier favorise l'organisation, par un voyagiste, de chasses sportives d'animaux clonés en Afrique du Sud, pays où ce type de chasse est courant. Le clonage permettrait ici aux amateurs de continuer à pratiquer leur loisir malgré la baisse des effectifs animaux. Enfin, le troisième scénario (« Cloning animals for education & conservation: Future safari zoo ») dépeint un « zoo-safari » aux États-Unis (zones de grands espaces et parcs nationaux), peuplé d'animaux clonés pour préserver des espèces choisies pour être protégées, voire des animaux disparus. Ces trois situations mettent en exergue un tourisme élitiste, répondant aux attentes de consommateurs exigeants et prêts à payer un prix élevé pour des expériences devenues rares (approche déjà envisagée dans un précédent rapport sur le futur du tourisme). Le problème de la disparition d'espèces animales est également abordé, l'utilisation du clonage dans ce cas faisant aujourd'hui débat.
Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective
Source : Futures
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12/02/2018
Consommateurs américains : une étude sur leur degré d'acceptation du lait de vaches clonées
Ce travail, publié dans Food Policy en janvier 2018, s'inscrit dans le contexte du moratoire actuel sur la commercialisation de ce produit par le ministère américain de l'Agriculture (USDA). Ce moratoire a suivi, en 2008, l'avis de la Food and Drug Administration (FDA), considérant que la viande et le lait des vaches clonées étaient aussi sains que ceux des vaches élevées de façon conventionnelle, et ne justifiaient donc pas d'étiquetage particulier.
Pour caractériser le degré d'acceptation des consommateurs en la matière, une expérimentation a été menée en octobre 2012 sur un échantillon de 148 adultes, dans quatre sites de l’État du Delaware : un parc public, un magasin d'alimentation « naturelle », un marché fermier urbain et l'université du Delaware. Le texte de la FDA, sur l'innocuité du lait de vaches clonées, a été lu aux participants et des récipients de lait (issu ou non d'animaux clonés) leur ont été présentés. Chaque participant devait choisir la compensation minimale (entre 0 et 5 $) qu'il estimait juste pour échanger une tasse de lait « conventionnel » contre une tasse de lait issu de vaches clonées. Une compensation nulle signifiait une indifférence vis-à-vis du mode de production, une compensation de 5 $ signifiait une faible probabilité de consommer le deuxième type de lait.
La compensation moyenne demandée par les individus était de 2,65 $, avec des différences selon les sites : la plus élevée dans le magasin d'alimentation « naturelle » (3,18 $), la plus basse à l'université (1,44 $). Un quart de l'échantillon ne demandait pas de compensation, alors qu'un tiers demandait la compensation maximale de 5 $. Cette hétérogénéité des préférences pourrait conduire, lors d'une éventuelle mise sur le marché, à des étiquetages volontaires du lait garanti « conventionnel », comme cela s'est déjà produit avec le lait garanti sans Bst (somatotropine bovine, hormone augmentant la production laitière). Les consommateurs veulent pouvoir identifier ces produits pour faire leurs achats en connaissance de cause. L'article analyse aussi les possibles facteurs explicatifs de cette hétérogénéité, parmi lesquels les sensibilités et connaissances des répondants en matière d'éthique, de santé des animaux clonés, d'impacts environnementaux et de sécurité sanitaire des produits.
Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective
Source : Food Policy
10:59 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : clonage, vaches clonées, lait, acceptation | Imprimer | |