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14/06/2021

Modéliser les arbitrages entre court et long termes : le cas de l'agriculture ghanéenne

Des chercheurs ont évalué sur les court, moyen et long termes, l'évolution d'un site « climat-intelligent », lancé par le CGIAR en 2011, destiné à promouvoir et suivre les changements de pratiques agricoles dans sept villages au nord du Ghana. À l'aide d'un modèle quantitatif ont été estimées, sur plusieurs décennies (de 2011 à 2061), les conséquences des pratiques, technologies et politiques actuelles, ainsi que celles des évolutions démographiques et climatiques, sur l'atteinte de trois objectifs :

- L'augmentation de la productivité agricole et des revenus pour améliorer la sécurité alimentaire des générations présentes et futures, évaluée en observant les évolutions des rendements, de la production et des bénéfices tirés du maïs, ainsi que celles de la disponibilité alimentaire et de la biomasse. Le choix du maïs se justifie par l'importance de sa culture sur le site, bénéficiant de fortes subventions publiques et ayant un impact important sur la sécurité alimentaire.

- L'adaptation et la résilience au changement climatique, évaluées à partir de la dynamique du nombre de foyers ayant recours à des pratiques de gestion climat-intelligentes des terres et des sols, et des hectares concernés.

- L'atténuation du changement climatique, mesurée à l'aune des émissions et séquestrations de gaz à effet de serre (GES).

Le système a d'abord été caractérisé à l'aide d'un diagramme de boucles causales représentant les schémas mentaux des agriculteurs et des scientifiques du CGIAR impliqués dans le projet (figure ci-dessous). Celui-ci a ensuite été traduit en diagrammes de stocks et de flux servant de base à une modélisation réalisée sur six sous-modèles : population ; biomasse ; changements d'usage des terres ; production de maïs, pratiques et technologies ; profit brut lié au maïs ; émissions de GES.

Diagramme de boucles causales représentant les schémas mentaux des agriculteurs et des scientifiques

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Source : Agricultural Systems

Lecture : les flèches indiquent des causalités, les signes + et – le sens des relations entre les variables. Les lignes doubles sur les flèches indiquent un délai de réponse au stimulus.

Les conclusions de l'étude montrent qu'en dépit des progrès réalisés sur le court terme pour la productivité et les revenus, des impacts négatifs apparaissent pour l'atténuation des émissions. Par ailleurs, l'augmentation des subventions pour l'utilisation d'intrants pour le maïs modifie les dynamiques du système (figure ci-dessous), augmente la dépendance à cette culture et finit par accroître, après 2030, la vulnérabilité aux changements climatiques et socioéconomiques ainsi qu'aux événements climatiques extrêmes.

Adaptation et résilience au changement climatique sur la période 2011-2061: surfaces en maïs et nombre de foyers selon le recours aux pratiques d'agriculture climat-intelligente et selon l'utilisation d'intrants

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Source : Agricultural Systems

Marie-Hélène Schwoob, Centre d'études et de prospective

Source : Agricultural Systems

10/03/2017

Le Consultative Group on International Agricultural Research (CGIAR) - Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale

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Le CGIAR se définit comme un partenariat mondial pour la recherche construit autour d'une mission : s'appuyer sur la science et l'innovation pour fournir aux populations défavorisées, en particulier aux femmes, des outils pour améliorer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, augmenter la production agricole et sa résilience, et gérer les ressources naturelles dans des contextes de défis globaux comme le changement climatique. Depuis sa création en 1971, les objectifs et le périmètre du CGIAR se sont élargis, à partir d'un focus initial sur l'amélioration de la productivité des principales céréales. Si cet ancrage se retrouve toujours aujourd'hui dans les orientations de l'organisation, sa stratégie 2016-2030 s'est alignée sur les Objectifs de Développement Durable des Nations unies, avec des objectifs chiffrés à l'horizon 2030 : réduire de 150 millions le nombre de personnes souffrant de la faim et de 100 millions celui des plus pauvres, diminuer la dégradation de 190 millions d'hectares de terres agricoles.

Objectifs stratégiques du CGIAR pour 2016-2030

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Source : CGIAR

Les moyens dont dispose le consortium sont à la hauteur de ses ambitions : il associe 15 centres de recherche indépendants, qui mobilisent plus de 11 000 chercheurs dans 70 pays et collaborent avec des centaines de partenaires (instituts de recherche publics ou privés, organisations de la société civile, organismes de développement, secteur privé), afin de fournir des solutions – technologiques en majorité – applicables sur le terrain. En 2015, le CGIAR disposait d'un budget de 971 millions de dollars, principalement issu de donations de pays (les États-Unis et le Royaume-Uni étant les plus grands contributeurs), d'organisations internationales (ex : Banque mondiale) ou régionales (ex : Banque Inter-Américaine de Développement) et de fondations privées (ex : fondation Bill et Melinda Gates).

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Source : CGIAR

Parmi les priorités de recherche du CGIAR, on peut noter à titre d'exemples : l'agriculture climato-intelligente ; le développement des chaînes de valeur favorisant la nutrition des consommateurs pauvres ; ou encore l'amélioration génétique des cultures, de l'élevage, de la pisciculture et de la sylviculture. Enfin, dans un bilan réalisé à l'occasion de ses 40 ans d'existence, l'organisation a évalué les bénéfices économiques de ses activités à plus de 14 milliards de dollars. Elle estime par exemple que ses travaux sur le riz ont permis à près de 6,8 millions de Chinois, au cours des années 1980 et 1990, et à 14 millions d'Indiens, de 1991 à 1999, de sortir de la pauvreté dans les dernières décennies du XXe siècle.

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Lien : CGIAR

09:41 Publié dans Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : portrait, cgiar |  Imprimer | | | | |  Facebook