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11/02/2019

Une analyse de l'animalisme radical en France

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En janvier 2019, la Fondation pour l'innovation politique a publié une analyse sur La contestation animaliste radicale. Ces dernières années, le paysage français de la protection animale s'est transformé : si ces mobilisations sont anciennes, notamment avec les associations traditionnelles de protection des animaux, de nouvelles formes apparaissent dans la seconde moitié des années 2000, un « moment végan » se développe à partir des années 2010 et, depuis 2018, l'animalisme radical monte. Ce mouvement est très disparate et traversé de clivages, mais trois constantes le caractérisent : la radicalité des propos et des images utilisées, celle des visions véhiculées et celle des modes opératoires. Plusieurs courants de pensée le traversent : le véganisme, l'antispécisme et l'activisme de la libération animale. Trois types de structures se dégagent, fortement influencées par les mouvements étrangers et internationaux : les organisations économiques véganes, des associations d'information et de sensibilisation, et des groupes de « libération animale » (avec des degrés variables de radicalité, d'illégalité, de clandestinité et de violence dans leurs actions). Enfin, les végans paraissent impopulaires d'après les résultats de plusieurs enquêtes, mais leur influence est loin d'être négligeable, notamment du fait de leur « part de voix » dans l'espace public, donnant une « illusion de majorité ». Toutefois, si le véganisme présente un attrait particulier pour les plus jeunes, il n'est pas sûr, pour l'auteur, qu'il s'étende rapidement dans les années à venir.

Source : Fondation pour l'innovation politique

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08/12/2017

Trois utopies contemporaines, Francis Wolff

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Ancien professeur au département de philosophie de l'École normale supérieure (Ulm), Francis Wolff est à la tête d'une œuvre singulière aux thèmes diversifiés : Socrate (1985), Philosophie de la corrida (2007), Pourquoi la musique ? (2015), Il n'y a pas d'amour parfait (2016). Dans ce dernier livre, alerte et critique, il analyse ce qu'il considère être trois des grandes utopies des sociétés modernes : le posthumanisme, qui prône l'amélioration infinie des capacités physiques, intellectuelles et morales des êtres humains ; le cosmopolitisme, qui vante l'hospitalité généralisée, l'abolition des frontières et la citoyenneté universelle ; enfin l'animalisme, qui vise l'amélioration des conditions de vie des bêtes, leur libération et l'abolition du spécisme.

Nous sommes pris, depuis quelques années, dans une déferlante d'ouvrages en faveur de la cause animale. De qualités très inégales, ils se recopient les uns les autres et constituent un nouveau courant de pensée puissant, non dénué d'idéologie et de préjugés. Solidement campé à contre-courant, Wolff en décortique les présupposés théoriques, les fondements politiques, et s'interroge sur la destinée possible de ces nouvelles représentations du monde.

Pour lui, la philosophie, la science juridique et la vie réelle admettent depuis longtemps que nous avons des devoirs envers les animaux. L'utopie animaliste dépasse cet acquis et revendique qu'on leur attribue des droits étendus. Mais quels en seraient les fondements ? Comment faire pour que tous les animaux soient égaux ? Comment concéder à la fois au loup et à l'agneau le droit de vivre ? Les équilibres écologiques nient l'effectivité de ces pseudo-droits, et quand bien même nous cesserions de manger la chair des bêtes, nous ne pourrions empêcher que les autres espèces se dévorent entre elles. Il ne peut exister de communauté animale. Les droits des animaux ne peuvent s'imposer aux animaux, mais seulement aux humains qui les enferment, exploitent, torturent ou tuent : « ce ne sont donc pas leurs droits mais nos devoirs » (p 90), et l'on en revient alors au point de départ de la philosophie des Lumières. Plus généralement, contrairement à ce qu'affirme l'anti-spécisme, nous, humains, ne sommes pas des animaux comme les autres, précisément parce que nous nous imposons des obligations envers les animaux. Selon l'auteur, la seule question qui vaille est donc celle-ci : « quel type de traitement est juste selon le type d'animal qu'il est, le type de relation que nous avons avec lui et donc le type de communauté implicite que nous formons avec lui ? » (p 106).

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Fayard

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14/04/2017

Manifeste animaliste. Politiser la cause animale, Corine Pelluchon

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Les réflexions sur le rapport Homme-Animal sont aussi vieilles que les traces laissées, au fil de l'histoire, par la philosophie ou la littérature. Le sujet s'est réimposé au XIXe siècle, notamment en Angleterre, avant de se diffuser au monde entier. Dans notre pays, cette « question animale » monte en puissance, ces dernières décennies, à travers des débats publics, l'élaboration de normes ou des actions militantes. Aujourd'hui, une nouvelle étape s'amorce : « l'animalisme » frappe à la porte du système politique et tente de gagner des décideurs à sa cause. L'intérêt de cet ouvrage est d'incarner, de façon synthétique et claire, ce programme politique animaliste, cette profession de foi antispéciste, d'en exprimer l'essence et les principes.

La première partie rappelle les tenants et aboutissants de la « cause animale » : souffrances en élevage intensif puis en abattoirs, expériences de laboratoire, privation de liberté dans les zoos, exploitation économique sans précédent des animaux de rente, mais aussi reconnaissance de leur sentience, de leur droit d'avoir des droits, et souci croissant pour leurs conditions de vie. Victimes désignées de notre brutalité, les animaux seraient, pour l'auteure, le reflet d'une civilisation humaine violente, rendant nécessaire le passage à une société respectueuse de l'égal intérêt des humains et des non-humains.

La deuxième partie soutient l'idée d'une nécessaire politisation de cette cause animale. Habiter la Terre, c'est cohabiter avec tous les autres vivants, et si seuls les humains sont des citoyens à part entière, les animaux sont a minima des sujets politiques puisqu'ils ont des intérêts à défendre. Selon C. Pelluchon, la future société démocratique devra concilier droits de l'homme et respect des animaux, en inscrivant les préférences de ces derniers dans la définition du bien commun. Pour cela, toujours selon l'auteure, il faudra se doter d'une véritable théorie politique des capabilités animales, se démarquant du frileux juridisme administratif, tout juste bon à normer la taille des cages à poules...

La dernière partie, plus classique, recense des propositions concrètes que devrait mettre en œuvre l'État : fin de la captivité dans les cirques et les zoos, fermeture des delphinariums, suppression de la chasse à courre, interdiction de la corrida, de la fourrure et du foie gras, promotion du végétalisme et du véganisme, passage à l'élevage extensif, mise à mort douce en abattoirs, désignation de défenseurs des animaux dans les instances politiques représentatives. Le tout en veillant à indemniser les pertes subies par les groupes professionnels (éleveurs, industriels, commerçants, etc.) agissant en faveur de l'amélioration de la condition animale.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Alma Éditeur

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06/04/2016

Retour en vidéos sur le colloque de l'Ocha « Des Animaux et des Hommes »

Le 23 mars, l'Observatoire des Habitudes Alimentaires (Ocha) a mis en ligne la première vidéo issue de son colloque « Des animaux et des Hommes. Héritages partagés, futurs à construire » organisé en novembre 2014. Est ainsi accessible dans son intégralité la conférence donnée par Francis Wolff, philosophe, intitulée « L'animal en L'Homme et l'animal hors de l'Homme. À propos de l'animalisme contemporain et du devenir de l'humanisme ». Le conférencier aborde tour à tour les conséquences équivoques du recours à la notion d'animal, les sources de l'animalisme et les moyens d'en tirer parti en évitant les conséquences néfastes. De cette intervention, toujours d'actualité, on peut notamment retenir la définition donnée de l'animalisme : « valeur attribuée à l'animal en tant que tel » ; « inflation de la question de l'animal dans les sciences humaines » (philosophie, droit, histoire notamment). F. Wolff conclut son propos en soulignant que les relations, les devoirs, que nous avons avec et envers les animaux sont à réapprendre car non épuisés par une définition réductrice ou un statut.

L'Ocha accompagne cette vidéo de références bibliographiques permettant de prolonger la réflexion. D'autres vidéos viennent s'ajouter au fur et à mesure sur la chaîne Youtube de l'Ocha.

Source : Ocha

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