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15/11/2016

Jeunesses rurales, jeunesses ordinaires

Sous ce titre, la revue Savoir/Agir livre un éclairage intéressant sur une jeunesse rurale qui ne se distingue « ni par son excellence, ni par ses troubles », et fait « pas ou peu l’objet de politiques publiques spécifiques », « contrairement aux jeunes des quartiers ». Étonnamment, au regard de cette affirmation, aucun des articles n’est consacré à l’enseignement agricole, mais le dossier donne à voir une diversité de situations.

Juliette Mengneau s’intéresse aux mobilisations de parents d’élèves dans les communes rurales de l’Ouest. Face au monopole de l’enseignement privé, de nouveaux habitants réclament la réouverture d’écoles publiques : « contre l’image d’un rural forcément conservateur (…), les territoires ruraux sont des lieux de conflictualité sociale et politique ».

Deux articles sont consacrés à la scolarité en lycée professionnel, parfois vue comme filière de relégation. Dans le cas étudié par Sabine Depoilly, en Champagne-Ardenne, les lycéens s’approprient leur scolarité de façon « positive », tout en gardant une certaine distance, « ludique » plus qu’« oppositionnelle ». Au contraire, le cas d’un jeune « issu de l’immigration », habitant un quartier populaire d’une ville ouvrière de Bourgogne, permet à Thibault Cizeau de faire sentir comment les « relations de domination entre ville et campagnes » nourrissent une scolarité malheureuse et un certain sentiment de désaffiliation.

L’attachement à la campagne des jeunes ruraux n’est pas non plus une donnée générale. En Loire-Atlantique, cas étudié par Caroline Mazaud, la structure du marché du travail et la proximité des grands centres urbains permettent de concilier poursuite des études et maintien dans le territoire. A contrario, les articles de Fanny Renard sur une jeune apprentie en CAP coiffure et de Claire Lemaître et Sophie Orange, sur les choix d’orientation post-bac de lycéens en Vendée, suggèrent que dans d’autres configurations, « le rôle de l’école est loin d’être anodin dans l’assignation à l’inertie territoriale, notamment chez les jeunes femmes ».

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source: Savoir/Agir

09:50 Publié dans Société | Lien permanent | Tags : jeunesse, rural |  Imprimer | | | | |  Facebook

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