16/05/2013
Portrait des hors cadres familiaux
Si les porteurs de projets hors cadres familiaux (HCF, entendus comme « un agriculteur qui s’installe sur des terres qui n’appartiennent pas à sa famille ») représentent près de 30% des installations des moins de 40 ans avec des aides de l’État, ils restent mal connus. C'est pourquoi les Jeunes Agriculteurs (JA) et le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne (MRJC) copilotent actuellement une étude dont l’objectif est de mieux connaître ces nouveaux agriculteurs, leurs besoins spécifiques ainsi que les initiatives existantes visant à les accompagner sur les plans de la formation, de l’accès au foncier et du financement.
15:59 Publié dans Agriculteurs, Enseignement et recherche | Lien permanent | Imprimer | |
15/05/2013
Le projet AvalFonio pour la valorisation du fonio en Afrique
Le fonio est une céréale minoritaire, jouant néanmoins un rôle important dans la sécurité alimentaire de la population d'Afrique de l'Ouest. Ses grains sont de taille particulièrement réduite, ce qui complique les étapes de transformation (surcroît de travail) et limite sa valorisation. Le projet AvalFonio, « amélioration de l'après-récolte et valorisation du fonio en Afrique » est coordonné par le CIRAD en partenariat avec cinq pays africains (Guinée, Burkina Faso, Mali, Sénégal et Burundi). Il a pour objectif de « mieux valoriser cette ressource par la mécanisation des techniques post-récolte et par l’accompagnement des processus d’innovation dans les petites entreprises de transformation ».
Faisant suite à deux autres projets, le projet AvalFonio (2013-2015) sera centré sur la mécanisation des étapes de récolte, le battage (pour séparer le grain de la tige), lavage et dessablage du fonio décortiqué, en associant les différents acteurs de la filière. Un autre axe de travail concerne l'amélioration de la qualité du fonio commercialisé, ce qui permettrait d'accroître la valeur ajoutée du produit transformé et de répondre au regain d'intérêt qu'il connaît actuellement dans les métropoles africaines, en raison de ses qualités nutritionnelles et gustatives. Cette céréale sans gluten pourrait également intéresser les marchés occidentaux. Les résultats de ce projet pourraient être transposés à d'autres « petites céréales » telles que l'éleusine.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Source : CIRAD
15:56 Publié dans Alimentation et consommation, Développement, Enseignement et recherche, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |
14/05/2013
La résistance des insectes ravageurs s'accroît face aux cultures OGM dites Bt
Des chercheurs de l'université d'Arizona et du CIRAD ont analysé 77 études internationales portant sur la résistance des insectes ravageurs aux plantes OGM dites Bt, c'est-à-dire qui sécrètent une ou plusieurs toxines insecticides Bt (Bacillus thurigensis). La surface cultivée en plantes Bt est passée de 1,1 million d'hectares en 1996 à 66 millions en 2011, dont la moitié aux États-Unis. Les scientifiques ont analysé l'évolution de la résistance des insectes à ces toxines au cours des dernières années, ainsi que les facteurs pouvant ralentir l'apparition de résistances.
15:53 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : ogm | Imprimer | |
13/05/2013
La nutrition animale s’engage dans une démarche d’approvisionnement durable
Coop de France Nutrition animale et le Syndicat national de la nutrition animale (SNIA) ont annoncé la création d’une plateforme commune de réflexion sur la durabilité des matières premières utilisées dans l’alimentation des animaux en France. Cette plateforme est constituée d’une quinzaine d’entreprises françaises d’aliments du bétail et se fixe pour objectif « d’identifier les critères de durabilité applicables aux approvisionnements de la filière française ».
Chaque année, les entreprises françaises de la nutrition animale transforment 21 millions de tonnes de matières premières en aliments pour animaux : 75% sont d’origine France, 19% d’origine de pays tiers et 6% de l’Union européenne. Les approvisionnements extérieurs concernent surtout les matières premières riches en protéines : d’après le SNIA, 40% sont importés et 78% des tourteaux importés proviennent du Brésil et d’Argentine.
Cette plateforme travaillera avec l’ensemble des parties prenantes de la filière (fournisseurs, éleveurs mais aussi ONG, consommateurs, pouvoirs publics, etc.) et devrait livrer ses premières conclusions d’ici la fin de l’année 2013.
Source : Coop de France / SNIA
15:49 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent | Tags : élevage | Imprimer | |
12/05/2013
La NASA finance un projet d'imprimante alimentaire
La NASA vient d'accorder une bourse de 125 000 dollars à l'entreprise texane Systems and Materials Research Corporation pour créer un prototype d'imprimante 3D permettant de créer des aliments du type pizzas ou biscuits au chocolat. Le projet consiste à utiliser diverses « cartouches » contenant sucres, protéines et autres particules gastronomiques élémentaires pour « imprimer » les plats.
L'objectif premier est de de nourrir les futurs astronautes des missions spatiales de longue durée. En effet, les « poudres » de l'imprimante à nourriture auront une durée de vie de trente ans, seront facile à doser pour apporter précisément les calories et nutriments nécessaires à l'organisme des astronautes et ne généreront aucun déchet. L'armée américaine pourrait également avoir recours à ce type d'imprimante pendant ses missions.
Source : NASA , Dossier de présentation du projet technique
15:46 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Imprimer | |
10/05/2013
Rapport de la Cour des comptes de l'Union européenne (CCUE) sur les aides aux IAA dans le 2nd pilier
L'aide de l'UE aux industries agroalimentaires (IAA) a-t-elle permis de manière efficace et efficiente d'accroître la valeur ajoutée des produits agricoles ? C'est le titre du rapport que la Cour européenne des comptes vient de publier à propos de la mesure dite « 123 A » du 2nd pilier de la PAC. La France (en particulier la région Rhône-Alpes) a fait partie des 6 programmes de développement rural audités à cet effet, avec l'Espagne, l'Italie, la Lituanie, le Portugal et la Roumanie.
15:10 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, IAA | Lien permanent | Imprimer | |
07/05/2013
États-Unis : un rapport de l'USDA sur les systèmes de production « alternatifs » en bovins viande
Le service de recherche (Economic Research Service, ERS) de l'USDA a sorti un rapport sur les systèmes de production « alternatifs » en viande bovine. Mais qu'entend-on, aux États-Unis, par systèmes de production alternatifs ? Il s'agit en fait, dans ce rapport, des grands systèmes de production qui diffèrent de la production dite conventionnelle ou traditionnelle, c'est-à-dire des systèmes qui ne sont pas avec ateliers d'engraissement à base de grains riches en énergie et protéines (feed lots) pour lesquels l'objectif est la maximisation des gains en poids des animaux, dans un minimum de temps, au plus bas coût.
15:06 | Lien permanent | Tags : etats-unis, élevage, bio | Imprimer | |
Biofortification des céréales en Inde et lutte contre la malnutrition
Le gouvernement indien s'engage dans la lutte contre la malnutrition, et notamment les carences en nutriments, en investissant plusieurs dizaines de millions d'euros dans la biofortification. Dans ce pays où les deux tiers des enfants souffrent d'anémie et de déficience en vitamine A, il s'agit de promouvoir la culture de céréales enrichies en vitamines et minéraux, afin de mieux satisfaire les besoins nutritionnels des populations qui n'ont accès qu'aux céréales.
Pour cela, il est nécessaire de sélectionner des variétés naturellement riches en micronutriments (variétés anciennes mais aujourd'hui délaissées) ou d'en mettre au point de nouvelles (variétés hybrides). Plusieurs dizaines de milliers d'agriculteurs ont déjà adopté une variété de mil à forte teneur en zinc et en fer en 2012 et la tendance devrait se renforcer en 2013.
L'Inde réfléchit à l'intégration de céréales biofortifiées dans le système existant de distribution alimentaire publique, à la subvention des semences pour encourager leur mise en culture, et à l'accompagnement pédagogique à mettre en place au sein des villages.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Source : Le Monde, « Révolution verte en Inde contre la malnutrition », 16 avril 2013
Communiqué de presse du Ministère des finances indien :
http://pib.nic.in/newsite/erelease.aspx?relid=92714
15:06 Publié dans Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : inde | Imprimer | |
06/05/2013
Brésil : une augmentation record du prix des terres en dix ans
Une enquête sur le marché des terres au Brésil, réalisée par Informa Economics FNP, montre qu'entre 2003 et 2012 le prix moyen des terres agricoles a augmenté de 227%, presque le double du taux d'inflation. Cette augmentation serait liée à l’appétit des investisseurs dans le secteur agricole et en particulier :
- dans le secteur de la canne à sucre avec d'importants investissements au début des années 2000 et jusqu'à la crise de 2008 ;
- dans la production de soja et de maïs, depuis la hausse de prix de 2007-2008.
Le prix moyen à l'hectare pour l'agriculture, l'élevage et la foresterie, est ainsi passé de 2280 à 7470 dollars. De plus, cette moyenne peut masquer d'importantes disparités, la flambée des prix est particulièrement marquée dans la région de Sao Paolo, avec des prix à l'hectare pouvant atteindre les 41 000 dollars (prix relevé à Piracicaba pour des surfaces en canne à sucre), entraînant une paralysie du marché, notamment dans le Sud et le Sud-Est du pays, où les prix sont les plus élevés.
Les régions Centre, Centre-Ouest, Nord et Nord-Est du pays connaissent aussi une forte hausse, due à un coût de départ beaucoup plus faible de la terre, hausse qui devrait s'accentuer dans les années à venir, avec l'amélioration des infrastructures dans cette région où les gains de productivité pourront encore être très importants. Les prix des terres devraient donc encore augmenter dans les régions précitées, mais plus globalement à l'échelle du pays avec la volonté du gouvernement et du secteur agricole d'intensifier l'élevage (la concentration étant pour l’instant d’une seule tête de bétail par hectare), pouvant à terme impacter le prix des pâturages.
Cependant, dans l’ensemble du pays et en particulier dans les zones de production de céréales et d'oléagineux, on assiste depuis le début de l'année à une reprise des transactions foncières, montrant que les investisseurs ont su attendre et anticiper la baisse du marché, liée à la récolte record de 2013, après une année de prix particulièrement élevés en 2012.
Mylène Testut-Neves, Service économique régional de l’ambassade de France au Brésil
Céline Fabre, Centre d'études et de prospective
Sources : B de BRICS n°75 du 15 mars 2013
Informa Economics FNP, South America : Relatório de Análise do Mercado de Terrashttp://informaecon-fnp.com/publicacoes/2
15:04 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : brésil | Imprimer | |
Sortie du rapport du programme de recherches Nanogenotox
Les nanotechnologies représentent depuis plusieurs années un secteur industriel porteur d'atouts importants. Cependant le manque de connaissances scientifiques sur le mécanisme d'action et l'innocuité des produits a rendu jusqu'à présent difficile l'adoption, au niveau communautaire, de réglementations spécifiques sur les nanomatériaux.
C'est pourquoi en 2009, l'Agence exécutive pour la santé et les consommateurs (EAHC) a accordé une importante subvention pour mettre en place un programme de recherche ambitieux au sein de l'Union européenne.
14:35 Publié dans Alimentation et consommation, Enseignement et recherche, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |
05/05/2013
Troubles de l'alimentation et nouvelles sociabilités numériques
Les sciences sociales ont suggéré, de longue date, que les décisions apparemment les plus individuelles et les plus intimes sont, en fait, inscrites dans des réseaux de « sociabilité » très forts (la famille en premier lieu, mais aussi le cadre du travail, les pratiques religieuses, etc.). Les technologies numériques permettent aujourd'hui à des liens plus faibles de s’établir, entre des individus qui ont peu de points communs, et tissent ainsi de nouvelles formes de sociabilité. En quoi la construction sociale des troubles des conduites alimentaires (TCA) est-elle transformée par le développement d'internet et des forums en ligne ?
Le projet de recherche ANAMIA apporte des réponses à cette question, par une étude comparative des réseaux personnels, en ligne et hors-ligne, d’usagers de sites web sur les TCA en France et au Royaume-Uni. Les recherches mettent en lumière un pan peu connu du web communautaire : la communauté « ana-mia » (un terme initialement péjoratif où « ana » vaut pour « pro-anorexie » et « mia » pour « pro-boulimie mentale »), qui valorise ces comportements et se montre très critique vis-à-vis des institutions médicales.
Faut-il interdire ces sites ? Leur développement menace-t-il la jeunesse ? Quels sont les effets pervers des efforts de régulation ? Des méthodologies renouvelées permettent de mieux saisir des réseaux en constante évolution, en combinant cartographies du Web, questionnaires en ligne, entretiens semi-directifs, analyse de réseaux sociaux et simulations informatiques multi-agents. Les réponses avancées sur cette base par les chercheurs ne peuvent manquer d'interpeller les décideurs publics et les administrateurs des réseaux et des plateformes internet.
Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective
Source : ANAMIA http://www.anamia.fr/
15:03 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
04/05/2013
Nouvelles habitudes alimentaires et déclin du petit déjeuner
Quelle place tient le petit déjeuner dans l’alimentation des Français aujourd’hui ? D'après les travaux du CRÉDOC à partir des enquêtes CCAF (Comportements et consommation alimentaires en France), après une progression entre 1999 et 2003, ce repas est en perte de vitesse, sauf le week-end. Il est peu à peu délaissé par les plus jeunes, notamment les adolescents. De 2003 à 2007, la part des 13-19 ans prenant sept petits-déjeuners par semaine a en effet chuté fortement, de 79% à 54%, avant de remonter un peu pour s'établir à 59% en 2010. Chez les enfants de 3 à 12 ans, la baisse est régulière mais plus lente : 91% en 2003, 87% en 2010. Chez les adultes de 20 ans et plus, elle passe de 91% à 86%.
Ainsi, de plus en plus d’écoliers et de collégiens ne s’alimentent pas après le repas du soir jusqu’au lendemain midi, or, de nombreux travaux scientifiques ont mis en évidence l’importance d’une prise énergétique conséquente sur les capacités intellectuelles en début de journée, notamment pour les enfants.
Cette baisse s’accompagne de repas pris de plus en plus souvent seuls. En sept ans, la proportion de petits déjeuners pris seuls en semaine s’est accrue dans toutes les catégories de population. Elle est ainsi passée de 20% à 24% chez les enfants, de 51% à 60% chez les adolescents et chez les adultes de 53% à 59%. L’augmentation de la proportion d’adultes vivant seuls n’est pas suffisante pour expliquer cette progression, qui est également nettement plus importante en milieu urbain qu'en milieu rural.
Céline Laisney, Centre d'études et de prospective
Source : Crédoc http://www.credoc.fr/publications/abstract.php?ref=CMV259
15:02 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
03/05/2013
Coûts de production en élevage biologique
Après la parution, en juin 2012 des Résultats nationaux 2010 des exploitations bovins viande, publication annuelle de l'Institut de l'Elevage, les Réseaux d'élevage Pays-de-la-Loire et Deux-Sèvres viennent de publier une analyse détaillée des coûts de production en viande bovine en production biologique. Bilan : les éleveurs en agriculture biologique s'en sortent mieux, du fait d'une bonne valorisation du produit et d'aides supérieures, alors qu'ils supportent des coûts supérieurs.
En effet, les analyses montrent que le coût de production complet de la viande biologique, ramené au kilo produit (100 kg vif), est supérieur à celui de la viande en général. Bien que les postes de charges d'approvisionnement des surfaces, des animaux et les frais d'élevage soient moindre, les charges en mécanisation et en travail sont supérieures en production biologique (cliquer pour agrandir) :
Réseaux d'élevage, Institut de l'élevage, Chambres d'agriculture
Au-delà de ce focus régional, les publications régulières de l'Institut de l'élevage quant aux résultats économiques bovins viande – et bovins lait – apportent des éclairages intéressants : les coûts sont distingués par systèmes de production, et il s'agit d'un coût de production complet, tenant compte de la main-d'œuvre familiale (forfait de 1,5 SMIC par UTA), souvent omise dans les calculs. En outre, la méthode utilisée pour affecter les charges fixes est robuste : comme les exploitations sont très rarement spécialisées sur un atelier, l'Institut de l'élevage a développé une méthode permettant d'affecter les coûts fixes des exploitations à leurs différents ateliers, à partir de clés physiques. Certaines méthodes font au contraire usage de clés économiques, en utilisant comme critère le poids relatif des différentes ventes de l'exploitation, ce qui a l'inconvénient d'être sensible aux variations de prix.
Marie-Sophie Dedieu, Centre d'études et de prospective
Sources : IDELE
http://idele.fr/recherche/publication/idelesolr/recommend...
http://idele.fr/linstitut-de-lelevage/publication/ideleso...
14:42 Publié dans Agronomie, Energie, Environnement | Lien permanent | Tags : bio | Imprimer | |
02/05/2013
Vignobles, changement climatique et écosystèmes
Une récente étude, publiée dans la revue américaine PNAS, révèle qu'à l'horizon 2050, le changement climatique pourrait fortement modifier la quantité et la répartition géographique des terres propices à la viticulture, ce qui pourrait poser d'importants problèmes de protection des écosystèmes à la fois terrestres et aquatiques.
Malgré les incertitudes scientifiques, les chercheurs américains et chiliens ont trouvé une très forte concordance dans les résultats des modèles : les régions au climat méditerranéen, aujourd'hui traditionnellement spécialisées en viticulture, risquent de voir leurs surfaces propices à la culture de la vigne diminuer fortement (-68% en moyenne en Europe méditerranéenne pour le scénario climatique RCP 8.5) ; à l'inverse, des régions situées à de plus hautes altitudes ou latitudes, aujourd'hui non propices à la viticulture, pourraient le devenir (Europe du Nord, Amérique du Nord, Nouvelle-Zélande entre autres). Ces changements « d'aptitude » des terres à la viticulture semblent devoir être plus importants dans les scénarios climatiques les plus pessimistes (hausse des températures et diminution des précipitations très marquées).
La modification de la quantité et de la répartition des terres propices à la culture de la vigne pourrait ainsi redistribuer les zones de production viticole dans les grandes régions du monde, et remettre en cause certaines appellations d'origine. Les auteurs estiment que ces modifications pourraient d'une part accroître les besoins en eau dans les bassins de production (Californie, Chili, Europe), et d'autre part accroître l'empreinte écologique de la viticulture à l'horizon 2050 : le développement de vignes sur les terres nouvellement propices pourrait avoir lieu dans des zones aujourd'hui riches en habitats naturels (ex : parc du Yellowstone aux États-Unis), ce qui soulèverait d'importants problèmes de conservation de la biodiversité. Les chercheurs préconisent donc de promouvoir les actions d'adaptation de la viticulture au changement climatique, et ils concluent que la réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial reste un levier crucial pour atténuer les effets de ce changement.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Source : PNAS http://www.pnas.org/content/early/2013/04/03/1210127110.full.pdf+html
14:41 Publié dans Climat, Environnement, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : vin | Imprimer | |
Controverses autour des réponses high-tech à l'érosion de la biodiversité
L'accélération du rythme d'extinction des espèces animales et végétales est aujourd'hui un fait largement admis. Les biologistes parlent souvent d'une « sixième extinction », marquant l'ère de l'anthropocène, notion avancée par Paul Josef Crutzen pour caractériser un nouvel âge géologique défini par la capacité de l'homme à transformer l'ensemble du système terre. Ce diagnostic justifierait « les injonctions environnementales » et la mise en place de politiques publiques pour préserver l'environnement : stratégies de réduction des effluents industriels et agricoles, mesures agro-environnementales, sanctuarisation de parcs naturels et autres espaces protégés, etc.
Plusieurs revues de vulgarisation scientifique (Science, National Geographic) viennent de faire écho à une série de conférences TED et TEDx sur la « dé-extinction » ou la « résurrection d'espèces ». Les progrès de la génétique permettront-ils prochainement de manipuler l'ADN d'espèces disparues, conservé dans des musées ou dans la nature (cadavres de mammouths retrouvés dans les terres glacées de Sibérie), pour « ramener à la vie » les espèces que l'homme a contribué à faire disparaître, comme le dodo, la tourte voyageuse ou le loup de Tasmanie ?
En 2003, une équipe scientifique franco-espagnole a déjà cloné un bouquetin des Pyrénées, le bucardo, sous-espèce disparue en 2000, en utilisant la technologie de clonage par transfert nucléique, à partir de tissus vivants prélevés en 1999 (injection des noyaux issus de ces cellules dans des ovules de chèvre débarrassés de leur ADN). Le clone est mort à la naissance. De nombreux problèmes matériels et techniques se posent pour chaque espèce qu'on pourrait envisager de « ressusciter », des questions éthiques sont soulevées (le « devoir » de réparation des dommages causés par l'homme, d'un côté, le délire prométhéen « à la Frankenstein », de l'autre). Mais cette première réussite indique une voie de recherche en biologie de la conservation et en écologie de la restauration que certains entendent explorer.
En France, Alain Dubois, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et Jacques Testart, directeur de recherches honoraire de l’Inserm ont réagi dans une tribune de Médiapart en soulignant le risque politique de ces approches néo-restauratrices : elles pourraient détourner de la vraie urgence, qui est de préserver la biodiversité existante. Ce projet « techniquement fort incertain, repose sur une conception erronée du vivant et envoie un mauvais message à la société et aux décideurs. Plutôt que de tenter sans grand espoir de “ ressusciter ” les espèces éteintes, nous devrions nous préoccuper de réduire les extinctions en cours. Et comme de toutes façons celles-ci continueront, nous devrions tout faire pour inventorier et étudier le plus grand nombre d’entre elles avant qu’elles aient définitivement disparu. »
Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective
Conférences TED et TEDx :
http://www.ted.com/talks/stewart_brand_the_dawn_of_de_extinction_are_you_ready.html
Réactions Françaises :
http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/04/07/doit-on-ressusciter-les-especes-disparues/
14:39 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Agronomie, Enseignement et recherche, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : élevage | Imprimer | |