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12/03/2020

Intégrer les coûts environnementaux et sociaux de la production de viande dans les prix au consommateur pour encourager la transition écologique et alimentaire

Un rapport publié par le groupement TAPPC (True Animal Protein Prices Coalition), en février, propose que l'UE crée une taxe sur la viande pour internaliser les coûts environnementaux (émissions de gaz à effet de serre - GES, etc.) et sociaux (santé publique, etc.) liés à sa production et à sa consommation en Europe. Selon les auteurs, le prix de la viande bovine devrait être augmenté de 4,8 €/kg, celui de la viande porcine de 3,6 €/kg et celui de la volaille de 1,7 €/kg d'ici à 2030. Cela réduirait leur consommation, permettant en particulier une limitation des émissions de GES de 3 %. De plus, cette taxe générerait 32,2 milliards d'€ de revenus supplémentaires pour les États membres, à la même échéance. Les auteurs suggèrent d'utiliser ces fonds pour soutenir les exploitations agricoles ayant des pratiques durables (10-15 Md€), réduire la taxe sur la valeur ajoutée sur les fruits et légumes (7-12 Md€), encourager l'adaptation au changement climatique et la protection des forêts dans les pays du Sud (4 Md€), et, dans un but redistributif, soutenir les foyers à faibles revenus (6 Md€).

Effet de la taxe sur la consommation européenne de viande

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Source : TAPPC, d'après FAOSTAT, CE Delft 2012, 2018 et 2019

Source : TAPPC

16:11 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : tappc, viande, taxe |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/02/2020

Boissons sans alcool et sucre au Royaume-Uni : évolutions entre 2015 et 2018

Publié en janvier 2020 par BMC Medicine, un article traite des effets des incitations à réduire la consommation de sucre via les sodas et autres boissons rafraîchissantes sans alcool au Royaume-Uni, entre 2015 et 2018. Alors que les apports en sucres ajoutés dans le pays excèdent les recommandations nutritionnelles, ces boissons en sont une source importante, à hauteur de 21 % pour les adultes et de 33 % pour les enfants. Les pouvoirs publics britanniques ont engagé différentes actions afin d'inciter les consommateurs à modifier leurs pratiques (initiative Change4Life) et les industriels à réduire la teneur en sucre ajouté de leurs produits. Annoncée en mars 2016, une taxe sur les sodas est entrée en vigueur en avril 2018. Elle comporte trois niveaux selon la concentration en sucres ajoutés : i) 24 pence/l pour une teneur supérieure à 8 g/100 ml, ii) 18 pence/l pour une teneur comprise entre 5 et 8 g/100 ml, iii) pas de prélèvement en-dessous.

Les auteurs ont associé des données sur la composition nutritionnelle des boissons (recueillies sur les sites Internet de trois distributeurs) et sur les volumes de ventes (supermarchés, distributeurs automatiques, etc.). Huit types de boissons ont été étudiés, incluant, à titre de comparaison, les eaux minérales et les jus de fruits « purs ». Sur la période 2015-2018, la consommation par personne a augmenté de 5 %, passant de 351 à 367 ml journaliers. Si les volumes globaux des ventes de boissons soumises à taxation se sont réduits de 50 %, ceux de la troisième catégorie ont crû de 40 %. Par ailleurs, le volume total de sucre vendu a diminué de 29 % (soit - 4,6 g/pers/j). La teneur moyenne des boissons étudiées a également baissé de 1,5 g/100 ml, soit 2,9 g en 2018 ; cette tendance est la plus marquée pour les boissons énergétiques. Enfin, six des dix entreprises analysées ont reformulé plus de la moitié de leurs produits entrant dans le champ de la taxe.

Malgré plusieurs limites (ex. : pas de prise en compte des fluctuations saisonnières, ni des caractéristiques socio-économiques des consommateurs), les auteurs soulignent l'intérêt de leur méthode pour une analyse similaire d'autres catégories de produits alimentaires. En particulier, par rapport aux enquêtes nutritionnelles, les données de vente ont l'avantage de ne pas reposer sur les déclarations des mangeurs et d'apporter des détails sur les marques. Enfin, selon eux, ces bons résultats pourraient inviter à élargir le champ de la taxe et à baisser les seuils.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : BMC Medicine

09:11 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : royaume-uni, taxe, sodas, sucre |  Imprimer | | | | |  Facebook

18/01/2019

Analyse de la couverture médiatique du débat sur le sucre au Royaume-Uni

En décembre 2018, la revue PLOS ONE a publié un article analysant la couverture médiatique de la thématique du sucre au Royaume-Uni, d'avril 2015 à novembre 2016. Cette période va de la publication par l'Organisation mondiale de la santé, en mars 2015, de lignes directrices sur le sucre, à la clôture, en octobre 2016, de la consultation organisée par le gouvernement sur le projet de taxation des sodas (soft drinks industry levy, SDIL). Onze journaux nationaux ayant des positionnements variés (tabloids, middle-market newspapers, 'quality' newspapers) ont été pris en compte, et une analyse de contenu quantitative a été réalisée pour 684 articles (sur une sélection initiale de 3 600).

Les parutions varient dans le temps en fonction d'événements clés (rapport de Public Health England, résultats d'une évaluation de la taxe au Mexique, annonce du projet de SDIL) et des points de vue adoptés. Si les articles adoptent une perspective plus favorable (24 %) que défavorable (14 %) à la taxation, les deux tiers se montrent neutres ou sans avis.

Fréquence des articles durant la période étudiée, total et en fonction du point de vue adopté concernant la taxation

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Source : PLOS ONE

Parmi les sujets traités, viennent en premier l'obésité, présente dans 78 % des articles, et les mesures fiscales (73 %), alors que, par exemple, l'environnement alimentaire ou les enjeux législatifs apparaissent dans moins de 10 % des cas. Le sucre est le plus souvent présenté comme un problème de santé (77 %), les risques pour les enfants étant les plus fréquemment relevés (40 %). En tête des causes de la consommation de sucre figure l'industrie agroalimentaire et ce sont des solutions gouvernementales (69 %) et volontaires de la part des entreprises (47 %) qui sont évoquées en premier.

Pour les auteurs, ces résultats permettent de voir comment les termes du débat ont été présentés au grand public, et de comprendre les représentations (du sucre, des taxes, des politiques) et les dynamiques médiatiques à l’œuvre sur ces questions d'alimentation et de santé publique. Ils montrent également la montée en puissance de la thématique du « sucre » dans les débats de société. La prise en compte uniquement de journaux imprimés figure au rang des limites, et de futurs approfondissements pourraient porter sur l'argumentaire développé par les acteurs ou consister à comparer le traitement médiatique de l'alimentation avec d'autres secteurs pouvant être associés à des problèmes de santé.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : PLOS ONE

09:07 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : médias, journaux, taxe, sucre, royaume-uni |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/12/2018

Tarification carbone des aliments en Australie : une analyse des impacts sur la santé, l'environnement et les finances publiques

Cette étude estime les impacts sur la santé, l'environnement et les finances publiques, d'une tarification du contenu carbone des aliments en Australie. Selon les auteurs, une telle tarification réduirait la demande en aliments « intensifs en carbone », avec des impacts variés sur le panier alimentaire et, in fine, sur l'obésité et les maladies liées aux régimes alimentaires. Les auteurs combinent diverses relations empiriques existantes : économiques (élasticités prix et dépenses), environnementales (contenus carbone des denrées) et de santé (relations entre consommations, poids et maladies). Leurs résultats montrent qu'une tarification carbone des aliments de 23 $ par tonne d'équivalent carbone conduirait à une baisse des émissions du secteur alimentaire de 6 %, une réduction de l'obésité de 2,4 % (deux tiers des changements de poids étant liés à la baisse de la consommation de calories issues de la viande) et des maladies associées, et à un revenu pour les finances publiques estimé à 866 millions de dollars.

Prévalence des classes de poids dans le scénario de référence (REF) et dans le scénario principal de tarification carbone (TAX)

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Source : Australian and New-Zealand Journal of Public Health

Source : Australian and New-Zealand Journal of Public Health

08/02/2017

Modélisation de l'impact sur la santé au Royaume-Uni de la taxe sur les sodas

En janvier, The Lancet a publié un article présentant les résultats d'une évaluation de l'impact potentiel, sur la santé, de la taxe sur les boissons sucrées, proposée en mars 2016 au Royaume-Uni et comportant plusieurs niveaux selon la teneur en sucre. Trois types de réponses des industriels ont été modélisées : la reformulation des produits ; l'augmentation du prix ; l'évolution des parts de marché entre les catégories de boissons (high-sugar, mid-sugar, low-sugar). Les effets de chacun de ces scénarios sur l'obésité, le diabète et les caries dentaires de la population ont été évalués, à partir d'un modèle combinant notamment des données de ventes et de consommation, les prévalences des maladies, des estimations de l'élasticité des prix, etc.

Il apparaît que la reformulation des produits est le scénario le plus favorable pour la santé, permettant une baisse du nombre de personnes obèses (environ 14 400 en moins sur un total de 15 millions), et une réduction des cas de diabète de type 2 (moins 19 000 par an). Les moins de 18 ans bénéficient le plus de la baisse de l'obésité et de l'amélioration de la santé bucco-dentaire, alors que ce sont les plus de 65 ans qui sont concernés par la réduction du diabète.

Source : The Lancet