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12/04/2019

L'emploi de protéagineux comme précédent cultural induirait, pour certaines cultures, un gain de marge significatif

Dans un article paru fin février dans la revue Agronomy for Sustainable Development, des chercheurs d'Agrocampus Ouest présentent les résultats d'une enquête réalisée dans l'ouest de la France. Menée auprès de 127 agriculteurs, parmi lesquels 108 éleveurs et 55 exploitants en agriculture biologique ou en conversion, elle visait à recueillir leurs motivations pour cultiver des protéagineux (féverole, pois fourrager, lupin) et à documenter la diversité des pratiques culturales de ces trois légumineuses.

La première étape a consisté en un questionnaire en ligne visant à caractériser les systèmes de production des agriculteurs de l'échantillon. Dans un second temps, une enquête en face à face auprès de 69 volontaires a permis de recueillir des données précises sur les cultures de protéagineux. À partir de là, est mise en évidence une grande diversité des systèmes de gestion : type de lutte contre les adventices, utilisation des pesticides, variété des pratiques telles que les rotations et les cultures intercalaires complexes, variabilité du nombre d'opérations allant de deux (semis et récolte) à vingt travaux sur la campagne. Bien que la rentabilité à court terme des protéagineux reste très en-deçà de celle du blé tendre, les agriculteurs affirment les mettre en culture pour augmenter leur indépendance en protéines pour l'alimentation animale, mais aussi pour leurs avantages agronomiques, dans leurs dimensions temporelles (rotation des cultures) et spatiales (cultures intercalaires). La rentabilité des protéagineux devrait donc être analysée au niveau de la culture mais aussi, plus globalement, des successions culturales.

D'après les auteurs, sur la base des réponses des agriculteurs en conventionnel, l'emploi de protéagineux comme précédent cultural induirait, pour les cultures suivantes, un gain de marge chiffré à 118 euros/ha du fait d'une économie d'intrants (en particulier d'engrais azoté) et d'une augmentation du rendement. De plus, l'enquête montre des rendements similaires des protéagineux dans les systèmes de production biologique et conventionnel : cela suggère que l'adoption des pratiques biologiques dans les exploitations conventionnelles permettrait d'augmenter les profits bruts de ces dernières du fait de la réduction des coûts des intrants.

José Ramanantsoa, Centre d'études et de prospective

Source : Agronomy for Sustainable Development

10:26 Publié dans Agriculteurs, Agronomie | Lien permanent | Tags : protéagineux, pratiques culturales, marge, pois, féverole, lupin |  Imprimer | | | | |  Facebook