14/03/2016
Service de pollinisation : la contribution des pollinisateurs autres que les abeilles
Si le rôle de l'abeille (Apis mellifera L.) a fait l'objet de nombreux travaux, la contribution globale d'autres pollinisateurs a été peu étudiée jusqu'à présent selon une étude publiée dans PNAS en janvier 2016. Ces derniers regroupent par exemple mouches, coléoptères, papillons, guêpes, fourmis, oiseaux et chauves-souris. Les résultats obtenus s'appuient sur l'analyse de 480 travaux de terrain et 17 cultures à travers les 5 continents. Sur les 58 études initiales, 33 % ont été écartés du fait de l'absence de prise en compte des pollinisateurs autres que les abeilles ou la non distinction de leur contribution.
La contribution au service de pollinisation a été évaluée en multipliant la fréquence des visites de fleurs par l'efficacité observée par visite (dépôt de pollen, et participation à l'étape de nouaison qui est la phase initiale de la formation du fruit). Les auteurs concluent qu'il n'y a pas de différence significative entre les différents pollinisateurs. Les pollinisateurs autres que les abeilles réalisent entre 25 et 50 % des visites, des passages plus fréquents mais moins efficaces. Leur analyse met aussi en évidence que des visites plus fréquentes des pollinisateurs autres qu'A. mellifera sont associées à une augmentation du nombre de fruits et de graines formées. Les auteurs concluent que ces pollinisateurs répondent différemment à un changement de la structure des paysages par rapport aux abeilles (hors A. mellifera) – test sur l'isolation vis-à-vis d'espaces naturels et semi-naturels –, et seraient ainsi plus résistants à des changements d'usage des sols.
Une autre publication, datant aussi de janvier, s'est également penchée sur le service de pollinisation à travers plusieurs continents : 344 terrains d'études avec un protocole commun en Afrique, Asie et Amérique centrale. Ce travail relie diversité des pollinisateurs et productivité des cultures. Enfin, s'est tenue fin février la 4ème session de l'Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES), consacrée en particulier à la pollinisation et à la menace portant sur les pollinisateurs. Les experts estiment par exemple que la valeur annuelle de la production dédiée à l'alimentation et dépendante directement de la pollinisation représente entre 235 et 577 milliards de dollars. 75 % des cultures alimentaires seraient dépendants au moins en partie de la pollinisation.
Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective
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16/06/2015
Au-delà des abeilles, l’importance d’autres groupes d’insectes pollinisateurs
L’étude du déclin des pollinisateurs en agriculture s’est jusqu’à présent principalement focalisée sur l’abeille domestique, ainsi que sur les papillons et les syrphes (un type de mouche). Un article publié récemment dans la revue Proceedings of the Royal Society B s’intéresse également à l’ensemble des autres insectes pollinisateurs, peu étudiés jusqu’alors. Si les résultats montrent que l’abeille transporte plus de pollen que les autres pollinisateurs, l’abondance de ces derniers est relativement importante. Ainsi, favoriser la diversité et le maintien de ces populations pourrait contribuer à la stabilité du « service » de pollinisation, indispensable à la production de 35 % des cultures dans le monde, comme le rappellent les chercheurs.
Source : Proceedings of the Royal Society B
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