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11/07/2022

Nelly Pons, La permaculture, PUF, 2022, 128 pages

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L'essayiste N. Pons, ancienne directrice de Terre et Humanisme (association créée par Pierre Rabhi), publie un « Que sais-je ? » consacré à la permaculture. Après des éléments de définition (un « système agricole complet basé sur la permanence, inspiré des écosystèmes naturels »), l'ouvrage présente les principes dégagés par B. Mollison et D. Holmgren (voir à ce sujet un précédent billet). L'auteure rappelle que la permaculture se veut une méthode de design applicable à divers domaines, basée sur l'observation des ressources et des contraintes. La deuxième partie de l'ouvrage s'intéresse à la mise en œuvre de ces principes, dans les jardins individuels, dans les fermes maraîchères et en agriculture urbaine, mais aussi dans la conduite d'entreprises et le développement personnel. Enfin, un dernier chapitre esquisse un panorama mondial du mouvement, et présente les réseaux et formations en France. La question de la viabilité de la permaculture et les débats sur sa diffusion (ex. questions de l'astreinte au travail manuel et de la rémunération) sont abordés très rapidement (voir à ce sujet un précédent billet).

Lien : PUF

09:27 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche, Production et marchés | Lien permanent | Tags : permaculture, production, agriculture |  Imprimer | | | | |  Facebook

31/05/2022

Permaculture, retour à la terre et difficultés d’installation

Disponible sur la plateforme france.tv, le documentaire Nouvelles graines suit l’installation d’un jeune couple de néo-ruraux sur une ferme des Landes. Ils veulent « revenir » à un mode de vie plus authentique et éthique. Sur sept hectares, ils appliquent les principes de la permaculture : refus des pesticides, des plastiques, complémentarité entre maraîchage et élevage, etc. Les difficultés rencontrées rapidement (charge de travail, problèmes de trésorerie, infestation de limaces) amènent bien des désillusions, qui ne sont pas sans évoquer le reflux des utopies communautaires des années 1970. « Je ne pense pas qu’on puisse vivre de la permaculture », a même déclaré le réalisateur.

Source : france.tv

15:41 Publié dans Agriculteurs, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : permaculture, documentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/07/2019

La permaculture ou l'art de réhabiter, Laura Centemeri

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Dans ce petit ouvrage tiré de deux conférences-débats organisées fin 2017 à Angers et Avignon, L. Centemeri (CNRS) analyse la permaculture comme « mouvement environnementaliste, circulant à l'échelle transnationale ». Elle en retrace la naissance, dans les années 1970, dans les milieux de l'avant-garde écologiste de Tasmanie. B. Mollison et D. Holmgren proposent alors un changement de perspective sur l'agriculture, insistant sur « la conception d'un écosystème dont il faut appréhender les conditions de pérennisation » et sur « l'objectif d'une vie qui soit le plus autonome possible ».

Sous l'influence de penseurs anarchistes (Kropotkine notamment), la création de sites de démonstration, comme la ferme expérimentale de Mellidora (Victoria, Australie), est d'emblée pensée comme une condition de succès du mouvement. Celui-ci a son langage propre, celui des motifs (patterns) de la nature, qu'on cherche à imiter. La mise en place de cours de permaculture et d'une certification (diplômes sans valeur officielle), facilitent un premier déploiement international dans les années 1980 et 1990. Internet et la convergence avec les altermondialistes permettent une phase de relance dans les années 2000, notamment par une alliance avec les « Villes en transition ». L'ouvrage donne toutefois peu d'informations sur les effectifs concernés.

Se compose ainsi l'image d'un « mouvement mosaïque, éclectique dans ses inspirations intellectuelles et politiques ». L'ouvrage n'élude pas la question des dimensions religieuses voire réactionnaires (avec l'influence du bio-régionalisme), et évoque les relations avec les communautés de collapsologues (qui anticipent l'effondrement de nos sociétés, par exemple sous l'effet du peak oil).

La variété des « philosophies » mobilisées par les permaculteurs conforte l'aspect « nébuleux » de ces mouvements politiques réticulaires, souvent proches de la théorie des communs ou du care. L'auteure souligne ainsi la portée critique de ce « nouvel environnementalisme du quotidien », tourné vers de nouvelles conceptions de la valeur et de la richesse dans nos sociétés.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Quæ

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