13/10/2015
Publication du CREDOC sur la restauration collective au travail
Daté d’août 2015, le n°277 de la collection Consommation et modes de vie du CREDOC s’intéresse à la restauration collective d’entreprise et d’administration. Représentant environ 20 % des déjeuners d’actifs et 15 % des repas servis en restauration collective (contre 41 % dans l’enseignement et 40 % dans le domaine du sanitaire et social), cette restauration est considérée comme à un « tournant » : « reconnue comme participant au bon équilibre alimentaire, caractéristique du modèle français », elle est « confrontée à la concurrence de la restauration commerciale » et « peine à maintenir une part de marché relativement faible ».
Cette note de synthèse s’appuie sur un Cahier de recherche du CREDOC de décembre 2014, La restauration collective au travail conforte le modèle alimentaire français. À partir d’éléments de l’enquête Comportements et consommations alimentaires en France de 2010 et d’entretiens auprès d’« usagers/clients », ces travaux avaient pour objectif de tester une hypothèse, déjà confirmée dans le cadre des cantines scolaires : la restauration collective au travail « favoriserait la diversité alimentaire et, plus largement, conforterait le modèle alimentaire ».
Parmi les résultats présentés dans la note de synthèse, il apparaît que la profession, le niveau de diplôme, la région et le lieu d’habitation sont corrélés avec la fréquentation de la cantine :
Proportion d’adultes actifs (18-65 ans) fréquentant au moins une fois par an la restauration collective selon la profession, le niveau de diplôme, la région et le lieu d’habitation (%)
Source : CREDOC (enquête CCAF 2013)
Par ailleurs, cette fréquentation « favorise la prise de repas structurés composés de davantage de plats qu’en d’autres occasions, de menus variés et diversifiés, plus équilibrés, où la gourmandise n’est pas absente ». Convivialité et synchronisation sont également des marqueurs importants. Plusieurs freins à la fréquentation de ce type de restauration sont toutefois identifiés (cadre peu dépaysant, bruit, files d’attente, monotonie des menus, etc.) et amènent le CREDOC à identifier l’élargissement de l’offre et la meilleure gestion des flux comme voies de progrès.
Peut enfin être souligné le rappel historique qui met en exergue un développement relativement récent de la restauration collective au travail, participant « d’une “séquence historique” de longue durée inspirée par la notion d’intérêt général », dans le contexte de Reconstruction d’après-guerre et de développement des relations entre partenaires sociaux.
Julia Gassie, Centre d’études et de prospective
Source : CREDOC
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24/06/2015
Les représentations sociales du « bien manger »
On sait combien les images, les opinions et les manières de voir la réalité sont importantes dans la vie en société, et en particulier en matière d’alimentation. Depuis 1988, le CREDOC réalise régulièrement des études quantitatives, basées sur une méthode d’analyse lexicale, et spécifiquement centrées sur les représentations sociales du « bien manger ». La huitième vague d’enquête, conduite en 2013 auprès de 1 200 ménages et dont les résultats viennent d’être diffusés, présente l’état actuel de ces représentations, mais est aussi l’occasion de montrer les transformations intervenues sur les vingt-cinq dernières années.
En 2013, à la question « pour vous, qu’est-ce que bien manger ? », les femmes utilisaient plutôt des mots du champ lexical de la nutrition et de la diététique (« légumes », « protéines », « laitiers »), alors que les hommes privilégiaient des termes exprimant les idées de satiété, de goût, de convivialité. En matière d’âge, les 15-24 semblaient très réceptifs aux messages de santé publique (« grignoter », « fruits », « gras », « cinq »), alors que les 35-44 ans insistaient sur « famille » et les 55-64 ans sur « naturel », « modération », « normalement ». Pour ce qui est des catégories socio-professionnelles, les contrastes étaient marqués entre les agriculteurs exploitants (idées de variété et de saveurs), les cadres et professions intellectuelles supérieures (« bonnes choses », « bio », « vin »), les cadres moyens et professions intermédiaires (« cuisine », « saine »), les employés (lexiques de la nutrition et de la diététique) et les ouvriers (« copieux », « correctement », « chez soi »). Au-delà de ces différences, le CREDOC considère qu’existaient six classes de représentations du « bien manger », à savoir : « manger équilibré » (25 %), « privilégier tels plats et aliments » (21 %), « acte social » (20 %), « fait maison » (15 %), « manger à satiété » (11 %), « discours nutritionnel » (8 %).
L’étude de l’évolution des représentations du « bien manger », de 1988 à 2013, révèle quelques tendances intéressantes. Il y a tout d’abord une influence évidente des messages publics nutritionnels sur le vocabulaire et les discours des mangeurs. Parallèlement, les crises alimentaires ont contribué à fragiliser la notion de « bonne alimentation » et à la faire percevoir comme un « problème ». Troisièmement, si certains mots ont des fréquences d’usage stables dans le temps (« bon », « repas », « faire »), d’autres sont nettement descendus dans le classement (« enfants », « fête », « café », « hors-d’œuvre », « sauces », « mets », « lourd », « ordinaire », « calorie ») ou au contraire fortement montés (« bio », « assiette », « raisonnable », « grignoter », « salé », « sucré », « eau », « protéines », « féculents »). En conclusion, le CREDOC souligne que les réponses sont au fil du temps de plus en plus stéréotypées et formatées, que la « nutritionnalisation » des discours est tangible et que les représentations sociales de l’alimentation sont un bon miroir des mutations sociales plus globales.
Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective
Source : CREDOC
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09/09/2014
Les Français veulent vivre plus intensément
Publié en juillet 2014 par le Crédoc, le numéro 268 de Consommation et modes de vie présente une synthèse du Cahier de recherche La société des loisirs dans l'ombre de la valeur travail (décembre 2013). À l'instar de nombreux pays, les Français veulent de plus en plus réussir toutes les facettes de leur vie (famille, travail, relations amicales, loisirs, etc.). La France se distingue toutefois par une place centrale accordée à la vie professionnelle et par un moindre investissement de la dimension « loisir et temps libre » par rapport aux habitants des pays nordiques et anglo-saxons.
La place symbolique accordée à la vie amicale, au temps libre et aux loisirs a progressé. Le temps libre a ainsi cru de 47 minutes par jour entre 1986 (7h19) et 2010 (8h06) ; les Français consacrent notamment neuf minutes supplémentaires aux repas. Par rapport aux autres pays, un intérêt plus important est constaté pour le repas, le bricolage et le jardinage, alors qu'il est par exemple moindre pour des pratiques artistiques amateurs ou les visites de monuments. Les Français passent ainsi, en moyenne et par jour, 2h15 à table, soit un peu plus que dans les pays latins et beaucoup plus qu'au Royaume-Uni (1h25) et qu'en Suède (1h34).
Julia Gassie, Centre d'études et de prospective
Source : Crédoc
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