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14/02/2014

L'USDA étudie la mise sur le marché de pommes OGM qui ne brunissent pas

Aux États-Unis, l'USDA a consulté le public, jusqu'à la fin janvier 2014, sur la possibilité de mise sur le marché de deux variétés de pommes génétiquement modifiées, élaborées par la société canadienne Okanagan Specialty Fruits. OSF a en effet mis au point les Artic® apples, des Golden et des Granny Smith dont la particularité est de ne pas s'oxyder à l'air libre. La modification génétique imaginée par OSF permet d'empêcher l'expression des gènes impliqués dans la réaction de brunissement enzymatique : la production de polyphénoloxydase (PPO, responsable du brunissement) est annulée, et les composés phénoliques de la pomme ne se transforment donc pas en pigments, même en présence d'oxygène.

Dans un contexte de vives discussions sur la possibilité d'un étiquetage spécifique des aliments contenant des OGM, cette consultation relance le débat sur les OGM et sur l'image des produits aux États-Unis. Pour les partisans des biotechnologies, les Artic® Apples ne présentent pas seulement un avantage cosmétique. Elles permettraient aussi de réduire les gaspillages (moins de pommes abimées et jetées pendant le transport, la commercialisation et à la maison), de promouvoir la consommation de pommes auprès des plus jeunes grâce à un meilleur aspect visuel, et de créer de la valeur en soutenant le marché des fruits prédécoupés (à fort potentiel de développement outre-Atlantique).

A l'inverse, pour les opposants aux OGM, ces pommes posent plusieurs problèmes : elles sont source d'inquiétudes pour la santé humaine et l'environnement, elles présentent un risque de pollinisation accidentelle des arbres et, du fait de l'extinction de l'expression de la PPO, un risque de réduction des défenses naturelles de la plante. Pour les détracteurs des Artic® Apples, la principale crainte est liée au fait que la pomme bénéficie pour l'instant d'un image de produit sain. L'absence d'OGM pour la pomme est un argument de vente à la force croissante, pour des consommateurs de plus en plus soucieux de la qualité des produits. L'introduction d'OGM pourrait ternir l'image d'un produit que les consommateurs apprécient tel quel, et par conséquent celle de la filière toute entière.

Pour Simon Ritz, de la mission pour la Science et la Technologie de l'ambassade de France aux États-Unis, « malgré l'homologation probable de l'USDA, l'arrivée massive de pommes transgéniques sur les marchés n'est pas pour tout de suite, les pommiers ne produisant pas de fruits les cinq premières années après plantation. Ce sera donc bien au consommateur de décider dans les années à venir. »

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Sources : Bulletins électroniques ADIT

10:31 Publié dans OGM, Production et marchés | Lien permanent | Tags : pomme, usa |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/12/2013

La stratégie de lutte contre la résistance des insectes aux OGM remise en cause

L'accroissement de la résistance des insectes ravageurs face aux cultures OGM dites « Bt » a déjà été démontré (cf. veille CEP mai 2013). Jusqu'à présent, la stratégie pour lutter contre l'apparition de résistances consistait à conserver des zones refuges à proximité des cultures OGM, pour favoriser l'accouplement entre insectes sensibles et insectes résistants, de façon à maintenir des populations d'insectes sensibles à la toxine Bt. Cette stratégie peut demeurer efficace tant que la transmission de la résistance à la toxine est récessive.

Or, contrairement à ce mécanisme classique, des scientifiques de l'IRD et d'instituts de recherche d'Afrique du Sud et du Kenya ont démontré pour la première fois qu'un papillon de nuit (Busseola fusca) pouvait transmettre une résistance au maïs Bt de façon dominante. Pour ce faire, ils ont croisé des papillons sud-africains résistants avec des papillons kenyans sensibles : la première génération de chenilles était alors résistante à la toxine Bt. D'après les chercheurs, « la chenille de B. fusca pourrait être capable de désactiver la toxine avant qu'elle ne s'attaque aux parois intestinales ». Ce résultat explique pour partie la prolifération très rapide de chenilles résistantes, six ans à peine après l'introduction du maïs Bt en Afrique du Sud.

Cette découverte, publiée dans la revue PLoS ONE, « ébranle le fondement de la stratégie anti-résistance qui accompagne généralement l’utilisation des OGM ». Il s'agit maintenant pour les chercheurs de confirmer les mécanismes physiologiques en jeu, et d'élaborer d'autres stratégies de lutte contre les ravageurs du maïs en Afrique, parmi lesquelles la lutte biologique.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : IRD

10/12/2013

La question des animaux génétiquement modifiés évoquée lors d'un colloque sur le thème one health aux entretiens Jacques Cartier de 2013

Lors du colloque « De la santé animale et végétale à la santé humaine, problématiques scientifiques et actions publiques », qui s'est tenu les 25 et 26 novembre 2013 à VetAgroSup Lyon, des intervenants de différentes nationalités se sont exprimés et ont apporté des éclairages sur le concept de one health. L'une des interventions, sur les animaux génétiquement modifiés, a suscité une attention particulière.

Le professeur Daniel Desmecht, de la faculté vétérinaire de Liège, a présenté les bénéfices que la sélection d'animaux génétiquement modifiés pouvait apporter à l'Homme. Tout d'abord, il peut s'agir d'une plus grande efficacité de la production animale, grâce à une croissance pondérale plus rapide, ou à une meilleure résistance aux maladies. Cette dernière pourrait être un atout majeur pour certains pays en voie de développement, où 20% des veaux meurent pendant leur première année. Ensuite, la sélection d'animaux produisant moins d'effluents permettrait un impact moindre sur l'environnement. Ainsi au Canada, le porc porteur d'un gène spécifique à l'enzyme phytase est capable de digérer, au moins partiellement, le phosphore, ce qui réduit les rejets. Enfin, la sélection d'animaux destinés à fournir des organes pour xenogreffes pourrait s'avérer un atout thérapeutique, et sera probablement de plus en plus utilisée compte tenu de l'augmentation attendue de ce type d'actes chirurgicaux.

Daniel Desmecht a toutefois insisté sur un certain nombre de risques associés aux animaux génétiquement modifiés, parmi lesquels la dépendance à une firme privée et les menaces sur le maintien de la diversité génétique, le respect environnemental et le bien-être animal. Avant toute décision, ces risques doivent être mis en balance avec le bénéfice attendu.

Compte tenu des nombreuses incertitudes, en particulier celles liées à la diffusion dans l'environnement de gènes modifiés, la Commission européenne a confié à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) l'élaboration d'un document d'orientation sur l'évaluation des risques environnementaux associés aux animaux génétiquement modifiés.

En tout état de cause, et comme l'a signalé D. Desmecht, le regard du consommateur est un élément majeur. Ainsi, le saumon transgénique Aquadvantage, sélectionné par une firme du Massachusetts aux États-Unis, afin de permettre une croissance pondérale deux fois plus rapide, ne déchaîne pas, loin s'en faut, l'enthousiasme chez les consommateurs américains.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : VetAgroSup

11:01 Publié dans Enseignement et recherche, OGM, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : one health |  Imprimer | | | | |  Facebook