16/08/2011
Objectifs 2020 pour les forêts d’Europe
La sixième Conférence ministérielle pour la protection des forêts en Europe (CMPFE-6), qui s'est tenue du 14 au 16 juin 2011, a marqué le lancement des négociations d’un accord juridiquement contraignant sur les forêts européennes.
A l'issue de cette rencontre, les ministres ont adopté à l’unanimité le mandat ministériel d’Oslo fixant les contours des "Cibles de 2020 pour les forêts d’Europe". Le mandat précise que l’accord-cadre pourra aborder plusieurs enjeux, dont la gestion durable, la préservation des ressources forestières, la résistance des forêts aux menaces naturelles et anthropiques, le recul de la biodiversité, le développement des fonctions culturelles et sociales des forêts, et la contribution des forêts à l’atténuation, à l’économie verte et à la lutte contre la désertification. Le commerce du bois, la recherche et la coopération figurent également parmi les sujets identifiés par le mandat ministériel.
La décision fixe les objectifs suivants, d’ici à 2020, pour tous les pays européens :
- mettre en œuvre des programmes forestiers nationaux ;
- inclure des stratégies d’adaptation et d’atténuation dans leurs programmes forestiers ;
- mettre en place des mesures pour accroître les avantages socio-économiques et culturels tirés des forêts.
Les objectifs prévoient également que, d’ici à 2020, la valeur totale des services écosystémiques fournis par les forêts européennes ait fait l’objet d’une estimation et soit davantage prise en compte dans les politiques nationales pertinentes. Enfin, les objectifs stipulent que la perte de biodiversité des habitats forestiers doit être réduite au moins de moitié et que le rôle des forêts dans la lutte contre la désertification doit être pleinement reconnu.
Fabienne Portet
Centre d'études et de prospective
11:44 Publié dans 4. Politiques publiques, Climat, Environnement, Forêts Bois, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : biodiversité | Imprimer | |
27/06/2011
L'USDA se dote d'un plan pour développer l'agro-foresterie
En lançant un Plan agro-foresterie (2011-2016), l'USDA reconnaît les bénéfices de ces pratiques, non seulement pour le secteur agricole mais aussi pour les milieux ruraux (amélioration des habitats naturels, qualité des paysages) et péri-urbains (contrôle des pollutions olfactives et sonores, maintien de la qualité des eaux). Le Plan vise trois objectifs : développer l'agro-foresterie auprès des propriétaires fonciers des communautés rurales, soutenir la recherche et intégrer ces pratiques dans les projets d'aménagement des territoires et de développement économique.
Il s'agit d'une première étape vers l'élaboration d'une politique spécifique outre-Atlantique (mise en place d'un comité de pilotage de l'agro-foresterie, proposition de loi visant à définir les pratiques, mise au point d'indicateurs de suivi, plan de mise en œuvre, etc.).
En France, une harmonisation réglementaire en 2010 clarifie le statut des parcelles agro-forestières, leur donnant accès aux aides agricoles et devrait faciliter le développement de ce mode de production. D'autre part, une mesure du second pilier de la PAC co-financée par l'Europe et les régions permet d'aider l'installation des premiers systèmes agro-forestiers depuis 2009.
Fabienne Portet, Centre d'études et de prospective
10:55 Publié dans 4. Politiques publiques, Forêts Bois | Lien permanent | Imprimer | |
08/06/2011
Investir dans la forêt : de multiples avantages
Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), en investissant 40 milliards de dollars supplémentaires par an dans le secteur forestier, on pourrait diminuer la déforestation de moitié d'ici 2030, augmenter les plantations d'arbres de près de 140% d'ici 2050 et créer des millions d'emplois.
Soutenus par des politiques adéquates, de tels investissements (en hausse de deux tiers par rapport à ceux actuellement consacrés aux forêts) permettraient de séquestrer ou supprimer 28% du carbone de l'atmosphère et donc joueraient un rôle important dans la lutte contre l'évolution climatique.
On observe déjà de nombreux signaux encourageants : la perte annuelle nette de forêts observée depuis 1990 a diminué, passant de huit millions à cinq millions d'hectares et, dans certaines régions, comme l'Asie, les Caraïbes et l'Europe, le couvert forestier a même augmenté au cours des vingt dernières années.
Le rapport montre aussi comment les régions boisées, notamment dans le cadre de projets d'agroforesterie dans les exploitations agricoles et les plantations ont augmenté de 3,6 millions d'hectares en 1990 contre près de cinq millions d'hectares en 2010.
Il présente enfin plusieurs exemples d'interventions politiques réussies qui illustrent les succès et les bénéfices d'une gestion durable des forêts, comme au Costa Rica.
Céline Laisney, CEP (Centre détudes et de prospective)
14:27 Publié dans 4. Politiques publiques, Climat, Forêts Bois | Lien permanent | Imprimer | |
26/05/2011
Développement de la biomasse en Slovaquie
Afin de respecter l'objectif de 20% d'énergie renouvelable dans la consommation finale d'énergie de l'Union européenne, la Slovaquie s'est donnée un objectif de 14% au niveau national. Pour ce faire, le gouvernement a entre autres prévu de développer la filière de la biomasse. Une étude réalisée par la société LESY SR et remise au gouvernement récemment, fait le point sur les possibilités de mise en place de cultures énergétiques sur des terrains forestiers, en fonction de la nature des sols, des caractéristiques des espèces d'arbres, et de la réglementation concernant la protection de l'environnement.
Selon cette étude, il serait possible de créer 30.000 ha de culture énergétique sur les zones forestières d'ici à 2020. Selon la nature des sols disponibles, les auteurs du rapport estiment qu'il est possible de planter de 4.000 à 15.000 ha d'acacia avec une période de rotation comprise entre 20 et 50 ans, 6500 ha de peupliers domestiques et de saules avec une période de rotation de 20-40 ans, 4000 ha de peupliers avec une période de rotation de 15-25 ans, et 6.000 ha de peupliers trembles. En faisant l'hypothèse d'une période de rotation de 15 ans en moyenne, les rendements obtenus sur des terrains de fertilité moyenne seraient compris entre 150 t/ha et 225 t/ha suivant les espèces. Même si le rendement de la production dépend essentiellement de la préparation des sols et du climat, les auteurs du rapport évaluent la production annuelle à 250.000 m3 de biomasse, composée à 70% de copeaux de bois et à 30% de fibres. Une telle mise en oeuvre de plantation pourrait créer 350 emplois fixes et 250 emplois saisonniers pour chaque 1000 ha d'exploitation.
Avec une forêt et des terres agricoles recouvrant respectivement 40% et 50% de son territoire, l'énergie tirée de la biomasse (produit de l'agriculture et de l'exploitation forestière et de la transformation du bois) représente l'un des plus grands potentiels de développement des énergies renouvelables en Slovaquie. D'après les estimations du ministère, cette source d'énergie pourrait même représenter 50% de la consommation d'énergie globale en 2050.
Source : ADIT, BE Slovaquie 20, 24 mai 2011
10:44 Publié dans 4. Politiques publiques, 5. Fait porteur d'avenir, Biomasse/Biocarburants, Climat, Energie, Forêts Bois | Lien permanent | Imprimer | |
01/03/2011
La forêt, priorité chinoise
La lutte contre la désertification constitue un des enjeux majeurs du XIIème plan quinquennal chinois (2011-2015). Plusieurs programmes seront mis en oeuvre, notamment la construction d'écrans écologiques (formations forestières de faible largeur mais de grande longueur, mis en travers des mouvements des vents dominant)
L'objectif de ce projet est d'atteindre un taux de couverture forestière de près de 22% d'ici à 2015, soit six millions d'hectares de forêts supplémentaires par rapport à 2010.
Les autorités chinoises prévoient de dépenser près de 220 milliards de yuans (environ 25 milliards d'euros) dans les dix prochaines années pour entretenir et consolider la ressource forestière.
Source : ADIT.
11:05 Publié dans Forêts Bois, Mondialisation et international | Lien permanent | Imprimer | |
15/10/2010
DEMETER 2011
Depuis 18 ans, le Club Déméter propose une analyse prospective et synthétique de questions en lien avec l’actualité agricole.
L'intégration des pays de l'Est dans l'Union européennes
Pour Alain Pouliquen, en Pologne, en Lituanie ou en Roumanie, l’agriculture de "semi-subsistance" pourrait constituer le modèle de développement d’une agriculture performante et multifonctionnelle qui justifierait une réallocation des aides Pac après 2013 en sa faveur.
Le boom de l'agriculture biologique, un tournant à bien négocier
Claire Lamine et Servane Penvern décrivent les difficultés rencontrées par les changements d'échelle en cours, l'extension de la consommation biologique à de nouveaux consommateurs et le retard de la production. Elles explorent les pistes d'évolution récentes explorées par les acteurs de la bio, notamment en termes de structuration de filières.
La « révolution forestière » à entreprendre
Le dossier analyse la situation de la filière bois en France et étudie les pistes d'actions pour améliorer sa compétitivité, tout en la mettant dans une perspective européenne et mondiale.
L'avenir de l'industrie de la fertilisation face aux défis environnementaux
Selon les auteurs, Philippe Eveillard et Gilles Poidevin, dans les années à venir, les défis de la filière à relever ne sont pas tant liés à la rareté des matières premières qu’aux nouvelles normes de production imposées par Bruxelles. Ces dernières rendent inévitables, pour des raisons structurelles, une hausse des prix des engrais.
10:58 Publié dans 1. Prospective, Alimentation et consommation, Filières agricoles, Forêts Bois | Lien permanent | Imprimer | |
14/10/2010
Financements innovants pour les forêts
Dans un rapport remis au Président Nicolas Sarkozy, le député Jacques Le Guen préconise des financements innovants pour lutter contre la déforestation.
Il propose d'appliquer de nouvelles taxes mondiales, comme celle sur le défrichement visant tous les pays connaissant une déforestation nette, ou encore d'affecter une taxe sur les huiles végétales de palme, soja ou tournesol "souvent liées à la déforestation des forêts primaires'', notamment en Asie du Sud-Est. D'autres taxes pourraient aussi être appliquées sur les carburants fossiles mais aussi l'électricité, les flux financiers mondiaux ou informatiques.
Ces propositions seront discutées au sommet sur le climat de Cancún qui se tiendra du 29 novembre au 10 décembre 2010.
15:05 Publié dans Filières agricoles, Forêts Bois, Mondialisation et international | Lien permanent | Imprimer | |
Occupation et utilisation des sols en Europe
Pour la première fois, l'Union Européenne publie des données sur l'utilisation des sols dans ses pays membres. Les forêts et autres terres boisées couvrent près de 40% de la superficie totale de l'UE, les sols cultivés près d'un quart et les prairies un cinquième, tandis que les zones bâties ainsi que les autres zones non-bâties, telles que les routes et chemins de fer, représentent 4% de la superficie totale.
En ce qui concerne l'utilisation socio-économique des sols, plus de 40% de ceux-ci sont utilisés pour l'agriculture et près de 30% pour la sylviculture. L'utilisation des sols à des fins résidentielles, commerciales et industrielles concerne un peu plus de 10% de la surface totale de l'UE.
Les plus fortes proportions de sols cultivés sont observées au Danemark (48%), en Hongrie (47%), en Pologne (36%), en République tchèque (35%), en Allemagne et en Italie (33% chacun) ainsi qu'en Espagne et en France (30% chacun).
Si la France est connue pour sa couverture de sols partagée presque équitablement entre forêts, prairies et sols cultivés, l'utilisation des sols marque la prépondérance des activités agricoles. Plus de la moitié (54%) des sols est utilisée pour l'agriculture, 23 % pour la sylviculture et 12 % pour le commerce, les services, le logement, l'industrie et le transport.
Ces données publiées Eurostat sont basées sur les résultats d'une enquête à grande échelle réalisée en 2009, l'enquête aérolaire sur l'utilisation et la couverture des sols (dite LUCAS, Land Use/Cover Area frame Survey). La base de données qui en résulte est unique, les données étant entièrement harmonisées et comparables en raison de définitions et de méthodologies communes dans les États membres.
11:57 Publié dans Environnement, Filières agricoles, Forêts Bois | Lien permanent | Imprimer | |
13/10/2010
Changement climatique et risques d'incendies
Actuellement, environ un tiers de la surface forestière française, soit 5,5 millions d'hectares, présentent un risque important face aux feux de forêts. Selon un rapport de la mission interministérielle chargée d'évaluer les conséquences des changements climatiques sur l'aléa feux de forêts pour les décennies à venir, ces surfaces pourraient augmenter de 30% à l'échéance 2040 pour atteindre près de la moitié des surfaces forestières en 2050.
L'extension des zones à risque concernerait principalement le massif aquitain et la Sologne. En effet, le quart Sud-ouest de la France souffrirait en 2040 d'un retour des conditions locales de l'été caniculaire de 2003, entre 1 année sur 2 et 3 années sur 4. La principale incertitude concernant cette zone est la capacité de rétention d'eau des sols qui est déterminante pour l'évolution du massif forestier.
S'agissant de la forêt méditerranéenne, qui est actuellement la plus touchée par les feux de forêts, le rapport estime que ''le scénario d'altération durable de la végétation forestière résultant d'incendies répétés (plus de 4 en 50 ans) paraît tout à fait possible dès 2030''.
Afin de réduire les risques, la mission préconise une série de mesures concernant notamment l'information du public, la lutte contre les incendies, la gestion forestière et l'aménagement du territoire. Actuellement estimé à plus de 500 millions d'euros par an, le coût de la prévention et de la lutte contre les feux de forêts devrait augmenter ''d'au moins 20% d'ici 2040'' afin de préserver le niveau actuel de protection.
16:30 Publié dans Climat, Environnement, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : climat | Imprimer | |
30/09/2010
Les déchets agricoles, source potentielle d'énergie
Récolter les résidus issus de l’agriculture qui sont habituellement laissés dans les champs, et les transformer en une nouvelle génération de biocarburants pourrait générer jusqu’à 31 milliards d’euros par an et créer jusqu’à un million d’emplois en Europe d’ici 2020, selon une étude publiée par Bloomberg New Energy Finance.
L’étude, soutenue par le géant biotechnologique danois Novozymes, estime que les 27 Etats membres auront entre 250 et 300 millions de tonnes de résidus agricoles disponibles annuellement d’ici 2020, à convertir en bio-produits. Le plus grand potentiel d'approvisionnement de biomasse se trouve en France et en Allemagne, là où se trouvent les grandes centrales électriques.
La paille de blé, les résidus de betterave à sucre, la paille d'orge seront les principaux contributeurs agricoles au potentiel de biomasse de l'UE. L'agriculture fournirait 80% de ces résidus, complétés par l'exploitation des forêts et les déchets solides municipaux.
Si la plupart des résidus étaient rassemblés plutôt que d'être laissés à pourrir dans les champs, ils pourraient produire entre 75 et 90 milliards de litres pour la prochaine génération d'éthanol, estime Bloomberg, qui suppose que seulement 25 % de la biomasse est actuellement récupérée.
L’étude appelle l’UE à mettre en oeuvre un plan ambitieux à l’échelle européenne pour les biocarburants de la prochaine génération, des incitations à la collecte des résidus agricoles, ainsi que des allégements fiscaux pour les investissements.
16:07 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Energie, Forêts Bois | Lien permanent | Imprimer | |
01/07/2010
Biomasse :potentiel à l'horizon 2020
Les résultats de deux études indiquent que la ressource forestière peut contribuer à hauteur de 4 Mtep à la production d’énergie aux conditions techniques et économiques actuelles du marché.
Selon ces études remises le 14 avril 2010 au ministre, les volumes supplémentaires mobilisables en forêt chaque année jusqu’en 2020, s’élèvent, pour le bois d’œuvre ou bois de construction, à 14 millions de m3, pour le bois d’industrie et bois d’énergie à 28 millions de m3, et pour le menu bois (cimes et petites branches), à 8 millions de m3. Ces quantités viendraient en plus du volume mobilisé chaque année actuellement, aux alentours de 36 millions de m3.
Si on tient compte des volumes auto consommés, on ne mobilise actuellement que 60 % du potentiel.
La première étude, « Évaluation des volumes de bois mobilisables à partir des données de l’IFN "nouvelle méthode" », a été réalisée par le Cemagref et l’Ifn. Elle tient compte des contraintes techniques de mobilisation du bois et ne concerne que le bois issu de la forêt.
La seconde, « Biomasse forestière, populicole et bocagère disponible pour l’énergie à l’horizon 2020 », a été réalisée pour le compte de l’ADEME par l’Inventaire Forestier National (IFN), avec l’Institut Technique Forêt Cellulose Bois Ameublement (FCBA) et l’association SOLAGRO. Elle aborde la ressource-bois sous un angle très large : forêt mais aussi « bois cultivé » (peupliers), bocage, arbre en ville, bois de taille de vigne et d’arbres fruitiers... Elle comporte un volet socio-économique sur la faisabilité.
Les deux études sont complémentaires et visent à évaluer en termes de quantité et de qualité les gisements en biomasse ligneuse disponibles en France à l’horizon 2020.
A l’occasion de la publication de ces études, le ministère met en place un Observatoire de la biomasse pour permettre une évaluation continue de la ressource.
11:13 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Forêts Bois | Lien permanent | Imprimer | |
11/06/2010
Gestion des ressources naturelles : un accord innovant
Les 21 grands groupes forestiers et transformateurs de pulpe, qui détiennent les droits d'exploitation de 70% de la forêt boréale du Canada, ont signé un accord avec 9 associations écologistes reconnues (dont Greenpeace) dans le domaine de la conservation de la biodiversité. Ayant réussi à se libérer de leurs rôles stéréotypés, les parties prenantes ont trouvé un terrain d'entente via la responsabilité sociale des entreprises : répondre aux demandes de la société tout en continuant à faire des bénéfices.
Cet accord montre que les environnementalistes ont intérêt à inclure dans leur stratégie les grands acheteurs industriels (ici de papier et de bois) qui peuvent amener les producteurs à des pratiques plus durables de gestion, tout en continuant à recevoir un produit qui convienne à leur propre activité.
De tels accords, mêlant stratégies commerciale et environnementale, ont déjà été mis en oeuvre au Brésil dans les secteurs du soja et de l'élevage bovin, ainsi que sur les conditions de travail dans le secteur de la canne à sucre.
Jo Cadilhon (CEP)
Source : The Economist
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19/05/2010
Vers une meilleure exploitation de la forêt française ?
La surface de la forêt française s'est accrue de 10% au cours des vingt dernières années et couvre aujourd'hui 30 % du territoire. Réaffirmé par le Grenelle de l'Environnement, le potentiel forestier est un enjeu important pour contribuer aux objectifs énergétiques que la France s'est fixés pour 2020. Mais pour contribuer à cet effort, la filière sylvicole doit se moderniser pour accroître ses débouchés et impliquer les propriétaires afin de stimuler la mise sur le marché des coupes de bois, selon une enquête réalisée par le CRÉDOC à la demande de la Fédération Forestiers Privés de France et du Centre national de la propriété forestière.
Elle révèle que la moitié des propriétaires possédant plus d'un hectare de bois réalise des coupes, très souvent pour leurs besoins personnels, notamment de bois de chauffage, mais qu'ils ne sont pas nombreux à être intéressés par une exploitation commerciale. Pour près de 80% des propriétaires privés, les bois n'apportent aucun revenu. Selon l'étude, le faible niveau de valorisation économique des bois privés s'explique en partie par le morcellement des propriétés.
Alors que la balance commerciale de la filière bois accuse un déficit de 6,3 milliards d'euros en 2008, le CRÉDOC estime qu'il faudrait inciter les Français à acquérir des parcelles boisées et à les exploiter.
Le 4 pages du CRÉDOC
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06/04/2010
Le rythme de déforestation ralentit
D'après les principales conclusions de l'enquête la plus exhaustive de la FAO sur les forêts (l'Evaluation des ressources forestières mondiales 2010), portant sur 233 pays et territoires, la superficie totale des forêts de la planète représente un peu plus de 4 milliards d'hectares, soit 31% de la surface émergée. Environ 13 millions d'hectares de forêts par an ont été convertis à d'autres utilisations ou ont disparu pour causes naturelles dans le monde entre 2000 à 2010, contre 16 millions d'hectares par an dans les années 1990. Le Brésil et l'Indonésie, qui ont accusé la plus forte perte de forêts dans les années 1990, ont vu leurs taux de déforestation considérablement baisser. Des programmes ambitieux de plantation d'arbres dans des pays comme la Chine, l'Inde, les Etats-Unis et le Vietnam - associés à une expansion naturelle des forêts dans certaines régions - ont ajouté plus de 7 millions d'hectares de nouvelles forêts chaque année.
En revanche, l'Amérique du Sud et l'Afrique ont accusé les plus fortes pertes annuelles nettes de forêts entre 2000 et 2010 (respectivement 4 millions et 3,4 millions d'hectares). On enregistre également des pertes nettes pour l'Océanie, dues en partie aux graves sécheresses qui ont frappé l'Australie depuis 2000.
En Amérique du Nord et en Amérique centrale, les superficies boisées sont demeurées relativement stables, tandis qu'en Europe, elles ont continué à s'étendre, quoiqu'à un rythme plus lent.
Au total, la perte nette de superficies boisées est tombée à 5,2 millions d'hectares par an de 2000 à 2010, contre 8,3 millions d'hectares par an dans les années 1990. Cependant, les forêts primaires, qui représentent 36% des superficies boisées totales de la planète, ont perdu plus de 40 millions d'hectares depuis 2000, et celles qui les remplacent n'ont pas la même « valeur » écologique.
Par ailleurs, les superficies boisées dans les parcs nationaux, les zones de réserves naturelles et autres aires protégées ont augmenté de plus de 94 millions d'hectares depuis 1990. Elles s'établissent désormais à 13% de la superficie forestière totale.
Selon Eduardo Rojas, sous-directeur général de la FAO responsable du département des forêts, ce ralentissement de la déforestation est à mettre au crédit de l'amélioration des politiques et législations forestières des pays, mais également de l'implication des communautés locales et des populations autochtones, notamment pour la conservation de la biodiversité et autres fonctions environnementales (12 % des forêts mondiales sont affectés à la conservation de la diversité biologique).
Si la tendance au ralentissement de la déforestation est un bon signe, notamment pour le climat, rien ne dit qu'elle va se prolonger, car les grands programmes de plantation en Chine, Inde et Vietnam, représentant l'essentiel des gains récents de terres boisées, devraient s'achever en 2020. Pour la FAO, il est urgent de mettre en place des mesures efficaces et permanentes de réduction des taux actuels de déforestation et de dégradation des forêts, faute de quoi nous risquons d'assister au retour des taux élevés de pertes nettes de forêts et des émissions de carbone forestier des années 1990.
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17/03/2009
Les forêts et l’économie: 10 millions de nouveaux emplois
Dix millions de nouveaux "emplois verts" pourraient être créés en investissant dans la gestion durable des forêts, selon la FAO.
L'intensification des investissements dans les forêts pourrait offrir des emplois dans les domaines suivants: gestion forestière, agroforesterie et foresterie paysanne, lutte améliorée contre les feux, développement et maintenance des pistes et des sites de loisirs, expansion des espaces verts urbains, remise en état des forêts dégradées et nouvelles plantations. Les activités peuvent être adaptées aux contextes locaux, notamment disponibilité de main-d'oeuvre, niveaux de compétences et conditions sociales, économiques et écologiques locales.
Plusieurs pays, comme par exemple les Etats-Unis et la République de Corée, ont inclus la foresterie dans leurs plans de relance économique. De même, le reboisement est un volet important du programme de garantie de l'emploi rural en Inde. Selon la FAO, le potentiel mondial est d'au moins 10 millions de nouveaux emplois grâce aux investissements nationaux.
Source : Rapport Situation des forêts du monde 2009
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