03/04/2013
Pratiques culinaires des ménages franciliens
Le laboratoire Alimentation et Sciences Sociales de l’INRA vient de publier les résultats d'une enquête sur les pratiques culinaires de plus de 800 ménages franciliens, région où la préparation des repas est sujette à des contraintes spécifiques liées à la durée des transports et aux rythmes de travail.
En se focalisant sur les repas du soir dans les ménages d’âge actif, cette enquête aborde différents aspects : répartition des tâches (approvisionnement, cuisine) dans le couple, mise en pratique des recommandations (nutritionnelles, sanitaires, techniques, etc.), usage du temps domestique, acquisition et renouvellement des savoir-faire, articulation entre préparation domestique et recours aux produits transformés, gestion des budgets, etc.
Il apparaît que les femmes occupent toujours une place centrale en cuisine, plus des deux tiers (68%) en étant chargées au quotidien, même si les hommes ne délaissent pas totalement la préparation des repas. Les savoir-faire culinaires semblent se perdre : les plus jeunes sont plus nombreux à déclarer qu'ils ne savent pas bien cuisiner.
En fonction d'une grille croisant auto-appréciation des compétences culinaires et temps de préparation, les chercheurs ont identifié six profils, regroupés en trois types de cuisines :
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La cuisine « nature » : les ménages de ce groupe achètent plus de produits labellisés Bio, plus de fruits et légumes et consacrent une part importante de leur budget à l’alimentation. Beaucoup habitent Paris même.
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La cuisine « élaborée » : ce sont les personnes qui apprécient le plus de préparer les repas. Elles achètent aussi beaucoup de fruits et légumes ainsi que des produits biologiques, cuisinent plus de 45mn le soir, fréquentent les marchés et font beaucoup de produits maison.
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La cuisine « vite fait » : ces personnes se distinguent par une plus forte consommation de plats préparés et de sodas. Moins investies en cuisine, se déclarant peu compétentes en la matière, elles choisissent des produits faciles et rapides à préparer. Elles font moins souvent les courses et avec un budget plus faible. Ce sont souvent des hommes seuls, jeunes et très diplômés, ainsi que des familles monoparentales.
Cette typologie montre également des résultats moins attendus : les produits biologiques peuvent ainsi être utilisés aussi bien par des ménages où le cuisinier se juge compétent et passe du temps en cuisine que par d’autres moins investis, cuisinant rapidement mais avec des produits portant des labels de qualité.
Céline Laisney, Centre d'études et de prospective
Source : INRA -ALISS
11:41 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : bio | Imprimer | |
Bilan carbone des biocarburants
Le Commissariat général au développement durable a publié récemment, dans sa collection Etudes et documents, une note sur le bilan carbone des biocarburants. Elle est dédiée à la question controversée des « changements indirects d’affectation des sols » (CASi).
Synthétisant les résultats de plusieurs études récentes commanditées par l’ADEME, le CGDD rappelle ce que recouvrent ces concepts de changements directs et indirects d’affectation des sols induits par le développement des biocarburants, les principales méthodes mobilisées pour estimer ce phénomène (ACV conséquencielles versus modèles économiques) et les principaux résultats de ces travaux.
Sur la base de ces études, et en dépit des difficultés méthodologiques qui conduisent à des résultats très variables dans la littérature, le CGDD souligne l’intérêt de prendre en compte ce phénomène qui conduit à affaiblir, de fait, le bilan carbone direct et indirect des filières biocarburants.
Dans une seconde partie, le CGDD rappelle les propositions de la Commission européenne en la matière (publiées en octobre dernier) et formule une analyse synthétique (forces / faiblesses) des quatre grandes options politiques envisagées par cette Commission pour tenir compte des CASi.
Pierre Claquin, Centre d'études et de prospective
Sources : CGDD
http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?sort=-1&cid=96&m=3&id=83115&ref=&nocache=yes&p1=111
11:40 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
02/04/2013
Gestion quantitative de l'eau en France : perspectives d'adaptation à l'horizon 2030
Le Centre d'analyse stratégique (CAS) a récemment publié plusieurs notes sur la gestion durable de l'eau en France à l'horizon 2030, à partir d'une étude menée par la société BRL Ingénierie. L'une de ces notes est focalisée sur le bilan quantitatif en eau (équilibre entre les besoins et les ressources disponibles). Elle formule plusieurs recommandations afin de maintenir cet équilibre.
À l'horizon 2030, l'étude prévoit une stabilité du niveau de prélèvement en eau pour les différents usages (eau potable, agriculture, énergie, industrie), ainsi qu'un bilan globalement positif à l'échelle nationale de la disponibilité de la ressource en eau. Toutefois, d'importantes disparités régionales et saisonnières devraient apparaître et se renforcer. Les territoires les plus à risque en termes de pénurie d'eau à l'horizon 2030 devraient être ceux qui sont d'ores et déjà déficitaires en période estivale : les bassins Adour-Garonne, Seine-Normandie et Rhône-Méditerranée risquent ainsi d'être les plus touchés par les sécheresses, d'autant que ces régions pourraient connaître une hausse des demandes en eau.
Le changement climatique devrait en outre accentuer ces effets, avec une baisse globale du débit moyen annuel des cours d'eau sur toute la métropole et une modification du régime des précipitations. Le secteur agricole (48% des volumes d'eau consommés et 12,4% des prélèvements bruts) devrait être particulièrement concerné par les pénuries, d'autant qu'il « pourrait servir de variable d'ajustement dans certains régions face aux usages plus prioritaires tels que l'eau potable ».
Pour s'adapter à la double évolution d'une baisse des ressources et de la possible augmentation des demandes, les auteurs de l'étude préconisent une « amélioration du conseil et de l'accompagnement des agriculteurs afin de favoriser le développement de systèmes de culture plus résistants aux sécheresses, s'appuyant sur des techniques agricoles économes en eau ».
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Sources : Note du Centre d'analyse stratégique
11:35 Publié dans Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : eau | Imprimer | |
Biodiversité et nouvelle PAC
Un récent article de l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI) ) propose un nouvel éclairage sur la prise en compte de la biodiversité dans la réforme en cours de la Politique agricole commune. Dans ce domaine, le débat est partagé entre les acteurs mettant en avant le rôle positif du découplage des aides et de la conditionnalité, et ceux invoquant la nécessité d'instruments biens plus ciblés pour atteindre des résultats tangibles. Cette analyse critique ne peut toutefois s'affranchir, selon les auteurs, d'un examen plus large du contexte socio-économique dans lequel un signal politique est donné aux acteurs du monde agricole, prenant en compte en particulier les prix agricoles, la structure du secteur, etc.
11:33 Publié dans Environnement, PAC | Lien permanent | Imprimer | |
Avantages environnementaux des produits locaux
L’achat de produits agroalimentaires locaux est en partie motivé par la recherche de moindres impacts environnementaux, et en particulier d’un bilan carbone plus favorable. Or, comme le rappelle une nouvelle publication du CGDD du ministère de l'Ecologie, cette association n'a rien d'évident. En effet, c'est la phase de production qui pèse le plus sur les impacts environnementaux des produits agroalimentaires et notamment sur leur bilan carbone : 57% des émissions de gaz à effet de serre de la chaîne alimentaire sont liés à la phase de production et seulement 17% aux phases de transport.
Et si les distances parcourues par les produits locaux sont plus courtes, cela ne garantit pas pour autant des émissions de gaz à effet de serre réduites : tout dépend du mode de transport et de l’optimisation logistique. De plus, le choix du moyen de transport utilisé par le consommateur pour aller s'approvisionner est déterminant
Il reste, comme le rappelle l'étude, que la commercialisation « locale » est un facteur de liens sociaux, qu'elle permet souvent une meilleure valorisation des produits par le producteur et qu'elle contribue au rapprochement entre l’agriculteur et le consommateur.
Céline Laisney, Centre d'études et de prospective
Source : CGDD
11:13 Publié dans Alimentation et consommation, Climat, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
Le distributeur Whole Foods prévoit l’étiquetage obligatoire des produits OGM vendus d’ici à 2018 aux Etats-Unis et au Canada
La chaîne de distribution Whole Foods a annoncé qu’à l’horizon 2018, tous les produits contenant des OGM vendus dans ses magasins, aux États-Unis et au Canada, devraient être étiquetés comme tels. Il s’agit de la première chaîne de distribution américaine à poser ainsi une échéance pour la labellisation des produits contenant des OGM.
Le directeur de Whole Foods souhaiterait pouvoir exiger l’étiquetage de la viande ou des produits laitiers issus d’animaux qui auraient été nourris avec des aliments OGM. Grâce à cet étiquetage, la marque espère créer une filière alimentaire entièrement « sans OGM », dans laquelle le distributeur voit un avenir prometteur : les ventes de certains produits ayant reçu le label «sans OGM » auraient augmenté de 15% à 30% depuis leur étiquetage. Pionnier dans le secteur biologique aux États-Unis, Whole foods vend déjà 3300 produits labellisés « sans OGM », sous le sigle « Non-GMO Project Verified ».
L’Association des fabricants de produits alimentaires (The Grocery Manufacturers Association), représentant les principales entreprises d’agroalimentaire et de distribution, ainsi que la Biotechnology Industry Organization, représentant les fabricants de semences OGM, ont fait connaître leur opposition au projet.
Marjolaine Chatin, Alexandra Fournier, DG Trésor, Service économique de Washington
Source : Flash Agri Zone ALENA, mars 2013
11:13 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : ogm | Imprimer | |
01/04/2013
Un traitement de semences par faisceau d'électrons : une alternative aux pesticides ?
Après une vingtaine d'années de recherches, une équipe de scientifiques allemands de l'institut Fraunhofer a mis au point une méthode de traitement des semences basée sur des faisceaux d'électrons. Ce traitement permet de détruire l'ADN des agents pathogènes (champignons et bactéries) présents à la surface des semences, sans détruire l'embryon végétal et sans dégrader la capacité de la graine à germer. En remplaçant les traitements chimiques classiques, cette technique, qui d'après ses auteurs est également peu consommatrice en énergie, pourrait donc constituer une alternative aux pesticides.
Un prototype a été développé en 2010, en partenariat avec la société Nordkorn Saaten : lors des démonstrations effectuées, ce dernier pouvait traiter jusqu'à 30 tonnes de semences par heure. Un second modèle de traitement à vitesse industrielle devrait être lancé en juin 2013, au siège de Nordkorn Saaten, en Allemagne, en collaboration avec la société BayWa AG. Les scientifiques du projet souhaitent maintenant diffuser ce traitement de semences par faisceau d'électrons sur les marchés étrangers, en particulier en Inde et en Chine.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Sources : ADIT, Fraunhofer
11:12 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |