18/06/2012
Accession de la Russie à l'OMC : de belles perspectives pour les exportateurs agricoles
L'adhésion de la Russie à l'OMC bénéficierait largement à ses exportateurs agricoles. Une récente publication de l'ICTSD ayant évalué les effets possibles de cette adhésion, conclut que les avantages attendus pour les pays exportateurs résulteraient de la réduction des droits de douane, de la facilitation du commerce avec la Fédération et d'une meilleure prévisibilité dans la régulation de son commerce extérieur. La demande agricole et alimentaire domestique en augmentation devrait aboutir à un recours croissant de la Russie aux marchés extérieurs.
En vertu du Système généralisé de préférence de l’Union douanière (Schéma SGP de l’Union douanière), appliqué pour les pays en développement et les pays les moins avancés, la Russie devrait connaître une augmentation substantielle des échanges de plusieurs produits, notamment le sucre et la viande porcine en provenance du Brésil.
Sa production bovine se trouvera par ailleurs concurrencée par une viande provenant de diverses origines : Brésil, Uruguay et Paraguay, avec des prix compétitifs bénéficiant au consommateur russe.
Si les exportateurs de vin comme le Chili, l'Afrique du Sud et l'Argentine pourraient prendre des parts de marché importantes en Russie, ils seront en compétition directe avec les exportateurs traditionnels des pays développés. La suppression des restrictions commerciales permettra en effet d'améliorer les termes des échanges avec les pays hors CEI (y compris les pays en développement), ces derniers trouvant un meilleur accès au marché russe mais aussi à celui de la Biolorussie et du Kazakhstan.
Hiba el Dahr, Centre d'études et de prospective
16:33 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles, Mondialisation et international, Production et marchés | Lien permanent | Imprimer | |
Point de vue de la société civile et des régions européennes sur la PAC
Le Comité des Régions et le Comité Économique et Social Européen (CESE), ont publié leurs avis sur les propositions de la Commission. Les collectivités européennes et la société civile organisée souhaitent une réforme plus profonde de la PAC que celle proposée par la Commission européenne.
D'abord la réponse à l'enjeu de la volatilité croissante des prix est, selon elles, très insuffisante. Les deux institutions s'accordent à dire que les outils de gestion de l'offre doivent être renforcés plutôt que supprimés, que l'intervention en amont doit être privilégiée et que des écarts plus conséquents au droit de la concurrence sont justifiés dans le secteur agricole.
Les deux avis demandent également une répartition des aides plus ambitieuse. Le CESE propose qu'en 2020, plus aucun État membre ne soit en deçà de 90% de la moyenne d'aide à l'hectare. Le Comité des Régions demande quant à lui que les seuils de dégressivité s'appliquent dès les 100 000€ d'aides, avec un plafonnement à 200 000€.
Concernant le verdissement des aides du 1er pilier, les deux rapports approuvent l'orientation, mais appellent à plus de flexibilité : subsidiarité, mesures complémentaires, reconnaissance des démarches de certification ou des mesures agro-environnementales du 2ème pilier.
Enfin, en matière de développement rural, le CESE souhaite que 25% de l'enveloppe soient consacrés à l'environnement et au climat, tandis que le Comité des Régions souhaite un seuil de 15% minimum affectés à la création d'emplois en zones rurales.
On peut noter que les processus de décision complexes, au sein de ces deux institutions européennes dont le rôle consultatif a été renforcé avec le traité de Lisbonne, ont abouti à des points de vue assez convergents sur la réforme de la PAC. Malgré des spécificités – attention portée à l'amélioration des conditions socio-économiques du secteur agricole pour l'une, au rôle des collectivités locales pour l'autre – , il apparait que toutes deux plaident au final pour une plus grande subsidiarité dans la mise en œuvre de cette politique, que ce soit dans la définition de l'agriculteur actif, des mesures de verdissement, ou dans la gestion des aides.
Alexandre Martin, Centre d'études de de prospective
Sources : Rapport du CESE , Rapport du Comité des régions
16:30 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Imprimer | |
15/06/2012
Une liste d'allégations de santé autorisées par la Commission pour l'alimentation
La réglementation européenne prévoit depuis 2006, par le règlement (CE) n° 1924/2006, d'encadrer les allégations nutritionnelles et de santé concernant les produits destinés à l'alimentation. Par la suite, dès 2008, les États membres avaient soumis des listes d'allégations concernant les produits alimentaires que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a évalué sur des critères scientifiques. Une liste des allégations nutritionnelles de santé vient d'être validée mi-mai 2012. Ce registre interactif, disponible en ligne, est constitué de 222 allégations : il s'agit des formulations autorisées (avec une certaine souplesse) et des conditions d'usage. Seules celles du registre seront autorisées à partir de décembre 2012.
Les indications sur l’importance du calcium pour la santé osseuse ou encore sa contribution à un métabolisme énergétique normal sont des exemples d'allégations proposées par les industriels sur les bénéfices supposés de leurs produits alimentaires. Ces arguments de vente reposent souvent sur des stratégies marketing visant à attirer l’attention des consommateurs. Pour protéger ces derniers de risques de tromperie, la Commission encadre ainsi les indications nutritionnelles et de santé diffusées dans l'Union européenne.
Certaines allégations restent en cours d'étude par l'EFSA. Ce registre est donc amené à évoluer régulièrement.
Thuriane Mahé, Centre d'études et de prospective
Source : Commission européenne (communiqué de presse)
16:28 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
13/06/2012
Le ministère allemand de la coopération crée un Institut allemand pour l'évaluation du développement
Le ministère allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) vient d'annoncer la création d'un institut allemand pour l'évaluation du développement. L'institut prend pour modèles l'Agence suédoise d'évaluation du développement (SADEV) et la Commission indépendante sur l'impact de l'aide (ICAI) du Royaume-Uni.
Ce nouvel institut a pour missions :
-
Évaluer et analyser les programmes allemands de coopération pour le développement ;
-
Expertiser et développer des méthodes et bonnes pratiques d'évaluation ;
-
Mener et mandater des études d'évaluation et de recherche méthodologique ;
-
Mener des actions de coopération nationale et internationale ;
-
Développer les connaissances et pratiques d'évaluation dans les pays en développement.
Il sera composé de trois services d'évaluation (biens publics, économie, piliers social et environnemental), d'un service administratif et d'un service entier dédié au développement de méthodes et bonnes pratiques d'évaluation. Les valeurs de travail de ce nouvel institut sont l'indépendance vis-à-vis de l'administration, la transparence, la recherche d'une évaluation de qualité, la participation de tous les acteurs concernés, une orientation « service », et les partenariats.
Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective
16:26 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Enseignement et recherche | Lien permanent | Imprimer | |
11/06/2012
Évaluation d'une législation contraignante en matière d'obésité
Des chercheurs du Centre des politiques de santé de l’université de l’Illinois à Chicago ont publié dans les Archives of Pediatrics & Adoslescent Medicine un article tentant d’évaluer la législation californienne en matière de lutte contre l’obésité. Celle-ci interdit la vente d'un certain type de nourriture (junk food) en dehors des cantines (stands tenus pas les élèves, distributeurs automatiques, etc.) dans les établissements d’enseignement secondaire depuis 2007.
Ces chercheurs ont comparé les réponses à un questionnaire portant sur l’alimentation des 24 dernières heures de 114 élèves du secondaire en Californie et 566 élèves provenant de 14 États n’ayant pas mis en place de telles législations. Les résultats montrent que les élèves californiens mangent en moyenne 158 calories de moins par jour que les élèves des autres États, sans qu'une relation causale stricte puisse bien sûr être établie.
Céline Laisney, centre d'études et de prospective
16:25 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation, Enseignement et recherche | Lien permanent | Imprimer | |
10/06/2012
Vers une identification à l'échelle du génome entier du maïs des segments génomiques impliqués dans la croissance
Une récente étude menée conjointement par des biologistes de l'université de Hohenheim, de l'institut Max Planck et de l'institut Leibniz de génétique végétale et de recherche sur les plantes cultivées (IPK) en Allemagne, explore les liens entre le génome et le métabolisme de la croissance du maïs.
Les chercheurs ont utilisé près de 300 lignées de maïs différentes afin d'étudier le métabolisme de la croissance et sa diversité génétique. Le génome entier des plantes a été comparé avec la présence de certains composés biochimiques des feuilles prélevés sur les jeunes pousses de maïs ainsi que des traits agronomiques des plantes matures. Les métabolites, ces éléments chimiques fournis par l'alimentation de la plante, impliqués dans différentes synthèses et catalyses, et ayant une fonction spécifique de la croissance (foliaire) ont été repérés par association avec certains allèles (de type « polymorphisme nucléotidique »). Le nombre des métabolites des plantes étant important, cette étude semble apporter des résultats prometteurs pour mieux comprendre la croissance du maïs. C'est en particulier le cas en matière de précurseurs de la lignine qui est par ailleurs un constituant très important pour la rigidité de la structure des végétaux.
Thuriane Mahé, Centre d'études et de prospective
16:24 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche | Lien permanent | Imprimer | |
07/06/2012
Des universités américaines organisent la vente directe des agriculteurs sur leur campus
Aux États-Unis, la vente directe sur des marchés par les agriculteurs, tout en restant un phénomène de niche, se développe sur les campus universitaires, selon le site Best colleges on line, qui a établi la liste des 10 marchés universitaires les plus importants.
En effet, des universités et des associations d'étudiants s'associent de plus en plus à des agriculteurs pour organiser des marchés de producteurs sur les campus. Les buts affichés sont de favoriser l'économie locale, d'améliorer la nutrition des étudiants et de recréer un lien entre alimentation et sa provenance agricole.
Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective
16:22 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
06/06/2012
Evolution de la consommation alimentaire en France et en Europe
Une étude du bureau Veille économique et prix de la DGCCRF vise à donner une photographie économique de la consommation de produits alimentaires par les ménages en France dans la période contemporaine (1959 à 2010), en la reliant à l’évolution du PIB et des prix. Elle montre notamment que l’évolution des prix de trois familles de produits alimentaires (produits laitiers, légumes et pains et céréales) sur les dix dernières années est plus volatile et plus prononcée que celle des prix de l’ensemble des biens et services. Elle met en évidence la significative (et rapide) élasticité de la demande aux prix de ces produits.
Les dépenses d'alimentation dans l'Union européenne varient du simple au double entre la Pologne et l'Italie ou la France (les plus gros consommateurs), la moyenne de l'UE-27 étant de 1600 euros par habitant et par an. Une certaine convergence s'observe, surtout pour les pays « en rattrapage économique ». L'étude montre l'effet « vases communicants » entre la croissance de la part des dépenses contraintes (logement, eau, électricité, etc), ainsi que celles consacrées aux communications, et la part de l'alimentation en baisse. Cela étant, cette dernière « tend à se stabiliser dans les grands pays de l'UE sur la période récente ».
Céline Laisney, centre d'études et de prospective
16:20 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
05/06/2012
Les prélèvements d'eau liés aux activités humaines (dont l'irrigation) contribueraient à l'élévation du niveau des océans
Une étude japonaise, parue dans la revue Nature Geoscience, tend à démontrer que l'utilisation de l'eau par l'homme affecte le niveau global des océans et pourrait avoir contribué pour 42% à l'élévation observée dans la seconde moitié du XXe siècle.
Jusqu'à présent, les scientifiques expliquaient la hausse du niveau des océans par des facteurs climatiques (expansion thermique, fonte des glaciers et calottes glaciaires, etc.). Mais ces facteurs ne contribuaient que pour 1,1 mm/an au 1,8 mm/an de hausse observée. Cette étude, modélisant les variations des flux et stocks de ressources en eau dues aux activités humaines, montre que ces dernières sont responsables d'une élévation du niveau des océans de 0,77 mm/an entre 1961 et 2003.
Si les réservoirs artificiels et barrages causent une baisse du niveau des océans en retenant une quantité importante d'eau sur les continents, l'utilisation croissante des eaux souterraines, notamment pour l'irrigation des terres agricoles, entraîne à l'inverse une élévation notable du niveau des océans car une grande majorité de cette eau « terrestre » rejoint ensuite les rivières puis les océans.
Les auteurs de l'étude soulignent que des incertitudes demeurent et qu'il serait nécessaire d'améliorer les simulations en approfondissant la représentation dynamique des eaux souterraines. Ils concluent que les pompages d'eau dans les nappes phréatiques, réalisés localement, n'en ont pas moins des conséquences globales, dont il conviendrait de tenir compte pour une gestion durable des ressources en eau.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
16:19 Publié dans Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
04/06/2012
Essor de l'industrie agroalimentaire africaine
De nombreux éléments ont déjà annoncé le développement de l'agriculture et des agro-industries sur le continent africain : terres cultivables disponibles, investissements étrangers de grande échelle dans l'agriculture et l'agro-industrie, attention renouvelée par les bailleurs de fonds et les décideurs politiques, échanges d'expériences avec les autres pays en voie de développement, etc.
Selon un article paru dans l'hebdomadaire Jeune Afrique, les premiers résultats de ce développement agro-industriel sur le continent africain apparaissent enfin.
C'est ainsi que la société sénégalaise Patisen est devenue leader du marché régional d'Afrique de l'Ouest des pâtes à tartiner chocolatées et des bouillons cubes. Ses marques locales sont conçues pour répondre aux demandes des consommateurs locaux. Patisen est un concurrent direct de Nestlé, pourtant fort d'une présence séculaire et ancien leader du marché. La société investit à présent en Afrique Centrale et élargit sa gamme de produits et services pour approvisionner la grande distribution et la restauration hors domicile, secteurs émergents sur le continent.
Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective
16:17 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Imprimer | |
03/06/2012
Evian généralise la vente directe au consommateur
D'après le site http://www.evianchezvous.com/, Evian, la marque d'eau minérale du groupe Danone, lance un service de livraison de packs d’eau à domicile dans la région parisienne.
A partir de 2013, la commande pourra se faire par l'intermédiaire d’un boitier en forme de goutte d’eau, le Smart Drop, collé au frigo et relié à internet en Wifi, qui permettra de préciser les quantités souhaitées ainsi que le jour et l’heure de livraison.
L'objectif est de reconquérir une clientèle urbaine, de moins en moins motorisée, qui n'achète pas ou plus d'eau minérale en bouteilles. Le service est testé par Evian depuis quelques mois déjà dans le XVe arrondissement de Paris puis a été étendu depuis mars à l’ensemble de la capitale et quelques villes voisines de l’ouest parisien. Danone pourrait le lancer au niveau national, concurrençant ainsi la grande distribution.
16:16 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Imprimer | |
02/06/2012
La première carte des producteurs francophones de biocarburants
Une carte, publiée dans le Bioénergie International de mai 2012, présente pour la première fois les 74 installations recensées de production de biocarburants réparties entre la France, la Wallonie, la Romandie et le Canada francophone, ainsi que les pays francophones hors Europe et Amérique du Nord.
Cette carte affiche les sites de production et sites pilotes des filières toutes générations pour le bioéthanol, les huiles végétales pures, le biodiesel, les algocarburants et le biogaz carburant.
16:15 Publié dans Biomasse/Biocarburants | Lien permanent | Imprimer | |
01/06/2012
Open Food Facts, l'information alimentaire ouverte
Selon le site collaboratif Open food facts, à l’instar de l’encyclopédie Wikipedia, ce site s'appuie sur les internautes pour recenser l'ensemble des produits alimentaires et leur composition. Ceux-ci sont invités à « partir en mission » dans les rayons afin de prendre en photo les étiquettes des aliments et remplir leurs fiches de composition nutritionnelle sur le site.
Open Food Facts a trois objectifs principaux :
-
aider les consommateurs à décrypter les étiquettes (pour identifier et éviter les additifs alimentaires, comparer les produits et trouver des produits similaires plus sains, trouver des produits qui ne contiennent pas (ou moins) certaines substances que l'on veut éviter : graisses, sels, additifs, allergènes etc.) ;
-
inciter les industriels à proposer des produits plus sains, en notant les produits et en publiant des comparatifs de composition nutritionnelle ou en vérifiant les allégations du type "25% de sucre/sel/gras en moins par rapport aux autres produits de la catégorie" ;
-
aider la recherche (en croisant les données avec celles d'autres études).
Plus de 1000 produits ont déjà été répertoriés dans la base, grâce à une soixantaine de contributeurs.
Céline Laisney, centre d'études et de prospective
16:13 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Imprimer | |