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17/03/2021

La filière lait biologique à l'heure du changement d'échelle

Présenté lors des dernières Rencontres recherches ruminants (3R) et publié récemment, cet article dresse un état des lieux de la filière laitière en agriculture biologique (AB), depuis ses débuts dans les années 1990 jusqu'à aujourd'hui, où le marché dépasse le milliard d'euros. La production de lait bio a connu un véritable essor dans la dernière décennie : la part des exploitations en AB dans l'ensemble des livreurs de lait a été multipliée par 5 (dépassant 7 % des exploitations début 2020), et la part des volumes par 4. Traitements de données et entretiens auprès des opérateurs ont permis aux auteurs de retracer cette évolution, d'un bout à l'autre de la filière.

Partant d'un petit socle d'exploitations, la croissance s'est déroulée en trois vagues de conversion successives (voir figure). Au début des années 2000, la première a constitué une réponse aux crises sanitaires vécues par le secteur bovin, et a été soutenue par les Contrats territoriaux d'exploitation (CTE). Après une phase stable, la crise économique de 2009 a encouragé une deuxième vague de conversions. La stabilité du prix du lait bio rendait cette démarche d'autant plus attractive que les conditions du marché se dégradaient en lait conventionnel. Enfin, dans un contexte comparable à celui de 2009, le secteur a connu une troisième vague de conversions massives entre 2017 et 2019.

Évolution de la collecte de lait biologique française

Lait.jpg

Source : 3R 2020

Les débouchés du lait produit en AB, essentiellement destiné aux ménages, ont progressivement absorbé ces hausses de production. Entre une demande en croissance régulière et les à-coups des volumes produits, l'équilibre entre offre et demande est néanmoins parfois difficile à établir, surtout compte tenu des délais de conversion des exploitations. Le lait liquide est, depuis l'émergence de la filière, un pilier de la valorisation en AB, absorbant plus du quart des volumes collectés (10 % en conventionnel). Le beurre, les crèmes et l'ultra-frais connaissent par ailleurs des croissances très dynamiques. En revanche, la transformation fromagère plafonne en AB à 10 % de la collecte (contre 33 % tous laits confondus). Le mix-produit de la transformation biologique reste déséquilibré et il ne permet pas une valorisation totale de la partie protéique du lait. Selon les auteurs, la taille atteinte par la filière doit aujourd'hui lui permettre de diversifier l'offre de produits finaux pour atteindre cet équilibre et prolonger cette dynamique.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Rencontres recherches ruminants 2020

 

13:09 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles, Production et marchés | Lien permanent | Tags : lait, agriculture biologique, bio |  Imprimer | | | | |  Facebook

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