Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/10/2019

« Manger demain » : six enquêtes du journal Le Monde sur l’industrie agroalimentaire

Que mangerons-nous demain ? Le Monde a consacré cet été six reportages à cette question, illustrés par le photographe J. Goldstein. La série montre de façon détaillée comment les défis de la démographie et de la demande, d’une part, les enjeux liés à l’environnement (préservation des ressources, adaptation au changement climatique), d’autre part, poussent à amplifier les stratégies d’alimentation de masse développées au XXe siècle.

Trois articles portent sur des cultures en environnement ouvert. Celle du mil, traditionnelle au Sénégal, semble prometteuse sur le plan environnemental (agroforesterie en association avec l'arbre Faidherbia albida), mais les goûts alimentaires des citadins privilégient plutôt de plus en plus les pâtes à base de blé et le riz. De son côté, la production d'algues alimentaires en Corée du Sud semble en passe de relever le défi de la globalisation d'une tradition auparavant marginale. Enfin, les lentilles OGM résistantes au glyphosate du Saskatchewan (Canada), portées par l'affirmation des régimes végétariens, illustrent un modèle de développement agro-industriel plus connu (et critiqué), dans la continuité des stratégies d'artificialisation des agroécosystèmes.

Les trois autres enquêtes portent sur des productions en environnement contrôlé ou semi-contrôlé. Celle menée par S. Mandard en Andalousie, impressionnante « plongée dans l’enfer des serres de tomates bio », conforte les analyses d’autres journalistes (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog). En 30 ans, cette région est devenue leader du marché en sacrifiant son paysage à 33 000 ha de terres sous bâches, en recourant massivement au soufre et en mobilisant une main-d’œuvre prolétarisée. Les reportages que consacrent M. Gérard à l’élevage industriel des poulets aux Pays-Bas et M. Valo à celui des saumons en Norvège (dans des cages en pleine mer) se positionnent en contrepoint. Ils donnent à voir des unités confinées, aux effectifs réduits et tournées vers l’exportation, mais dont les producteurs, soucieux de leur image et plus ouverts sur l’extérieur, ont intégré les normes de bien-être animal dans leurs conceptions de l’excellence professionnelle.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Le Monde, Le Monde, Le Monde, Le Monde, Le Monde, Le Monde

Les commentaires sont fermés.