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13/04/2016

Transmettre son exploitation, un passage de témoin pas si simple

En agriculture, l'acte de transmission de l'exploitation dépasse largement l'enjeu de la cession d'un appareil de production. Les difficultés rencontrées tant par les cédants que par les repreneurs restent toutefois difficiles à cerner et surtout à catégoriser.

C'est ce qu'ont tenté de faire R. Gaté et L. Latruffe, en menant des enquêtes auprès de 15 agriculteurs récemment installés et de 25 exploitants ayant exprimé leur intention de prendre leur retraite dans les années suivantes, en Bretagne. Le numéro de janvier-février d’Économie rurale publie les résultats de ce travail. De fait, si la revue de littérature permet d'identifier des difficultés d'ordres foncier, économique, financier et administratif, on constate que celles perçues par les cédants ou repreneurs sont plus diffuses et complexes à appréhender, beaucoup d'enquêtés ne se retrouvant pas dans la liste de difficultés proposée.

Malgré la faible taille de l'échantillon et les biais liés à la sélection des participants (proposés par les organismes territoriaux impliqués dans la transmission agricole et volontaires pour participer), les enseignements tirés de l'étude ont le mérite d'ouvrir le débat. Il apparaît que la difficulté majeure, pour un exploitant sans repreneur familial, est de trouver le candidat à la reprise. En revanche, tant les repreneurs que les cédants s'accordent à désigner les aspects administratifs comme principaux obstacles au processus de transmission.

Le foncier est également une préoccupation forte qui dépasse la seule question de son coût : soit parce que le cédant souhaite conserver une partie de ses droits de propriété, accroissant de fait la part en fermage de l'exploitation pour son repreneur, soit parce que la propriété foncière de l'exploitation est déjà morcelée et nécessite plusieurs négociations afin d'obtenir un transfert du bail. C'est d'ailleurs l'un des critères de recherche pour les candidats à la reprise qui apparaît mal dans les échanges avec ces agriculteurs nouvellement installés.

Il ressort ainsi de l'enquête l'importance de sensibiliser les agriculteurs à la préparation de la transmission de leur exploitation, afin de tenir compte des délais inhérents à la mise en place d'un projet d'installation, mais également pour réfléchir sereinement à ses modalités.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : Économie rurale

10:45 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : transmission, bretagne |  Imprimer | | | | |  Facebook

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