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15/10/2013

Le développement agricole à un carrefour

Le Rapport 2013 de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) sur le commerce et l'environnement, sous-titré Réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard : agir pour une agriculture soutenable afin d'assurer la sécurité alimentaire face au changement climatique, vient d'être publié. Plus de 60 experts internationaux ont contribué à cette analyse.

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Le rapport considère que le développement agricole est à un véritable carrefour, certains indicateurs montrant, selon les auteurs, une crise collective du modèle actuel :

  • les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 80% dans la période de 2011 à mi-2013 par rapport à la période 2003-2008 ;

  • la consommation mondiale d'engrais a été multipliée par 8 au cours des 40 dernières années, et dans le même temps la production mondiale de céréales a seulement doublé ;

  • les taux de croissance de la productivité agricole ont récemment diminué, passant de 2 % à moins de 1% par an ;

  • des limites environnementales ont déjà été atteintes (notamment contamination des sols et des eaux en azote et perte de biodiversité) ;

  • l'ampleur des acquisitions de terres par des investisseurs étrangers éclipse le niveau de l'aide publique au développement, la première étant de 5 à 10 fois plus élevée que la seconde au cours des dernières années.

Ce rapport recommande un changement rapide de paradigme : « l'agriculteur n'est pas seulement un producteur de produits agricoles, mais également un gestionnaire d'un système agroécologique », fournissant un certain nombre de biens publics et de services. Les gouvernements doivent mieux prendre en compte la petite agriculture et la soutenir afin de rémunérer les biens publics qu'elle fournit.

La CNUCED préconise une transition vers une plus grande diversité de cultures, une diminution de l'usage des engrais et plus globalement des intrants, un soutien renforcé aux petites structures agricoles ainsi qu'à une production et une consommation alimentaires axées sur le local, que les règles commerciales internationales doivent, selon elle, encourager.

Céline Fabre, Centre d'études et de prospective

Source : CNUCED

14/10/2013

Inde : mise en culture d’un millet perle riche en fer

Plus de 30 000 agriculteurs indiens ont planté cette année une variété de millet particulièrement riche en fer. Développée par l’Institut international de recherche sur les cultures des zones semi-arides (ICRISAT), cette variété, dont le nom commercial est Dhanashatki, permet par ailleurs d’obtenir de meilleurs rendements et possède des caractéristiques de résistance au stress hydrique.

Selon l’IFPRI (International Food Policy Research Institute), 100 grammes de farine issue de cette variété suffisent à couvrir le besoin quotidien en fer pour un enfant. L’anémie en fer est très répandue en Inde : elle concerne 70% des enfants de moins de 5 ans. Cette semence pourrait gagner en popularité du fait d’une meilleure valorisation, ce qui contribuerait à relancer la production déclinante de cette céréale secondaire (8,74 Mt en 2012-2013 contre 12,11 Mt en 2003-2004).

Cédric Prévost, conseiller pour les affaires agricoles à l’ambassade de France en Inde

Source : The Hindu Business Line

16:43 Publié dans Agronomie, Alimentation et consommation, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : inde |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/10/2013

Innovation et agriculture de conservation : le projet PEPITES

Le projet de recherche PEPITES (Processus écologiques et processus d'innovation technique et sociale en agriculture de conservation) a donné lieu à un séminaire de restitution à Montpellier. Les techniques culturales sans labour et l'agriculture de conservation se sont en effet rapidement développées à travers le monde, souvent au sein de réseaux novateurs et bousculant les schémas linéaires de conception et transfert des innovations. De plus, l'agriculture de conservation modifie le fonctionnement de l'agroécosystème, et donc un certain nombre de performances associées à ces systèmes, très diversifiés en fonction des contextes.

Ce projet, mené entre 2009 et 2012 par des chercheurs et des agriculteurs du réseau BASE et du groupe coopératif Vivescia, avait pour objectif de produire des connaissances sur les processus écologiques, les processus d’innovation technique et sociale, et leurs interactions, pour évaluer et concevoir des systèmes techniques et des dispositifs d’accompagnement plus durables. Pour cela il s'est appuyé sur plusieurs terrains d'études, en France, au Brésil et à Madagascar. L'une des tâches du projet visait plus particulièrement à comprendre et simuler la diversité de ces systèmes, et à expérimenter des outils d’aide à la réflexion prospective. Les vidéos du séminaire de restitution seront prochainement disponibles sur le site Internet dédié.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : projet PEPITES

14:39 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/10/2013

Baisse de l'impact en GES de la production alimentaire

S’engager dans une perspective de production et de consommation durables nécessite de pouvoir évaluer l’impact environnemental des biens et des services en prenant en compte l’ensemble de leur cycle de vie. C'est pourquoi une étude a été réalisée par le cabinet BIO Intelligence Service pour le compte de l’ADEME, avec pour objectif d’apporter des informations de cadrage pour les politiques publiques de consommation durable. Cette étude estime, pour chaque catégorie de biens ou de services consommés en France, les impacts liés à leur production. Ainsi, pour la catégorie «Alimentation et boissons non-alcoolisées», sont pris en compte les impacts liés à la culture et l’élevage ainsi qu’à la transformation agroalimentaire, en termes notamment d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’acidification.

Les émissions importées, c’est-à-dire les émissions engendrées à l’étranger par la fabrication de produits, finis et intermédiaires, consommés sur le territoire national, sont également comptabilisées (cliquer pour agrandir) :

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L’évolution, entre 1995 et 2007, des émissions de gaz à effet de serre engendrées par la consommation d'aliments et boissons non-alcoolisées, montre une réduction de 10% de l’impact de cette catégorie sur la période. Selon l'étude, cette diminution résulte d’une orientation du secteur vers des produits intermédiaires et des procédés de production moins polluants, compensant ainsi en grande partie l’augmentation des quantités consommées.

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Source : ADEME

16:40 Publié dans Alimentation et consommation, Climat | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Dernières tendances de l'agriculture biologique

Le marché du bio devrait atteindre 4,5 milliards d’euros en 2013, selon l'Agence bio, qui a présenté début octobre les derniers chiffres du secteur. La barre du million d’hectares cultivés en bio a été franchie, ainsi que celle des 25 000 producteurs.

Le mouvement de relocalisation des achats de produits bio, engagé depuis plusieurs années, a eu ses effets : les « importations » (y compris échanges intra-européens) sont passées de 38% en 2009 à 25% en 2012. Plus des trois quarts des produits bio ou matières premières utilisées sont donc à présent d'origine France, et quasiment 100% pour les viandes bovines et ovines, les volailles, les œufs et le vin. Le reste est composé de denrées « exotiques » non disponibles sur le territoire français, et de certaines gammes (traiteurs, surgelés, épicerie salée et sucrée, jus de fruits et de légumes) encore peu disponibles en France (et offrant donc des perspectives de développement).

Dans le même temps, les produits bio français gagnent l’international : leurs ventes (dont une majorité de vins) ont fait un bond de + 62% entre 2011 et 2012, passant de 192 millions d’euros à 309 millions d’euros, soit 8% du chiffre d'affaires du bio au stade de gros en 2012.

Plus d’un producteur bio sur deux déclare pratiquer la vente directe, et un producteur sur quatre transforme, en tout ou partie, sa production à la ferme.

Enfin, l’introduction des produits bio en restauration collective se poursuit, tandis que le marché des produits bio en restauration commerciale, encore restreint, est appelé à se développer en France.

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Source : Agence Bio

16:39 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : bio |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/10/2013

Diversification des circuits d'achats alimentaires

Le CREDOC a renouvelé en 2012 l'enquête réalisée en 2005 sur la fréquentation des commerces alimentaires. La confrontation des résultats de l’enquête, à sept ans d’intervalle, met en évidence les évolutions intervenues dans ce domaine. Si les hypers et supermarchés restent les circuits privilégiés, les commerces alimentaires spécialisés (boucheries, charcuteries, etc.), les magasins de surgelés et le hard discount sont davantage fréquentés qu’il y a sept ans. Dans le même temps, le recours à Internet, et surtout aux drives, se développe (cliquer pour agrandir) :

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Les consommateurs tendent aussi à diversifier leur parcours d’achat. Ils se rendent moins souvent dans chaque circuit, mais fréquentent un plus grand nombre de formats de distribution. La proximité géographique est le premier critère de choix d'un magasin, devant le prix (critère en forte progression toutefois).

Le CREDOC a réalisé une typologie des acheteurs selon qu'ils sont « éclectiques » (fréquentant au moins quatre circuits différents) ou « massificateurs », ou encore des conquis du « hard discount ». Les habitudes d'achat sont donc loin d'être uniformes et le paysage des circuits de distribution se diversifie pour s’adapter aux demandes propres à chaque type de clientèle.

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Source : Crédoc

16:37 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

ECOTROPHELIA EUROPE 2013, les trophées étudiants de l’innovation alimentaire

Les trophées ECOTROPHELIA Europe 2013 des « Meilleures innovations alimentaires » mises au point par des étudiants ont été remis ces 6 et 7 octobre 2013 au salon international de l’alimentation (ANUGA) à Cologne. 18 pays européens, représentés par l'équipe universitaire lauréate de chaque compétition nationale, étaient en compétition. L'ECOTROPHELIA Europe d’or a été décerné à la France pour Ici & Là, une gamme éco-innovante de burgers de lentilles françaises AOP congelés, riches en protéines, sans allergène. Le produit Ici & Là a été élaboré par les étudiants de l’ISARA (Institut supérieur de l'agriculture et de l'agro-alimentaire Rhône-Alpes).

L'ECOTROPHELIA Europe d’argent est revenu aux Pays-Bas pour Choco-Quino, une boisson à base de chocolat et quinoa issus de cultures biologiques et du commerce équitable, riche en protéines à teneur réduite en matières grasses, imaginé par l’équipe de l'université de Wageningen.

L'ECOTROPHELIA Europe de bronze a été attribué à l’Italie pour SOcrock, une barre céréalière recouverte de chocolat noir et de poudre de pépin de raisin, inventée par l’équipe de l'Università Cattolica Del Sacro Cuore et de la Facoltà di Agraria (Piacenza).

Une mention spéciale « coup de cœur » a distingué en outre le projet des Pays-Bas : Hai Shen, une soupe instantanée, pour un repas facile et sain à tout moment de la journée, développée par l’équipe de Sigillum Universitatis Islandiae et University of Iceland (Reykjavik).

Les innovations alimentaires qui figurent au palmarès d’ECOTROPHELIA Europe ont été conçues en partenariat avec des entreprises et des centres techniques, et sont actuellement en cours d’industrialisation. En effet, 35 produits alimentaires déjà récompensés par un ECOTROPHELIA sont présents dans les circuits de distribution depuis 2011.

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Source : ECOTROPHELIA

16:35 Publié dans Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/10/2013

L'impact environnemental et économique du gaspillage

Après un premier rapport, en 2011, sur l'ampleur des pertes et du gaspillage à l'échelle mondiale, la FAO publie une nouvelle étude : Food Wastage Footprint: Impacts on Natural ressources, qui analyse les impacts écologiques du phénomène, en se penchant sur ses conséquences pour le climat, les utilisations de sols et d'eau, ainsi que sur la biodiversité.

Les pertes et le gaspillage s'élèveraient à 1,3 milliard de tonnes de nourriture par an, soit un tiers de la production mondiale. Cela représente 250 km3 d'eau (un volume équivalant au débit annuel du fleuve Volga), et l'émission de3,3 gigatonnes de gaz à effet de serre. L'analyse par l'empreinte carbone fait apparaître que le gaspillage au stade de la consommation a un impact plus élevé que ce qui est perdu dans les étapes précédentes de la chaîne alimentaire : en effet, alors que ce stade ne représente, au niveau mondial, que 22% des quantités perdues ou gaspillées, en termes d'empreinte carbone cette proportion monte à 37%.

Des analyses croisées, par produits et par régions du monde, font apparaître un certain nombre de hot spots : les pertes de céréales en Asie ont ainsi de lourds impacts en termes d'émissions de carbone et d'utilisation de la ressource en eau. Le secteur de la viande a une empreinte carbone relativement élevée, en particulier dans les pays à forts revenus et en Amérique latine, qui, ensemble, représentent 80% de tous les gaspillages et pertes de viande. Le gaspillage des fruits est quant à lui responsable de gaspillages d'eau en Asie, en Amérique latine, et en Europe.

L'évaluation des impacts économiques du gaspillage est basée sur les statistiques FAO de prix à la production 2009 d'environ 180 produits (sauf poissons et fruits de mer), dans une centaine de pays. Le coût économique total s'élève à 750 milliards de dollars par an, l'équivalent du PIB de la Suisse.

En complément de cette étude, la FAO a également publié un guide contenant des pistes d'action pour toutes les étapes de la filière : producteurs, distributeurs, restaurateurs, consommateurs, etc.

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Sources : étude FAOGuide

 

08/10/2013

Contribution du spatial aux enjeux de l'eau : projet SWOT (Surface Water Ocean Topography)

Les 26 et 27 septembre 2013 s’est tenu un atelier sur les apports du spatial, en termes d'applications et de services, dans le domaine de l'eau. Ces deux journées avaient comme objectif principal la restitution d’une étude portant sur les besoins actuels et attentes vis-à-vis des données satellitaires, vus par leurs utilisateurs finaux. Réalisé par le consortium ARTELIA-CLS-ALCIMED, ce travail repose sur la synthèse et l'analyse d’enquêtes conduites auprès de 60 acteurs-clés.

Les acteurs interrogés énoncent principalement des besoins sur la connaissance quantifiée des réservoirs d'eau (en surface, souterrains, manteau neigeux), la délimitation de zones à enjeux (risque inondation, zones humides) et l'aide à la décision pour l'irrigation. Concernant les limites de l'outil satellite, le coût d'accès à la donnée est évoqué comme un frein. Cependant les acteurs perçoivent plusieurs atouts, comme l'optimisation des ressources humaines (aide au déploiement des mesures de terrain au moment clé), la couverture de zones non équipées et/ou difficiles d'accès, et la possibilité d'avoir un suivi visuel sur plusieurs décennies. Notons qu'actuellement la majorité des mesures dans le domaine de l'eau sont faites in situ et que le recours au satellite est perçu comme un complément. Ce volet a particulièrement été développé lors de la table ronde « Les bases de données d'information sur l'eau », soulignant les forces et faiblesses de ces sources, qu'elles soient régionales, nationales et européennes, au regard de la donnée satellitaire.

Dans le but de mieux répondre aux attentes des utilisateurs, un exercice de synthèse croisait maturité des technologies, potentiel de déploiements de services associés et paramètres hydrologiques. Cette démarche met en évidence que pour la majorité des demandes, les technologies existent et les services sont potentiellement déployables. D’autres technologies sont encore au stade de la recherche, comme le suivi des masses d'eaux souterraines.

Pour conclure, cet atelier montre la volonté des acteurs du spatial de mieux cibler les attentes de leurs utilisateurs finaux, et ainsi de favoriser les échanges en amont des projets de recherche.

Elise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : CNES

16:32 Publié dans Agronomie, Environnement | Lien permanent | Tags : eau |  Imprimer | | | | |  Facebook

Élevage et changement climatique : nouvelles estimations de la FAO

Un nouveau rapport de la FAO, Tackling climate change through livestock: A global assessment of emissions and mitigation opportunities, présente de nouvelles estimations du rôle de l'élevage dans le changement climatique et du potentiel que le secteur recèle pour affronter le problème.

Toutes filières de production animale confondues, les émissions de gaz à effet de serre (GES) s'élèvent à 7,1 gigatonnes d'équivalent CO2 par an, soit 14,5% de toutes les émissions d'origine anthropique (une réévaluation à la baisse par rapport aux 18% du rapport publié en 2006). Les bovins, avec la production de viande et de lait, représentent la majorité de ces émissions, avec respectivement 41 % et 19 % du total. Viennent ensuite les porcs (9 %), les volailles et la production d'œufs (8 %) et les bisons (8 %).

Les principales sources d'émissions sont la production et la transformation de fourrage (45% du total), la digestion des bovins (39%) et la décomposition du fumier (10%). Le reste est imputable à la transformation et au transport des produits animaux.

Le rapport estime que le potentiel de réduction au niveau mondial est de l’ordre de 30% si, dans chaque région et zone climatique, les meilleures pratiques existantes étaient adoptées. De plus, ces pratiques entraîneraient des gains économiques et de productivité favorables à la sécurité alimentaire mondiale.

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Source : FAO

16:29 Publié dans Climat, Environnement, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : élevage |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/10/2013

Un nouvel outil pour évaluer les volumes de bois et stocks de carbone en forêt

GlobAllomeTree est la première plateforme internationale dédiée à l'évaluation des ressources forestières, dans le but d'éclairer les stratégies concernant le changement climatique et les bioénergies. Créé en 2013 par la FAO, le Cirad et l'université de Tuscia en Italie, ce nouvel outil fournit des équations allométriques pour 57 pays, leur permettant d'évaluer les volumes de bois, de biomasse et les stocks de carbone en forêt. Cet outil, continuellement mis à jour, est actuellement disponible pour près de 650 essences en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique, et en cours de développement pour l'Asie et l'Amérique du Sud.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : http://www.globallometree.org/

16:31 Publié dans Climat, Forêts Bois | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Cinquième rapport du GIEC

Le vendredi 27 septembre 2013, le groupe de travail I a rendu public sa contribution au 5e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Ce premier volet, relatif aux connaissances scientifiques, présente le réchauffement climatique comme sans équivoque, et les émissions anthropiques de gaz à effet de serre depuis la moitié du XXe siècle comme force motrice essentielle.

Construit sur la base des précédents rapports et des avancées de la recherche depuis 2007, les travaux du groupe I reposent sur les observations satellitaires et in situ, l'étude théorique des processus qui gouvernent le climat, les informations issues des archives paléoclimatiques, ainsi que les simulations réalisées à l'aide de modèles.

Ce travail, qui a mobilisé 209 auteurs, 600 contributeurs et environ 1000 relecteurs, présente les changements observés du climat :

- des températures atmosphérique et océanique à la hausse, les trois dernières décennies ayant été les plus chaudes depuis 1850 et les océans stockant plus de 90% de l'énergie accumulée entre 1971 et 2012 ;

- une cryosphère impactée, avec réduction du couvert neigeux, des glaciers et banquises (Groenland, Antarctique) ;

- un niveau de la mer montant à un rythme plus rapide que celui observé en moyenne sur les deux derniers millénaires ;

- des cycles biogéochimiques, dont ceux du carbone et de l'azote, impactés par des concentrations atmosphériques en CO2, CH4 et N2O toujours plus élevées et sans précédent depuis 800 000 ans pour le dioxyde de carbone, s'accompagnant d'une acidification des océans.

À l'horizon de la fin du XXIe siècle, les projections des changements du système climatique conduisent les experts aux conclusions suivantes :

- une augmentation de la température atmosphérique entre 0,3 et 4,8°C, selon le scénario choisi, ainsi que celle des océans affectant, entre autres, les circulations océaniques ;

- une cryosphère dont le volume continuerait de diminuer ;

- un niveau de la mer qui continuerait de monter suite à la dilatation thermique de l'eau et la fonte des glaciers et calottes glaciaires. Ces projections reposent sur l'utilisation des modèles en prenant en compte des émissions de gaz à effet de serre supérieures à celles observées actuellement. Les auteurs soulignent aussi l'inertie du système climatique, donc la persistance de ces changements du climat sur plusieurs siècles, même si les émissions de CO2 s'arrêtaient dès à présent.

Cette première publication sera suivie courant 2014 par la contribution du groupe de travail II sur les impacts, l'adaptation et la vulnérabilité, en mars, et celle du groupe de travail III sur l'atténuation du changement climatique en avril. Pour finir, une synthèse de ce cinquième rapport sera publiée en octobre 2014.

Elise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : GIEC

16:28 Publié dans 3. Prévision, Climat | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/10/2013

La région Aquitaine anticipe le changement climatique

Le Conseil régional d'Aquitaine a confié une mission d’expertise climatique à Hervé Le Treut, membre du GIEC, dans le but d'étudier les impacts du changement climatique en Aquitaine à l'horizon 2030-2050 sur les milieux (littoral, montagne, forêt, etc.) et les activités humaines (agriculture, tourisme, etc.). Cette mission, qui s'est appuyée sur plusieurs dizaines d'experts et de chercheurs pendant deux ans, a donné lieu à l'ouvrage Prévoir pour agir. La région Aquitaine anticipe le changement climatique, édité par les Presses universitaires de Bordeaux, destiné à tous les acteurs du territoire et au grand public.

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L'étude indique que la région Aquitaine risque d'être l'une des plus touchées par le changement climatique, avec d'importantes hausses de température, surtout en été, une baisse de la pluviométrie de 900 à 680 mm par an et une chute du débit annuel de la Garonne de 20% à 30%. Ces effets pourraient provoquer une diminution de la qualité des eaux, une plus grande dépendance de la région aux eaux souterraines et un accroissement des tensions sur le partage de l'eau entre les différents usages.

Concernant l'agriculture, secteur le plus touché par le changement climatique, les auteurs préconisent de rechercher des solutions agronomiques réduisant les besoins en eau d'irrigation. En viticulture, les dates de vendanges seront avancées et la composition des raisins modifiée, ce qui posera problème en termes de terroirs et d'appellations. Pour les fruits et légumes, l'avancée des dates de récolte pourrait améliorer la compétitivité de la région vis-à-vis d'autres. Concernant la forêt, qui représente 40% de la surface régionale, les auteurs préconisent le développement d'une gestion adaptative pour concilier des enjeux écologiques et économiques considérables.

Plusieurs recommandations sont formulées à destination du Conseil régional : mettre en place un comité scientifique permanent et étudier en continu les effets du changement climatique, assurer la dissémination de l'information via des séminaires thématiques avec les acteurs, et renforcer son rôle d'animation entre les acteurs (notamment agricoles) pour favoriser une adaptation collective à ce défi.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Sources : Dossier de presse de la région Aquitaine, l'ouvrage

16:25 Publié dans Climat, Territoires | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/10/2013

Exploration de la diversité génétique du sorgho

Le Cirad, en partenariat avec d'autres organismes de recherche internationaux, vient de terminer l'une des plus vastes études entreprises pour explorer la diversité génétique d'une plante cultivée. Une collection de 3 000 sorghos, représentative des ressources génétiques de l'espèce (cinquième culture céréalière au monde), a ainsi été analysée. Cette étude avait pour but d'offrir une vue d'ensemble de la diversité génétique, et de définir une collection de référence, dans la perspective de futures recherches sur les ressources génétiques. Cette dernière pourra ainsi servir à l'analyse d'autres collections de sorghos conservées dans le monde. Les résultats de l'étude ont permis de répartir les sorghos en 13 groupes et ont montré l'existence de flux génétiques intenses entre sorghos cultivés et sauvages. Les données se trouvent sur Genesys, le système mondial d'information sur le matériel génétique.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Cirad

16:24 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/10/2013

Mise au point d'une variété de riz tolérante à la sécheresse grâce à l'élongation du système racinaire

Une équipe de chercheurs japonais a réussi à isoler un gène favorable à la croissance des racines du riz et à mettre au point une nouvelle variété de riz, le DRO1-NIL. Avec un système racinaire plus développé, ce riz est capable de puiser l'eau plus profondément dans le sol. Les résultats des chercheurs, publiés dans la revue Nature Genetics, montrent que ce riz est ainsi moins sensible à la sécheresse : ses rendements ne sont quasiment pas affectés en cas de sécheresse modérée, et en cas de sécheresse sévère, la baisse de rendements est nettement moins significative que pour le riz traditionnel, pour lequel les rendements sont alors proches de zéro.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Nature Genetics

16:23 Publié dans Agronomie, Climat, Enseignement et recherche | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook