05/04/2012
Marginalisation de l'Afrique dans le commerce alimentaire mondial
Selon une note publiée par la Fondation FARM sur la base du dernier rapport statistique de l'OMC sur le commerce international 2011, l'Europe est restée le premier exportateur mais aussi le premier importateur alimentaire mondial en 2010. Totalisant 43% des exportations alimentaires totales, elle devance la région Asie/Océanie (20%) et l'Amérique du Nord (15%, Mexique compris). Loin derrière, l'agriculture africaine ne contribue qu'à hauteur de 4% des exportations agricoles et alimentaires mondiales alors qu'elle mobilise 18% des terres arables de la planète.
Si les échanges inter-régionaux sont particulièrement importants, notamment en Europe, la faiblesse des flux commerciaux au sein de l'Afrique s'explique par :
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une tendance historique privilégiant les échanges avec l'Europe, et plus récemment avec les États-Unis et la Chine, au détriment du commerce inter-régional et de l'investissement dans les agricultures africaines,
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la faiblesse des infrastructures,
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une part élevée des recettes douanières dans le budget des États.
Selon FARM, il n'existe pas de statistiques disponibles sur le commerce alimentaire dans le cadre des accords d'intégration régionale en Afrique. Alors que les cinq accords (UE 27, ALENA, MERCOSUR, ANASE et la Communauté andine) réalisent trois quarts des exportations alimentaires mondiales, « l'ensemble des exportations africaines de produits alimentaires vers le reste du monde, hors échanges inter-régionaux, ne représente que 7% des exportations mondiales de ces produits ».
Pour FARM, ce sont les pays émergents qui assurent depuis dix ans la croissance des échanges alimentaires grâce à la progression de leurs importations. Ces dernières ont contribué à plus de 40% de la hausse des exportations alimentaires mondiales. A l'instar du continent sud américain, l'Afrique présenterait toutefois un potentiel énorme pour le développement de son agriculture et de ses marchés sous l'effet de la croissance démographique et de l'urbanisation. Le développement de marchés régionaux serait selon FARM une opportunité à saisir à condition que les politiques mises en place puissent accompagner la construction de ces marchés afin de stimuler les investissements.
Hiba el Dahr, Centre d'études et de prospective
14:59 Publié dans Développement, Mondialisation et international | Lien permanent | Imprimer | |
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