30/01/2012
Energies vertes, un revenu croissant pour les agriculteurs allemands
À la suite du vote du Bundestag, les tarifs de rachat de l’électricité produite à partir de biogaz vont être modifiés à partir du 1er janvier 2012. L’objectif affiché par le gouvernement est d’enclencher la baisse des soutiens, de limiter le développement des cultures de maïs destiné au biogaz mais aussi de rendre plus attractif le développement de grandes unités destinées à développer la production d’électricité pour accompagner la sortie du nucléaire. Enfin, un tarif attractif pour les très petites installations qui utilisent principalement du lisier sera mis en place.
Les agriculteurs bénéficient largement de ce dispositif. La presse agricole chiffre à 75% leurs retours sur investissement pour la biomasse et une estimation de 35% sur le photovoltaïque et de 20% sur l’éolien semble plausible. Sous ces hypothèses, les agriculteurs bénéficieraient donc de près de 4,5 milliards d'euros, soit un montant proche des aides du premier pilier de la PAC. À ce chiffre s’ajoutent les bénéfices en termes d’image pour les agriculteurs et la sécurité de cette recette, puisque les prix sont fixés sur 20 ans.
Source : DG Trésor, Sillons d'Europe, Nº 141 - 9 décembre 2011
10:51 Publié dans 4. Politiques publiques, Biomasse/Biocarburants, Energie | Lien permanent | Tags : allemagne | Imprimer | |
27/01/2012
Identification du gène "nourrisseur" des semences chez le maïs : des perspectives pour l'amélioration des rendements ?
Deux équipes de recherche britanniques ont identifié le gène responsable de l'allocation de nutriments de la plante mère aux semences, dans le cas du maïs. Appelé Meg1, ce gène "nourrisseur" est lié à l'empreinte génomique maternelle, qui se caractérise par une expression différente des gènes hérités de la plante mère pour le développement des semences. Cette empreinte génomique existe par ailleurs chez les mammifères dans le développement du foetus. Cette découverte du gène Meg1 de contrôle maternel du maïs, publiée dans la revue Current Biology et cofinancée par des fonds européens, pourrait permettre d'augmenter la taille des semences et la productivité de certaines céréales (selon les auteurs).
Des opportunités pour l'agriculture et la sécurité alimentaire semblent ainsi s'ouvrir via les techniques d'amélioration génétique des plantes et des semences pour augmenter les rendements des principales céréales.
Sources : http://cordis.europa.eu/, http://www.isaaa.org, BBSRC
Thuriane Mahé, Centre d'études et de prospective
11:04 Publié dans Enseignement et recherche, Filières agricoles, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |
25/01/2012
L’Observatoire des agricultures du monde sur les rails
Le 20 octobre 2011 a été présenté, au siège de la FAO, l'Observatoire des agricultures du monde (OAM, WAW en anglais). L'objectif de cette initiative, issue d'une réflexion commune du Cirad et des ministères de l'Agriculture et des Affaires étrangères français, consiste à comprendre les changements majeurs concernant les régimes fonciers, le développement de l’utilisation de la main-d’oeuvre salariée, le recours aux activités non agricoles, les modes d’intégration aux marchés, les nouvelles formes d’entreprises, etc. L'activité de l'observatoire consistera à « fournir des analyses comparatives à différentes échelles, en organisant un réseau d’observatoires nationaux prenant en compte les différents types d’agriculture, leurs dynamiques et leurs impacts en termes de développement durable ».
L’initiative internationale est en train de construire son site internet. En attendant, on peut consulter le site du CIRAD qui présente les activités de recherche mises en œuvre pour préparer la construction de l’initiative internationale. On peut ainsi y voir les activités et productions mises en œuvre ainsi que les terrains de recherche (pour le moment, le Costa Rica, Madagascar, le Mali, le Niger et la Thaïlande).
11:22 Publié dans 4. Politiques publiques, Développement, Mondialisation et international | Lien permanent | Imprimer | |
24/01/2012
BASF se retire du marché des OGM en Europe
Le groupe allemand BASF annoncé qu'il suspendait ses activités de développement et de commercialisation d'organismes génétiquement modifiés en Europe. Il va se concentrer sur les principaux marchés en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Les produits dont la production et la commercialisation sont arrêtées sont notamment les pommes de terre féculières génétiquement modifiés (Amflora, Amadea et Modène). L’Amflora avait été autorisée en Europe en 2010.
Le groupe a motivé sa décision par le fait que « les biotechnologies ne sont pas suffisamment acceptées dans de nombreuses régions en Europe par la majorité des consommateurs, des agriculteurs et des responsables politiques ».
14:28 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, IAA | Lien permanent | Imprimer | |
Classement des puissances agricoles mondiales
Bien que des pays comme le Brésil ou la Nouvelle-Zélande dominent le commerce international agricole pour des produits comme le bœuf ou le lait, le pouvoir agricole reste concentré aux États-Unis et en Europe, d'après une étude intitulée Power in Agriculture: A Vital Report on the Future of Farming commanditée à l'occasion de la Oxford Farming Conference.
Si cette situation devrait, selon les auteurs de l'étude, persister les 10 prochaines années, sur le long terme, l'Europe serait toutefois vulnérable du fait de ses faibles ressources en engrais, en énergie et en terres.
Le rapport met en évidence le rôle des multinationales : 4 d'entre elles représentent plus de 75% du commerce mondial de céréales, 10 groupes contrôlent 40% du commerce alimentaire mondial et 7 l'offre de fertilisants. Ces multinationales sont majoritairement basées aux États-Unis et en Europe.
Un chapitre s'intéresse au pouvoir politique en agriculture, défini par des indicateurs comme la part de la contribution financière dans le budget de l'OMC et de la Banque mondiale, ainsi que les dépenses annuelles de lobbying des principales multinationales agricoles.
L'étude propose un regional power index, indice composite qui note de 1 à 5 les pays en termes de puissance politique, commerciale, entreprenariale, ainsi que d'accès aux ressources naturelles et minières. Les États-Unis sont en tête du tableau, suivis par l'Europe puis la Russie et la Chine.
Céline Laisney, Centre d'études et de prospective
14:28 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Imprimer | |
Projet pilote de réserve régionale alimentaire et humanitaire d'urgence en Afrique de l'Ouest
Lors de la conférence FARM sur le « G20 agricole : quelles suites ? » du 20 décembre 2011, Claude Jibidar, directeur adjoint du bureau Afrique de l'Ouest du Programme alimentaire mondial (PAM) a présenté les modalités pour un projet régional pilote du PAM de réserve régionale alimentaire et humanitaire d'urgence en Afrique de l'Ouest.
Ce projet en faveur de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), soutenu par le G20, propose de mettre en place des stocks physiques placés dans quatre villes de la région. Ces stocks seront constitués à 40% en stock physique et à 60% en stock virtuel (devises pour acheter des céréales sur les marchés). La réserve couvrira le mil, le maïs, le riz et le sorgho : les céréales les plus consommées par les populations locales. Les critères de déclenchement d'utilisation des réserves sont basés sur la volatilité des prix sur les marchés internationaux et sur un système d'alerte au niveau national. Les pays qui emprunteront de la nourriture pourront la remplacer plus tard en nature ou bien payer pour permettre de reconstituer les stocks virtuels de la réserve.
Ce système repose sur l'hypothèse qu'il ne sera pas utilisé par tous les pays en même temps car il n'a vocation à répondre qu'à l'insécurité alimentaire transitoire dans des zones géographiques limitées. En plus de la réserve, des filets de sécurité seront mis en place pour assurer l'alimentation des populations pauvres. Les acteurs privés des filières font partie d'un comité consultatif pour mieux gérer les stocks et prendre les décisions. Le coût initial est estimé à 44,3 millions de dollars et les coûts récurrents annuels à 16 millions de dollars seront à partager par les différents États membres. Le projet sera proposé aux chefs d' États de la CEDEAO en juin 2012.
Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective
14:05 Publié dans 4. Politiques publiques, 5. Fait porteur d'avenir, Développement, Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |
23/01/2012
Fin des subventions à l'éthanol aux États-Unis
Dans le souci de réduction de leur déficit budgétaire (s'élevant à 1 300 milliards de dollars, soit près de 9 % de leur PIB), les subventions à l'éthanol ont pris fin le premier janvier dernier aux États-Unis. La suppression du crédit d'impôt dont bénéficiaient les raffineurs pour ce biocarburant rapportera 6 milliards de dollars. Parallèlement, les droits de douanes sur les importations d'éthanol ont été levés.
Votées en juin 2011au Sénat, ces mesures ne remettent toutefois pas en cause le principal soutien des États-Unis au développement des biocarburants : les mandats d'incorporation. Le gouvernement fixe en effet annuellement les volumes minima devant être incorporés aux carburants traditionnels, soutenant ainsi une demande élevée pour les biocarburants. En 2012, le taux d'incorporation a été porté à 9,23 %. Ce taux est en croissance progressive jusqu'en 2022, avec des volumes à incorporer à multiplier par 4 entre 2008 et 2022.
Le tiers du maïs américain est aujourd'hui utilisé pour les biocarburants.
Marie-Sophie Dedieu, Centre d'études et de prospective
14:03 Publié dans 4. Politiques publiques, Biomasse/Biocarburants, Energie | Lien permanent | Imprimer | |
22/01/2012
Vers le démantèlement de la Commission Canadienne du Blé ?
Le gouvernement canadien souhaite instaurer la libre commercialisation des céréales au Canada. Après son adoption à la Chambre des Communes le 28 novembre 2011, le projet de loi mettant fin à 70 ans de mise en marché collective des céréales via la Commission Canadienne du Blé (CCB) a été adopté le 15 décembre au Sénat.
Créé en 1935 par le Canadian Wheat Board Act, la CCB devient l'unique canal de commercialisation des grains en 1943. Les besoins d'approvisionnement du marché international, et en particulier de la Grande-Bretagne, rendaient en effet nécessaire pour plus d'efficacité une organisation centralisée des exportations canadiennes.
Jusqu'ici, la CCB exportait plus de 20 millions de tonnes de céréales de l'Ouest canadien, livrées par 25 000 producteurs, bénéficiant ainsi notamment d'un lissage des fluctuations intra-annuelles de prix grâce au pooling réalisé au sein de la CCB.
En dépit des avancées du projet de loi, les débats se poursuivent et des recours sont engagés afin d'éviter son entrée en vigueur en août 2012.
Marie-Sophie Dedieu, Centre d'études et de prospective
14:31 Publié dans 4. Politiques publiques, Filières agricoles, Mondialisation et international, Production et marchés | Lien permanent | Tags : canada | Imprimer | |
Le Brésil et le marché mondial de maïs
Dans l'hypothèse d'une diminution des exportations américaines de maïs et de l'intensification de la demande chinoise, le Brésil devrait jouer un rôle accru sur le marché mondial de maïs dans les années à venir selon une étude récente publiée par Rabobank.
Toutefois, en dépit des nombreux atouts dont jouit l'agriculture brésilienne, notamment les surfaces disponibles et le savoir-faire agricole, le développement de l'élevage et de l'industrie de la viande pourrait compromettre la place du Brésil sur les marchés internationaux. Ainsi, sans la mise en place de mesures incitatives pour la culture de maïs, le surplus exportable atteindrait un plafond de 2 millions de tonnes seulement à l'horizon 2015, le Brésil étant actuellement le troisième producteur mondial après les États-Unis et la Chine. Cette situation risque de créer des tensions sur le marché international, à l'heure où la croissance de la population mondiale et l'amélioration des niveaux de vie dans les pays émergents font évoluer les régimes alimentaires vers une consommation accrue de viande.
Afin de renforcer les exportations brésiliennes de maïs, la revalorisation des prix dans la région de production, le Paranaguá, serait nécessaire pour compenser les coûts liés à la réallocation des terres (implantation des cultures dans les zones proches des ports), à la logistique (fret et stockage) et aux investissements productifs (augmentation des rendements et des surfaces).
A l'heure actuelle, la culture de soja reste plus compétitive à l'export que le maïs alors que le Brésil se situe parmi les rares pays où plusieurs récoltes de maïs sont possibles par an.
Hiba el Dahr, Centre d'études et de prospective
14:07 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : élevage, brésil | Imprimer | |
21/01/2012
Le sorgho, un substitut au maïs ?
D’après Arvalis, Institut du végétal, le rendement du sorgho grain progresse de 11 % en 2011 par rapport à la moyenne des 5 années précédentes, atteignant les 63 q/ha au niveau national. Ces bons résultats s’observent dans la plupart des régions de production, avec des différences cependant puisque l'Alsace arrive en tête avec 80 q/ha et que le Poitou-Charentes atteint 52 q/ha.
Ainsi, malgré une baisse des surfaces de près de 13 % en 2011 par rapport à 2010, la production française reste quasi stable. De plus, selon les observations d'Arvalis, la faible teneur en tanin (facteur antinutritionnel pour les monogastriques, qui décourageait l'utilisation du sorgho en alimentation animale) se confirme.
Sur 1,5 million de tonnes consommées en Union européenne, seule la moitié a été produite en Europe. Les débouchés sont donc importants, d'autant que les pouvoirs publics français affichent leur volonté de diminuer l’utilisation de l’eau par le secteur agricole : le plan national d’adaptation au changement climatique prévoit de substituer 14000 hectares de maïs par des cultures plus économes en eau. Le sorgho, qui se trouve dans ce cas, pourrait ainsi être un substitut partiel du maïs dans les rotations, ce qui d’ailleurs permettrait de satisfaire les engagements de diversification des assolements, conformément au « verdissement » annoncé du premier pilier de la PAC.
Sources : Lettre des agriculteurs de France n°467
14:13 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Climat, Filières agricoles, PAC, Production et marchés | Lien permanent | Imprimer | |
20/01/2012
Améliorer la productivité des ressources pour répondre à la demande future
Au cours des 20 prochaines années, 3 milliards de personnes devraient rejoindre les classes moyennes, créant une pression sans précédent sur les ressources en termes d'énergie, de denrées alimentaires, de matières premières et d'eau. Comment répondre à ce « choc de la demande » alors que les prix et la volatilité des matières premières augmentent ?
Selon l'étude de McKinsey, Meeting the World's Energy, Materials, Food, and Water Needs, il est possible d'améliorer la productivité des ressources en utilisant les technologies déjà existantes.
Sur les 15 mesures ayant le plus d'impact figurent l'amélioration des rendements des grandes exploitations agricoles, la réduction du gaspillage alimentaire, l'amélioration des rendements sur les terres des petites exploitations agricoles, la lutte contre la dégradation des terres et l'amélioration des techniques d'irrigation (voir shéma, cliquer pour agrandir).
Le coût total des mesures est estimé à 900 milliards de dollars US par an, mais elles permettraient de créer entre 9 millions et 25 millions d’emplois dans le monde.
Les auteurs recommandent également de renforcer le « signal prix », en intégrant dans le prix des ressources l’impact de leur utilisation ou de leur production sur l’environnement.
14:19 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |
19/01/2012
L'Argentine limite les achats de terres par des étrangers
Le parlement argentin a adopté fin décembre 2011 une loi ("Proyecto de ley en revisión sobre régimen de proteccion al dominio nacional sobre la propiedad, posesion o tenencia de las tierras rurales"), limitant la possession de terres agricoles par les étrangers à 15% de la surface totale et à 1000 hectares pour chaque propriétaire étranger dans certaines zones particulièrement fertiles, notamment dans la région de la Pampa Humeda (centre). Il prévoit également la création d'un cadastre unique des terres rurales. La présidente Cristina Kirchner, réélue en octobre, en avait fait l'une des priorités de son second mandat.
La loi n’est cependant pas rétroactive. De plus, déterminer la nationalité d’une société est complexe car beaucoup d’investisseurs font l'acquisition de terres au travers d’intermédiaires locaux sous des formes juridiques très diverses, ou encore se contentent de louer des terres.
Selon un récent rapport de la FAO, 10% des terres agricoles argentines seraient déjà détenues par des étrangers. Juste avant ce vote, le plus grand laitier du Moyen-Orient, Almaraï Company, venait d'acquérir la société argentine Fondomonte pour 83 millions de dollars US. Par cette transaction, il prenait possession de 12.300 hectares de maïs et de soja en Argentine pour nourrir ses vaches laitières et ses volailles.
Voir aussi : http://veilleagri.hautetfort.com/archive/2011/12/07/nouve...
14:23 Publié dans Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : argentine | Imprimer | |
16/01/2012
Negawatt, un scénario de transition énergétique
L’association négaWatt (association d’experts et de praticiens de l’énergie) vient d’actualiser son scénario énergétique pour la France à l’horizon 2050. Ce scénario de transition énergétique, qui exclue le nucléaire, repose toujours sur trois leviers : la sobriété des comportements, la maîtrise de l’énergie par le progrès technologique et le recours aux énergies renouvelables et locales. Prenant en compte la croissance démographique à l’horizon 2050, il parvient à diviser par plus de 2,5 la consommation finale d’énergie de la France en 40 ans
Le bâtiment, grâce à la rénovation du bâti ancien, est le premier gisement de négawatts (potentiel de réduction d'énergie). Vient ensuite la stabilisation du nombre de personnes par ménage (qui permettrait d’économiser trois millions de logements). Dans le domaine du transport, le scénario négaWatt prévoit une baisse de 25% des distances parcourues par personne et par an grâce à la maîtrise de l’étalement urbain, à une densification urbaine et à une revitalisation des espaces ruraux, mais aussi au développement du e-commerce et de centres partagés de télétravail.
Dans le domaine alimentaire et agricole, la sobriété fait évoluer les comportements vers un régime réduisant les consommations de sucres, de graisses et de protéines animales au profit de plus de fruits, de légumes et de céréales.
Enfin, le scénario négaWatt envisage un développement important des énergies renouvelables, notamment de la biomasse (grâce au bois, à la méthanisation et aux biocarburants), qui fournit 45 % des besoins en énergie primaire de la France en 2050.
Céline Laisney, Centre d'études et de prospective
14:21 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Energie | Lien permanent | Imprimer | |
15/01/2012
Changement de stratégie des groupes agroalimentaires en Chine
L’annonce par Danone et par Nestlé dans la presse chinoise de la suspension (Danone) ou de la fermeture (Nestlé) de l’une de leurs unités de production respectivement de yaourts et de crèmes glacées en Chine traduit un repositionnement de ces deux sociétés dans le secteur des produits laitiers. Sur ce créneau, les marques internationales ont désormais des difficultés à concurrencer les marques locales, telles que Yili et Mengniu, qui disposent d’un réseau et d’une pénétration du marché plus importants. Aussi, Nestlé et Danone cherchent-ils aujourd’hui à se repositionner sur des créneaux à plus forte valeur ajoutée, telle que la marque de yaourts « Bio » de Danone, qui vise les consommateurs les plus aisés des grandes villes chinoises. Nestlé développe également cette stratégie en ciblant les hôtels, les restaurants et les cafés mais en se détournant de la distribution classique.
Par ailleurs, Nestlé plutôt que de se développer seul sur certains créneaux, commence à développer des partenariats et à prendre des participations dans de grands groupes locaux. L’approbation, en décembre 2011, par les autorités de régulation chinoises, du rachat par Nestlé de 60% des parts de la société chinoise de sucreries Hsu Fu Chi, confirme cette orientation. La transaction devrait représenter l'une des plus importantes prises de contrôle d'une société chinoise par un concurrent étranger. C’est également la stratégie d’autres groupes, à l’image d’AromaTech, le fabricant français d'arômes alimentaires, qui en vue de renforcer sa présence en Asie, s'associe à son homologue chinois Apple Flavor & Fragrance, avec lequel il constitue une joint-venture à 50/50 ou encore d’IMV technologies, leader sur la reproduction animale, qui en novembre dernier a acquis les sociétés chinoises Shanghai Nelson Techno Medical, Shanghai Nelson Trading and Shanghai DoFU AI Technology, spécialisées dans la fabrication et la distribution de produits du même secteur.
Source : DG Trésor, PAC à PAC (Politiques agricoles chinoises à Politique agricole commune), n°1, janvier 2012.
14:10 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, IAA, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : chine | Imprimer | |
10/01/2012
Inde : une loi pour augmenter les subventions à l'alimentation des plus pauvres
La Food Security Bill ou loi pour la sécurité alimentaire, qui a reçu le feu vert du gouvernement indien en décembre 2011, devrait fournir des provisions mensuelles de blé, de millet et de riz bon marché à 64% des 1,2 milliard d’Indiens, soit environ 770 millions de personnes. Le projet de loi, qui doit encore être approuvé par le Parlement lors de sa session de mars 2012, va augmenter les subventions gouvernementales annuelles pour l’alimentation de près de 4,1 milliards d’euros pour les porter à 14 milliards d’euros, pesant ainsi sur les finances publiques. Des fonds supplémentaires seront également nécessaires pour augmenter la production de céréales.
11:28 Publié dans 4. Politiques publiques, Développement, Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : inde | Imprimer | |