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L'alimentation demain. Cultures et médiations, Gilles Fumey (dir.)

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Sous la direction de Gilles Fumey, cet ouvrage regroupe un ensemble de textes traitant des médiations dans l'alimentation. Les mangeurs sont fréquemment en situation de « dissonance cognitive », conflits qu'ils cherchent à résoudre en utilisant leurs émotions (« vérités qui ne peuvent pas mentir ») et des savoirs vernaculaires. Interviennent ici des pratiques, des lieux et des groupes différents, multiples et changeants. Ainsi, en amont de l'acte de manger, sont mobilisées et mises en œuvre de très nombreuses informations et décisions, et c'est en cela que l'alimentation est une médiation « entre soi et le monde ».

Sont ici abordées diverses thématiques : controverses, culture gastronomique, « révolution Food 2.0 » en Californie, viande et protéines végétales, le buveur comme miroir des pratiques alimentaires, etc. Deux textes mettent également en regard les dynamiques de mondialisation alimentaire asiatique et méditerranéenne. Nicolas Baumert s'intéresse à l'Asie, dont l'extension du soft-power culinaire repose sur des formes variées, des food courts en centre commercial aux restaurants gastronomiques. Revenant notamment aux sources de cette mondialisation culinaire, il met en avant l'alliance entre tradition et modernité, avec une résonance entre ces spiritualités et la mode de la cuisine santé, et des cuisines adaptées tant à la cellule familiale qu'à la vie urbaine. La diversité de ces cuisines reste toutefois à faire connaître, au-delà d'une unité, dans les représentations, autour du riz et des baguettes. Pour l'auteur, « l'Asie a retrouvé une place en accord avec son poids démographique dans le kaléidoscope gastronomique mondial ».

Pierre Raffard traite de la Méditerranée qui, « associée à l'idée d'une frugalité saine et heureuse », est « devenue synonyme d’Éden gastronomique ». Les étapes et modalités de cette mondialisation sont retracées en prenant appui sur les phénomènes migratoires, les dynamiques de métissages et les transformations des paradigmes nutritionnels. Comme précédemment, l'hétérogénéité initiale des cuisines méditerranéennes a été perdue lors de leur diffusion. Elles ont en effet généré une multitude de formes hybrides et des plats-symboles (pizza, döner kebab) ont véhiculé une « référence culinaire globale et globalisée ». Il conclut sur le fait que la cuisine devient politique, et pourrait être un « nouveau terrain de tensions identitaires ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : CNRS Éditions

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11/05/2017 | Lien permanent

Les pertes après récolte : la nécessité de structurer le débat

Un article de Food Policy, mis en ligne récemment, présente une revue critique de la littérature sur la question des pertes après récolte (par l'agriculteur ou lors du transport notamment) en Afrique subsaharienne. Un rapport de la FAO estime qu'approximativement 20 % du volume de la production en grains, dans cette région, sont perdus avant d'arriver aux consommateurs. Les auteurs font une recension des méthodologies de quantification des pertes, et dressent un panorama des stratégies mises en place et de leurs impacts. Sur le terrain politique, ces réflexions méthodologiques s'inscrivent dans le cadre des Objectifs de Développement Durable, pour lesquels est fixée une réduction de moitié des pertes et gaspillages alimentaires en 2030.

Les méthodes pour quantifier les pertes après récolte et leur potentiel de réduction sont multiples et vont de la modélisation/simulation macro aux observations directes de terrain, dont les résultats diffèrent de manière importante. D'après les auteurs, au-delà de la mise en place de la méthode la plus idoine, le niveau optimal de pertes est difficilement mesurable à travers le seul prisme du volume, car la perte de qualité nutritionnelle et les considérations financières et institutionnelles sont également à prendre en compte. Ils soulignent que la mesure des pertes après récolte devrait plutôt se fonder sur une approche holistique, afin de relever des défis plus larges à l'échelle de la filière (structuration) et de la population (sécurité alimentaire).

Dans un second temps, les auteurs dressent un panorama des stratégies les plus utilisées et de leurs impacts sur la réduction des pertes en volume. Ils soulignent le problème du manque d'information sur l'impact des pertes sur le revenu, le comportement d'épargne, l'investissement ou encore la participation au marché des agriculteurs : une meilleure connaissance de ces éléments permettrait de mieux fonder ces stratégies. Le document passe enfin en revue les différentes options qui, selon les auteurs, seraient à mettre en place à un niveau national, afin de privilégier les approches intégratives (investissements dans des infrastructures de transport et sanitaires, généralisation des warehouse receipt systems, etc.).

Barthélemy Lanos, Centre d'études et de prospective

Source : Food Policy

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12/06/2017 | Lien permanent

Les conduites alimentaires au prisme de la comparaison transnationale

La revue Anthropology of food consacre un numéro spécial à l’analyse comparée des conduites alimentaires. Sont à la fois visées les pratiques alimentaires elles-mêmes et les catégories qui permettent d’ordonner ces pratiques.

De façon générale, les sources disponibles pour mener des analyses comparatives sont à manier avec précaution. Dans l'article consacré à ces sources d’information, Mette Renta souligne « la rareté des investigations nutritionnelles et de l'information sociologiquement pertinente : il n'y a pas, actuellement, de données harmonisées sur la consommation alimentaire au niveau de l'UE ». De façon convergente, Anne Lhuissier s’intéresse aux enquêtes publiques sur l’alimentation hors domicile (eating out) en France et au Royaume-Uni, sur la période 1940-2010. Elle montre que les conventions statistiques sont dans les deux pays, et de longue date, bien différentes. Alors que les enquêtes statistiques de l’Insee s’intéressent principalement aux problématiques de prix et de budget des ménages, d’une part, et aux lieux où l’on prend ses repas d’autre part, les enquêtes britanniques, elles, sont plutôt soucieuses de décrire le détail des types d’alimentation et la nature des apports nutritionnels, en associant dès le début des spécialistes de la santé (hygiene).

Plus loin dans le numéro, Isabelle Darmon et Alan Warde s’intéressent aux « arrangements culinaires » et à l’alignement des régimes alimentaires dans les couples bi-nationaux français-anglais. Ils mettent en évidence le rôle des stéréotypes nationaux dans ces arrangements autour de la bonne diététique. « Le désordre et les ruptures font partie intégrante » des pratiques culinaires et alimentaires françaises – ce qui renvoie à un certain stéréotype hédoniste. À l’opposé, les Britanniques déploient beaucoup d’efforts pour « calculer et équilibrer les différentes fonctions assignées à l’alimentation ».

Ce type d’approche, plus « qualitatif », est également mis en œuvre dans un intéressant article sur le déclin de la préparation des repas à la maison. À partir d’une comparaison entre le Royaume-Uni et Taïwan, Miriam A. Glucksmann met en évidence, au-delà des thèses binaires sur la convergence ou la divergence des conduites alimentaire sous la pression de la mondialisation, qu’il n’y a sans doute pas « de trajectoire ou de temporalité de changement unique ».

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source : Anthropology of food

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16/01/2015 | Lien permanent

Interventions brésiliennes en Afrique : différentes interprétations de l'agriculture familiale au regard du programme MF

Dans le cadre de sa coopération agricole avec l'Afrique, le Brésil met en avant son expérience de développement de l'agriculture familiale et la proximité des problématiques brésiliennes et africaines sur ce point. Un article de la revue World Development analyse comment évoluent les concepts et les politiques d'appui et de transfert entre le Brésil et trois pays (Ghana, Mozambique et Zimbabwe). Les auteurs retracent d'abord l'historique, présentent les acteurs en présence et explicitent les différentes interprétations du concept d'agriculture familiale au Brésil. Ils s'intéressent ensuite à l’utilisation de ce concept dans le cadre du More Food Program, programme d'appui à l'agriculture familiale au Brésil, puis à la traduction de ce même programme dans la politique extérieure brésilienne, avec le More Food International (MFI). Faisant une analyse de contenu des documentations existantes, et réalisant des enquêtes auprès des principaux acteurs, les auteurs mettent en lumière les concepts et jeux d'acteurs qui sous-tendent ces politiques au Brésil, ainsi que leurs ré-interprétations en Afrique.

Ils montrent que la pluralité des interprétations de l'agriculture familiale est le reflet de visions contrastées du développement agricole issues de l'histoire, de la géographie et des luttes de pouvoir au Brésil, et comment cette pluralité se traduit dans la mise en œuvre du programme MFI. En fonction de leurs origines (ministère du Développement Agraire, ministère des Affaires Étrangères, secteur industriel, mouvements agricoles et paysans, etc.), les acteurs brésiliens du MFI mettent en avant tantôt les opportunités commerciales, la modernisation agricole (technique) ou plutôt des revendications politiques (agriculture familiale par opposition à agro-industrie, agro-écologie, etc.).

L'étude souligne également que les idées et politiques associées au concept d'agriculture familiale, au Brésil, ne résistent pas à leur transfert dans d'autres pays. Le concept lui-même, au cœur du MFI, a été évacué par les acteurs (en particulier gouvernementaux) des trois pays étudiés (exception faite de certains mouvements sociaux au Mozambique). La partie « crédit et achat de matériels agricoles brésiliens » du programme MFI, déjà majoritaire dans la mise en œuvre par les Brésiliens eux-mêmes, est ainsi la seule retenue et connue dans les pays destinataires.

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : World Development

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13/09/2016 | Lien permanent

Le World Resources Institute

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Créé en 1982 aux États-Unis, le World Resources Institute (WRI) se définit comme une organisation globale de recherche. Il mobilise environ 500 experts et salariés dans plus de 50 pays. Son objectif est, d'une part, de produire des rapports et analyses de politiques publiques, reposant sur l'excellence scientifique et la mobilisation de données de qualité ; d'autre part de proposer des stratégies et outils adaptés à la mise en action des idées « Making Big Ideas Happen ». Le WRI s'adresse à l'ensemble des parties prenantes, publiques et privées. Il bénéficie de financements divers : fondations (entre autres, de la fondation John D. and Catherine T. MacArthur), gouvernements, institutions internationales, entreprises, organisations non-gouvernementales et donateurs individuels.

Ce think tank s'est fixé comme mission d'accompagner la société pour qu'elle fonctionne de manière à protéger l'environnement et sa capacité à répondre aux besoins des générations actuelles et futures. Historiquement, déforestation, désertification et changement climatique constituaient les enjeux environnementaux qui mobilisaient le WRI. Aujourd'hui, son activité s'organise autour de six défis globaux, en interaction les uns avec les autres : villes, climat, alimentation, énergie, forêts et eau.

Au titre des travaux du WRI sur l'eau, on citera ici ceux relatifs à sa gestion quantitative, en particulier le projet Aqueduct, qui dresse un état des lieux de la disponibilité et de l'usage de la ressource sous forme de cartes interactives, avec également un focus agricole (voir à ce sujet un premier billet sur ce blog, et un second). S'agissant de l'alimentation, depuis 2013, le WRI publie régulièrement des papiers dans une série intitulée « Creating a sustainable food future ». Le dernier, datant d'avril 2016, porte sur les changements de régimes alimentaires, les comparant avec les besoins alimentaires estimés pour 2050 à l'échelle mondiale. Il présente différents scénarios, plus ou moins ambitieux, les variantes reposant sur la réduction des calories consommées, des protéines animales et/ou de la consommation de viande bovine. Les auteurs concluent que ces modifications pourraient réduire de 30 % le food gap.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Lien : World Resources Institute

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07/06/2016 | Lien permanent

Évolution réglementaire européenne sur les nouveaux aliments

Le 11 décembre a été publié au Journal officiel de l’Union européenne un nouveau règlement « novel food » qui entrera en vigueur dans deux ans. Par « nouvel aliment », il faut entendre un aliment qui n’était pas consommé de manière significative en Europe avant mai 1997 (date de parution du premier règlement). Il peut s’agir d’aliments innovants produits avec de nouvelles technologies mais constitués d'ingrédients connus (cas des aliments incluant des nanomatériaux), d’aliments produits sur cultures cellulaires ou issus de structures minérales, ou encore d’aliments consommés dans les pays tiers (exemple des insectes) mais non encore consommés habituellement en Europe.

Pour la mise sur le marché de ces denrées, le nouveau texte propose une procédure d’autorisation centralisée : l’industriel dépose le dossier directement à la Direction générale Santé et sécurité sanitaire de la Commission européenne, qui fait procéder à une évaluation par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). L’objectif est aujourd'hui de raccourcir le temps de traitement du dossier (de l’ordre de deux ans avec la procédure actuelle), de favoriser l’innovation et de garantir une équité dans le traitement des dossiers, une seule agence intervenant ici. Les États membres sont ensuite consultés collégialement avant l’autorisation.

Pour certains produits spécifiques, classés « nouveaux aliments » car non consommés actuellement en Europe, mais faisant l’objet d’une consommation courante dans les pays tiers sans alerte de santé depuis au moins 25 ans, une procédure particulière pourrait être prévue, telle une simple notification. Cette disposition s’appliquerait aux insectes.

Pour mémoire, le règlement « novel food » était en cours de réévaluation depuis plusieurs années, un précédent projet n’avait pu aboutir en 2008 du fait d’absence de consensus sur l’étiquetage des produits issus d’animaux clonés. C’est pourquoi le projet actuel n’inclut pas ces produits qui feront l’objet d’une réglementation à part. Les aliments génétiquement modifiés ne sont pas non plus concernés.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Sources : Commission européenne, EUR-Lex

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11/12/2015 | Lien permanent

Enjeux et opportunités pour le système alimentaire britannique d’ici 2025

Le WRAP britannique (Waste and Resources Action Programme) vient de publier Food Futures : from business as usual to business unusual. Dix ans après un premier travail Grocery Futures, ce rapport analyse l’ensemble de la chaîne alimentaire du Royaume-Uni, au regard des enjeux pour les dix ans à venir qui impliquent des choix stratégiques. Ce document met en avant des solutions et émet des recommandations à destination des acteurs privés et publics. Une approche en trois étapes, s’appuyant notamment sur un groupe d’experts, a permis d’identifier 15 sujets prioritaires (représentés dans le schéma ci-dessous) et trois tendances clés transversales.

Food Futures topics et leurs inter-relations

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Source : WRAP

Les quinze sujets sont présentés de façon similaire : identification des enjeux pour les acteurs publics et privés ; aperçu de la situation actuelle ; trajectoire tendancielle, opportunités et risques pour les dix ans à venir ; exemples de bonnes pratiques et d’innovations. Ainsi, pour ce qui est des compétences adaptées aux futurs défis alimentaires, les auteurs rappellent que le secteur est le premier employeur privé du Royaume-Uni (200 000 entreprises et 3,7 millions d’emplois en agriculture, transformation, distribution et restauration). Ils indiquent aussi qu’il y a de fortes craintes d’une pénurie de travailleurs, en particulier ceux ayant les compétences adaptées aux évolutions à venir. En parallèle, 35 % des emplois britanniques seraient menacés par une plus grande automatisation du secteur. Les objectifs sont donc d’agir de manière concertée, pour améliorer l’image du secteur et attirer des jeunes, créer un point d’entrée unique pour les différentes formations et diversifier le recrutement.

Enfin, à partir des trois tendances clés transversales identifiées, le WRAP émet une série de recommandations à destination des acteurs privés et publics. Aux défis croissants de résilience du système alimentaire, répond la nécessité de créer des chaînes d’approvisionnement « FIT » (flexible, intelligent and transparent) ; à l’« explosion » des technologies basées sur les données, répond l’investissement dans ces potentiels de traitement offerts pour la chaîne alimentaire ; à l’alignement des « agendas » santé et environnement, répond la promotion de l’innovation et de l’engagement du consommateur dans ces deux domaines.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : WRAP

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16/12/2015 | Lien permanent

Agriculture et géopolitique : pour l'IFPRI, la hausse des prix alimentaires et les sécheresses figurent parmi les causes

En 2013, 46 % de la population dans les pays en développement habitaient dans des zones affectées par des conflits, contre 38 % à la fin de la guerre froide. Or, si l’insécurité alimentaire constitue une conséquence récurrente de ces conflits, elle peut également figurer parmi ses causes. Ce fut le cas notamment en Syrie, le pays ayant connu entre 2006 et 2010 (période précédant le soulèvement de 2011) de graves sécheresses. En analysant les conflits les plus récents, le chapitre 7 du nouveau Global food policy report de l'IFPRI apporte des recommandations destinées à renforcer la résilience de ces régions aux chocs extérieurs que peuvent être les hausses de prix alimentaires ou les sécheresses.

La récente escalade de violence au nord-est du Nigeria illustre le lien entre prix alimentaires et conflits. Une corrélation forte existe historiquement dans ce pays entre les hausses de prix des aliments et l’intensité de la guerre civile (voir graphique ci-dessous). Par ailleurs, au Mali, les sécheresses et l’avancée du désert, couplées à des politiques favorables à l’agriculture sédentaire au détriment du pastoralisme, ont contribué d’après les auteurs à attiser les tensions.

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Source : IFPRI

La réponse à de telles crises et leur prévention passent, selon l'IFPRI, par des politiques destinées à renforcer la résilience des populations à ces chocs extérieurs. En matière de sécheresses, des exemples vertueux sont cités tels que le mécanisme d’aide alimentaire éthiopien, les systèmes d’information sur les prix ou les dispositifs de facilitation de l’accès au crédit. Concernant les chocs de prix alimentaires, les auteurs recommandent à court terme de conserver des mécanismes de sauvegarde contre les hausses brutales de prix mondiaux, en particulier pour les pays fortement dépendants des importations. L’utilisation de stocks comme stabilisateurs de prix a ainsi montré son efficacité dans des pays comme l’Inde, le Kenya ou la Zambie. À moyen terme, doivent être développées des politiques qui permettent de renforcer la « capacité de transformation » des foyers ruraux, incluant l’investissement dans l’amélioration de la productivité et du revenu des petits producteurs.

Dans la perspective de la définition d’un agenda international de développement post-2015, les auteurs concluent qu’une attention particulière doit être portée sur les instruments permettant d’augmenter, dans les zones de conflit, la résistance des systèmes alimentaires à des chocs extérieurs.

Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective

Source : International Food Policy Research Institute

 

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29/05/2015 | Lien permanent

Un premier rapport de l'OIE sur la consommation mondiale d'antibiotiques chez les animaux

Dans un article publié en août, Food Safety News revient sur la publication, par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de son premier rapport sur la consommation mondiale d'antibiotiques chez les animaux. Ce rapport fait suite à l'adoption par l'organisation, en mai 2015, d'une solution sur la mise en place et le pilotage d'une base de données sur ces utilisations. Cette base de données sera gérée en parallèle avec le portail WAHIS relatif à la santé animale dans le monde. En amont de la décision de 2015, des négociations avaient été menées par les points focaux dans les différentes régions : Amériques, Asie-Pacifique, Europe, Afrique et Moyen-Orient. Les modèles de documents (questionnaires d'enquêtes) ont été élaborés par un groupe de travail ad hoc sur la résistance bactérienne, puis approuvés par la commission scientifique des maladies animales. La collecte des données, sur la période 2010-2015, s'est faite en conformité avec les codes sanitaires terrestre et aquatique. 130 des 180 États membres de l'OIE ont ainsi répondu à l'enquête, parmi lesquels 89 ont fourni des données chiffrées, sur les volumes de médicaments vétérinaires antibiotiques commercialisés notamment.

Ce rapport pointe certaines divergences d'utilisation. La question de l'utilisation des antibiotiques en tant que facteur de croissance est ainsi largement traitée. En effet, cette pratique, interdite dans l'Union européenne depuis 2006, n'a pas encore été abolie mondialement, même si le nombre de pays l'autorisant diminue d'année en année. Les chiffres de 2015 mentionnent encore cet usage dans 25 des États ayant répondu à l'enquête. Or, parmi les antibiotiques utilisés assez couramment en tant qu'additif en alimentation animale, figure la Colistine, importante en médecine humaine.

Cette base de donnée répond à un enjeu crucial pour le maintien de la santé globale (initiative One Health), en fournissant des informations provenant de pays qui, pour certains, n'ont pas encore mis en place de réglementation suffisante pour assurer des conditions sécurisées de commercialisation et d'usage de médicaments vétérinaires, en particulier chez les animaux producteurs d'aliments. En effet, si ce système de surveillance est maintenant bien rodé au niveau communautaire, ainsi que l'atteste le dernier rapport JIACRA (voir à ce sujet une brève sur ce blog), il n'en est pas de même à l'échelon mondial. La connaissance de ces données représente donc une étape pour combattre les antibiorésistances.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Food Safety News

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12/09/2017 | Lien permanent

Les politiques alimentaires des villes allemandes

Après une deuxième moitié de XXe siècle plutôt favorable aux institutions centrales et nationales, on assiste depuis vingt ans en Europe au renouveau des politiques urbaines alimentaires, notamment en Allemagne. Cet article analyse cette réémergence des enjeux alimentaires sur l'agenda politique des municipalités. Quelles capacités et quels outils ont-elles à leur disposition en la matière ? Comment les mettent-elles en œuvre, avec quels acteurs et quelles ressources ?

Les politiques alimentaires des dix plus grandes villes allemandes (de 500 000 à 3 millions d'habitants) sont analysées, au travers des processus (impulsion, mise en œuvre, résultats) et des types d'instruments mobilisés. Les auteurs ont procédé à une soixantaine d'entretiens avec des acteurs de profils variés et ils ont étudié 41 documents officiels de programmation politique, sur la période 2000-2014, renseignant sur le cycle de construction des politiques alimentaires urbaines.

Les résultats mettent en évidence une faible intégration des enjeux alimentaires dans les politiques urbaines (figure ci-dessous). Les ressources dédiées sont limitées et l'action publique en matière d'alimentation résulte d'une collection de projets sectoriels à petite échelle (problem-oriented), impulsés par des acteurs divers (entreprises, ONG, collectifs citoyens, administration, etc.) et bénéficiant de financements extérieurs à la municipalité (Agenda 21 locaux, réseaux Fair Trade Towns, etc.). Les priorités sont la santé publique, l'approvisionnement de la restauration collective et l'information des citoyens. Ce dernier registre est particulièrement utilisé, pour influer sur la consommation alimentaire. Les métropoles ont aussi recours, dans une moindre mesure, à des incitations économiques : production biologique, rémunération de services écosystémiques, etc. Les instruments réglementaires ou de planification urbaine, ciblant l'amont du système alimentaire et qui permettraient une intégration plus large (production, transformation), sont eux peu utilisés.

Orientation des approches et projets de politiques alimentaires des 10 plus grandes villes allemandes

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Source : Food Policy

Claire Bernard-Mongin, Centre d'études et de prospective

Source : Food Policy

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16/03/2020 | Lien permanent

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