09/01/2018
Retours sur « La tragédie des communs »
Début janvier, le Journal du CNRS met en avant les réflexions de F. Locher sur le fameux texte du biologiste G. Hardin, publié en 1968 dans la revue Science. L'exemple choisi, la gestion des pâturages, est devenu canonique, et l'argument selon lequel « la propriété commune d’une ressource conduit nécessairement à la ruine de celle-ci » a fortement pesé dans les choix politiques des derniers décennies, que ce soit pour promouvoir l'appropriation privée des ressources (libéralisme), ou pour justifier l'intervention de l'État. Or, explique F. Locher, « le recul historique et l’avancée des connaissances nous montrent aujourd’hui ce raisonnement pour ce qu’il est : une vue de l’esprit, déconnectée des réalités concrètes et biaisée par une vision très idéologique du monde social ».
Signalons par ailleurs la parution récente, chez Quæ, d'un recueil d'échanges avec E.Ostrom, prix Nobel d'économie en 2009. Locher rappelle que ses travaux ont fortement relativisé la thèse de la « tragédie des communs », en lançant un courant de recherche qui a « documenté empiriquement des centaines de cas de communautés présentes ou passées gérant durablement leurs ressources sous le régime de la propriété commune ».
10:20 Publié dans Société | Lien permanent | Tags : communs, tragédie des communs, ostrom | Imprimer | |