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10/05/2022

Interrogations sur les nouveaux animaux de compagnie

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La Société d'ethnozootechnie vient de faire paraître les actes de sa journée d'octobre 2021 consacrée aux nouveaux animaux de compagnie (NAC). Le titre De l'animal sauvage à l’animal de compagnie non conventionnel annonce le propos : à partir de quel moment un animal sauvage proche de l'humain devient-il un NAC, ou plutôt, selon une nouveauté terminologique, un « animal de compagnie non conventionnel » ? Divers auteurs (sociologues, archéozoologues, historiens, zootechniciens, vétérinaires, juristes, etc.) essaient de définir cette notion, qui renvoie à bien des questions sur ce qu'est un « animal sauvage », un « animal domestique » et un « animal de compagnie ».

Source : Société d'Ethnozootechnie

17/10/2017

L'émergence des animal studies et le militantisme pro-animaux

Dans un article publié par la Revue d'anthropologie des connaissances, Jérôme Michalon (sociologue, CNRS) met en perspective trente ans de publications autour des relations Homme-Animal dans trois revues américaines reconnues.

La première, Anthropozoös, créée en 1987, est imprégnée par les idées pacifistes du courant de l'Humane Education. Elle défend une prise en compte des bénéfices des interactions Homme-Animal, notamment dans les situations de soin, à partir de méthodes behavioristes (evidence-based medecine). « Le point de vue des humains est le prisme à travers lequel est évaluée l'importance de la recherche ». En 1993, la revue Society and Animals met en cause cette perspective trop anthropocentrée et plaide pour une meilleure prise en compte du point de vue animal, en maintenant une exigence de production de données empiriques dans le cadre de protocoles d'enquêtes, mais avec « un sous-texte antispéciste visant à souligner l'arbitraire de l'opposition entre humanité et animalité ».

Le champ d'étude se rapproche alors du domaine académique des « studies » (Gender studies, Post-colonial studies, etc.), qui cherchent à provoquer « un changement de perspective » et à relire l'histoire en revalorisant « les points de vue minoritaires et/ou minorisés sur le monde ». Enfin, en 2007, le Journal of Critical Animal Studies développe une approche plus philosophique du problème, avec une « volonté de rendre "présentables" les théories de la libération animale ». Les auteurs se recrutent davantage du côté des humanités.

L'article retrace ainsi l'évolution des liens entre militants pro-animaux et scientifiques. Ceux-ci sont souvent réduits à l'influence, très en amont, de quelques penseurs souvent cités comme Peter Singer et Tom Regan. À rebours de cette histoire convenue, Michalon pointe les contradictions d'un espace discursif tendu « entre radicalisation et académiquement correct » et souligne l'arrivée tardive de « disciplines pour lesquelles la notion de "sujet" est importante », comme la philosophie.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Revue d'anthropologie des connaissances

10:32 Publié dans Enseignement et recherche, Société | Lien permanent | Tags : animal studies, relation homme-animal |  Imprimer | | | | |  Facebook