Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/06/2020

Pêche, aquaculture et sécurité alimentaire dans l’Océanie insulaire

En mai 2020, L’Information géographique a consacré un dossier au développement économique, à la gestion et à la prévention des risques naturels dans deux territoires ultra-marins du bassin Pacifique, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna. Dans cette région, vers laquelle s’opère « un glissement du centre de gravité économique mondial » depuis les années 1990, la France dispose d’une zone économique exclusive d’1,3 million de kilomètres carrés, équivalent à près de trois fois la superficie de l’Hexagone.

Parmi les cinq contributions constituant le dossier, deux portent sur les systèmes alimentaires. Dans son article, P. Dumas explore le rôle des activités halieutiques et aquacoles dans l’évolution du modèle économique néo-calédonien, très dépendant du nickel et des transferts financiers de l’État. La pêche hauturière de thon constitue un premier levier de croissance : actuellement limitée à vingt palangriers, du fait des règles privilégiant la durabilité de la ressource, son développement bénéficierait de la proximité du Pacifique ouest, riche en thon. L'essor de l’élevage de crevettes bleues (L. stylirostris), production haut de gamme d’ores et déjà exportée vers le Japon et les États-Unis, serait un autre relais de croissance.

Dans un second article consacré aux sociétés mélanésiennes, G. David revient sur le défi de la sécurité alimentaire dans l’archipel. Selon l’auteur, l’un des invariants du système insulaire océanien est la gestion coutumière du risque alimentaire. Confrontées aux cyclones et épisodes de sécheresse, les populations ont développé des usages complets des ressources animales et végétales : en témoignent le nombre élevé d’espèces concernées (rapporté à l’ensemble de celles présentes sur le territoire) et la variété des parties végétales utilisées (branches, feuilles, fleurs, fruits, racines).

Les savoirs traditionnels, réponse aux aléas et vulnérabilités des communautés insulaires du Pacifique pour gérer leur sécurité alimentaire

NouvelleCaledonie2.jpg

Source : L’Information géographique

L’érosion de ces savoirs traditionnels et les difficultés d’acheminement des marchandises, du fait notamment du recul du cabotage à l’échelle régionale, pourraient déstabiliser les systèmes alimentaires locaux. Sur ce point, l'auteur souligne la « satellisation de petits États insulaires vis-à-vis de la Chine » qui pourrait se traduire, à l'avenir, par leur approvisionnement par le gouvernement de Pékin.

Nathalie Kakpo, Centre d’études et de prospective

Source : L’Information géographique