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14/02/2022

Quelles pratiques culturales pour les oléoprotéagineux en agriculture biologique ?

Les surfaces consacrées aux cultures oléoprotéagineuses en agriculture biologique ont nettement progressé en France, entre 2014 et 2018, en particulier dans le Sud-Ouest (figure ci-dessous). Après les cultures intermédiaires, le soja et le tournesol sont les deux principales productions. Une enquête de Terres Inovia auprès des producteurs, publiée dans le dernier numéro d'OCL, a permis de préciser les itinéraires techniques développés, en comparant productions biologique et conventionnelle, ainsi que le contexte et les motivations des agriculteurs.

Développement des cultures oléo-protéagineuses en agriculture biologique entre 2014 et 2018

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Source : OCL

La production de tournesol en agriculture biologique présente plusieurs spécificités par rapport au conventionnel. Elle s'inscrit dans des rotations plus longues et nettement plus diversifiées, ce qui permet un meilleur contrôle de la pression parasitaire. Dans le sud de la France, l'usage d'une culture intermédiaire précédant le tournesol est aussi plus courant (32 % des surfaces enquêtées, contre 6 % en conventionnel). Ces cultures intermédiaires sont alors plus variées et elles incluent des légumineuses. Le semis du tournesol se révèle nettement plus tardif : les producteurs multiplient les tâches de travail du sol pour préparer les parcelles et ils attendent les températures idéales, pour une levée rapide qui limitera la concurrence des adventices. Ces semis tardifs semblent finalement pénaliser les rendements du tournesol bio, plus exposé aux stress hydriques et contraint à une période de végétation plus courte.

À la différence du soja conventionnel, celui produit en agriculture biologique est majoritairement destiné à la consommation humaine. Cette valorisation le rend particulièrement rentable et influence les itinéraires techniques. Il revient ainsi plus souvent dans les rotations, grâce à une pression parasitaire plutôt faible dans ces zones de production. Les cultures suivantes profitent alors de l'azote fixé dans le sol par cette légumineuse. La difficulté principale de cette production est le contrôle des adventices, celui des plantes toxiques étant primordial pour la consommation humaine. Vu les enjeux, le désherbage manuel est finalement la solution la plus sûre, pratiqué sur plus de la moitié des surfaces.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Oilseeds and fats, Crops and Lipids (OCL)