13/11/2018
Quels leviers pour la transition agro-écologique ? Nouveau rapport d'IPES-Food
Après un premier rapport appelant à la transition agro-écologique des systèmes alimentaires, en réponse aux limites du modèle agro-industriel, le panel d'experts international sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food) s'est penché sur les défis opérationnels que posent de telles transitions.
À travers l'analyse bibliographique de sept cas de cheminements réussis vers l'agro-écologie, les experts dégagent les traits communs à ces processus et identifient les leviers à mobiliser afin d'amplifier ces dynamiques. Les exemples abordés concernent aussi bien des pays du Nord que du Sud et varient par leur échelle : gestion durable des ressources dans une communauté villageoise en Tanzanie, développement de l'agriculture biologique dans la vallée de la Drôme, essor de la production agro-écologique paysanne en substitution à une agriculture de plantation agro-exportatrice à Cuba, etc. Au-delà de l'analyse des changements de pratiques, les experts documentent les évolutions du cadre institutionnel, des relations économiques et sociales, ainsi que des processus de production et de dissémination des connaissances qui ont rendu possibles ces transitions. Ainsi, dans l'exemple drômois, ils montrent que si l'agriculture biologique y émerge dans les années 1970, l’implication des coopératives et la constitution de groupes d'échange entre agriculteurs dans les années 1990, puis le soutien des pouvoirs publics, à partir des années 2000, ont été nécessaires pour amplifier le mouvement. Aujourd'hui, 16,5 % de la surface agricole utile (SAU) du département sont exploités en agriculture biologique, contre 6,5 % au niveau national.
À partir des études de cas, les auteurs formulent plusieurs recommandations classiques. Parmi celles-ci figurent la promotion des démarches participatives en matière de développement et d'innovation agricole, l'élaboration de cadres institutionnels permettant une plus grande implication des populations dans la gouvernance locale, la construction d'alliances entre agriculteurs, consommateurs et associations de défense de l'environnement, ou bien encore la relocalisation des systèmes alimentaires.
Les leviers à mobiliser pour la transition agro-écologique
Source : IPES-Food
Plus généralement, les experts considèrent que la transition agro-écologique doit s'articuler avec une transformation globale des sociétés, faisant des enjeux environnementaux une priorité.
Mickaël Hugonnet, Centre d'études et de prospective
Source : IPES-Food
10:06 Publié dans Agriculteurs, Agronomie, Environnement | Lien permanent | Tags : ipes-food, agro-écologie | Imprimer | |
05/09/2017
Rapport de l'IPES-Food sur les politiques alimentaires urbaines
Rendu public en juin dernier, ce rapport de l'International Panel of Experts on Sustainable Food Systems (IPES-Food) s'intéresse aux facteurs en jeu dans l'élaboration de politiques alimentaires urbaines, et tire des enseignements des démarches existantes à destination des villes. Il mobilise la littérature récente sur ce sujet et s'appuie en particulier sur cinq études de cas : Belo Horizonte, Nairobi, Amsterdam, Toronto (Golden Horseshoe), Detroit. Quinze facteurs facilitateurs sont identifiés, regroupés en plusieurs thèmes se rapportant aux questions de données, de surveillance et d'apprentissage, à la gouvernance (verticale et horizontale), aux processus participatifs, au financement et à l'engagement politique. Les auteurs relèvent également la nécessité d'améliorer la connexion entre les politiques alimentaires aux niveaux local, national et international. Enfin, plusieurs thématiques de recherche nécessitant d'être investies sont développées : procédures et modèles de gouvernance, évaluation des impacts de ces politiques, etc.
Source : IPES-Food
10:34 Publié dans 4. Politiques publiques, Territoires | Lien permanent | Tags : ipes-food, villes, politiques alimentaires urbaines | Imprimer | |
14/04/2016
Plusieurs réseaux européens en ordre de marche pour transformer la PAC post-2020
Alors que la présidence néerlandaise de l'UE a prévu de consacrer le Conseil agriculture informel de mai à la future réforme de la Politique Agricole Commune, plusieurs réseaux européens récemment constitués commencent à travailler à des propositions de refondation de la PAC.
Un réseau européen d'experts scientifiques a ainsi interpellé le Président de la Commission dans une lettre datée du 4 avril, l’appelant à formuler une politique alimentaire européenne. Pour les membres de l'International Panel of Experts on Sustainable Food Systems (IPES-Food), une telle politique constituerait la meilleure manière de relever les défis des maladies liées à l'alimentation, du faible pouvoir de négociation des agriculteurs au sein de la chaîne alimentaire, et des dégradations environnementales. Elle devrait avoir comme priorité la mise en cohérence des enjeux d'environnement, de santé, de commerce et de développement, qui aujourd'hui font, selon les auteurs, l'objet de politiques européennes distinctes et cloisonnées. Ce réseau entend d'ici à 2018 conduire un processus de concertation avec des institutions et divers groupes de la société civile, afin de converger vers une vision commune d'une politique alimentaire souhaitable.
En parallèle, un réseau de 109 associations et ONG environnementales, sociales et de la santé, ont également adressé un courrier à M. Juncker lui demandant de réaliser une véritable évaluation de la PAC. Selon les signataires, la politique actuelle ne parvient pas à remédier à un état de crise constant chez les agriculteurs, aux dégradations continues des ressources naturelles, aux atteintes au bien-être animal, aux externalités négatives en matière de santé publique et aux impacts sociaux et environnementaux négatifs hors de l'UE. Cette évaluation devrait répondre aux questions sur l'efficacité et l'efficience de la PAC, sur sa cohérence avec d'autres politiques européennes, sur sa pertinence actuelle et sa valeur ajoutée européenne.
De telles initiatives, bien que fondées sur des approches différentes, prennent appui sur de larges pans de la société civile pour concevoir un projet de refondation de la PAC. En cela, elles pourraient constituer des laboratoires d'idées susceptibles de marquer l'agenda des futures réformes.
Alexandre Martin, Centre d’études et de prospective
Sources : IPES-Food, European Environmental Bureau
10:54 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : pac, ipes-food, eeb | Imprimer | |