03/07/2018
Mieux comprendre les déserts alimentaires pour mieux les combattre : une approche par la géo-ethnographie
La notion de « désert alimentaire » désigne des zones dans lesquelles l'accès à une nourriture saine et équilibrée n'est pas assuré pour la majorité de la population (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog). Alors que ces espaces sont souvent identifiés sur la base de critères exogènes (niveau de revenu, distance au supermarché, accessibilité), une récente étude américaine financée par l'USDA utilise les outils de la géo-ethnographie pour en livrer une compréhension plus fine. Elle étudie les achats d'une cohorte de 100 mères de jeunes enfants, à faibles revenus, en milieux urbain et rural. L'approche spatiale (traitement statistique d'informations géographiques) révèle que les participantes vont rarement au supermarché le plus proche (moins de 10%), mais fréquentent leur « supermarché préféré », faisant parfois jusqu'à 6 km de plus. L'étude qualitative (entretiens) met au jour différents facteurs de choix : le prix de l'alimentation, la qualité et la diversité de l'offre, le coût du transport, ou l'expérience d'achat elle-même (accueil du client, propreté du magasin). Les conclusions appellent à prendre en compte, au-delà du critère de proximité, les dimensions de pouvoir d'achat et de préférences individuelles, en agissant ainsi sur l'expérience vécue par les habitants des déserts alimentaires.
Source : Appetite
09:25 Publié dans Alimentation et consommation, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : etats-unis, déserts alimentaires, géo-ethnographie | Imprimer | |
23/06/2015
Déserts alimentaires : à Baltimore, un habitant sur quatre est concerné
Le Johns Hopkins Center for a Liveable Future (CLF) a rendu public, le 10 juin, le rapport Mapping Baltimore City’s Food Environment réalisé en collaboration avec la Baltimore Food Policy Initiative. Ce rapport fait suite aux deux premières éditions de 2009 et 2012, mais repose sur une méthodologie plus complète qui reflète précisément l’expérience des habitants. Cette méthode est en effet la première à inclure des critères sur l’accès à un véhicule et l’approvisionnement en nourriture saine dans tous les magasins alimentaires de la ville, en plus des habituels « distance aux supermarchés » et « revenu des ménages ». Ainsi, un « désert alimentaire » dans Baltimore est défini comme une zone où i) les résidents doivent se déplacer sur au moins un quart de mile pour arriver à un supermarché, ii) le revenu moyen par foyer est inférieur ou égal à 185 % du seuil de pauvreté, iii) plus de 30 % des foyers n’ont pas d’accès à un véhicule et iv) l’approvisionnement en nourriture saine est faible.
Source : CLF
Les résultats montrent qu’un habitant sur quatre (soit plus de 158 000 personnes) vit dans un désert alimentaire. Ces zones se caractérisent par des taux élevés de mortalité due à des régimes alimentaires non sains (dont maladies cardiovasculaires et diabètes), et plus généralement un taux de mortalité plus élevé que la moyenne. De plus, 34 % des afro-américains de la ville y habitent (alors que seuls 8 % des résidents blancs sont concernés par exemple), ainsi que 30 % des enfants en âge d’aller à l’école. Ce rapport va servir de « feuille de route » pour des politiques de développement économique et de planification urbaine, pour le département de la santé et pour des travaux de recherche sur l’accès à une alimentation saine.
Sources : Johns Hopkins Center for Liveable Future, Mariland Food System
09:18 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : déserts alimentaires, baltimore | Imprimer | |