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09/06/2009

Gestion durable des ressources

Le panel international pour la gestion durable des ressources, copiloté par l'UNESCO et l'UNEP, a démarré fin 2007 avec pour objectif d'apporter une expertise collective partagée sur l'utilisation durable des ressources (en prenant en compte l'ensemble du cycle de vie) et le découplage de la croissance économique et de la dégradation environnementale.

Il comporte 4 groupes de travail : biocarburants, minerais, priorisation des actions et gestion de l'eau (nouveau groupe qui vient de démarrer). Cette conférence visait à présenter leurs premiers travaux.

Une première partie revenait davantage sur le concept de rareté, une rareté pas forcément relayée par des signaux prix (qui ont tendance à baisser sur le long terme) car mal connue et débattue, et car ces prix ne comprennent pas la question des externalités (certaines ressources existent mais ne sont pas extractibles sans dommage écologique majeur). La question agricole est un enjeu majeur via les débats concernant l'usage des sols (compétition alimentaire et non alimentaire) et leur dégradation par l'agriculture (25-50 milliard de tonnes / an).

La deuxième partie évoque différentes pistes : un signal-prix fort lié aux externalités (taxe carbone) semble indispensable. Quatre outils principaux sont proposés : ils sont liés à l'augmentation de l'efficacité, au recyclage, à la bioéconomie, à l'utilisation de l'énergie solaire et au fonctionnement à stock constant.

Plus généralement, ces réflexions imposent un nouveau paradigme où la productivité ne serait plus seulement mesurée par rapport au travail mais par rapport à l'utilisation des ressources. L'utilisation de ces différents outils pose des problèmes d'équité inter-générationnelle et d'équité Nord-Sud importants (la délocalisation des pollutions n'est pas une solution globale).

Enfin, il est fondamental de comprendre que le « découplage et verdissement » est aussi un enjeu de compétitivité sur lequel les pays émergents se positionnent également, voir davantage.

Le compte-rendu de la conférence par Marie-Aude Even

 

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04/06/2009

Accaparement des terres

Deux études récentes, l'une de l'IEED la FAO, l'autre de l'IISD, relient le phénomène d'accaperement de terres aux crises économiques et énergétiques et les voient s'incrire dans la durée, comme stratégie de sécurisation alimentaire et énergétique face à des hausses structurelles de prix à long terme.


Elles soulignent notamment toutes les deux les opportunités et menaces de ce phénomène, notamment du point de vue du droit (accès des populations locales aux ressources, transparence et compréhension des contrats et de leurs implications à moyen et long terme...).

 Le deuxième rapport évoque même de très grands risques économiques, géopolitiques,etc... liés à de tels transferts de propriété des ressources.

La dernière publication pointe également le risque de décroissance de ces investissements face à des prix qui ont baissé; on peut se poser la question de la pérennité de ceux réalisés en cas de maintien des prix bas pendant plusieurs années.

 

16:13 Publié dans Développement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Indicateurs de performance des missions de l'Etat

Le ministère du budget vient de publier la synthèse des rapports annuels de performance des différentes missions du budget de l'Etat, établis conformément à la LOLF.

A signaler, une façon astucieuse de présenter la synthèse des résultats de tous les indicateurs de performance à travers 4 classes :
- Vert : réalisation conforme ou supérieure à la prévision;
- Orange : évolution significative dans la bonne direction, sans toutefois être à la hauteur de la prévision ;
- Violet : faible évolution au regard de ce qui était attendu ;
- Gris : données non renseignées.

Les résultats globaux pour l'ensemble des missions sont assez stables entre 2007 et 2008 : respectivement 46% et 47 % en catégorie "verte".
Ce qui est surtout notable c'est le progrès dans le renseignement des indicateurs : La zone "grise" passe de 51% en 2006 à 20% en 2007 et 12% en 2008.

La mission "Agriculture, pêche, forêt et affaires rurales" se situe au dessus de la moyenne : 65% en "vert" 12% en violet (objectifs non atteints) et seulement 10% en "gris".

Pour relativiser ces résultats, il faut signaler que le ministère du budget lui-même précise que  certains indicateurs se sont avérés peu pertinents et que certains objectifs sont plus faciles à atteindre que d'autres.
L'intérêt de ces résultats est surtout "de s'interroger et de réorienter l'action à venir afin d'améliorer l'efficacité de la dépense et de l'action publique".

En conclusion, puisque le terme d'évaluation est avancé, comment peut-on situer ces résultats par rapport à la question de l'évaluation des politiques publiques ? 

On doit reconnaître que l'évaluation de la performance n'est qu'un élément du dispositif d'amélioration de l'action publique. Cela ne remplace pas et devrait même, au contraire, susciter des travaux d'évaluation plus approfondis qui sont nécessaires pour apporter des réponses aux questions soulevées par ces indicateurs de performance.

Bernard Dechambre

16:01 Publié dans 2. Evaluation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/06/2009

Initiatives américaines en faveur de l'agriculture de proximité

Homegrown Minneapolis est une initiative du maire de la ville du même nom, visant à accroître la production et la consommation de produits locaux. Plus d'une centaine de participants se sont réunis régulièrement sur plusieurs mois pour faire des propositions qui ont été rassemblées en 72 recommandations et 146 actions concrètes dans un rapport.

Parmi ces propositions, on trouve : « donner la priorité à la production et à la distribution de produits agricoles locaux dans la planification urbaine », « développer les emplois liés à l'agriculture locale financés par la municipalités (dans le cadre du programme green jobs) », « lancer une campagne de communication pour augmenter l'intérêt et la demande des consommateurs pour les produits locaux », «diffuser un plan de la ville faisant figurer les jardins communautaires, les marchés fermiers et les petites entreprises de production et distribution de produits locaux », « établir des mécanismes de soutien économique aux petites exploitations d'agriculture urbaine comme les micro-crédits » et « créer un indicateur de progrès de la ville vers ses objectifs en matière d'alimentation locale ».

Une résolution a été votée fin juin par le conseil municipal pour établir une task force responsable de la mise en application de ces mesures.

Au niveau fédéral, une campagne "The One Tray, One Nation" de 250 millions de dollars sur 5 ans pour favoriser l'alimentation locale dans les cantines scolaires et améliorer la qualité nutritionnelle des repas servis.

A voir : les vidéos "chocs" sur le site :
http://onetray.org/
Ce programme comporte des cours sur l'alimentation (d'où viennent les aliments consommés, comment ils sont produits, etc), des cours de jardinage, et des rencontres avec des agriculteurs.

 

16:12 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/06/2009

Nourrir le monde, vaincre la faim

Dans une rencontre-débat à la fondation FARM, Sylvie Brunel a présenté son livre Nourrir le monde, vaincre la faim (Editions Larousse, mars 2009).  Son exposé a cherché à dépasser une vision « afro-pessimiste » et à sortir des nombreuses idées fausses ou toutes faites sur l'Afrique, la crise alimentaire et la faim, tout en dénonçant certaines tendances actuelles, du développement du business ONG volontariste à l'hypocrisie de certains plans de relance.

 

brunel.jpg

L'exposé de FARM a, quant à lui, montré les difficultés de tripler la production en Afrique, ce qui, face à des surfaces insuffisantes, pose des questions d'intensification de l'usage des sols et de l'eau. La question de la difficile transmission des prix internationaux et de la forte volatilité intérieure pose également la question des instruments à mettre en œuvre pour assurer des prix suffisamment incitatifs et réguliers aux paysans sans pénaliser une majorité de consommateurs.

Le compte-rendu par Marie-Aude Even

 

17:59 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Exercice d'anticipation des comportements alimentaires des Français

Le CREDOC dispose d'enquêtes historiques depuis 1988 sur l'observation des attitudes et la mesure des comportements réels. L'évolution des comportements alimentaires dans les années à venir est anticipé grâce au suivi dynamique des générations qui, à l'aide de modélisation statistique (modèle Age - Période - Cohorte) sur des données historiques, permet d'établir l'existence des effets d'âge et/ou de génération. Ces effets peuvent être isolés à partir des variables de revenus, de diplôme ou encore de taille ou de nature du ménage. Les projections démographiques permettent ensuite de projeter les comportements et attitudes à l'horizon 2020. Si les nouvelles générations sont plus adeptes d'un certain comportement que leurs aînées, on peut anticiper "toutes choses égales par ailleurs" que ce comportement se développera avec le remplacement des générations. Si le comportement n'est lié qu'à l'âge et s'il augmente avec l'âge, le comportement se développera avec le vieillissement de la population.

Diversification des modes d'approvisionnement, simplification des repas, déstructuration temporelle des repas, vers des produits de plus en plus transformés sont ainsi des tendances qui devraient se renforcer.

Le rapport

 

16:06 Publié dans 3. Prévision, Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Les pays émergents et la crise

Cette conférence visait d'une part à faire le point sur l'impact de la crise sur les pays émergents et d'autre part à réfléchir aux évolutions possibles du commerce international. Elle a permis de mieux comprendre la diversité des pays émergents, de discuter plusieurs tendances lourdes et signaux faibles susceptibles de bouleverser la structure des pays (retour au marché intérieur, croissance verte, abandon des modèles rentiers...) et leur rang, la géopolitique internationale (multipolarisation, émergence de la Chine comme acteur majeur aux cotés des Etats-unis) et le type de commerce international.

Compte-rendu par Marie-Aude Even

 

12:16 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'avenir des exploitations agricoles dans le monde

En matière de structure des exploitations agricoles dans le monde, la tendance majeure est le fort développement de l'exploitation capitaliste, le tassement de l'agriculture familiale et le maintien, voire l'augmentation, de micro-exploitations souvent à la limite de la survie.

Ces phénomènes risquent d'être accentués avec des prix agricoles élevés, les stratégies de sécurisation de l'approvisionnement alimentaire mené par certains pays (« l'accaparement des terres »), le changement climatique (qui libère des terres plus particulièrement favorables à l'agriculture capitaliste) et des innovations techniques permettant à ces grandes exploitations de rester compétitives.

Seule une priorité forte donnée à l'agriculture familiale, qui passe à la fois par des moyens et des instruments de politique au niveau local et international (reconnaissance de la souveraineté alimentaire à l'OMC), pourrait contrecarrer ces tendances.

Cette vision d'un futur jugé probable et pas forcément souhaitable, présentée par André Neveu lors d'une séance à l'Académie d'Agriculture, pose avec d'autant plus d'acuité l'intérêt d'une prospective informée et la nécessité de mieux caractériser et comprendre les structures agraires, les moteurs de leurs évolutions et leurs conséquences sur les grands enjeux du développement durable.


Le compte-rendu de la séance par Marie-Aude Even

 

11:12 Publié dans Exploitations agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Machinisme agricole et développement durable

Plusieurs innovations déjà sur le marché ou faisant l'objet de recherches en cours ont été présentées lors d'une séance récente de l'Académie d'Agriculture.

La tendance au gigantisme des machines fait place à des enjeux portant sur la mobilité et la sécurité d'engins plus économes en énergie, plus autonomes et plus respectueux des sols.

Si ces innovations ne sont peut être pas toujours encore rentables dans un contexte de pétrole peu cher, elles deviendront indispensables dans le contexte d'un pétrole surenchéri à moyen terme pour des raisons de raréfaction des ressources et de contraintes environnementales. Ceci pose la questions des politiques à mettre en place pour anticiper de telles évolutions et éviter que ces innovations ne soient un facteur de concentration des exploitations.

Le compte-rendu de la séance par Marie-Aude Even

10:15 Publié dans Environnement, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : innovation |  Imprimer | | | | |  Facebook

01/06/2009

France laitière 2015 suite

L'étude France laitière 2015 menée par l'Institut de l'élevage à la demande du Cniel (l'interprofession laitière) et de FranceAgriMer est basée sur une série d'entretiens collectifs, qui a permis d'enregistrer les attitudes, projets et interrogations des éleveurs au 1er trimestre 2009.

En outre, des analyses statistiques ont permis de brosser un portait des 88 000 exploitations laitières françaises à partir des données 2007 de l'enquête sur la structure des exploitations agricoles (Agreste) enrichie de données sur les quotas laitiers (FranceAgriMer).

Trois grands contextes de production sont identifiés (zones de montagne-piémont, zones de polyculture élevage, zones d'élevage de plaine les plus orientées vers la production laitière), eux-mêmes subdivisés en 7 sous-zones de plaine et une série de massifs montagneux concernés par la production laitière. C'est cette grille de lecture qui est mobilisée pour lister les enjeux auxquels seront confrontés les exploitations laitières et présenter les simulations micro-économiques réalisées par les Réseaux d'élevage pour évaluer l'intérêt de différentes adaptations possibles des systèmes de production.

C'est aussi cette entrée régionale qui est retenue pour produire les résultats des projections à moyen terme (2014) en termes de nombre d'exploitations et de taille moyenne d'atelier en comparant un scénario tendanciel et un autre marqué par un contexte économique défavorable au lait. Ces projections régionales sont précédées d'une analyse démographique rétrospective (depuis 1990) et prospective (jusqu'en 2035). Avec une poursuite tendancielle de la restructuration et en l'absence de toute relance de l'installation, le nombre d'installations laitières françaises ne seraient plus que de 20 000 entre 2015 et 2035. En revanche, s'il l'on maintient au-delà de 2015 le niveau de 1200 installations par an, le nombre d'exploitations tendrait vers 30 000 en 2035. Encore faut-il que les conditions économiques propres à la production laitère ne se dégradent pas trop.

De fait, les différentes analyses confirment que les contrastes régionaux et la concurrence entre bassins de production sont en train de s'exacerber :

Moins contraintes par les quotas (les règles de gestion adoptées au niveau français ont de fait favorisé les croissances les plus importantes dans les zones les moins laitières), les zones de polyculture - élevage ont bâti un modèle économique performant, mais sensible à la conjoncture.

A l'opposé, les zones de plaine spécialisées ont été davantage freinées par les quotas et la pression foncière. Elles ont investi sans pouvoir exprimer totalement leur potentiel et, pour valoriser au mieux leur quota, elles ont optimisé les coûts de production. Elles disposent donc d'une réserve de productivité, avec des coûts marginaux faibles, qu'elles ont d'ailleurs bien exprimée en 2008.

Quant à la montagne, elle est en danger de décrochage structurel, lequel risque d'aggraver le différentiel de productivité et de rémunération du travail. Ceci renforce encore l'impérieuse nécessité de se démarquer davantage des zones de plaine pour éviter la concurrence frontale sur les productions de masse, mais appelle également un renforcement des politiques d'accompagnement spécifiques, initié en France avec le Bilan de santé de la PAC.

L'étude

 

13:50 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook