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Les États-Unis se dotent d'une nouvelle politique agricole

Après plus de deux ans de négociations, Barack Obama a signé le 8 février le nouveau Farm Bill américain, récemment approuvé par le Congrès. Le compromis trouvé entre Républicains et Démocrates prévoit une réduction de 1 % de l'aide alimentaire des Food Stamps et une refonte du système d'aides aux producteurs : si les subventions aux assurances sont conservées et renforcées, la loi prévoit la disparition des aides directes découplées et l'introduction de deux programmes, le Price Loss Coverage et l'Agricultural Risk Coverage, qui seront proposés aux agriculteurs dès 2015. Ces derniers devront en choisir un des deux : le premier, le PLC, héritier des paiements anticycliques du précédent Farm Bill, voit les différents prix de référence rehaussés de 30% à plus de 40% selon les productions. Le second (ARC) est un programme d'assurance du chiffre d'affaires pour les faibles pertes, basé sur les résultats de trois des cinq années précédentes ; il reprend les principes du précédent programme ACRE.

Le soutien au secteur laitier fait l'objet d'un remodelage à la marge : les systèmes régionaux d'ajustement des prix des différentes catégories de lait, les Marketing Orders, sont conservés. Les propositions visant à introduire un contrôle de l'offre, en cas de crise, n'ont pas été retenues. La principale innovation tient donc au nouveau dispositif d'aides directes, pour assurer une marge minimum aux producteurs, qui remplace le précédent dispositif qui ne prenait pas en compte le coût des aliments. Il s'agit d'un système d'assurance subventionnée, garantissant les marges. En cas d'accroissement de la production, l'éleveur ne peut assurer ses volumes supplémentaires que dans la limite de l'accroissement moyen des volumes produits à l'échelle fédérale. Par ailleurs, un nouvel outil est introduit : le Dairy Product Donation Program prévoit l'achat par l'USDA de produits laitiers à destination de l'aide alimentaire en cas de chute des prix du lait sous un seuil établi.

Largement salué par la profession agricole, ce texte si longtemps attendu est néanmoins décrié par une partie des Républicains, dénonçant des dépenses trop importantes, et une partie des Démocrates, inquiets de voir l'aide alimentaire diminuée.

La loi prévoit en outre le doublement de l'aide alimentaire pour les foyers les plus pauvres choisissant de s'approvisionner dans les Farmers' Markets, où les agriculteurs vendent directement leur production. Cette mesure est un signal fort pour la promotion des circuits courts et le développement de filières « locales et saines », tandis que le budget alloué aux programmes de promotion de l'agriculture de proximité est sensiblement renforcé.

Pour la première fois depuis leur création, le budget destiné aux programmes de conservation (protection de l'environnement) est diminué. En revanche, une sorte de « conditionnalité » est introduite, faisant de la protection des sols et des zones humides une condition pour l'éligibilité des programmes d'assurance.

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : USDA

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17/02/2014 | Lien permanent

Rapport 2013 de l'Observatoire de la Formation des Prix et des Marges

L'Observatoire de la Formation des Prix et des Marges a publié en décembre 2013 son nouveau rapport au Parlement, dans lequel il décrypte et analyse la formation et la transmission des prix des produits agricoles et alimentaires, du producteur au consommateur.

Dans ses publications précédentes, l'Observatoire avait fait porter ses travaux sur certaines filières : lait de vache, viande bovine, filières porcines, fruits et légumes. Outre une actualisation des données jusqu'à mi 2013, ces filières font l'objet d'analyses complémentaires : les comptes de la distribution et la transmission des prix sont de plus en plus détaillés. Ce rapport 2013 développe ainsi la notion de « prix simulé », un prix théorique qui assurerait, pour chacun des maillons de la chaîne, un maintien des marges brutes, compte tenu de l'inflation. Mais le panier de l'Observatoire a aussi été enrichi par de nouveaux produits, notamment la viande ovine, les fromages de chèvres, le pain, les pâtes alimentaires, les produits de la mer et de l'aquaculture.

Ainsi, dans le cas du pain, ces analyses rappellent la faible part du blé dans le prix de la baguette, et mettent en évidence son augmentation en fonction de la hausse des prix des céréales (de 4 à 8 % du prix consommateur).

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En l'état actuel des connaissances, l'Observatoire n'a pas pu désagréger la marge brute « aval », depuis les organismes stockeurs jusqu'à la distribution, mais, comme sur les autres filières, des travaux complémentaires viendront enrichir ces analyses.

Dans le cas de la baguette, l'approche développée en termes de prix simulé montre que la transmission globale des prix par la filière aval (agrégée), si elle n'a pas retransmis la baisse de 2008/2009, a plutôt eu tendance à amortir les hausses successives de 2007/2008, 2011 et 2012/2013, aboutissant aujourd'hui à un prix légèrement inférieur au prix simulé.

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Ces analyses sont désormais enrichies, avec le concours de l'INRA, d'une approche macroéconomique de l'euro alimentaire, inspirée des travaux de l'USDA sur le food dollar, détaillant la répartition d'un euro dépensé par les Français en produits alimentaires entre les différentes branches de l'économie. Elles en proposent pour la première fois une déclinaison au niveau européen. Si les données disponibles n'ont pour l'instant pas permis d'établir cette comparaison au-delà de 2005, cette approche met déjà en évidence de larges différences dans la structure de l'économie alimentaire des pays européens.

Filière par filière et produit par produit, le champ de travail de l'observatoire s'élargit, contribuant, par des analyses rigoureuses et transparentes, et un champ de travail de plus en plus riche, à une objectivation des débats sur un sujet aussi sensible que complexe.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'Études et de Prospective

Source : Rapport 2013 de l'Observatoire de la Formation des Prix et des Marges

Voir aussi Notes et Études Socio-Économiques n°37

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15/01/2014 | Lien permanent

Production d'énergie à partir de biomasse à l'horizon 2050 au Royaume-Uni

Des chercheurs du Tyndall centre for climate change research (université de Manchester) ont réalisé des scénarios à l'horizon 2050 afin d'évaluer la biomasse disponible pour répondre à la demande énergétique du Royaume-Uni. D'après leur résultats, la biomasse mobilisable sur leur territoire pourrait répondre à 44% des besoins, sans impact sur le système alimentaire.

En termes de méthodologie, un modèle d'affectation des ressources a été développé, représentant les dynamiques au niveau de l'approvisionnement en biomasse et les interactions possibles. Il permet de faire un bilan énergétique de type « offre-demande » et d'en déduire d'éventuels besoins en importations. Parmi les paramètres, sont pris en compte l'utilisation et la disponibilité des terres, trois catégories de biomasse et leur potentiel au niveau local. Sont ainsi distingués a) les cultures (dont celles à but énergétique), b) les résidus issus de la forêt, de l'agriculture et des industries, et c) les déchets.

Quatre scénarios sont retenus :

  • « food focus » où l'attention est portée sur l'amélioration de la sécurité alimentaire et l'auto-suffisance via, par exemple, l'augmentation de la productivité des cultures, la diminution du gaspillage alimentaire, une réduction des importations, etc. ;

  • « economic focus » où le développement économique est l'objectif central (expansion des zones urbanisées, de la forêt, mobilisation des résidus forestiers, etc.) ;

  • « conservation focus » où la protection des ressources est prioritaire (restriction sur l'urbanisation, utilisation limitée des résidus agricoles et forestiers pour le débouché énergie, moindre production de déchets, etc.) ;

  • « energy focus » où le secteur bioénergie se développe (augmentation des surfaces dédiées aux cultures énergétiques, de l'utilisation des résidus, etc.).

Le graphique ci-dessous présente les principaux résultats de disponibilité par type de biomasse et par scénario.

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  Source : Energy Policy

Cette étude explore donc le potentiel énergétique de la biomasse afin de répondre aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'augmentation de la part d'énergies renouvelables au Royaume-Uni. À l'horizon 2050, pour répondre à la demande, les chercheurs concluent à des contributions variables des trois catégories de biomasse : une part relativement constante des résidus (6,5%), un fort potentiel pour les déchets (autour de 15,4%) et une participation d'environ 22% de la biomasse cultivée et des cultures énergétiques aux énergies renouvelables.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Energy Policy, Volume 68, mai 2014, pages 1-14

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26/05/2014 | Lien permanent

Le marketing alimentaire à l'heure du DIY et des geeks

« Do it yourself » (DIY) : ce mot d'ordre a un sens fort dans certains domaines où des « communautés de pairs » bricolent des découvertes « dans leur garage » (garage biology), mettent au point des applications, des langages informatiques open source, etc. Le marketing alimentaire tente aujourd'hui de décliner cette approche (ou de la récupérer) dans le domaine des plats préparés.

La plupart du temps, le DIY alimentaire renvoie simplement à une mise au travail du consommateur. C’est par exemple le cas avec les services de livraison à domicile d’ingrédients de base pour des recettes à préparer soi-même.

Dans certains cas, cependant, le phénomène semble avoir plus de consistance. Le New Yorker consacre ainsi un long article, significativement intitulé « The end of food », à une start-up et à son produit, le Soylent, une crème alimentaire de type Slim fast. Trois informaticiens geeks de San Francisco, cherchant à simplifier leurs repas au maximum pour pouvoir continuer à travailler sur leurs programmes, ont mis au point, à partir des conseils en ligne de nutritionnistes, un aliment complet sous forme de crème. Dans un premier temps, ils ont commandé les composés sur Internet, à savoir des poudres (protéines, acides aminés, etc.), et testé le produit pour eux-mêmes. Ils ont ensuite mis la recette en libre accès et, enfin, s’avisant du succès de leur formule sur des forums de discussion, où les « fans » s’échangeaient des propositions d’amélioration, ont réorienté leur start-up vers la commercialisation du produit, avec un succès certain.

Pour les amateurs de science-fiction, le nom Soylent évoquera immédiatement Soleil vert, un film de 1973 avec Charlton Heston, qui sonne comme une provocation. Pour le monde agricole, le business model de la start-up rappellera celui des fabricants d'aliments pour animaux : à partir d'une formule, ceux-ci optimisent l'approvisionnement en nutriments en fonction des diverses sources possibles et de leurs coûts. Ainsi, dans la filière porcine, c'est le développement des acides aminés de synthèse qui a permis de limiter le coût de l'alimentation et de réduire les effets de la hausse des prix du soja.

Le Soylent lifestyle, mis en perspective dans cet article du New Yorker, se confirmera-t-il comme une tendance de société ? Les éléments donnés permettent en tout cas de se faire une bonne idée de l’environnement où se diffuse ce produit, de l’univers mental des geeks et des enjeux de marketing associés. Est concernée une catégorie de consommateurs (ici plutôt des étudiants, plutôt dans la Silicon Valley), qui considèrent la plupart des repas comme une contrainte, un gaspillage de temps et d'argent.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : New Yorker

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28/05/2014 | Lien permanent

Quel rôle peuvent avoir les taxes alimentaires dans la lutte contre l'obésité ?

Le 7 avril 2014, la British Nutrition Foundation organisait à Londres une conférence intitulée Food taxes – what role might they have in the battle against obesity? (cf. document de synthèse des échanges). Un consensus se forme sur la nécessité de répondre au problème de l'obésité et sur l'existence d'un important gradient socio-économique. Au Royaume-Uni, environ un quart des adultes est obèse et près du tiers des enfants est en surpoids ou obèse. 24,3% des enfants vivant dans les foyers les plus défavorisés sont obèses, alors que ce taux n'est « que » de 11,7% pour les 10% de foyers les plus aisés.

L'impact des taxes a été discuté sur la base de travaux en conditions réelles et de modélisations. Au Danemark, la mise en place d'une taxe pour réduire les consommations de graisses saturées s'est traduite par un échec (retrait du texte législatif au bout de quinze mois), n'ayant pas permis de changements dans les comportements alimentaires. En effet, ont été constatés un stockage des produits concernés avant l'entrée en vigueur de la taxe, un déplacement des achats de ces produits vers les enseignes de hard discount ou encore des achats effectués dans les pays voisins. Par ailleurs, d'après les travaux de modélisation présentés, une taxe sur les produits contenant des graisses saturées au Royaume-Uni ne permettrait qu'une faible baisse du taux d'obésité, et une taxe de 20% sur les sodas ne réduirait que de 1,3% l'obésité et de 1,9% le surpoids chez les adultes. De même, dans le Nord-Ouest de l'Angleterre, une augmentation de 20% du prix des sodas ne serait pas suffisante pour inciter les personnes à modifier leur consommation.

Les connaissances actuelles sur les effets indirects, et potentiellement contradictoires, des taxes sont limitées : substitutions entre produits alimentaires consommés, réactions de l'industrie alimentaire (reformulation des produits, transmission de l'entièreté, ou non, des taxes au consommateur). De manière générale, les enjeux liés à l'obésité et au surpoids nécessitent une action publique sur la base d'un ensemble d'outils ayant fait l'objet d'une évaluation solide. La taxation en est un, pouvant prendre différentes formes : taxe sur les aliments contenant des sucres ou graisses ajoutés, subvention à l'achat de fruits et légumes. Enfin, des politiques sociales larges sont nécessaires, différenciées en fonction des populations et basées sur une compréhension plus fine des choix individuels.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : British Nutrition Foundation

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04/07/2014 | Lien permanent

Scénarios pour l'agriculture biologique en Europe

Une étude publiée dans Food Policy présente l'analyse faite à l'horizon 2015 des marchés de produits issus de l'agriculture biologique en Europe. Quatre scénarios ont été construits. Ce travail est d'autant plus intéressant que peu d'études prospectives abordent la question de l'agriculture biologique.

 La méthode utilisée consiste à établir des scénarios à "dire d'experts".

Un premier scénario décrit une « croissance stable » de l'agriculture biologique, et s'avère très positif pour ce mode de production. Il implique un différentiel de prix entre produits bio et non bio qui se réduit petit à petit, un contexte économique global favorable (filière active, soutiens publics indirects via le développement rural, crise économique contenue, etc.), et des consommateurs soucieux de leur santé et qualité de vie.

 Le scénario 2 est celui d'une « croissance impulsée par les politiques publiques ». Dans un contexte pourtant sombre de crise économique marquée par des prix du pétrole et de l'énergie élevés et des scandales sanitaires dans le domaine de l'alimentation, l'agriculture biologique tire son épingle du jeu grâce à des soutiens publics et à des coûts de production réduits par l'usage de technologies et techniques moins intensives en intrants. La croissance du secteur bio est faible mais stable.

 Le scénario 3 relate une « industrialisation de l'agriculture » dans lequel les ventes de produits biologiques diminuent et la part de marché de l'agriculture bio se réduit jusqu'à devenir marginale. Le contexte économique est tendu, le revenu des ménages diminue et les politiques optent pour le « laissez-faire », avec des soutiens qui diminuent. Les incitations sont fortes en revanche pour produire des OGM, des biocarburants. Dans ce contexte, la production biologique se regroupe dans des zones pour éviter la « contamination », et les produits bio deviennent des biens de luxe.

 Le scénario 4 s'intitule la « durabilité technique ». La crise fait place dès 2015 à une croissance faible mais positive, tirée par la technologie. Dans le domaine de l'agriculture et de l'alimentation, une acceptabilité plus grande des biotechnologies induit la production, entre autres, de produits considérés comme favorables pour l'environnement. Le budget de la PAC diminue globalement alors que le coût de l'alimentation devient mineur pour les consommateurs. L'agriculture biologique, moins rentable, devient un marché de niche (-de 5% de parts de marché).

 La matrice des scénarios (cliquer pour agrandir)

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Less forces motrices cruciales pour l'avenir du secteur bio sont donc considérées par les experts comme étant l'environnement politique et notamment les politiques de soutien au secteur. Par ordre d'importance, c'est ensuite la demande des consommateurs qui semble déterminer le marché du bio.

Thuriane Mahé, Centre d'études et de prospective

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07/12/2011 | Lien permanent

Scénarios pour l’avenir de l’industrie agroalimentaire britannique

La Food and Drink Federation (FDF) a commandité une étude prospective sur l’avenir de l’industrie agro-alimentaire britannique à l’horizon 2025. Réalisée par l’Institute of Manufacturing de l’université de Cambridge, elle s’est basée sur une série d’entretiens et deux ateliers rassemblant des industriels, des décideurs politiques, des représentants de la société civile, des agriculteurs et des distributeurs.

Les scénarios se positionnent sur deux axes, selon que l’impulsion du changement vient du gouvernement (top-down) ou du marché et de l’action individuelle (bottom-up) d’un côté, et que les ressources (énergie, terres cultivables, produits alimentaires, eau, etc) sont suffisantes ou non pour maintenir le niveau de vie de l’autre.

 

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Dans le scénario Vision Failure on assiste à des pénuries, l’offre ne réussissant pas à répondre à la demande, et à une montée de la pauvreté alimentaire dans le cadre d’une société où les inégalités sont croissantes. Le gouvernement ne parvient pas à proposer une vision claire et n’a qu’une attitude réactive face aux crises

 

 

 Sustainable Champagne décrit un avenir où un équilibre durable est trouvé entre l’offre et la demande de matières premières, de produits alimentaires et d’énergie. Cela a été rendu possible par des changements de comportements, une réduction de la consommation et s’est traduit par une pression sur l’industrie pour obtenir des produits plus efficients et durables. La prise de conscience environnementale est forte. Le rôle du gouvernement est réduit mais les initiatives locales se sont multipliées.

La demande reste supérieure à l’offre dans Good Intentions et le gouvernement est aux manettes mais ne parvient pas à formuler une stratégie de sortie de crise. L’industrie ne s’engage pas non plus.

Le scénario Command & Control est au contraire un scénario où les interventions gouvernementales et une régulation bien adaptée permettent un équilibre de l’offre et de la demande. L’industrie se voit imposée davantage de contraintes (ex: taxation des produits gras et sucrés) et les individus doivent subir la présence (et le contrôle) de l’Etat dans leur vie quotidienne (ex: carte carbone individuelle).

Les conséquences de chaque scénario sur plusieurs catégories d’acteurs sont ensuite étudiées.

Les participants des ateliers ont désigné Sustainable Champagne comme leur scénario préféré, suivi de près par Command & Control. Mais le scénario le plus probable leur semble être Vision Failure.

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16/09/2010 | Lien permanent

Changement climatique et ressources en eau

Le rapport de la FAO, Climate change, Water and Food Security, recommande d'approfondir la connaissance et les prédictions sur les enjeux concernant le climat et les ressources en eau aux échelles régionales dans les pays en développement. Il indique qu'il est utile de réaliser de meilleures prédictions sur les conditions agro-climatiques à venir, appuyer la modélisation et les mesures d'adaptation, et d'anticiper le coût des investissements qui seront nécessaires. Ainsi, les stratégies prônées dans ce rapport portent autant sur l'analyse des effets du changement climatique que sur la promotion des actions d'adaptation tout en tenant compte des besoins d'augmenter la production. 

L'analyse s'appuie sur un rappel des tendances d'usage de l'eau, des modélisations du changement climatique et sur les enjeux d'adaptation et d'atténuation de l'agriculture, en particulier irriguée. La consommation d'eau brute mondiale est en effet principalement destinée à l'irrigation : environ 20% des terres agricoles mondiales (300 millions d'ha) et 40% de la production mondiale agricole (l'horticulture notamment) sont concernés. La tendance durant le dernier siècle est à l'augmentation des surfaces irriguées, des volumes d'eau prélevés et des capacités d'irrigation, l'Asie en tête.

Les prédictions climatiques issues des travaux du GIEC, rappelées dans le document, indiquent un renforcement des tendances actuelles : augmentation des précipitations dans les zones tropicales et pluviométrie en baisse dans les zones déjà arides ou semi-arides. Cependant, la connaissance des futurs régimes de précipitations au niveau régional reste à développer. Dans certaines zones vulnérables, comme cela peut être le cas en Afrique sub-saharienne, les informations quantitatives manquent. L'agriculture dépendant de facteurs locaux, un maillage fin est utile pour appréhender les évolutions. Le rapport propose à cette fin une typologie de zones en fonction de la nature des ressources en eau et de l'agriculture (cf carte, cliquer pour agrandir) :

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 En termes d'adaptation, le rapport précise que les solutions se situent à différents niveaux : celui de l'exploitation, du système d'irrigation, des bassins hydrographiques ou des États. En termes d'atténuation, les effets de l'irrigation sur les émissions de GES sont encore mal connus. Le potentiel de réduction des émissions en agriculture repose sur les techniques simplifiées de labour, sur l'attention à porter aux émissions (indirectes) liées à la construction de nouvelles infrastructures d'irrigation, et sur l'étude des interactions entre sol, émissions de N2O et rizière.

Thuriane Mahé, Centre d'études et de prospective

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26/06/2011 | Lien permanent

« À table ! Alimentation et sciences sociales » (2)

Le site La vie des idées poursuit la publication, entamée en janvier dernier, d’une série de textes consacrés aux food studies (voir un précédent billet sur ce blog). A ainsi été mis en ligne le 4 février un article ("Le marché préfère les minces") de José Luis Moreno Pestaña, montrant comment certains statuts et occupations professionnelles peuvent imposer des pratiques alimentaires contraignantes aux individus. Prenant l’exemple des vendeuses dans les boutiques de mode, il souligne que les entreprises tentent de plus en plus de faire correspondre les apparences de leurs clientes avec celles de leurs employées, ces dernières se sentant obligées de remodeler leur corps par des régimes alimentaires. Au-delà de ce cas particulier, la généralisation de nouvelles normes esthétiques, dans beaucoup d’emplois en contact avec des clientèles, impose une transformation des pratiques corporelles des femmes, en particulier de celles issues des couches populaires. Plus généralement encore, l’article montre comment la société diffuse des modèles physiques dominants et désirables, qui commandent des rapports de plus en plus stricts, diététiques et moraux à l’alimentation. Loin des formes plurielles de beauté, le mangeur moderne – et surtout la mangeuse –, est sommé de correspondre au type idéal de la minceur, de médicaliser son alimentation et de se sentir coupable si son corps ne lui obéit pas.

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Mis en ligne le 13 février, un deuxième article ("Les ouvriers, pionniers de la malbouffe ?"), de Stéphane Gacon, analyse l’ouvrage de Katherine Leonard Turner (How the Other Half Ate: A History of Working Class Meals at the Turn of the Century, 2014). Turner y pose la question suivante : comment les couches populaires ont-elles vécu le passage de l’alimentation rurale à l’alimentation industrielle dans les États-Unis des années 1880-1930 ? Considérant que cette période est celle du passage vers le "prêt-à-manger", elle propose une histoire sociale des classes laborieuses, les premières selon elle à avoir été touchées par ce processus d’industrialisation, les couches moyennes étant restées plus longtemps attachées au modèle de l’alimentation au foyer. Sa démonstration replace les comportements alimentaires au cœur d’une étude générale de l’évolution de l’ensemble des modes de vie américains : affirmation du rôle des femmes, consommation de masse, persistance de fortes fractures ethniques, urbanisation, nouvel agencement des habitations, etc. Ce faisant, elle montre bien comment les structures collectives profondes façonnent nos choix alimentaires individuels, mais aussi comment la modification des habitudes alimentaires est un bon révélateur des mutations économiques et sociales.

Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective

Source : La vie des idées, La vie des idées

 

 

 

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13/03/2015 | Lien permanent

Propositions du projet EURODISH pour structurer la recherche européenne en alimentation et santé

L’Union européenne a financé, de 2012 à 2015, le projet EuroDISH (Studying the need for food and health research infrastructures in Europe) piloté par l’université de Wageningen, avec pour objectif de cartographier et caractériser les infrastructures de recherche dans les domaines de l’alimentation, de la nutrition et de la santé. Un article de l’EUFIC en détaille les résultats présentés aux parties prenantes mi-mai dernier dans le cadre de l’exposition universelle de Milan.

Quatre domaines sont étudiés : determinants (D – déterminants), intake (I – consommation), status (S – statut nutritionnel) et health (H – santé). Pour chacun, le projet a identifié les besoins et lacunes en termes d’infrastructures de recherche (IR). Partant du constat qu’une « meilleure synchronisation » est nécessaire pour l’étude des relations entre alimentation, nutrition et santé, la mise en place d’une infrastructure, virtuelle et fonctionnant selon un réseau en étoile, est proposée pour relier les IR existantes et chapeauter les différents domaines.

Parmi les apports possibles de cette proposition (DISH-RI), dont l’achèvement est prévu en 2025 selon la feuille de route, on peut noter l’assistance à la communauté scientifique, la coordination des différents pays, la mise en place de liens entre les chercheurs qui travaillent sur des thématiques communes. Par ailleurs, l’industrie agroalimentaire pourra bénéficier de données actualisées dans le domaine de la nutrition et de la santé. En effet, les données provenant de différentes sources, publiques et privées, seront rassemblées et intégrées, avec un point d’accès central pour les chercheurs et les autres intervenants.

Représentation visuelle de la proposition Eurodish-DISH-RI : les données les outils et les services reliant les différents domaines dans le champ de l’alimentation et de la santé

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Source : EUFIC

Enfin, différents projets d’intérêt, en cours ou à venir, sont cités. Ainsi, des données importantes sont d’ores et déjà disponibles dans le domaine de la nutrition sur le site ENPADASI (European nutritionnal phenotype sharing initiative), développé dans le cadre de la Joint Programming Initiative « A healthy diet for healthy life » (JPI-HDHL). Le projet RICHFIELD, financé dans le cadre d’Horizon 2020 pour débuter en octobre 2015, enrichira quant à lui les données en matière d’effets nutritionnels sur la santé.

Il est prévu que l’infrastructure DISH-RI soit opérationnelle d’ici 10 ans, sachant que le succès de cette ambitieuse entreprise sera évidemment fonction de l’engagement des partenaires et des États membres.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : EUFIC

 

 

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11/09/2015 | Lien permanent

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