02/05/2013
Vignobles, changement climatique et écosystèmes
Une récente étude, publiée dans la revue américaine PNAS, révèle qu'à l'horizon 2050, le changement climatique pourrait fortement modifier la quantité et la répartition géographique des terres propices à la viticulture, ce qui pourrait poser d'importants problèmes de protection des écosystèmes à la fois terrestres et aquatiques.
Malgré les incertitudes scientifiques, les chercheurs américains et chiliens ont trouvé une très forte concordance dans les résultats des modèles : les régions au climat méditerranéen, aujourd'hui traditionnellement spécialisées en viticulture, risquent de voir leurs surfaces propices à la culture de la vigne diminuer fortement (-68% en moyenne en Europe méditerranéenne pour le scénario climatique RCP 8.5) ; à l'inverse, des régions situées à de plus hautes altitudes ou latitudes, aujourd'hui non propices à la viticulture, pourraient le devenir (Europe du Nord, Amérique du Nord, Nouvelle-Zélande entre autres). Ces changements « d'aptitude » des terres à la viticulture semblent devoir être plus importants dans les scénarios climatiques les plus pessimistes (hausse des températures et diminution des précipitations très marquées).
La modification de la quantité et de la répartition des terres propices à la culture de la vigne pourrait ainsi redistribuer les zones de production viticole dans les grandes régions du monde, et remettre en cause certaines appellations d'origine. Les auteurs estiment que ces modifications pourraient d'une part accroître les besoins en eau dans les bassins de production (Californie, Chili, Europe), et d'autre part accroître l'empreinte écologique de la viticulture à l'horizon 2050 : le développement de vignes sur les terres nouvellement propices pourrait avoir lieu dans des zones aujourd'hui riches en habitats naturels (ex : parc du Yellowstone aux États-Unis), ce qui soulèverait d'importants problèmes de conservation de la biodiversité. Les chercheurs préconisent donc de promouvoir les actions d'adaptation de la viticulture au changement climatique, et ils concluent que la réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial reste un levier crucial pour atténuer les effets de ce changement.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Source : PNAS http://www.pnas.org/content/early/2013/04/03/1210127110.full.pdf+html
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01/03/2012
Bientôt des robots intelligents dans les champs ?
Un dossier du magazine Réussir Vigne fait le point sur les avancées de la robotique en viticulture. Si les robots se sont généralisés en agro-alimentaire, ils sont loin d'être une réalité dans les champs.
Cependant, plusieurs innovations sont actuellement développées et des projets de recherche sont en cours. Des robots sont désormais en mesure d’effectuer la récolte de fruits aussi fragiles que des fraises : la société espagnole Agrobot a ainsi mis au point un robot capable de différencier une fraise mûre de celle qui ne l’est pas, de la prendre et de la poser, le tout en douceur et sans l’abîmer.
Aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, des chercheurs planchent sur des robots de taille, qui pourraient être opérationnels d’ici 2014. En France, un robot épampreur, lieur, ébourgeonneur devrait être bientôt commercialisé. Un prototype de robot vendangeur européen devrait quant à lui voir le jour d’ici quatre ans.
Créer un robot vendangeur capable de se mouvoir de façon autonome et de « prendre des décisions » en fonction des images de la végétation qu’il perçoit serait techniquement tout à fait faisable, selon Christophe Guizard, de l’unité de recherche ITAP (information, technologies, analyse environnementale, procédés agricoles) à l’IRSTEA de Montpellier. C’est d’ailleurs l’objet des recherches d’un programme européen baptisé Clever Robots for Crops.
Mais si la technologie progresse, il reste la question de savoir si elle est acceptable socialement et accessible financièrement.
15:12 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Enseignement et recherche, Production et marchés | Lien permanent | Tags : vin | Imprimer | |
09/01/2012
Première bouteille de vin en papier
La société britannique GreenBottle avait déjà lancé une bouteille de lait fabriquée à partir de papier. Elle vient de mettre au point un conditionnement similaire pour du vin. Elles sont fabriquées à partir de papier, moulées ensuite en forme de bouteille, puis entourées d’une mince couche de plastique. Lorsque la bouteille est vide, le consommateur déchire le film plastique, et la bouteille peut ainsi être recyclée et compostée.
Elle ne pèse que 55g, soit 10 fois moins qu'une bouteille en verre, ce qui permet de réduire le bilan carbone lors du transport et de diminuer de 10% sur les émissions des gaz à effet de serre par rapport au verre. À l’heure actuelle, ces bouteilles sont produites en Turquie mais une usine devrait très prochainement être créée en Cornouailles. Reste à savoir si les consommateurs sont prêts à accepter cette évolution.
Source : TNS Sofres
10:50 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, Climat, Energie, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : vin | Imprimer | |
05/05/2009
L'Espagne, bientôt leader mondial du vin ?
Le ministère espagnol de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation met en place un plan stratégique appelé "Estrategia Vino 2010″ ayant pour vocation de placer l'Espagne en position de leader mondial du secteur vitivinicole.
Cette initiative est le produit d'une longue réflexion au sujet d'un constat clairement mentionné dans le rapport : les pays traditionnellement producteurs de vin tels que l'Espagne, la France et l'Italie, n'ont ni su rester à la tête d'un marché qu'ils dominaient à l'origine, ni su exploiter l'émergence de nouveaux segments de production. Reconnaissant les fantastiques potentialités d'un marché en pleine expansion, l'Espagne considère explicitement le secteur des vins comme stratégique. Ce plan en question énumère les principales actions à mener d'ici à 2010 afin de préparer une démarche expansionniste.
Une étude du Credoc (2008) prévoit déjà que le premier vignoble du monde en surface (1,2 millions d'hectares représentant 15% du vignoble mondial) sera sans doute aussi le premier producteur mondial de vin d'ici à 2015, détrônant au passage la France. De 52,8 millions d’hectolitres en 2004, la France ne produirait plus que 43,9 millions en 2015. Tandis que sa part de marché mondial passerait de 19 à 15%.
Avec des exportations en croissance de 12,7% en valeur et 14,8% en volume pour 2008, l'Espagne semble bien partie.
09:59 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : vin | Imprimer | |