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11/05/2016

Une sociologie politique de la lutte contre le gaspillage alimentaire

La revue Gouvernement et action publique publie, dans sa dernière livraison, un article d’Armèle Cloteau (UVSQ) et Marie Mourad (Sciences Po Paris) intitulé « Action publique et fabrique du consensus. La ''lutte contre le gaspillage alimentaire'' en France et aux États-Unis ». L’argumentation développée dans cet article s’appuie sur 120 entretiens réalisés dans les deux pays.

Selon les auteurs, depuis la fin des années 2000, ce problème public a permis la convergence de différentes préoccupations : économie des ressources, gestion des déchets, aide alimentaire, etc. Des standards d’action mis au point par des pays comme le Royaume-Uni, souvent cité comme modèle, et promus par les organisations internationales, notamment la FAO, se diffusent dans les sphères gouvernementales. À travers le monde, ce sont parfois les mêmes acteurs (multinationales et réseaux d’ONG) qui s’engagent dans des dispositifs participatifs public/privé de lutte contre le gaspillage.

Dans le cadre de dispositifs comme le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, en France, ou le Zero Food Waste Forum, aux États-Unis, des innovations sont discutées, notamment en matière de logistique. De nouveaux créneaux se structurent autour de la récupération des invendus, parfois redistribués aux plus démunis. Pour les auteurs, cette « approche réformiste d’amélioration progressive » a pour effet de marginaliser les acteurs porteurs d’un discours de sobriété et de réforme des systèmes alimentaires. « La lutte contre le gaspillage alimentaire se révèle alors être un modèle de prise en charge sectorielle et technicienne, reposant principalement sur l’innovation logistique et managériale, par opposition à des mesures prescriptives et à la politisation de l’enjeu ».

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source: Gouvernement et action publique

10:22 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : gaspillage, etats-unis, france |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/09/2015

Gaspillage alimentaire : éléments nouveaux publiés par une équipe du Joint Research Center

Une équipe du Joint Research Center (JRC) a publié le 12 août, dans Environmental Research Letters, les résultats de ses travaux sur le gaspillage alimentaire, au niveau du consommateur et à l’échelle de l’Union européenne. Si des estimations avaient déjà été données, tant au niveau international qu’européen, elles présentaient notamment pour limite de ne considérer que des valeurs uniques (gaspillage total et/ou par produit ou groupe de produits), ne prenant pas en compte les incertitudes et manques de données fiables en matière de gaspillage. Les travaux menés par les chercheurs du JRC ont donc eu pour objectif de quantifier d’une part le gaspillage alimentaire au niveau du consommateur, en considérant les incertitudes, et d’autre part une partie des ressources naturelles (eau et azote) nécessaires à la production de ces quantités gaspillées.

Des données fiables n’ont pu être identifiées que dans six États membres (Royaume-Uni – évaluation la plus détaillée avec une étude de terrain auprès de près de 2 000 foyers et la distinction entre différents types de gaspillage –, Pays-Bas, Danemark, Finlande, Allemagne et Roumanie). Les données ont été extrapolées par les chercheurs pour les autres pays. Au niveau européen, le gaspillage alimentaire total représente, en moyenne, 123 kg/pers/an (avec une fourchette de 55 à 190 kg). 80 % de ce volume, soit 97 kg en moyenne, sont considérés comme pouvant être évités (les parties des denrées alimentaires non consommables – noyaux, os, coquilles d’œufs, etc.- sont exclues de cette catégorie). Les variations de quantités gaspillées sont importantes entre pays et liées, selon les auteurs, à des modes de vie et des pouvoirs d’achat différents. De même, le gaspillage diffère selon les produits, les fruits et légumes et les céréales étant les plus concernés.

D’après les résultats présentés, ces quantités représentent des consommations en eau et azote non négligeables et les auteurs élargissent la problématique, en conclusion, à d’autres ressources utilisées (phosphore, énergie, terres). Il convient toutefois de rappeler qu’une définition partagée, à l’échelle internationale, des pertes et gaspillages alimentaires fait toujours défaut.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : Joint Research Center

 

11:49 Publié dans Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : gaspillage, joint research center |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/11/2014

Plusieurs innovations pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Dans le contexte de la lutte contre le gaspillage alimentaire, à laquelle la journée du 16 octobre est consacrée, plusieurs innovations ont été récemment annoncées :

- Decollogne (Dijon Céréales) vient de lancer un nouveau format de commercialisation de la farine, une dosette unitaire de 100 grammes, d’utilisation pratique pour la préparation de gâteaux et pour son transport et rangement ;

- l’application pour iPhone Checkfood, développée par l’Agence 5ème Gauche, alerte les consommateurs sur l’arrivée proche de leurs produits à la date de péremption : avec un scan des produits au moment d’être rangés dans le réfrigérateur, l’application envoie une alerte sur le smartphone quelques jours avant la date de péremption et peut proposer de mettre le consommateur en lien avec des associations partenaires pour qu’il donne les produits concernés (s'il ne souhaite pas les consommer). Lancée en juin 2014, une V2 de cette application est en cours de réflexion, pour simplifier notamment la phase de scan des produits.

Sources : Agro-Media, Les Clés de demain

10:22 Publié dans Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Tags : gaspillage, innovation |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/07/2014

Rapport du HLPE – Pertes et gaspillages de nourriture dans un contexte de systèmes alimentaires durables

Le 3 juillet dernier, le High level panel of experts on food and security and nutrition (HLPE) a remis son rapport intitulé Food losses and waste in the context of sustainable food systems au Comité de la sécurité alimentaire mondiale de la FAO. Considérés comme partie intégrante des systèmes alimentaires, les pertes et gaspillages alimentaires ont été analysés sous trois perspectives : systémique, durable, et de sécurité alimentaire et nutrition.

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Le HLPE pose différentes définitions, dont celles des pertes alimentaires (qui interviennent avant le stade de la consommation finale) et des gaspillages alimentaires (qui interviennent au niveau de la consommation finale). Les pertes et gaspillages alimentaires (dénommés « gaspillage alimentaire » dans la suite de ce billet) correspondent donc à toute perte, en poids et à tous les stades de la chaîne alimentaire, de nourriture destinée à la consommation humaine, sans tenir compte des causes ; les food quality loss or waste se rapportent à la baisse des caractéristiques qualitatives des denrées alimentaires. De nombreuses études existent sur le gaspillage alimentaire mais l'absence de protocole commun en empêche la comparaison.

Trois types d'impacts du gaspillage alimentaire sur la sécurité alimentaire et la durabilité des systèmes sont identifiés par le HLPE : une réduction de la disponibilité, locale et globale, de nourriture ; un impact négatif sur l'accès aux produits alimentaires, à tous les stades de la chaîne ; un effet à long terme en lien avec l'usage non durable de ressources naturelles, dont dépend la future production de denrées alimentaires. L'impact sur la nutrition (pertes de qualités nutritives des aliments), ainsi que les caractéristiques nécessaires à un système alimentaire pour faire face à des variations parfois très importantes de production et de consommation, dans le temps et l'espace, sont moins explorés dans la littérature scientifique. Enfin, pertes et gaspillage jouent sur les trois dimensions de la durabilité des systèmes alimentaires : pertes économiques et baisse du retour sur investissement, ralentissement du développement et des progrès sociaux, impact environnemental (consommation superflue de ressources naturelles, traitement des déchets alimentaires).

Les pertes et gaspillage alimentaires découlent de nombreux facteurs potentiels (microbiologiques, technologiques, comportementaux, etc.), dont l'importance varie selon le produit, le contexte et le stade de la chaîne alimentaire. L'identification des causes et de leurs interrelations nécessite de développer une approche intégrée tout au long de cette chaîne. Le HLPE décrit ces causes selon trois niveaux : micro (pour une étape de la chaîne), méso (causes secondaires ou systémiques) et macro (enjeux systémiques). Des solutions pour chaque niveau sont identifiées, solutions à adapter aux spécificités locales et aux produits concernés.

Le HLPE émet enfin des recommandations à destination de l'ensemble des acteurs. Il s'agit ainsi d'améliorer la collecte des données et le partage de connaissances, de développer des stratégies déclinées en actions concrètes pour réduire le gaspillage alimentaire et de mieux coordonner les politiques afférentes.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : FAO

17:44 Publié dans Enseignement et recherche, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : gaspillage, fao |  Imprimer | | | | |  Facebook

01/09/2013

Mesures contre le gaspillage en Belgique

En Belgique, 200.000 personnes bénéficient de l’aide alimentaire, alors que d’un autre côté 15 kg de nourriture par personne sont jetés par an. Le bourgmestre de la ville de Herstal, Frédéric Daerden, a lancé une initiative forte contre le gaspillage : les supermarchés de la ville ont l'obligation de donner leurs invendus aux associations d’aide alimentaire pour que leurs permis d’environnement (équivalent du permis d’exploitation français, qui permet aux magasins de s’installer dans la ville) soit renouvelé.

Namur et d’autres communes ont adopté cet exemple et Frédéric Daerden, également député au Parlement européen, a posé une requête à la Commission européenne demandant une loi similaire à plus grande échelle.

D'autre part, le ministre des Finances belge a fait adopter cet été par son administration une décision pour exonérer de TVA le don de denrées alimentaires par des supermarchés à des banques alimentaires (auparavant, la destruction de ces denrées leur « coûtait » moins cher que le don).


Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

 Source : « La Belgique interdit le gaspillage alimentaire dans les supermarchés », Consoglobe août 2013

 

25/03/2013

Gaspillage alimentaire et rôle de l'emballage

Une recherche financée par le WRAP britannique (Waste and resources action programme, programme gouvernemental), s'est penchée sur les comportements de consommateurs britanniques vis-à-vis du gaspillage alimentaire et de l'emballage. Une enquête auprès de 4000 personnes représentatives de la population montre que, si ces dernières font majoritairement confiance à l'emballage pour protéger le produit au magasin ou lors de son transport, le rôle de ce dernier pour prolonger la durée de vie des produits à domicile est moins connu. En effet, beaucoup enlèvent l'emballage au moment de stocker le produit, par exemple au réfrigérateur.

Les consommateurs considèrent que des progrès ont été faits ces dernières années, et notamment le développement des emballages refermables et des emballages cloisonnés (qui permettent de n'utiliser que la quantité nécessaire à chaque fois).

Des simulations montrent également que le fait de soumettre les consommateurs à des informations sur le gaspillage alimentaire orientait leurs comportements. Ils sont aussi demandeurs d'informations claires sur l'utilisation (clarification des dates limites de consommation) et le stockage (possibilité de congeler, etc.) des produits.

Le WRAP invite donc ses partenaires, industriels et distributeurs, à innover encore et à mieux informer les consommateurs.

 Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

 Source : WRAP

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25/03/2011

Empreinte écologique du gaspillage

En 2009, le WRAP (Waste & Resources Action Programme) britannique estimait que 8,3 millions de tonnes de nourriture et de boissons étaient gaspillés chaque année au Royaume-Uni, ce qui correspondait à 12 milliards de livres sterling. Mais le gaspillage alimentaire n'est pas qu'une source de perte économique. Une nouvelle étude du WRAP et du WWF présente cette fois une estimation de l’empreinte écologique de ces gaspillages alimentaires. En effet, la production et l'emballage des aliments non consommés génèrent des gaz à effet de serre qui auraient pu être évités (14 millions de tonnes de CO2, soit 3% des émissions de CO2).

L’empreinte «eau» du gaspillage alimentaire s’élève quant à elle à 280 litres par personne et par jour, soit près de deux fois la consommation moyenne d'eau des ménages anglais.

Le Royaume-Uni mène une campagne active pour réduire ces gaspillages.

10:03 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent | Tags : gaspillage |  Imprimer | | | | |  Facebook