13/08/2010
Agriculture biologique et changement climatique
Une étude récente de la FAO démontre le potentiel de l'agriculture biologique comme stratégie d'adaptation et d'atténuation au changement climatique. En effet, l'agriculture biologique contribue à une réduction des émissions de N20 du sol, diminue les émissions de GES liés à l'utilisation de fertilisants de 20% et surtout pourrait contribuer à une séquestration dans le sol de 40% à 72% des émissions de GES (essentiellement grâce au non labour et semis sur couvert végétal, techniques également adoptées dans certains itinéraires "conventionnels"). Grâce à des rendements équivalents, ils restent une option valable pour assurer la sécurité alimentaire et ne devraient pas conduire à une extension incontrôlée des terres cultivées. Dans tous les cas, l'extension de l'agriculture biologique peut se faire tout en maintenant la surface en forêt grâce à l'agro-foresterie. Du point de vue de l'adaptation, les systèmes biologiques sont davantage résilients grâce à la diversité des productions et la construction d'un sol riche en matière organique et retenant mieux l'eau. Il permet également de limiter la dépendance aux intrants minéraux dont les prix sont volatils.
Il serait néanmoins utile d'aller plus loin dans l'analyse de l'évolution des rendements suite à une transition vers l'agriculture biologique, en faisant notamment des distingo selon les écosystèmes cultivés. Par ailleurs, il serait intéressant de comparer d'autres techniques "alternatives" ou plus mixtes. En effet, le semis direct sur couvert végétal non bio gagne beaucoup de terrain en Amérique latine, également chez les partisans de l'agri-business. Enfin, le potentiel élevé de stockage de carbone mériterait davantage d'étude.
Un autre intérêt de cet article est de mêler habilement adaptation, atténuation et développement. L'auteur utilise une vision prospective plus globale qui intègre le surenchérissement des énergies fossiles et de l'eau.
Marie-Aude Even (CEP)
L'étude de la FAO (12 p.)
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05/08/2010
Le jatropha présente un fort potentiel pour les agriculteurs pauvres selon la FAO
Dans un rapport conjoint, la FAO et le Fonds international pour le développement agricole (Fida) estiment que le jatropha peut offrir de nouveaux débouchés aux agriculteurs des zones arides des pays en développement. Cet arbuste originaire d’Amérique centrale produit des fruits riches en huile qui peuvent être utilisés pour la production de biocarburant, de pesticides ou de savon et ses sous-produits peuvent servir à la production d’engrais ou d’aliments pour bétail. Les deux institutions soulignent que, compte-tenu de ses spécificités agronomiques, le jatropha peut pousser relativement facilement dans des zones arides sur des sols dégradés et qu’il peut contribuer à réduire l’érosion.
Les auteurs estiment qu’il est peu probable que cette culture puisse diminuer la dépendance des pays en développement vis-à-vis des produits pétrolifères, mais elle pourrait fournir aux familles rurales pauvres une source d’électricité et de combustible pour la cuisson. Selon eux, la production de jatropha pourrait être multipliée par 13 d’ici 2015 pour atteindre 12,8 millions d’hectares dans le monde, contre 900 000 hectares produits à l’heure actuelle essentiellement en Asie.
17:27 Publié dans Développement, Energie | Lien permanent | Imprimer | |
24/06/2010
L'Espagne réduit ses subventions au solaire
En quête d'économies, le gouvernement espagnol prépare en fait une complète réforme de ses aides aux énergies renouvelables, et le solaire risque d'être le plus touché.
Après avoir annoncé une baisse de ses objectifs officiels d'installations solaires pour les 10 ans qui viennent, le gouvernement espagnol, après des semaines de négociations avec le secteur, a annoncé vouloir diminuer les subventions aux installations photovoltaïques existantes de 30%, et pour les futures installations de 25% pour les grands toits solaires, de 45% pour les grandes centrales au sol et de 5% pour les petits toits résidentiels.
Le secteur solaire avait explosé en 2008 en Espagne grâce à des subventions élevées - et en principe garanties sur 20 ans - mais en 2009, Madrid avait déjà strictement limité le nombre d'installations pouvant bénéficier des subventions, ce qui avait freiné les investisseurs.
La baisse des subventions devrait être finalisée d'ici octobre.
Source : Reuters
10:39 Publié dans 4. Politiques publiques, Energie | Lien permanent | Imprimer | |
07/05/2010
Volatilité des prix
Un rapport sur la volatilité des prix du pétrole, coordonné par Jean-Marie Chevalier, fait le point sur cette question. Il s'intéresse dans un premier temps aux interactions entre marchés physiques et marchés financiers, qui limitent les capacités de régulation politique.
Il expose ensuite les réflexions en cours pour améliorer le fonctionnement des marchés pétroliers.
Plusieurs des éléments développés peuvent s'appliquer aux marchés agricoles, même s'il y a des différences majeures entre les deux types de produits.
Le rapport (144 p.)
17:59 Publié dans Energie, Production et marchés | Lien permanent | Imprimer | |
26/03/2010
Nouveau combustible à base de déchets plastiques et agricoles
Des chercheurs de l'Université japonaise de Shizuoka ont créé un nouveau combustible à base de déchets plastiques et agricoles, aux caractéristiques thermiques proches de celles du charbon. L'équipe estime pouvoir arriver à un procédé de fabrication industriel d'ici trois ans.
Le principe est relativement simple : en brassant pendant 30 minutes les déchets plastiques et ceux issus de la biomasse dans de l'eau maintenue à forte pression et à haute température, les chercheurs obtiennent des grains combustibles d'un diamètre de 1 à 5 millimètres. Ils les compriment ensuite pour obtenir des granulés. Une tonne de déchets issus de la biomasse et 200 kg de plastiques permettent de fabriquer 400 kg de granulés. 1 kg de granulés possède un pouvoir calorifique de 6250 à 7000 kcal, une valeur de l'ordre de celle du charbon.
Selon les inventeurs, la combustion, contrairement à celle du charbon, ne dégage pas d'oxydes de soufre. Les quantités émises d'oxydes d'azote et de dioxines sont largement inférieures aux normes en vigueur au Japon pour les incinérateurs. Les cendres résultant de la combustion sont riches en phosphore et peuvent donc être utilisées comme engrais inorganique.
Ce combustible peut être fabriqué à partir des déchets plastiques récupérés dans les supermarchés et des déchets non comestibles issus de l'agriculture, ressources abondantes au Japon. Son développement améliorerait l'indépendance énergétique du pays.
Source : Mainichi jp - 04/03/2010 (japonais)
09:01 Publié dans Energie, Enseignement et recherche | Lien permanent | Imprimer | |
Améliorer les légumineuses pour réduire l'empreinte carbone
Un nouveau projet d'un montant de 1,5 million de livres couvrant une période de 3 ans et demi, sous la coordination du John Innes Centre, un institut du Biotechnology and Biological Sciences Research Council (BBSRC) du Royaume-Uni, s'efforcera de trouver de nouveaux moyens pour mettre au point des variétés de pois améliorées et accroître l'absorption d'engrais azotés dans la culture de légumineuses.
Claire Domoney, de cet institut, déclare que « des pois de haute qualité atteindront un prix élevé sur le marché des produits alimentaires ». « Si nous pouvons encourager un plus grand nombre d'agriculteurs à les planter comme cultures de rotation, cela permettra de réduire l'empreinte carbone de l'agriculture britannique en réduisant les quantités d'engrais azotée requises ».
Le projet est cofinancé par le BBRSC et le DEFRA. Il a notamment pour partenaires la Food and Environment Research Agency, la Processors and Growers Research Organisation (PGRO) et Campden BRI, avec des contributions commerciales de Bird's Eye, The Co-operative, Limagrain, Thermo Fisher Scientific, Premier Foods, Pinguin Foods et Horticultural Development Company (HDC).
08:55 Publié dans 4. Politiques publiques, Energie, Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
05/02/2010
Eau et biocarburants à l'horizon 2030
Dans cette étude, quatre scénarios contrastés de développement des biocarburants de première ou de deuxième génération à l'horizon 2030 servent à évaluer les pressions induites sur la ressource en eau. L'analyse se place à l'échelle de bassins hydrographiques dans deux bassins considérés, ceux des agences de l'eau Seine-Normandie et Adour-Garonne. Les scénarios sont définis par un niveau de production allant de 5 à 20 Mtep. Dans les paramètres des scénarios, les surfaces mobilisées, actuellement utilisées pour des productions à vocation non alimentaire pour l'Europe, s'étendent de 1,67 Mha à 6,9 Mha (soit ¼ de la SAU).
Plusieurs systèmes de cultures sont considérés : tendanciel, productif, priorité à l'environnement. Les impacts quantitatifs et qualitatifs sur l'état du milieu sont établis sur la base d'indicateurs de prélèvement, de nitrates et de pesticides, en comparaison à l'année de référence 2006. Par rapport à cette année, deux scénarios de tendanciel sur les biocarburants première génération ne permettent pas une amélioration du milieu ; deux scénarios sur les biocaburants deuxième génération premettent d'améliorer les pressions en particulier sur la qualité de l'eau en nitrates et pesticides. Un des scénarios deuxième génération est volontairement environnemental et améliorant pour le milieu.
Le compte-rendu par Thuriane Mahé (3 p.)
Le cahier du CLIP (102 p.)
15:05 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Energie, Environnement | Lien permanent | Tags : eau | Imprimer | |
10/11/2009
Les scientifiques indiens ont développé un riz ne nécessitant pas de cuisson
Les scientifiques du Central Rice Research Institute (CRRI), organisme gouvernemental indien, affirment avoir développé un riz ne nécessitant pas de cuisson mais seulement une immersion dans l'eau pour être prêt à la consommation.
Cette nouvelle variété appelée Aghanibora nécessite 145 jours de culture et a un rendement de 4 à 4,5 tonnes par hectare. Ce riz nécessite 45 minutes de trempage à l'eau froide ou 15 minutes à l'eau tiède pour être prêt à la consommation. Cette nouvelle variété n'est pas issue d'une manipulation génétique mais de la sélection et de l'amélioration d'une espèce issue de l'Assam (Etat de l'Inde).
La mise en production et la vente à grande échelle de ce riz devraient permettre de réaliser des économies non négligeables en énergie du fait de l'absence de cuisson.
L'Inde produit actuellement 98,5 millions de tonnes de riz par an.
Source : ADIT
10:51 Publié dans Energie, Filières agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Imprimer | |
05/05/2009
ENR : objectifs européens et réalité
Les objectifs que l'UE s'est fixé en matière d'utilisation d'énergies renouvelables dans le secteur des transports (5,75%) et dans la production d'électricité (21 %) en 2010 ne seront très probablement pas atteints, indique un rapport de progrès publié par la Commission. La part de ces énergies devrait être respectivement de 4% et 19% à cette date sur l'ensemble de l'UE, les progrès étant très inégaux d'un pays à l'autre : certains Etats membres ont déjà atteint leurs objectifs, comme l'Allemagne, d'autres en sont encore loin (France, Grèce).
Tableau des progrès réalisés par pays
Le rapport souligne la nécessité d'un cadre législatif plus contraignant qu'offre justement la nouvelle directive qui entre en vigueur ce mois-ci dans le cadre du « paquet » énergie et climat. Cette directive vise à rendre obligatoire, d'ici 2020, une part de 20% de l'énergie provenant de sources renouvelables dans le consommation finale d'énergie de l'UE mais aussi une part de 10% dans le secteur des transports.
13:47 Publié dans Energie | Lien permanent | Imprimer | |
06/04/2009
Blog SDPE Agriculture&Energie 2030
Blog créé pour l'exercice de prospective Agriculture Energie 2030
Voir la présentation de l'exercice de prospective Agriculture Energie 2030
16:12 Publié dans Energie | Lien permanent | Imprimer | |