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L'acceptabilité des pesticides et des OGM par les consommateurs suisses en question

Dans un article de la revue Food Quality and Preference, des chercheurs de l'université de Zurich se sont intéressés à la perception, par les consommateurs, de différents modes de protection des cultures et ont comparé leur niveau d'acceptation. La diminution de l'usage des pesticides est une orientation forte des politiques agricoles, en écho aux inquiétudes de la société quant à leurs effets néfastes sur l'environnement et la santé. Cette réduction peut passer par des techniques issues de la biotechnologie, telles que le génie génétique, qui améliorent la résistance des plantes. Mais une alimentation provenant d'organismes génétiquement modifiés (OGM) est également mal perçue par les consommateurs, car considérée comme non naturelle.

Dans cette étude, 643 participants (Suisses allemands) ont été répartis en 4 groupes, distincts par le mode de protection présenté : pesticides de synthèse, pesticides naturels, transfert de gènes entre plantes d'une même espèce (cisgenèse), modification de gènes. Chaque personne, selon son groupe, a reçu des textes expliquant le traitement appliqué à un plant de pomme de terre pour lutter contre une maladie fongique. Des questions, posées avant et après la présentation des modes de traitement, visaient à mesurer leur niveau d'acceptation et la perception par les participants de la naturalité de la pomme de terre ainsi traitée.

À l’issue de l'analyse statistique des réponses (figure ci-dessous), les auteurs remarquent chez les participants, quel que soit leur groupe, une baisse significative de la perception de la naturalité de la pomme de terre après que celle-ci ait été traitée. D'autre part, cette perception détermine le niveau d'acceptation d'un mode de traitement. Ainsi, la cisgenèse a été perçue comme le mode le plus acceptable, les participants considérant qu'elle consistait à reproduire un processus « naturel », pouvant aussi résulter de la sélection variétale.

Cette étude permet de mieux comprendre les facteurs influençant la perception par le consommateur de modes de protection des cultures, mais les résultats sur leur acceptation doivent être nuancés car ils dépendent fortement de la comparabilité des informations présentées aux différents groupes (clarté, exhaustivité, objectivité).

Significativité des différences entre les réponses obtenues selon le mode de traitement de protection de culture présenté (analyse de la variance)

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Source : Food Quality and Preference

Lecture : les participants du groupe « Transfert de gènes » (gene transfer) ont attribué une note moyenne de 68,9 sur 100 pour l'acceptation de ce mode de traitement. Cette note est significativement plus élevée que celles des groupes « Pesticides naturels » (natural pesticides), « Modification de gènes » (gene editing) et « Pesticides de synthèse » (synthetic pesticides), qui ne présentaient pas de différence significative entre eux sur la note moyenne d'acceptation obtenue.

Jérôme Lerbourg, Centre d'études et de prospective

Source : Food Quality and Preference

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11/03/2021 | Lien permanent

Utilisation du big data et des systèmes d'aide à la décision en hygiène alimentaire

Publié récemment dans Trends in Food Science and Technology, un article de chercheurs irlandais fait une revue de littérature sur l'usage du Big Data et des Systèmes d'aides à la décision (SAD) pour l’évaluation du risque sanitaire en alimentation, plus spécifiquement lié au changement climatique. Il a en effet des conséquences sur la sécurité alimentaire, en particulier au niveau microbiologique. À partir de 4 bases de données bibliométriques, les auteurs ont identifié 856 articles parus entre 1995 et 2021, pour en retenir finalement 92 portant sur les thèmes analysés.

De nombreuses sources d'informations et de données sur l'alimentation existent (recherche, données recueillies tout au long de la chaîne alimentaire), fournissant des éléments de natures diverses : propriétés physico-chimiques, règles juridiques, caractéristiques économiques, etc. (figure ci-dessous). Les techniques d'exploration de données (data mining) en évaluation des risques alimentaires associent l'intelligence artificielle, l’apprentissage automatique (machine learning) et l'apprentissage profond (deep learning). Elles évaluent la probabilité de la présence de pathogènes ou de contaminants, en explorant les facteurs environnementaux qui augmentent le risque de leur présence à toutes les étapes, de la fourche à la fourchette.

Réseau des sources et des types d'informations alimentaires

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Source : Trends in Food Science and Technology

Parmi les menaces documentées, le changement climatique affectera température et taux d'humidité, deux facteurs favorisant le développement de mycotoxines dans les céréales, qui consommées par les vaches peuvent ensuite se retrouver dans leur lait. Or, cette filière fait l'objet de très nombreuses collectes de data, et leur traitement à l'aide de SAD permet par exemple de tracer et d'identifier avec précision les sources de contaminations à l'aflatoxine B1, et donc de retirer à la fois le lait produit de la chaîne alimentaire et les céréales de la ration des animaux concernés.

Le développement d'outils associant big data et SAD est promu dans divers programmes de recherche (programme européen H2020, projet néerlandais RICHFIELDS, etc.). Les auteurs font trois recommandations pour les améliorer : i) le recours renforcé à des outils d'analyse automatique de documents, actuellement sous-utilisés ; ii) l'utilisation de la plateforme de recueil de données sur la consommation des Européens, lancée en 2021 par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui peut se faire via des applications mobiles ; iii) le développement de la blockchain pour une transparence complète et le traçage de tous les composants sur l'ensemble de la chaîne alimentaire.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : Trends in Food Science and Technology

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15/11/2021 | Lien permanent

On-Farm Experimentation : nouvelle approche du processus d'innovation en agriculture

Les défis alimentaires, écologiques et économiques impliquent des transformations en profondeur de l'agriculture, à l'échelle mondiale, qui pourraient être accompagnées par de nouveaux processus d'innovation. Une équipe internationale de recherche, impliquant INRAE et l’institut #DigitAg pour la France, publie dans la revue Nature Food (décembre 2021) une analyse décrivant une nouvelle génération d'expérimentations à la ferme pratiquée dans différents pays : l'On-Farm Experimentation (OFE).

L'OFE est une approche collaborative de la recherche expérimentale. Elle implique agriculteurs, chercheurs, acteurs du secteur agroalimentaire à chaque étape d'un processus itératif d'innovation, testée en conditions réelles de gestion d'une exploitation. Les participants échangent aux différentes étapes de l'expérimentation puis réitèrent le processus en vue de l'améliorer, en intégrant les enseignements tirés des résultats et de leurs observations. L'OFE se distingue des approches traditionnelles de la recherche participative ou expérimentale en s'appuyant sur les principes de l'innovation ouverte : mutualisation des connaissances des participants, mise en conditions réelles, implication des parties prenantes, etc. Ce processus est centré sur l'agriculteur : co-définition du besoin, expérimentations réalisées sur l'exploitation et inscrites dans les itinéraires techniques, etc. Les technologies numériques facilitent la mise en œuvre et le développement des OFE : mise en œuvre d'essais, acquisition de données, analyse et mutualisation des résultats, partage des expériences.

Nombre d'OFE sont conduites à travers le monde, initiées par des agriculteurs, des organisations civiles, des entreprises ou des scientifiques. Les auteurs estiment que plus de 30 000 exploitations sont concernées à travers une trentaine de pays : réseau sur la nutrition en lien avec les cultures à grande échelle développé depuis l'an 2000 en Argentine, réseau des fermes DEPHY (2008) en France, etc.

Exemples d'initiatives OFE conduites à travers le monde

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Source : Nature Food

Lecture : parmi les 11 initiatives représentées ci-dessus, le dispositif DEPHY FERME a été mis en place en France en 2008. Les 3 000 agriculteurs de ce réseau, couvrant les grandes filières de production, testent des pratiques et techniques alternatives visant à réduire l'usage des produits phytosanitaires, en vue de les diffuser ensuite plus largement au monde agricole.

Les auteurs aspirent, par cette publication, à faire naître une communauté de l'OFE organisée autour de principes communs, partageant méthodes et résultats tout en coordonnant les directions de recherche prioritaires. Ils sollicitent également une accentuation du soutien des politiques publiques afin d'accélérer et amplifier les transformations en agriculture dont ces initiatives sont porteuses.

Jérôme Lerbourg, Centre d'études et de prospective

Source : Nature Food

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13/01/2022 | Lien permanent

Wikipearl, l'emballage comestible

La start-up WikiFoods, basée à Cambridge (Californie) et à Paris, a pour objectif de développer des formes comestibles de conditionnements de produits alimentaires et boissons. Elle a mis au point WikiPearl, un produit qui peut être décliné sous forme de glace, yaourt, fromage ou cocktail, et qui consiste en plusieurs couches d’alginates, d’isomats et autres liants, qui viennent former une peau comestible autour de n’importe quel aliment, sur le modèle de la peau d’un fruit.

Cet emballage est donc comestible et il peut être lavé à l'eau sans subir altération ni modification de goût. En outre, il est adapté à la consommation nomade : ainsi, la glace WikiPearl fond beaucoup moins vite qu'une glace classique.

Ce produit, dont la technologie a nécessité 20 dépôts de brevets, peut être testé depuis juin au WikiBar (4, rue du Bouloi, 75001 Paris) et devrait bientôt être commercialisé en grandes surfaces.

 

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Source : WikiPearl 

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25/06/2013 | Lien permanent

Inde : mise en culture d’un millet perle riche en fer

Plus de 30 000 agriculteurs indiens ont planté cette année une variété de millet particulièrement riche en fer. Développée par l’Institut international de recherche sur les cultures des zones semi-arides (ICRISAT), cette variété, dont le nom commercial est Dhanashatki, permet par ailleurs d’obtenir de meilleurs rendements et possède des caractéristiques de résistance au stress hydrique.

Selon l’IFPRI (International Food Policy Research Institute), 100 grammes de farine issue de cette variété suffisent à couvrir le besoin quotidien en fer pour un enfant. L’anémie en fer est très répandue en Inde : elle concerne 70% des enfants de moins de 5 ans. Cette semence pourrait gagner en popularité du fait d’une meilleure valorisation, ce qui contribuerait à relancer la production déclinante de cette céréale secondaire (8,74 Mt en 2012-2013 contre 12,11 Mt en 2003-2004).

Cédric Prévost, conseiller pour les affaires agricoles à l’ambassade de France en Inde

Source : The Hindu Business Line

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14/10/2013 | Lien permanent

Baisse du gaspillage alimentaire au Royaume-Uni

Selon un rapport du WRAP (Working together for a world without waste) britannique, les déchets alimentaires des ménages se sont réduits de 13% entre 2006 et 2009, tandis que sur la même période, l’ensemble des déchets ménagers n’a chuté que de 8%. Cela représente 11 millions de tonnes de déchets évités, soit une économie de 3,6 Mt d’équivalent CO2 par an.

Cette réduction semble être due au changement de comportement des Britanniques, en réponse aux campagnes de sensibilisation à cet enjeu. En effet, selon un sondage de la Food and drink federation, 50% d’entre eux affirment jeter «beaucoup moins» ou «un peu moins» d’aliments qu’avant. L'augmentation de l’indice des prix alimentaires est aussi un autre facteur.

Selon le WRAP, La nourriture gaspillée dans les foyers représente encore environ 12 milliards de livres par an (environ 14 milliards d’euros).

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01/12/2011 | Lien permanent

Qualité nutritionnelle de la consommation hors foyer aux États-Unis

La restauration hors foyer (restaurants, cantines, vente à emporter) a représenté, sur la période 2005-2008, 42% du budget alimentaire des Américains et 32% de la prise calorique, selon le service économique de l'USDA. Les fast food représentent la principale source de calories consommées à l'extérieur :

etats-unis

 

Une enquête, menée par l'USDA et le U.S. Department of Health and Human Services auprès de 5000 personnes, a comparé la composition nutritionnelle des prises alimentaires dans et hors foyer. Par rapport à ce qui est consommé à la maison, la nourriture prise à l'extérieur contient moins de nutriments (calcium, fibres et fer) mais est plus riche en graisses, sel et cholestérol. Les Américains consomment davantage de fruits, de produits laitiers et de céréales à la maison qu'à l'extérieur, mais moins de légumes. Le lait étant proposé en restauration scolaire au petit-déjeuner et au déjeuner, les enfants en consomment davantage à l'école qu'à la maison.

Des données importantes pour mieux connaître la consommation alimentaire et ajuster les recommandations nutritionnelles.

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Source : ERS USDA


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04/07/2012 | Lien permanent

Évaluation d'une législation contraignante en matière d'obésité

Des chercheurs du Centre des politiques de santé de l’université de l’Illinois à Chicago ont publié dans les Archives of Pediatrics & Adoslescent Medicine un article tentant d’évaluer la législation californienne en matière de lutte contre l’obésité. Celle-ci interdit la vente d'un certain type de nourriture (junk food) en dehors des cantines (stands tenus pas les élèves, distributeurs automatiques, etc.) dans les établissements d’enseignement secondaire depuis 2007.

Ces chercheurs ont comparé les réponses à un questionnaire portant sur l’alimentation des 24 dernières heures de 114 élèves du secondaire en Californie et 566 élèves provenant de 14 États n’ayant pas mis en place de telles législations. Les résultats montrent que les élèves californiens mangent en moyenne 158 calories de moins par jour que les élèves des autres États, sans qu'une relation causale stricte puisse bien sûr être établie.

 

Céline Laisney, centre d'études et de prospective

 

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11/06/2012 | Lien permanent

Stratégie britannique pour développer les compétences

Au Royaume-Uni, une nouvelle stratégie nationale, AgriSkills Forum 2010, élaborée par les acteurs majeurs du secteur agroalimentaire, et réalisée à la demande du Department for Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA), vise à faire reconnaître l'agriculture comme un secteur industriel à la fois prioritaire et innovant, et à développer les compétences des agriculteurs en conséquence.

Partant du constat que les agriculteurs ne sont plus uniquement des exploitants mais aussi des producteurs, des aménageurs ou encore des fournisseurs d'énergie, le rapport souligne que Ieur niveau de qualifications s'élève rapidement et nettement. Pourtant, n'étant pas reconnue comme une industrie de pointe ou comme un domaine stratégique, l'agriculture continue à véhiculer l'image d'un monde nécessitant peu de compétences.

AgriSkills Forum 2010 suggère des pistes d'action pour doter le Royaume-Uni en compétences techniques et professionnelles adaptées aux enjeux d'avenir. Privilégiant l'industrie agroalimentaire, elles visent à faire reconnaître comme essentiel le développement des business skills : compétences économiques et financières, qualités managériales et entrepreneuriales.

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03/05/2010 | Lien permanent

Programme américain Feed the future

Les Etats-Unis ont présenté leur futur plan de soutien aux programmes alimentaires dans le monde, intitulé Feed the future. Le gouvernement américain s'est engagé à investir 3,5 milliards de dollars sur trois ans afin de faire reculer le nombre de personnes en sous-alimentation et de garantir la stabilité géopolitique des pays en voie de développement.

Les efforts seront concentrés sur une vingtaine de pays : douze en Afrique sub-saharienne, quatre en Amérique centrale et quatre en Asie. Les programmes structurels porteront autant sur les infrastructures et la formation que sur l'amélioration des performances agronomiques. Près de 10 % des fonds financeront des programmes de recherche appliquée.

Selon le directeur de l'USAID, l'Agence américaine pour le développement international, le programme Feed the Future permettra une augmentation sensible des revenus de 40 millions de personnes pour la décennie à venir. Les investissements visent particulièrement les femmes. En effet, des études montrent qu'une meilleure place des femmes dans l'agriculture fait croître le chiffre d'affaires de 10 %, grâce à une utilisation plus raisonnée des bénéfices, vers les besoins familiaux et l'achat de nouveaux intrants agricoles.

 

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Guide de présentation de Food the Future (41 p.)

 

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16/06/2010 | Lien permanent

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