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Le Food Climate Research Network (FCRN)
Créé en 2005 et basé à l'université d'Oxford (Environmental Change Institute), le Food Climate Research Network (FCRN) est un réseau interdisciplinaire et international consacré aux thématiques de l'alimentation, du climat et plus largement de la durabilité. Le FCRN est financé par le programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l'agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS), le Oxford Martin Programme on the Future of Food et la fondation Esmée Fairbairn. L'objectif de ce réseau est d'encourager le dialogue et la pensée critique nécessaires à la construction d'une compréhension partagée et d'une action collective sur la durabilité des systèmes alimentaires. Il se décline en trois axes :
- production, diffusion et communication de connaissances interdisciplinaires, précises et hors agenda ;
- proposition aux acteurs d'espaces de partage réels et virtuels ;
- promotion du dialogue sur les enjeux émergents et sujets à controverse, entre secteurs, disciplines et idéologies.
À cette fin, le FCRN développe différents types d'action : des actions de communication, d'information, via son site Internet (avec en particulier une bibliothèque riche et intéressante), sa lettre d'information hebdomadaire, des outils de mise en réseau (interviews d'acteurs, blog) ; des actions visant à organiser le dialogue entre acteurs (organisation de séminaires notamment) ; des publications (travaux de recherche, synthèses, etc.). Il s'appuie sur un réseau de 14 000 membres, appartenant à 70 pays et relevant de secteurs variés (industrie agroalimentaire, ONG, institutions publiques, organismes académiques), et de disciplines et méthodes diverses (nutrition humaine, analyse de cycle de vie, sciences du sol, etc.).
Au titre des publications du FCRN, on peut relever celle, en mai 2016, d'un rapport avec la FAO consacré à un état des lieux de la prise en compte, dans les lignes directrices nationales sur la nutrition, des enjeux de santé et de durabilité. Plus récemment, vient d'être mis en ligne un rapport, rédigé avec la Food Foundation et s'appuyant sur une rencontre organisée en novembre, sur la thématique des indicateurs de régimes alimentaires sains et durables, appliquée à l'industrie alimentaire.
Julia Gassie, Centre d'études et de prospective
Lien : FCRN
09/12/2016 | Lien permanent
Inauguration du premier Mega Food Park en Inde
Le premier Mega Food Park (MFP) a été inauguré par le ministre de l’Agriculture indien dans l’Andhra Pradesh. Il s’agit de la concrétisation d’un programme ambitieux lancé en 2008 par le ministère des industries agroalimentaires pour favoriser les investissements dans la transformation agroalimentaire. Les MFP sont des zones industrielles spécifiques dédiées aux IAA.
Le présent MFP, d’une taille de 60 ha, dispose de toutes les installations pour accueillir des industriels (zones de stockage, laboratoires, chaîne du froid, chambres de mûrissage, lignes d’embouteillage, lignes pour fabrication de pulpes de fruits, etc). L’utilisation est prévue sur la base de location des installations ou de terrains. Une dizaine de projets de MFP ont été validés par le ministère des IAA. La mise en place de ces MFP bénéficie de subventions importantes (50 à 75 % du montant total des investissements hors terre).
Philippe Beyries, conseiller agricole à New Delhi
22/10/2012 | Lien permanent
Global Food and Farming Futures : rapport final
Le rapport final du programme Global Food and Farming Future du Foresight britannique vient d'être publié. Il a été réalisée avec la participation de 400 experts de 35 pays et de disciplines diverses. L'horizon de la prospective a été fixé délibérément à long terme (2030 et 2050).
Il s'agit essentiellement d'un état de la science sur de nombreux sujets, notamment les biotechnologies (dans les céréales, l'élevage, l'aquaculture), l'impact du changement climatique, mais aussi la valorisation financière des écosystèmes ou encore les mécanismes pour réduire la volatilité des prix.
Des focus par régions ou pays ont été réalisés (Chine, Afrique, Inde, Brésil, Europe de l'Est).
Dans sa synthèse, le rapport identifie cinq défis principaux pour l'avenir :
équilibrer l'offre et la demande alimentaires futures de manière durable ;
assurer une stabilité de l'offre et protéger les plus vulnérables de la volatilité ;
permettre un accès généralisé à la nourriture et lutter contre la faim ;
faire participer le système alimentaire à l'atténuation du changement climatique ;
maintenir la biodiversité et les écosystèmes.
Parmi les messages principaux, les auteurs insistent sur l'importance de prendre en compte l'interconnexion des politiques : l'alimentation doit être considérée dans ses relations à l'énergie, les ressources en eau, l'usage des sols, la biodiversité... et comme un système, de la fourche à la fourchette.
L'augmentation de la production devra se faire, selon eux, sans mettre en culture beaucoup de nouvelles terres (afin d'éviter les changements d'affectation des sols qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre). Ils estiment en outre que la productivité agricole peut encore être améliorée grâce aux technologies existantes, mais qu'il ne faut pas se priver des nouvelles technologies.
Ils recommandent par ailleurs d'investir de nouveau dans la recherche agronomique, de développer des infrastructures dans les pays en développement (routes, ports, irrigation, capacités de stockage, technologies de l'information et de la communication), de réduire le gaspillage ou encore d'orienter les comportements alimentaires.
Céline Laisney, CEP (Centre d'études et de prospective)
Voir aussi les notes plus anciennes : lancement de l'exercice article de Science
27/01/2011 | Lien permanent
Lancement d'un « Food tank »
Ellen Gustafson et Danielle Nierenberg, chercheuses en agriculture durable, ont lancé le 10 Janvier 2013 FoodTank, un Think Tank sur le système alimentaire mondial.
L'objectif est d'informer et de relayer les innovations mises en œuvre avec succès sur le terrain (comme celles recensées dans le rapport 2011 du Worldwatch Institute, publié en français aux éditions de La Martinière), de rédiger rapports et études sur la sécurité alimentaire, et de préparer un sommet mondial.
Source : Food Tank
01/01/2013 | Lien permanent
Farm Europe lance sa Global food forum initiative
Le think tank Farm Europe a récemment lancé une initiative, Global food forum initiative, destinée à élaborer des propositions pour la future PAC, sur la base de concertations organisées dans des conférences régionales durant les prochains mois. Les discussions devraient être organisées autour de trois enjeux : résilience, durabilité et investissements. Le think tank agricole a commencé à distiller des propositions sur son blog, comme par exemple la mise en place pour le secteur laitier d'un dispositif basé sur une incitation financière à réduire la production à travers un mécanisme d’enchères coordonné et géré au plan européen.
Source : Farm Europe
05/04/2016 | Lien permanent
Résultats de la seconde édition du FoodHackathon
Les 5, 6 et 7 février s'est déroulée à la Gaîté Lyrique la seconde édition du FoodHackathon, co-organisée par la chaire « Aliments, Nutrition & Comportement Alimentaire » (AgroParisTech). Rassemblant « des passionnés, des innovateurs et des entrepreneurs dans le secteur du digital, des technologies innovantes et de l'alimentaire », cette session portait sur la thématique « nutrition, santé, data ». Deux des douze projets proposés à l'issue de ces trois jours ont été retenus par le jury :
- « Yuca », application scannant les produits et indiquant leur qualité nutritionnelle, s'ils sont bons ou à éviter et, dans ce cas, proposant un produit équivalent de meilleure qualité nutritionnelle ;
- « Food angel », plugin intégré au navigateur internet, indiquant si la recette consultée correspond aux critères de l'individu (allergies, régimes alimentaires spécifiques, goûts) et proposant, le cas échéant, des alternatives.
Le jury a également distingué un projet Coup de Cœur, « Tous à table ! », application permettant de combiner les attentes des membres d'une famille pour les repas, générant ensuite des recettes et listes de courses.
Sources : FoodHackathon, Chaire ANCA
07/03/2016 | Lien permanent
La FoodTech en France : état des lieux et perspectives
DigitalFoodLab a publié, début décembre, un rapport présentant la « FoodTech » en France, de 2013 à 2017. Il en dresse un panorama autour de six domaines : « AgTech » (ex : agriculture de précision), « FoodScience » (ex : produits alimentaires de rupture), « FoodService » (ex : plateforme de réservation de restaurant), « Coaching » (ex : nutrition personnalisée), « Media » (ex : recettes en ligne), « Delivery & Retail » (ex : livraisons de proximité). Depuis 2013, 400 startups ont été créées, levant 317 millions d'euros, avec une dynamique plus importante ces dernières années (premières levées de fonds supérieures à 20 millions d'€ notamment). Sur 2014-2015, les montants investis en France ne représentent cependant que 1,1 % du total mondial. À noter que AgTech, FoodService et Retail & Delivery attirent près de 90 % des investissements, et que l’Île-de-France concentre 63 % des entreprises et 80 % des fonds levés.
Évolution des investissements par domaine
Source : DigitalFoodLab
Les auteurs identifient des tendances pour le développement de la FoodTech à court terme (livraisons, produits innovants et locaux, données pour les restaurateurs et industriels), moyen terme (blockchain, nutrition personnalisée, aliments du futur) et long terme (rapprochement production–consommateur, plus grande transparence, personnalisation généralisée des produits).
Source : DigitalFoodLab
06/12/2017 | Lien permanent
La gastronomie : le futur de la FoodTech ?
Pour la deuxième édition d'ESAFoodTech, l'École supérieure d'agriculture d'Angers (ESA) a diffusé sur sa chaîne Youtube une série de conférences consacrées au thème « Gastronomie et technologies : qu’est-ce qui change ? ». Elles ont traité, par exemple, des effets potentiels des robots et des apports possibles de la FoodTech à la valorisation de l'origine des produits et du terroir. En conclusion de cette édition, M. Vincent (cabinet de conseil DigitalFoodLab) envisage les tendances à long terme de la FoodTech. Actuellement, ces start-ups se concentrent sur une nouvelle offre de produits alimentaires (viande et lait végétaux, viande artificielle), ressemblant à ceux déjà consommés : aspect, goût, propriétés nutritives. L'objectif est de ne rien changer à l'expérience utilisateur, tout en répondant à des enjeux de santé, d'environnement et de bien-être animal. À moyen terme, lorsque ces substitutions seront acceptées et intégrées dans les comportements, un deuxième temps s'ouvrira pour le secteur, avec des innovations alimentaires disruptives et créatives. Portée par la gastronomie, la FoodTech recherchera alors des propositions de nouveaux goûts, aspects et textures pour séduire le consommateur.
Source : ESAFoodTech
08/02/2022 | Lien permanent
Ifpri, 2022 Global Food Policy Report: Climate Change and Food Systems, 2022, 189 pages
En mai 2022, l'International Food Policy Research Institute (Ifpri) a publié son Global food policy report annuel, consacré au changement climatique et aux systèmes alimentaires. Il mobilise des travaux internes (notamment des résultats du modèle IMPACT) ou réalisés par d'autres centres du Consultative Group on International Agricultural Research (voir un portrait de cet organisme). Au fil des 12 chapitres, les auteurs décrivent des actions publiques et des innovations à même de répondre aux défis climatiques et à leurs conséquences : nouvelles variétés à cultiver, sources d'énergie « propre », technologies digitales, réforme du commerce, gouvernance des territoires, protection sociale, etc.
Par exemple, ils proposent de consacrer une partie des aides publiques agricoles à la recherche sur des technologies améliorant la productivité et diminuant les émissions de gaz à effet de serre. Malgré une difficulté de mise en œuvre et la nécessité de mettre en place une coordination internationale, ces investissements publics paraissent les moins distorsifs et les plus efficaces pour lutter contre le changement climatique. Les auteurs invitent également à réorienter une partie des flux financiers dans une optique de « finance climatique ». Si les flux annuels actuels consacrés aux secteurs de l'agriculture, de la forêt et des autres usages des terres sont estimés à 20 milliards de $ (figure ci-dessous), les besoins sont projetés, à 2030, à 350 milliards pour atteindre les Objectifs de développement durable. Dans un autre chapitre, divers apports des technologies digitales sont mis en avant : gestion des risques (ex. services d'informations météorologiques localisés), suivi de la qualité des denrées, prévisions climatiques, etc.
Montants (millions de $ américain) alloués à la « finance climatique » (moyenne annuelle estimée pour 2017-2018)
Source : Ifpri
Enfin, l'analyse de plusieurs régions met en évidence des enjeux clés spécifiques : utilisation de l'eau pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, politiques d'aides à l'agriculture pour l'Asie du Sud, etc. Par exemple, l'Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan) fait face à deux défis majeurs : les pénuries d'eau ; la dégradation des terres sous l'effet combiné de l'augmentation des températures, de l'aridité, des pratiques culturales, de l'irrigation et du sur-pâturage. La diversification des cultures et l'utilisation de techniques d'économie d'eau sont les deux pistes principales identifiées, les auteurs soulignant le besoin de production de données locales fiables sur le changement climatique et les systèmes alimentaires.
Julia Gassie, Centre d'études et de prospective
Lien : Ifpri
14/06/2022 | Lien permanent
Open Food Facts, l'information alimentaire ouverte
Selon le site collaboratif Open food facts, à l’instar de l’encyclopédie Wikipedia, ce site s'appuie sur les internautes pour recenser l'ensemble des produits alimentaires et leur composition. Ceux-ci sont invités à « partir en mission » dans les rayons afin de prendre en photo les étiquettes des aliments et remplir leurs fiches de composition nutritionnelle sur le site.
Open Food Facts a trois objectifs principaux :
aider les consommateurs à décrypter les étiquettes (pour identifier et éviter les additifs alimentaires, comparer les produits et trouver des produits similaires plus sains, trouver des produits qui ne contiennent pas (ou moins) certaines substances que l'on veut éviter : graisses, sels, additifs, allergènes etc.) ;
inciter les industriels à proposer des produits plus sains, en notant les produits et en publiant des comparatifs de composition nutritionnelle ou en vérifiant les allégations du type "25% de sucre/sel/gras en moins par rapport aux autres produits de la catégorie" ;
aider la recherche (en croisant les données avec celles d'autres études).
Plus de 1000 produits ont déjà été répertoriés dans la base, grâce à une soixantaine de contributeurs.
Céline Laisney, centre d'études et de prospective
01/06/2012 | Lien permanent