Le transport maritime, principal vecteur de dissémination des espèces invasives marines à l'horizon 2050 (07/05/2019)

Des chercheurs québécois de l'université McGill sont arrivés à cette conclusion en couplant des modèles i) de projection du transport maritime à l'échelle mondiale, ii) de changement climatique et iii) de dissémination des espèces invasives par les navires. S'appuyant sur les données du système de géolocalisation des bateaux, ils ont élaboré un modèle de gravité sans contrainte expliquant 90 % des fluctuations du trafic à partir de variables socio-économiques. Il est détaillé par catégories de navire (vraquier, porte-conteneurs, etc.), chacune générant différents niveaux de dissémination d'espèces invasives, par les eaux de ballast, les emballages en bois, les coques, etc.

À l'horizon 2050, les auteurs projettent une augmentation du trafic de 240 à 1 200 % par rapport à 2014, à comparer avec les 260 % constatés entre 2006 et 2014. Le profil des échanges évoluerait sensiblement, avec une explosion des flux vers les continents africain et asiatique. Ces projections, réalisées selon différentes hypothèses de croissance économique et démographique, sont croisées avec les scénarios du GIEC, pour tenir compte de l'évolution des « distances environnementales » entre les écosystèmes des grandes régions, présentant des caractéristiques plus ou moins proches. Les auteurs montrent alors que le développement du trafic maritime serait intégralement responsable de l'augmentation du risque de dissémination (multiplié par 3 à 20 selon le scénario), alors que le changement climatique n'aurait pas d'influence ici.

Trafic maritime en 2014 (en haut) et évolution entre 2014 et 2050, en fonction du dynamisme (faible au milieu, fort en bas) de l'économie et des échanges

Especes invasives.jpg

Source : Nature Sustainability

Source : Nature Sustainability

11:38 | Lien permanent | Tags : transport maritime, biodiversité, espèces invasives |  Imprimer | | | | |  Facebook