L'épidémiologie participative : quel impact sur la surveillance de la santé animale mondiale ? (14/02/2017)

Un article, paru dans la revue PLoS One, présente un inventaire des principales applications de l'épidémiologie participative à la santé animale, entre janvier 1980 et juin 2015. L'épidémiologie participative (EP), branche relativement récente de la science épidémiologique, s'appuie sur une participation active des populations locales, un contact régulier avec les éleveurs et une prise en compte accentuée du contexte socio-économique et environnemental. Différant de l'épidémiologie classique par des données plus qualitatives que quantitatives, elle se réfère à deux principes fondamentaux : la flexibilité (les sources d'information sont diverses, allant de l'entretien informel aux différentes formes de visualisation) et la triangulation (procédé de recoupement des données, pour en assurer la qualité et la fiabilité).

Dans cette étude, 237 publications (articles scientifiques, rapports techniques, actes de conférences, etc.), traitant principalement de la surveillance et du contrôle des maladies, ont été répertoriées, la plupart publiées depuis 2012. Elle s'appuie également sur les contributions, via un forum Internet, de 79 praticiens, issus de groupes de recherche, d'ONG ou d'universités, et travaillant en majorité en Asie et en Afrique. Les maladies couvertes dans les registres d'EP ont été classées dans différentes catégories générales, telles que les maladies transmises par la nourriture ou les maladies vectorielles. La carte ci-dessous présente les activités d'EP recensées en Europe, Afrique, Asie et Océanie.

Nombre d'activités en épidémiologie participative en Europe, Afrique, Asie et Océanie

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Source : PLoS One

Les auteurs mettent en avant que l'EP a contribué, depuis une trentaine d'années, au contrôle de certaines maladies animales, telles que la fièvre aphteuse, la peste des petits ruminants et l’influenza aviaire. On peut également citer la peste bovine, éradiquée en 2011. La méthode est particulièrement utile dans les zones où il y a peu de services vétérinaires organisés et de données de surveillance.

Enfin, pour permettre un recours plus large à l'EP, les auteurs soulignent la nécessité d'une mise en place de normes et d'une définition standardisée conjointement par l'OIE et la FAO. Ils suggèrent également d'augmenter le nombre de praticiens formés aux spécificités de l'épidémiologie prédictive.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : PLoS One

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